Luttes des travailleurs

ECHOS DES LUTTES DES TRAVAILLEURS N°50

La sécurité sociale courtise les travailleurs de l’informel
De nouvelles mesures pour l’autodéclaration


Le gouvernement a adopté de nouvelles dispositions pour l’élargissement de la sécurité sociale aux employés de l’informel.

Les contours de ces nouvelles mesures apparaissent dans la loi de finances complémentaire 2015, «en attendant les dispositions d’application», indique-t-on au ministère du Travail et de la Sécurité sociale.
Ces mesures prévoient l’élargissement du champ de couverture de la sécurité sociale par la mise en place d’un nouveau dispositif instituant l’affiliation volontaire des personnes actives occupées, non assujetties au regard de la législation en vigueur, autrement dit permettre aux employés exerçant dans l’informel d’accéder aux prestation de la caisse nationale de la Sécurité sociale, en premier lieu, avant de régulariser progressivement leur activité et bénéficier d’autres couvertures sociales, comme la retraite.
Les employés dans les secteurs de la restauration, du bâtiment et autres artisans travaillant pour leur propre compte peuvent donc bénéficier de cette couverture sociale. «La loi prévoit une période de transition de trois ans avant que ces bénéficiaires soient soumis au régime de la Casnos ou CNAS après régularisation de leur situation», explique M. Challal, responsable de la cellule de communication du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.
Ce dernier explique que «ces nouvelles dispositions ont pour objectif d’inciter les artisans et autres travailleurs de l’informel à ‘se familiariser’ avec le dispositif de la Sécurité sociale avant d’y adhérer complètement en bénéficiant de couverture de retraite». Les dispositions de la loi de finances complémentaire stipulent que l’affiliation de cette catégorie de personnes actives occupées donne lieu à une couverture sociale, ainsi que pour leur famille, en matière de prise en charge des prestations en nature de l’assurance-maladie et maternité au profit de cette catégorie ainsi que leurs ayants droit, «moyennant le versement d’une cotisation à la charge des intéressés».

Des employeurs dans le viseur
Le taux de cotisation à la charge de cette catégorie est fixé à 12%, assise sur une assiette égale au SNMG. Ce dispositif est prévu pour une période transitoire de trois années durant laquelle le bénéficiaire est tenu d’intégrer le régime obligatoire de Sécurité sociale (CNAS ou Casnos). Ces dispositions de facilitation d’accès aux prestations de la Sécurité sociale sont accompagnées d’autres mesures plus restrictives à l’égard des employeurs qui ne procèdent pas à la déclaration de leurs employés.
Ainsi, l’amende prévue de 10 000 à 20 000 DA a été portée à un montant compris entre 100 000 et 200 000 DA par travailleur non affilié. La loi accorde un délai de deux mois aux employeurs récalcitrants pour se conformer à la législation.
Le même texte promet l’exonération des majorations et pénalités de retard de versement des cotisations principales dues par les employeurs qui auront régularisé leur situation durant la période de 60 jours après la publication de la loi de finances complémentaire 2015.
42% des travailleurs non déclarés
Le système de Sécurité sociale est actuellement menacé au vu du nombre important des emplois qui se développent loin du circuit officiel. Une enquête, menée par l’Office national des statistiques sur l’emploi et le chômage rendue publique en 2014, révèle l’énorme étendue de ce phénomène qui touche 42,4% des travailleurs sondés par l’organisme.
La non-affiliation à la Sécurité sociale touche l’ensemble des secteurs d’activité économiques du secteur privé. 72,1% de l’emploi total dans le privé est au noir. Cependant, précise la même enquête, «certaines branches sont plus touchées que d’autres, notamment l’agriculture (85,3%) et le secteur du BTP (75,6%), ainsi que le commerce (63,7%), le transport (42,9%) et les industries manufacturières (41,6%)».
Le travail au noir touche moins les femmes (il ne représente que 27,7% de l’emploi féminin), alors qu’il constitue 45,6% de la main-d’œuvre masculine, selon l’ONS.
Rappelons aussi que selon la même source, les travailleurs non affiliés à la Sécurité sociale sont issus d’une population essentiellement jeune et sans qualification. 88,2% des jeunes âgés entre 15 et 24 ans travaillant dans le secteur privé ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale. Ce taux diminue à mesure que s’élève l’âge pour atteindre 60,9% chez les travailleurs âgés de 55 ans et plus.
Des représentants d’établissements de restauration, fortement touchés par le travail non déclaré à la Sécurité sociale, appellent à la révision de certains points liés à l’organisation des congés et le rythme de travail dans certaines activités. «Il faut qu’il y ait une coordination avec le ministère du Commerce. De nombreux employeurs se cachent derrière le caractère spécifique de leur activité pour embaucher des travailleurs saisonniers ou pour le travail nocturne sans déclaration à la Sécurité sociale.
Et faute de coordination entre le ministère ces aspects sont gérés arbitrairement, loin de tout contrôle», précisent-ils.
Fatima Aït Khaldoun-Arab el watan


Entrée en vigueur de la décision relative à la suppression de l’article 87-bis :
Les travailleurs des communes commencent à percevoir leurs nouveaux salaires



Chose promise, chose due. En effet, suite à l’entrée en vigueur, le 1er août 2015, de l’application de la décision relative à la suppression de l’article 87 bis du code du travail, les concernés par cette mesure ont commencé à percevoir leurs nouveaux salaires.
C’est le cas pour les travailleurs des assemblées populaires communales. Les employés ont été agréablement surpris de voir la fiche de paye du mois d’août courant des augmentations variant entre 1.000 et 7.000 DA. A l’APC d’Alger-Centre « les travailleurs concernés par cette augmentation ont déjà perçu les augmentations dans le salaire du mois d’août », souligne le responsable du personnel.
Poursuivant ses propos, notre interlocuteur, contacté, hier, par téléphone précisera que « le rappel sera versé au mois de septembre 2015 ». Il convient de signaler dans ce contexte que l’augmentation sera appliquée avec effet rétroactif, depuis le mois de janvier 2015, comme souligné récemment par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Mohamed El Ghazi. « Dorénavant aucun travailleur ne percevra un salaire mensuel inférieur au salaire national minimum garanti (SNMG)», a déclaré le ministre qui présidait, le 2 août dernier au siège de son département, une cérémonie en l’honneur des retraités. Le premier responsable du secteur a précisé, lors de cette rencontre, faut-il rappeler, que des instructions ont été données par son département au secteur économique pour « l’application scrupuleuse » de cette décision, ajoutant que la fonction publique a également instruit les administrations et entreprises publiques d’appliquer la décision. A retenir, ce sont en fait près de 2 millions de travailleurs qui bénéficieront de cette mesure dont 1,4 million de la fonction publique et 500.000 du secteur économique.
L’abrogation de l’article 87 bis du Code du travail, une revendication portée par la Centrale syndicale, et décidée par le chef de l’Etat, au mois de février 2014, est un grand acquis qui fait la grande satisfaction des employés, en particulier, ceux touchant de bas salaires.
En effet, la suppression de cet article met fin aux salaires de base inférieures au SNMG fixé depuis janvier 2012 à 18.000 DA. L’article 87 bis précisait la structure du SNMG, qui est composé du salaire de base et des indemnités et primes de toute nature. Son abrogation permet une évolution automatique des salaires de base pour atteindre au minimum le SNMG.
Il convient de rappeler que pour arriver à cette mise en application, d’énormes efforts ont été consentis par la commission technique qui a travaillé pas moins de six mois pour définir les conditions de cette hausse de salaire. L’application de cette décision a été introduite dans la loi de finances 2015, signale-t-on. Désormais, et cela est souligné dans le Journal officiel daté du 15 février 2015, (article 2 du décret exécutif n°15-59 du 8 février 2015 fixant les éléments constitutifs du SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l’exclusion de celles se rapportant aux remboursements de frais engagés par le travailleur, à l’expérience professionnelle ou toute indemnité rémunérant l’ancienneté, à l’organisation du travail concernant le travail posté, le service permanent et les heures supplémentaires, aux conditions d’isolement, au rendement, à l’intéressement ou à la participation aux résultats ayant un caractère individuel ou collectif. Aussi, En vertu d’un autre décret publié au Journal officiel n°37, daté du 8 juillet dernier, les éléments constitutifs du SNMG prennent effet depuis janvier 2015.
Soraya Guemmouri el moudjahid

ARCELORMITTAL ALGÉRIE
La crise s’accentue au complexe d’El Hadjar


La situation paraît se décanter ces dernières quarante-huit heures à l’usine sidérurgique ArcelorMittal Algérie.
D’abord confrontée à une grève qui dure depuis bientôt 4 mois à la filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes (Ampta), la société ArcelorMittal Algérie a été secouée, ces derniers jours, par des perturbations causées par un conflit syndico-syndical au complexe sidérurgique El Hadjar. Celles-ci ont été ponctuées par une grève de la faim de l’ex-secrétaire général du syndicat, Daoud Kechichi.
Quarante-huit heures auparavant, II avait été élu porte-parole officiel des travailleurs par la majorité des membres du conseil syndical après l’éviction de Nourredine Amouri. Ce dernier est mis à l’index par les travailleurs pour sa totale soumission à l’employeur. Toute cette perturbation n’était en fait qu’un feu de paille. La réaction de la DG sera fulgurante. Non seulement, elle a suspendu de ses fonctions Daoud Kechichi également objet d’une procédure de poursuites judiciaires, elle a aussi sollicité la force des agents de sécurité pour son expulsion hors de l’usine. Intransigeant, l’employeur a poursuivi sa politique de mise au pas en employant la manière forte.
Outre la suspension de fonction et le licenciement du SG du conseil syndical et le président du comité de participation Ampta objet ainsi que l’ex SG du conseil de l’entreprise AMA, voilà que la direction générale frappe plus fort. Ce dernier jeudi, elle a pris une mesure conservatoire à l’encontre de 30 salariés Ampta.
A ces derniers, elle reproche un comportement de nature à provoquer le trouble au travail et la fermeture des portails d’accès au complexe sidérurgique El Hadjar, lors de leur dernier mouvement de protestation.
La situation devrait se compliquer davantage dans les prochaines heures avec la décision des syndicalistes d’Ampta d’organiser demain dimanche une Agex pour décider de la réaction à entreprendre pour défendre le droit des travailleurs. Réaction aussi du côté de la majorité des syndicalistes AMA.
Ce jeudi, ces derniers se sont rendus au siège de l’Union de wilaya UGTA. Ils ont appelé le SG de cette structure locale UGTA à soutenir leur démarche visant à l’éviction de l’actuel SG du conseil syndical de l’entreprise et à l’organisation d’élections syndicales anticipées. Ce qui n’a, en rien, réduit les menaces sur l’avenir du complexe sidérurgique. D’autant que la direction générale se prépare à entamer dès le 25 août, la fermeture pour 100 jours du Haut-Fourneau N°2., nécessaires à sa maintenance et son entretien.
A. Bouacha le soir d’Algérie


ARCELORMITTAL ALGERIE
Retrait de confiance au SG du syndicat



Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie (AMA), son siège notamment, est confronté depuis plusieurs jours à d’importantes perturbations.
Samedi, la situation avait atteint son paroxysme avec les graves accusations exprimées par le secrétaire général du conseil syndical en titre accusé par la majorité des syndicalistes et des 5 000 travailleurs d’être totalement soumis aux directives de la direction générale. Ce qui lui avait valu sa mise à l’index et une motion de retrait de confiance par la majorité de ses pairs du même conseil.et des 5 000 travailleurs.
Hier dimanche, donc, réunis en assemblée générale extraordinaire au siège du syndicat AMA, les syndicalistes ont décidé d’exclure le désormais ex-SG du syndicat Noureddine Amouri. Plusieurs centaines de travailleurs ont bravé l’interdiction de participer à ce regroupement appelé à décider de leur avenir et celui de leur outil de travail. Même la menace d’une sévère sanction de leur employeur ne les a pas dissuadés à se présenter devant le siège de leur conseil syndical pour exprimer leur pleine adhésion à la démarche entreprise par la majorité de leurs représentants.
Nombreux ont été ceux qui avaient proposé de passer à l’action en paralysant toutes les installations de production. Une démarche qui se voulait être de solidarité avec leurs camarades de la filiale ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (Ampta) en grève depuis le 29 avril 2015.
L’appel au calme des membres du conseil syndical AMA et la volonté de ces derniers à agir dans la légalité pour ne pas nuire aux activités de l’entreprise, à ramener les choses à leur juste proportion. Et c’est donc dans le calme et la discipline que tous les participants ont rejoint leur poste de travail. Ce qui a permis aux syndicalistes d’émettre un communiqué à destination, d’une part, de leur employeur pour l’informer de l’exclusion de Noureddine Amouri du poste de SG du syndicat.
Pour d’autre part, informer l’union de wilaya (U.W) UGTA Annaba et le S.G de la centrale syndicale du changement et de la nécessité d’organiser des élections pour un nouveau président. Et c’est justement à ce niveau que ça risque de grincer. Il faut en effet savoir que lors du dernier renouvellement du syndicat courant 2013, le SG de l’U.W et un député connu pour ses manipulations partisanes, ont imposé à ce poste de SG du conseil syndical AMA Nourredine Amouri après en avoir évincé Daoud Kechichi. «Il n’y a pas eu de dépassement lors du regroupement des travailleurs devant le siège du conseil syndical où s’est tenue notre assemblée générale extraordinaire avec pour ordre du jour : le retrait de confiance officiel au SG Nourredine Amouri. Nous avons entamé la procédure prévue par les textes de notre centrale syndicale UGTA pour organiser une assemblée générale élective. Cela s’est passé dans le calme et la sérénité. Chacun a aussitôt rejoint son poste de travail. Le complexe active normalement. Je tiens à souligner que les syndicalistes AMA prennent à leur compte le dossier de Ampta et les revendications de ses salariés», a indiqué Daoud Kechichi installé dans ses fonctions de porte parole officiel du syndicat AMA à l’issue de l’AGE.
Signalons, enfin, qu’interdits d’accès dans l’enceinte du complexe AMA à El Hadjar au lendemain de l’entame de la grève Ampta, le secrétaire général Lotfi Farah et le président du comité de participation Abdelghani Atil sont entrés sans rencontrer une quelconque difficulté au niveau du poste de garde principal du complexe.
A. Bouacha le soir d’Algérie

Nouvelles rencontres entre les syndicats de l’éducation et la tutelle


Les syndicats de l’Education nationale attendent d’être appelés par la ministre de l’Éducation nationale, pour de nouvelles discussions sur les préparatifs de la rentrée scolaire 2015-2016, mais aussi la mise en application des engagements du département ministériel concernant leurs revendications. «Ce sera pour la fin de ce mois», nous ont indiqué hier des cadres syndicaux, sans toutefois fixer une date, eux-mêmes l’ignorant.

Par Karima Mokrani

«Ce sera pour la fin août, mais nous ne savons pas exactement quel jour», ont-ils souligné. Une chose est sûre, c’est qu’il y a reprise du dialogue et les réunions seront bilatérales. Chaque syndicat sera reçu à part pour débattre, chacun, de ses propres revendications. C’est déjà un grand pas pour empêcher une éventuelle perturbation de la rentrée. Contacté par téléphone, Messaoud Boudiba, chargé de l’information au Cnapeste (Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique élargi) assure qu’aucun mouvement protestataire n’est prévu pour la rentrée. Toutefois, poursuit-il, la chose n’est pas à exclure par la suite : «Tout dépend des suites données au PV signé après notre grève de 35 jours». Une grève de 35 jours, les mois de février et mars, qui a sérieusement perturbé le fonctionnement des établissements et la scolarité des enfants. Mohamed Ouaddah, de la Coordination nationale des adjoints de l’éducation, affiliée au Snte (Syndicat national des travailleurs de l’éducation) assure, de son côté, qu’une reprise des actions protestataires n’est pas au programme de la rentrée, du fait notamment que le département ministériel s’est engagé à prendre en charge les principales revendications de la corporation. Notre interlocuteur indique qu’au cours de l’année 2014-2015, 19 000 adjoints de l’éducation ont bénéficié d’une décision de promotion au poste de superviseur. Ils ont alors suivi une formation, s’étalant sur la période allant du mois de janvier au mois de mai. Un concours s’en est suivi et ce sont pratiquement les 19 000 adjoints qui l’ont réussi. «Nous attendons qu’ils aient leurs arrêtés de promotion. Ils nous ont promis cela pour cette rentrée. Ils l’ont déjà appliqué dans certaines wilayas, à l’exemple de Skikda et de Constantine.» Les économes aussi attendent que le département ministériel tienne ses engagements. Ils ont eu des garanties pour que leurs problèmes soient réglés d’ici à la fin de ce mois d’août. L’année dernière, un grand nombre d’établissements scolaires à travers le pays ont été fortement pénalisés par un mouvement de grève de trois mois, observé par ces économes. Espérons que cela ne se reproduise plus cette année.

K. M. la tribune

Les grévistes exigent la révision de la convention collective
Batna : N’Gaous Conserves SPA paralysée


Annoncé illimité, le mouvement de grève entamé, samedi dernier, par les travailleurs des deux unités de l’entreprise de production, N’Gaous Conserves SPA, respectivement installées à N’Gaous (60 km à l’ouest de Batna) et à Menaâ (80 km au Sud-Est) n’est apparemment pas près de connaître une solution dans l’immédiat.
Les grévistes, dont le nombre avoisinerait les 1 000 salariés, sont décidés, d’après Salah Bourzem, secrétaire général du bureau syndical, à maintenir ce débrayage jusqu’à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles parmi lesquelles la hausse du salaire de base, l’amélioration des conditions de travail au sein des deux unités, ainsi que la permanisation des employés sous contrat depuis plus d’une année. Mais avant cela, ils exigent la révision de la convention collective arrivée à échéance en 2013. Cette convention dont les principales clauses concerneraient les subventions et les indemnités, les lois régissant l’entreprise ainsi que la prime de retraite. Pour notre interlocuteur, la révision de cette convention s’impose vu le déclin du pouvoir d’achat des travailleurs alors que le chiffre d’affaires de l’entreprise, selon M. Bourzem, aurait, depuis le début de l’année en cours, atteint les 970 milliards de centimes.
Ce responsable syndical a également expliqué que le régime des trois équipes faisant fonctionner les deux unités H24 aurait permis l’extension du marché intérieur sur l’ensemble des wilayas du pays. Selon lui, les produits de N’Gaous Conserves auraient, par ailleurs, conquis les marchés de plusieurs pays étrangers à l’instar des Émirats arabes unis, la France, la Belgique, l’Angleterre et le Canada. Information démentie par le directeur de l’entreprise lequel a affirmé que les seuls pays étrangers vers lesquels sont exportés les produits N’Gaous, en quantités limitées, sont la France et le Canada pour une période d’essai. Quant à la révision de la convention collective et la permanisation des travailleurs contractuels, elles auraient été satisfaites. Cependant, l’augmentation qui serait de 45% du salaire de base demeurerait l’unique litige entre le syndicat et la direction, selon notre interlocuteur. Revendication que N’Gaous Conserves est actuellement dans l’incapacité de satisfaire en conséquence aux dépenses.
Les négociations, à ce propos, devraient attendre la fin de l’année, d’après ce responsable, qui a nié avoir menacé de licencier les travailleurs récemment recrutés. Il a indiqué avoir, à travers une mise en demeure administrative, rappelé à l’ordre, une catégorie de travailleurs n’étant pas concernés par la grève, rappelant au passage le règlement intérieur ainsi que les clauses du contrat qui les lie à l’entreprise. Il s’agirait, selon lui, d’employés recrutés pour une période d’essai de six mois.

Annoncé illimité, le mouvement de grève entamé, samedi dernier, par les travailleurs des deux unités de l’entreprise de production, N’Gaous Conserves SPA, respectivement installées à N’Gaous (60 km à l’ouest de Batna) et à Menaâ (80 km au Sud-Est) n’est apparemment pas près de connaître une solution dans l’immédiat.
Les grévistes, dont le nombre avoisinerait les 1 000 salariés, sont décidés, d’après Salah Bourzem, secrétaire général du bureau syndical, à maintenir ce débrayage jusqu’à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles parmi lesquelles la hausse du salaire de base, l’amélioration des conditions de travail au sein des deux unités, ainsi que la permanisation des employés sous contrat depuis plus d’une année. Mais avant cela, ils exigent la révision de la convention collective arrivée à échéance en 2013. Cette convention dont les principales clauses concerneraient les subventions et les indemnités, les lois régissant l’entreprise ainsi que la prime de retraite. Pour notre interlocuteur, la révision de cette convention s’impose vu le déclin du pouvoir d’achat des travailleurs alors que le chiffre d’affaires de l’entreprise, selon M. Bourzem, aurait, depuis le début de l’année en cours, atteint les 970 milliards de centimes.
Ce responsable syndical a également expliqué que le régime des trois équipes faisant fonctionner les deux unités H24 aurait permis l’extension du marché intérieur sur l’ensemble des wilayas du pays. Selon lui, les produits de N’Gaous Conserves auraient, par ailleurs, conquis les marchés de plusieurs pays étrangers à l’instar des Émirats arabes unis, la France, la Belgique, l’Angleterre et le Canada. Information démentie par le directeur de l’entreprise lequel a affirmé que les seuls pays étrangers vers lesquels sont exportés les produits N’Gaous, en quantités limitées, sont la France et le Canada pour une période d’essai. Quant à la révision de la convention collective et la permanisation des travailleurs contractuels, elles auraient été satisfaites. Cependant, l’augmentation qui serait de 45% du salaire de base demeurerait l’unique litige entre le syndicat et la direction, selon notre interlocuteur. Revendication que N’Gaous Conserves est actuellement dans l’incapacité de satisfaire en conséquence aux dépenses.
Les négociations, à ce propos, devraient attendre la fin de l’année, d’après ce responsable, qui a nié avoir menacé de licencier les travailleurs récemment recrutés. Il a indiqué avoir, à travers une mise en demeure administrative, rappelé à l’ordre, une catégorie de travailleurs n’étant pas concernés par la grève, rappelant au passage le règlement intérieur ainsi que les clauses du contrat qui les lie à l’entreprise. Il s’agirait, selon lui, d’employés recrutés pour une période d’essai de six mois.
Liberté laldja Messaoudi


Des accidents mortels et des travailleurs non sécurisés



unnamed-1-13.jpgHier, vers 11h, deux travailleurs du chantier de «relookage» des immeubles de la cité Djamel Abdennacer (ex-Ciloc), ont été victimes d’une chute mortelle du 9e étage, alors qu’ils étaient installés sur l’échafaudage, en train de peindre la façade du dernier bâtiment.

Selon des témoins oculaires qui ont assisté en direct au drame, les deux ouvriers ont chuté lorsque l’échafaudage, apparemment mal fixé, a glissé. Ils se sont retrouvés neuf étages plus bas, les corps écrasés, et les visages déformés, selon les témoignages rapportés par les voisins. L’une des victimes, B. Salah, âgée de 36 ans, habitant à El Hattabia, a laissé une veuve et cinq orphelins.
L’autre victime, âgée d’une trentaine d’années, réside à Aïn Smara. Il avait été recruté il y a à peine 15 jours. Les deux ouvriers travaillaient pour le compte d’une entreprise sous-traitante de la société qui a décroché le projet de réhabilitation des immeubles du Ciloc.
Ce n’est pas la première fois que ce genre d’accident survient dans ces chantiers inscrits dans les projets de la manifestation culturelle de 2015, mais aussi dans d’autres chantiers éparpillés à travers la ville et qui continuent encore de traîner quatre mois après le lancement de l’événement.
Ces nombreux accidents, dont certains graves, interpellent sur le respect des normes de sécurité dans ces lieux et la protection des ouvriers recrutés pour des salaires de misère et travaillant dans des conditions précaires. Dans la plupart des situations que nous avons eu à constater, les patrons des entreprises se fichent éperdument de la loi en matière de sécurité du travail. Tout cela se passe en l’absence du moindre contrôle de la part des autorités concernées, notamment les maîtres d’ouvrage qui ne sont autres que les organismes étatiques et l’inspection du travail.
Arslan Selmane el watan

Les travailleurs inquiets


Les travailleurs de l’usine Alver d’Oran sont très inquiets. Ils n’ont reçu, jusqu’à ce jour, aucun document écrit leur garantissant la sécurité de leur emploi une fois que l’usine passera aux mains des Américains.

Youssef Hamiche, secrétaire général du syndicat des travailleurs, et Abdelouafi Boutchich, responsable des conflits sociaux au sein du syndicat, nous ont expliqué leur désarroi : «Il y a six mois de cela, la direction nous a dit que l’usine passera bientôt aux mains du groupe américain Appolo et que la vente s’est déjà faite à hauteur de 80%.
Cela dit, l’information nous a été donnée verbalement, sans qu’on nous ait remis le moindre document nous garantissant la sécurité des travailleurs. On ne connaît pas cet investisseur, ni quelles sont ses intentions. On a réclamé pour qu’on nous remette des documents nous dévoilant comment ils ont procédé à la vente, mais nos requêtes sont restées lettre morte. Nous, il n’y a qu’une chose qui nous importe, c’est la sécurité des travailleurs.»
Selon ces syndicalistes, c’est le grand flou. Ils affirment que l’Etat n’était pas au courant de cette vente et qu’une enquête aurait été diligentée par les services de sécurité. «Dans la loi, l’Etat doit faire valoir son droit de préemption. On demande une garantie écrite où il y a la sécurité des travailleurs.» Selon ce groupe syndical, en 2011, ils étaient 500 travailleurs au sein de cette usine, aujourd’hui, ils sont 350. «Il y a eu des fins de contrat et des départs volontaires. S’il n’y a pas de garantie écrite, c’est qu’avec le groupe américain, ce sera pire !»

Akram El Kébir el watan


Bouira:
Les chômeurs de Bechloul et El-Esnam montent au créneau



Des dizaines de demandeurs d’emploi issus des deux communes d’El-Esnam et de Bechloul, à l’est de la wilaya de Bouira, se sont rassemblés, durant la matinée d’hier devant le siège de la daïra de Bechloul, pour réclamer leur droit au travail et au relancement des opérations de recrutement au niveau des différents établissements économiques de la région.
Les protestataires ont tenu également à dénoncer ce qu’ils qualifient de «népotisme et d’irrégularités» observés durant les recrutements au niveau des stations de la SNTF (commune de Bechloul) et de la station climatique de Tikjda (commune d’El-Esnam). «Les terres sur lesquelles tous ces complexes sont construits, appartenaient à nos grands-parents. C’étaient des terres agricoles ou de pâturage, que l’industrie et l’hôtellerie ont complètement détruit. Cela ne nous permet pas d’aspirer à un poste de travail ?», s’interroge l’un des jeunes protestataires, avant d’ajouter : «Le cas de la station climatique de Tikjda (CNLST), en est un exemple flagrant. Plusieurs centaines de postes d’emploi ont été créés depuis 2006, mais malheureusement, rares sont les jeunes de notre région qui ont été recrutés. Aujourd’hui, la majorité de ces postes sont systématiquement affectés à des gens de Bouira ou de Tizi-Ouzou ! C’est tout simplement de l’injustice et de la hogra !».
D’après l’un des représentants des protestataires, un autre rassemblement de protestation sera observé vendredi prochain, devant le siège du centre de loisirs de Tikjda, situé sur les hauteurs de la commune d’El-Esnam.
Pour sa part, le chef de daïra de Bechloul, a affirmé avoir reçu, durant la même matinée, une délégation de jeunes protestataires, qui lui ont exposé les principales revendications de leur mouvement. Le même responsable a ajouté que plusieurs projets d’investissements sont actuellement en voie d’étude et seront probablement approuvés par les responsables locaux : «Nous disposons au niveau des deux communes, de zones d’activités, qui seront prochainement revalorisées de manière à accueillir le plus grand nombre d’investisseurs au niveau de ces deux zones. Nous étudions actuellement plusieurs demandes d’investissements, notamment au niveau de la commune d’El-Esnam».
A propos des opérations de recrutement au niveau du CNLST de Tikjda, le premier magistrat de la daïra a tenu à rassurer les contestataires : «Nous avions prévu une réunion élargie avec les responsables du CNLST, et ce, afin de discuter sur les modalités de recrutement au niveau dudit centre», ajoute le même responsable.
T. A. le soir d’Algérie

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