Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°67

Oran :

L’administration refuse de reconnaître la section syndicale:
Renault Algérie interpelée par l’UGTA

par Houari Barti le quotidien d’Oran



La volonté des travailleurs de l’Entreprise Renault Algérie Production, de se doter d’une section syndicale, prend les allures d’un feuilleton interminable. Après avoir remis en cause la tenue, en décembre dernier, de l’Assemblée générale constitutive du Conseil syndical de la société, la direction de Renault Algérie Production émet, cette fois-ci, des « réserves » sur deux délégués, élus au Conseil syndical, qui, selon elle, « ne remplissent pas les conditions d’éligibilité » prévues par la loi. Dans une correspondance rédigée, en date du 02 février dernier, à l’adresse de la section syndicale, et signée par le président-directeur général de Renault Algérie Production, l’administration du constructeur automobile justifie, en effet, ses réserves sur les deux délégués susmentionnés par l’absence de la condition d’éligibilité « d’avoir une ancienneté d’au moins une année dans l’entreprise, » conformément à l’article 44 de la loi 90-14 du 02 juin 1990, relative aux modalités d’exercice du droit syndical, modifié et complété par la loi 91-30 du 21 décembre 1991. L’administration de Renault estime que MM. Benkhedda Younes et Moussaoui Sif Eddine, dont les noms sont portés sur le PV d’installation, « ne remplissent pas la condition d’ancienneté » et de ce fait, c’est toute la structure qui « ne remplit pas les conditions prévues par la loi 90-14», lu dans la lettre de Renault Algérie Production. Une position qui est loin d’être partagée par l’Union de wilaya de l’UGTA qui s’est exprimée, à son tour, par la voix de son chargé de l’organique, dans une correspondance, datant du 16 février dernier.

Le département organique de l’UGTA, qui prend acte de l’argument d’éligibilité avancé par l’administration de Renault fait, toutefois, référence, à l’article 40 de la même loi dans son chapitre 1, ayant trait à la représentation syndicale, et qui « autorise les employeurs à se référer aux dispositions statutaires des organisations syndicales. L’article 40 de la loi susmentionnée stipule, en effet, que « dans toute entreprise publique ou privée et leurs lieux de travail distincts, lorsqu’elle en comporte, et dans tout établissement public, institution ou administration publique, toute organisation syndicale représentative, au sens des articles 34 et 35 de la présente loi, peut créer une structure syndicale, conformément à ses statuts, pour assurer la représentation des intérêts matériels et moraux de ses membres. L’UGTA rappelle, par ailleurs, dans sa lettre adressée à la direction générale de Renault, que « le Conseil syndical de la société Renault Algérie Production a été installé, légalement, par une décision de justice, par le biais d’un huissier, lors de l’Assemblée générale des travailleurs, adhérant à l’UGTA, tenue le 22 décembre 2015, décision, également, remise en cause par vos soins », est-il souligné. L’UGTA appelle, enfin, l’administration de Renault à « collaborer avec le Conseil syndical », dans le cas échéant, est-il écrit, nous considérons votre refus comme « entrave à la liberté du droit syndical. »


Sidi Saïd: L’UGTA veut être plus présente dans le privé

par Ghania Oukazi le quotidien d’Oran



Le secrétaire général de l’UGTA a annoncé la signature prochaine d’une convention avec les organisations patronales consacrant les droits, les devoirs et la représentation syndicale des travailleurs salariés dans le secteur privé.

Abdelmadjid Sidi Saïd a saisi l’occasion de la célébration du double anniversaire coïncidant avec le 24 février pour faire cette annonce. Hier, l’UGTA fêtait le 60e anniversaire de sa création (le 24 février 1956) et le 55e de la nationalisation des hydrocarbures (le 24 février 1971). L’événement double a été célébré hier au palais des Nations du Club des pins, en présence d’une assistance représentant l’ensemble des secteurs politiques et techniques. Le 1er ministre y a assisté avec un grand nombre de membres de son gouvernement en même temps que les responsables des institutions de l’Etat, les organisations patronales publiques et privées, les représentants du corps diplomatique accrédité à Alger et les grands syndicats africains.

«Ce jour de mémoire et de la souvenance nous offre l’opportunité de déclarer haut et fort que nous pérennisons l’esprit de Novembre 1954, celui du choix de la liberté, de la souveraineté dans toutes ses dimensions et du progrès social», a déclaré le SG de l’UGTA à l’ouverture de la cérémonie. Il a rappelé que «le dialogue social engagé depuis octobre 1990 a permis de dépasser de nombreux écueils et de réaliser de nombreux acquis socioéconomiques, en instaurant une culture de confiance entre le gouvernement, le patronat et l’UGTA».

Des représentations syndicales dans le privé ?

Sidi Saïd remerciera le 1er ministre «pour sa disponibilité et sa gestion consensuelle de la conclusion du pacte national économique et social». Ce qui lui permettra de rebondir sur le sujet pour noter que «cette démarche civilisationnelle de la gestion de la sphère économique et sociale a été saluée et prise en considération comme référence par le Bureau international du travail (BIT)».

C’est donc devant ses nombreux invités et ces acteurs du monde politique, économique et social que le SG de la centrale syndicale à tenu à déclarer que «je saisis cette journée mémorable pour annoncer devant vous la signature prochaine d’une convention avec les organisations patronales consacrant les droits, les devoirs et la représentation syndicale des travailleurs salariés dans le secteur économique privé». Le choix de «la journée mémorable» n’est pas fortuit. Il est clair que Sidi Saïd veut prendre à témoin toute l’assistance nationale et étrangère, pour pouvoir convaincre les patrons privés d’accepter une représentation syndicale de leurs travailleurs. L’on sait que depuis de longues années, il essaie d’aider des travailleurs d’entreprises privées à s’organiser en syndicat mais leurs patrons font semblant de ne rien entendre. Il a alors décidé de relancer la question publiquement et dans une rencontre bien officielle. Il conforte sa décision en rappelant que «la nouvelle Constitution consolide l’unité nationale, renforce l’Etat de droit et donne toute sa dimension à une société ancrée dans ses valeurs et tendue vers le progrès». Il souligne en outre que «la nouvelle Constitution consensuelle est une véritable mise à jour du contrat social qui projette notre nation dans une nouvelle ère d’approfondissement démocratique, du renforcement de l’action sociétale et de la consécration de l’harmonie entre l’économique et le social».

«Solidarité et sève nationaliste»

Sidi Saïd aborde «les événements mondiaux au plan économique et financier», évoque le remboursement de la dette extérieure de l’Algérie et, dit-il, «dont aujourd’hui, nous mesurons pleinement son importance et son impact». Il estime ainsi que «cette décision salutaire prend toute sa valeur en ces moments présents».

Moments qu’il qualifie «de contraintes dues à une mondialisation dont la dynamique est profondément inégalitaire et qui ne ménage aucunement et sans aucun état d’âme, les peuples qui luttent pour leur émergence économique et sociale». Il affirme que «cette agression, couplée à la baisse constante du prix du pétrole, nous interpelle».

Le SG de l’UGTA lance alors «un appel à l’ensemble des acteurs nationaux, pouvoirs publics, organisations patronales, chefs d’entreprises publiques et privées, syndicalistes, pour agir avec une audace déterminée et une conviction patriotique, afin de surmonter la crise conjoncturelle que nous traversons et de rester solidaires avec toute la sève nationaliste qui nous alimente».

Il pense que «nous avons l’obligation collective de mettre en synergie le moteur fédérateur et mobilisateur qui valorise le travail, qui accélère la conquête industrielle, qui donne toute sa plénitude à la production et à la consommation nationales». «Nous devons», a-t-il ajouté, «nous attacher encore plus à la consolidation d’une Algérie solidaire animée par les valeurs d’équité et de justice sociale». Pour lui, ses invités «nationaux», qu’il qualifie d’«énergie vigoureuse (qui) peut certainement et sans aucun doute, relever ce défi avec une opiniâtreté et une volonté de gagnant». A condition qu’ils s’arment «d’une mentalité de conquête, d’un état d’esprit positif, de battant et d’écarter sans ambages le pessimisme, le doute et le défaitisme». Il en appelle ainsi au «vouloir réussir et à un patriotisme résistant à toute épreuve».

Le président du FCE veut conquérir l’Afrique

Sidi Saïd est convaincu que «génétiquement, c’est dans l’épreuve que nous gagnons».

Le président de la République a fait lire son message par son conseiller Benaâmar Zerhouni. Message dans lequel il fait le lien entre la Guerre de libération nationale, la nationalisation des hydrocarbures et la création de l’UGTA pour la défense des droits des travailleurs. Le tout a consacré, a-t-il dit, la souveraineté de l’Algérie dans toute son ampleur. Le chef de l’Etat a affirmé que malgré la dureté de la crise économique et financière, l’Algérie ne reviendra pas sur ses acquis sociaux. Bouteflika rappelle l’adoption de la nouvelle Constitution et estime que les dispositions qui ont consacré l’investissement et le développement économique, entre autres, devront permettre d’aller vers des changements structurels de l’économie nationale. Il espère alors que les encouragements et les garanties qu’elle renferme peuvent être à l’origine de la compétitivité et d’un déploiement d’efforts de plus en plus important pour relancer l’économie. C’est en relevant ce défi, selon lui, que les Algériens ne paieront pas le prix des théories des capitalismes et ce qu’ils développent comme velléités de déstabiliser les marchés mondiaux.

La parole a été donnée au président du FCE qui a tenté de faire le tour des questions économiques du pays. Ali Haddad a déploré «le fait que l’Algérie compte sur le capital étranger pour se développer alors que seul le capital national est à même d’enclencher un processus de développement». Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître que «nous avons certes besoin de capitaux étrangers, de technologies, de savoir-faire». Le patron des patrons privés s’est dit par ailleurs particulièrement étonné de ne pas voir des Algériens investir en Afrique. Il pense qu’il est temps de se tourner vers ce continent et de le conquérir.


Alger: Protesta d’enseignants contractuels

par M. Aziza le quotidien d’Oran

Les enseignants contractuels reviennent à la charge en se rassemblant près de l’annexe du ministère de l’Education à Ruisseau (Alger), pour réclamer les salaires impayés pour certains et une intégration d’office pour les contractuels ayant de l’expérience.

Près d’une quarantaine d’enseignants venus des quatre coins du pays se sont rassemblés hier, près de l’annexe du ministère de l’Education, en réaction aux récentes déclarations de la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, sur les nouvelles conditions du concours.

Les contractuels protestataires dénoncent les conditions imposées dans cet examen de recrutement. Un examen qui devrait se baser uniquement sur une épreuve écrite sans prendre en compte l’expérience des candidats. «Des personnes fraîchement diplômées ont été intégrées et viennent de bénéficier de postes permanents alors que la majorité des contractuels ayant des années d’expérience, qui exercent souvent dans des régions isolées et dans des conditions difficiles, traînent encore avec des contrats renouvelables, chaque trois mois», dira Fouad de Béjaïa qui réclame une intégration sans conditions, après 3 années d’exercice en tant que contractuel. Les protestataires ont brandi des pancartes à travers lesquelles ils ont exprimé leur ras-le-bol. Certains d’entre eux ont 5 et 6 années d’expérience mais ils ont toujours le «grade» de contractuels. Les protestataires veulent une réponse positive à leurs revendications, notamment celle qui concerne leur intégration, avant l’organisation du concours de recrutement des enseignants prévu soit au mois de mars ou avril, selon les enseignants rencontrés sur place.

L’autre facteur démotivant, ce sont les retards fréquents des paiements des salaires des contractuels. Si les 670 enseignants de la wilaya de Béjaïa ont été payés, après plusieurs protestations et après l’intervention du wali, d’autres enseignants n’ont pas perçu encore leur paie, certains depuis six mois, d’autres depuis déjà un an. Les protestataires citent le cas des enseignants contractuels de Djelfa, de Msila et de la région ouest d’Alger. Le nombre des enseignants contractuels au niveau national dépasse les 20.000 enseignants, selon le Conseil national des lycées d’Alger (CLA) dont certains de ses membres ont assisté au rassemblement, en guise de solidarité et de soutien aux protestataires. Bendaïkha Kamel, membre du bureau national du CLA, a affirmé que certains lycées fonctionnent à 100% de personnel contractuel. Il cite le cas du lycée Sidi M’hamed à Birtouta (Alger). Et de préciser que le secteur de l’Education a fait appel à ces contractuels pour combler le déficit qui s’est creusé par le départ massif des enseignants en retraite. Mais, précise-t-il, «ce n’est pas le recrutement des contractuels qui pose problème mais c’est l’exploitation pendant des années, sans une garantie de confirmation qui nous pousse à dénoncer la précarisation du métier d’enseignant». Il explique que le salaire d’un contractuel commence à partir de 21.000 DA contre 36.000 DA pour l’enseignant permanant. Il précise en outre que les contractuels n’ont pas le droit aux primes, ni au paiement des salaires du mois de juillet et août, «ce qui nous pousse à dire que l’Etat exploite ces contractuels». Et de souligner la nécessité d’exiger au gouvernement le recrutement de tous les contractuels ayant plusieurs années de service effectif et l’octroi des primes et indemnités liées à la fonction.

Enfin, les protestataires ont appelé la ministre de l’Education nationale à la suppression du concours pour les contractuels ayant plusieurs années de service et leur intégration sans conditions dans leurs postes. Les enseignants contractuels menacent d’occuper la rue jour et nuit jusqu’à leur intégration effective sans conditions.


Le Snapap condamne l’arrestation d’enseignants contractuels


Les enseignants contractuels vivent une situation socioprofessionnelle précaire. Ici, lors d’un précédent sit-in à Alger. New Press
La Fédération nationale de l’éducation affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap) condamne «fermement» l’arrestation de plus de cinquante enseignants contractuels par les forces de l’ordre, lors d’un sit-in organisé ce dimanche à Alger. La fédération indique que jusqu’à 18h, les personnes arrêtées étaient encore retenues dans différents commissariats de la capitale. Les enseignants contractuels réclamaient leur réintégration dans le cadre d’un contrat de travail indéterminé (CDI). Le syndicat qualifie cette réaction musclée des services de sécurité d’«aberrante» et de «condamnable». «Les enseignants contractuels, lit-on dans un communiqué du Snapap, tout en étant la masse corvéable et vulnérable au sein de l’éducation, sont aussi victimes des conditions administratives de travail, liées à la crainte de résiliation ou de refus de renouvellement de contrat et vivent dans une précarité frappante du fait qu’ils occupent des postes non permanents». Le Snapap s’interroge sur les raisons qui poussent la tutelle à maintenir en situation de contrat précaire des enseignants exerçant «dans des postes budgétaires existants». En conclusion, il lance un appel à tous les enseignants contractuels de réagir et de rejoindre le mouvement de protestation «contre l’injustice et l’arbitraire».
R. Mahmoudi Algérie patriotique


Oran :

Ils revendiquent le droit à une promotion depuis les années 90 :
Les enseignants diplômés de l’ex-ENSEP protestent devant l’académie

par D. B. Le quotidien d’Oran



De nombreux enseignants du cycle primaire issus de l’ex-ENSEP ont organisé hier un rassemblement de protestation devant le siège de l’académie pour exiger leur promotion dans les échelons supérieurs. Selon les protestataires, ils sont plus d’une soixantaine d’enseignants à attendre une hypothétique promotion dans les catégories 12 et 14 depuis maintenant plus d’une décennie. Malgré les nombreuses actions de protestation et les incessants déplacements vers la direction de l’éducation de la wilaya d’Oran et le ministère de tutelle, la situation n’a pas bougé d’un iota. Selon les représentants des enseignants, la sourde oreille face aux revendications légitimes de ces enseignants renseigne sur la marginalisation de cette frange qui n’a pas hésité à braver les menaces terroristes et à faire face à toutes les difficultés pour assurer la scolarisation de centaines d’enfants à travers le territoire de la wilaya. Nos interlocuteurs signalent qu’ils ont été recrutés en tant qu’enseignants dans le primaire entre les années 91 et 99. « A l’issue de notre cursus, nous avons obtenu nos licences et avons été recrutés en tant qu’enseignants dans le cycle primaire en attendant l’ouverture de nouveau postes dans le cycle moyen. Vu la crise que traversait le pays à l’époque, nous avons accepté cette mission en attendant l’ouverture de nouveaux postes budgétaires dans le cycle moyen, malheureusement cette attente dure maintenant depuis plus de vingt années », assurent les enseignants qui signalent au passage qu’ils ont été titularisés entre les années 2000 et 2002 dans la catégorie 10. « Après plusieurs démarches entreprises par les enseignants eux-mêmes auprès du ministère, nous avons réussi à obtenir une promotion dans la catégorie 11 en 2008, et depuis ce temps là, les choses n’ont pas bougé contrairement à nos collègues d’autres wilaya qui, eux, ont été promus depuis juin 2012 dans les catégories 12 et 14 en application du décret 08-315 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant au corps spécifiques de l’Education nationale », soulignent les mêmes sources qui dénoncent cette politique de deux poids deux mesures. « On est en droit de se demander pourquoi ce décret est appliqué dans d’autres wilaya et pas à Oran. En guise de réponse à nos interrogations, on nous a signifié à la direction de l’éducation que nous ne disposons pas d’un diplôme de spécialité ». Aujourd’hui, les concernés se trouvent en fait otages d’un double imbroglio administratif. Ils sont, en effet, ballottés entre le ministère de l´Education nationale et l´inspection générale de la Fonction publique. Cette situation a eu de fâcheuses conséquences sur les concernés qui, outre le stress permanent, on tété exclus de toutes les promotions. Les enseignants qui se sont voués corps et âme au service de l’éducation dénoncent leur marginalisation injuste par la tutelle. Une marginalisation d’autant plus manifeste que des textes leur accordant le droit à la promotion existent depuis 2008, mais ne sont pas mis en pratique. « Nous avons cru que nos malheurs prendront fin après la promulgation du décret exécutif n°315-08 du 11octobre 2008 portant statut particulier des travailleurs de l´Education nationale. Mais, malheureusement, nous avons été superbement ignorés par la tutelle. Nous répondons pourtant à tous les critères exigés (diplôme, expérience professionnelle etc. pour notre promotion dans les grades contenus dans le nouveau statut », ajoutent nos interlocuteurs. Pour conclure, les enseignants affirment qu’il y a quelques jours une délégation s’est déplacée au ministère pour exposer le cas des enseignants d’Oran. « Le SG du ministère nous a indiqué qu’il s’agissait d’un problème financier rejetant la pierre sur la Fonction publique qui, de son côté, a assuré que le règlement de ce problème n’était pas de son ressort mais qu’il dépendait directement du ministère de l’Education. Depuis, nous sommes ballottés entre la tutelle et la Fonction publique ne sachant à quel saint nous vouer. En attendant le bon vouloir des décideurs, nous continuons à broyer du noir », concluent les enseignants


Sécurité sociale en 2015:
34 000 employés non déclarés


Ce sont pas moins de 34 000 employés qui n’ont pas été déclarés en 2015 à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Selon Tidjani Haddam, directeur de la Caisse, le bilan a été établi après des visites inopinées effectuées par des contrôleurs appartenant à la Cnas et à l’Inspection du travail dans 360 268 entreprises au niveau national.
Intervenant lors d’une réunion régionale des agents de contrôle et employeurs de la CNAS tenue hier à Alger, Tijani Haddam a précisé que 162 678 infractions ont été relevées durant l’année précédente, dont
34 038 défauts de déclaration des salariés, 6021 défauts de déclaration de l’activité ainsi que 56 060 minorations des assiettes de cotisation. Il a averti que «des sanctions sévères sont appliquées à l’encontre des employeurs qui ne déclarent pas leurs employés».
En effet, «les amendes appliquées sont passées de 100 000 à 200 000 DA par travailleur non affilié et d’une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois ou de l’une des deux peines», a précisé Haddam. Et en cas de récidive, les sanctions passeront de 200 000 à 500 000 DA et de 2 à 24 mois d’emprisonnement.
Dans le même sillage, il a appelé les employés non déclarés à le faire eux-mêmes, comme il a renouvelé son appel à ces employeurs à se mettre en conformité avec la législation du travail avant le 31 mars, date butoir de l’application des dispositions de la loi de finances complémentaire 2015.
«Les employeurs qui régularisent leur situation avant le 31 mars seront exonérés des pénalités et majorations de retard», a-t-il rappelé. Dans ce chapitre, l’intervenant a précisé que depuis l’application des dispositions de la LFC 2015, 1906 employeurs ont régularisé leur situation auprès de la Caisse, tandis que 73 590 autres ont bénéficié d’un échéancier de paiement.
Quant à l’annulation des pénalités et des majorations de retard, celles-ci s’élèvent à 30 milliards de dinars. Pour ce qui est des déclarations volontaires, le même responsable a affirmé que 5640 personnes se sont affiliées à la Cnas en vertu de l’article 60 de LFC 2015, qui stipule que les personnes actives sans couverture sociale, comme les maçons et les plombiers, peuvent payer des cotisations mensuelles représentant 12% du SNMG, soit l’équivalent de 2160 dinars par mois, pour une phase transitoire d’une durée maximale de trois ans, et bénéficier d’une couverture sociale (congés de maladie et de maternité, remboursement de frais médicaux). «Tous les travailleurs activant dans le secteur informel peuvent s’affilier à la sécurité sociale», a souligné Haddam. «Même les vendeurs de légumes», a-t-il ajouté.
D’après le même responsable, quand les travailleurs de l’informel formaliseront et régulariseront leur situation, la Cnas validera les trois années transitoires au titre de leurs retraites. Il a noté que ces trois années de cotisations sont comptées dans le calcul de la retraite. Au sujet de sa durée limitée (3 ans), il a expliqué que ce système ne peut durer. «Il doit être transitoire pour préserver l’équilibre financier», a-t-il assuré.
Pour ce qui est de l’équilibre financier de son institution, le PDG a affirmé que «la Cnas se porte bien financièrement, et le nombre de malades transférés à l’étranger pour soins est en nette réduction» ; son organisme dispose d’un système financier «équilibré», fournit des prestations de services de qualité, précisant que l’argent de la Caisse provient à 99% des cotisations.
le temps d’Algérie F. A.


Alger Prévention des accidents du travail : la Cnas fait campagne

par Khaled Boumediene LE QUOTIDIEN D’ORAN



La directrice de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, Mme Tiar Fatiha, a indiqué que cette année, le thème de la campagne de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril, est «Le stress au travail : un défi collectif». S’exprimant lors de son intervention au regroupement des services de prévention des 49 agences Cnas du pays, les 21 et 22 février 2016, à la salle de conférences du centre familier de la Cnas de Ben Aknoun à Alger, elle a estimé que « le lieu de travail est une source importante de risques psychosociaux. Par exemple, le stress, lorsqu’il est intense et qu’il dure, il peut avoir des effets graves sur la santé physique et mentale des travailleurs concernés : hypertension, nervosité, fatigue, dépression…, même s’il n’est pas une maladie en soi, il va falloir le démasquer pour le prévenir. Il faut donc y faire face afin de protéger la santé et le bien-être des travailleurs». Mme Tiar a appelé ses services de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles à mettre l’accent sur les tendances actuelles sur le stress au travail et son impact. «Même s’il n’existe pas de tableaux de maladies professionnelles pour les atteintes à la santé liées aux facteurs de stress, cela ne nous empêche pas à identifier les facteurs à l’origine du stress au travail, qui sont nombreux et évoluent en même temps que le monde du travail. L’impact des risques psychosociaux et du stress lié au travail doit recevoir plus d’attention. Le stress lié au travail est désormais généralement reconnu comme un problème mondial affectant tous les pays, toutes les professions et tous les travailleurs tant dans les pays développés qu’en développement. Il s’agit donc de combattre le risque à la source et agir directement en amont des facteurs de stress pour les éliminer ou à défaut les réduire.

Il faut toute une démarche de prévention collective des risques. Il faut aussi réduire les conséquences du stress sur les personnes», a ajouté la directrice de la prévention. Il faut souligner, dans ce contexte, que les experts internationaux proposent de répertorier les facteurs de stress et de risques psychosociaux plus généralement au travail en six catégories : intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, manque d’autonomie, rapports sociaux au travail dégradés, conflits de valeur et l’insécurité de la situation de travail. Selon eux, face à ces sources de stress, le salarié tente de réagir et de s’adapter.

Trois types d’attitude peuvent être observés : des réactions d’ordre émotionnel, des réactions d’évitement et la recherche de solutions. Si ces réactions se révèlent inefficaces pour les personnes ou impossibles dans l’organisation, l’état de stress devient alors chronique menaçant l’intégrité physique et mentale des personnes. Selon Mme Tiar Fatiha, pour la célébration de cette Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 28 avril prochain, qui promeut la prévention des accidents et maladies professionnels dans le monde entier, la Cnas lancera une campagne de sensibilisation visant à centrer l’attention des employeurs sur les risques de la manutention manuelle et mécanique. Les manutentions sont à l’origine d’un tiers environ des accidents déclarés dans les entreprises. Les dangers sont liés à la nature des charges, au nombre excessif de manipulation et au mouvement : torsion, déplacement, soulèvement. Presque toutes les entreprises sont concernées par les manutentions mais les accidents du travail sont particulièrement fréquents dans le secteur du BTPH et activités connexes (postures incorrectes).

Non seulement les risques d’accidents du travail concernent le dos (lombalgie) mais aussi les membres inférieurs (entorses…) ou les extrémités (coincement des doigts…) et le vieillissement progressif des structures ostéoarticulaires qui peut aboutir à une inaptitude professionnelle, ce qui, de par leur fréquence et leur impact, tant médical que socioprofessionnel, constitue un problème majeur de santé au travail.

Snechu : La normalisation de carrière, une priorité pour le syndicat


La nouvelle présidente du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le professeur Ouahioune Wahiba, fraîchement élue suite à la démission du professeur Djidjli à qui elle a rendu hommage, a rappelé hier, lors d’une conférence de presse organisée à l’hôpital Mustapha, l’engagement de son syndicat à continuer le combat pour défendre «les intérêts moraux et professionnels de ses adhérents et de toute la corporation quel que soit le grade».

Elle a tenu, avant de rappeler que le Snechu est un syndicat autonome et apolitique, à énumérer les grands axes de son programme qu’elle juge prioritaires. Il s’agit en premier lieu, a-t-elle indiqué, de la normalisation de la carrière hospitalo-universitaire à l’instar des pays du Maghreb, l’amélioration de la progression des maîtres assistants et la revalorisation de l’indemnité hospitalière, la réévaluation de la pension de retraite, l’égalité des chances pour l’accès aux postes supérieurs, l’amélioration des conditions de travail et la régularité des concours.
La présidente du Snechu a rappelé que «les maîtres assistants constituent la cheville ouvrière de l’hôpital. Ils méritent d’avoir les meilleures conditions de travail, ils ont besoin de progresser et il faut les encourager et leur permettre de s’exprimer». Le Snechu, a-t-elle encore ajouté, continuera à se battre pour accéder à cette progression et éviter les blocages et arriver à la normalisation des hospitalo-universitaires. Pour le secrétaire général du Snechu, le Pr Réda Djidjik, «le syndicat porte toujours les mêmes valeurs et nous continuerons dans la même lignée.
Celle de défendre la corporation dans toute sa globalité. Durant des années, nous avons milité pour nos droits. Il y a eu des acquis et il reste encore des choses à arracher». Et d’évoquer le problème épineux qui partage aujourd’hui la corporation, à savoir le départ à la retraite des chefs de service à l’âge de 65 ans comme cela est proposé par le ministère de la Santé. «Le départ à la retraite ne doit pas être un tabou. Nous sommes des professeurs chefs de service, nous demandons aux pouvoirs publics de fixer l’âge du départ à la retraite pour notre corporation comme tous les autres secteurs et surtout de revoir les modalités de base de calcul des retraites des hospitalo-universitaires.
Lesquels n’ont au bout du compte que 55% de leurs salaires alors que tous les travailleurs algériens partent à la retraite avec 80%. C’est une injustice.» Notre souci, a-t-il poursuivi, est aussi de normaliser la carrière hospitalo-universitaire. «Il y a de nombreux jeunes maîtres assistants et professeurs qui aspirent aux postes supérieurs. Pourquoi ne pas leur permettre cette progression. Nous devons le respect à nos aînés que nous continueront à défendre pour une pension de retraite digne.
Nous n’avons pas demandé leur départ de l’hôpital, mais juste une fin de fonction à la chefferie de service à 65 ans, comme cela se fait partout ailleurs dans le monde», a encore indiqué le Pr Djidjik, en précisant que sur les 4000 hospitalo-universitaires, seulement 4% arrivent à l’âge de la retraite. Pour le Pr Belhadj, «la mise à niveau est une réalité que nous devons tous accepter. Il n’est pas normal qu’en 45 ans, il y ait eu seulement 3 concours. Nous demandons la régularité de ces concours, une progression universitaire et une normalisation de carrière pour laquelle il est impératif de fixer une fin».

Djamila Kourta El watan


Secteur des transports: Un pacte de stabilité avec les syndicats


Après l’éducation nationale, le secteur des transports s’apprête à signer, prochainement, un pacte de stabilité avec les différents partenaires sociaux.
Boudjemaa Talai semble vouloir s’inspirer de la méthode Benghebrit, qui a donné, pour l’instant, de bons résultats. En effet, le ministre des Transports a fait savoir que son département ministériel s’apprête à signer avec les différents partenaires sociaux un pacte de stabilité permettant aux entreprises de concrétiser, sans grand mouvement, leurs plans de charges et de développement. Sur ce point, le ministre a indiqué hier, en marge de sa visite dans les différentes structures ferroviaires d’Alger (Anesrif, Ifrafer…), que «ce pacte de stabilité permettra, d’ici trois à cinq ans, de réaliser les objectifs tracés par son département». Pour ce faire, a-t-il expliqué, les partenaires sociaux doivent comprendre que ces différents plans de développement visent uniquement la modernisation et la rentabilité des entreprises. Un objectif qui prend en ligne de compte, insiste-t-il, les acquis sociaux des entreprises mais aussi l’intérêt des travailleurs. «Une fois que nous réaliserons ces objectifs, vous pourrez demander ce que vous voudrez et l’entreprise sera apte à répondre favorablement à vos doléances», a-t-il indiqué à l’adresse d’un syndicaliste de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF). L’autre point évoqué par le ministre des Transports est la formation. Là, Boudjemaa Talai a relevé l’insuffisance et l’incapacité des entreprises privées et/ou publiques de répondre favorablement à la réalisation des différents programmes prévus.
«Les moyens des entreprises publiques et privées algériennes suffisent à réaliser uniquement 15% du plan de l’Etat dans ce secteur. Si on veut utiliser au maximum nos capacités, la solution viendra des contrats de partenariat avec des entreprises étrangères et pour que la valeur ajoutée reste algérienne», a-t-il noté.
Et de rappeler, dans le même sillage, que «le nouveau plan de restructuration de nos entreprises prévoit, comme première priorité, plus de rendement». «La restructuration du secteur public marchand du transport prévoit non seulement la modernisation, mais également la rentabilité des entreprises. Car, si une entreprise évite de perdre de l’argent, elle aura un rôle dans la croissance économique du pays. Notre objectif est simple : par le biais de la formation, nous modernisons nos entreprises», a-t-il souligné plus loin. Evoquant, par ailleurs, les pratiques de fraudes enregistrées dans les trains, le ministre Talai a appelé les responsables de la SNTF de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ce genre de pratique. «Le côté répressif est indispensable», a-t-il insisté, avouant au passage que cette pratique porte préjudice à la trésorerie de l’entreprise. «Eviter la fraude, c’est protéger le service public», selon le ministre. En marge de cette visite, le directeur général de la SNTF a annoncé que son entreprise a prévu des réductions sur les tarifs des billets sur certaines lignes de train inter-villes et cela à partir du 1er mars prochain. L’objectif visé par ces réductions qui vont atteindre jusqu’à 29% du plein tarif, a expliqué Yacine Bendjabbalah, est de permettre une meilleure fréquentation et accessibilité aux usagers du rail.
Le temps d’Algérie S. B.


Union de wilaya de l’UGTA de Constantine

Putsch contre Boudjemaâ Rahma


Des membres du conseil de wilaya de l’UGTA, mais également des secrétaires généraux des unions locales, en l’occurrence MM. Arafa, Boufenara et Boumendjel, ont organisé, hier, une conférence de presse à la maison du syndicat Abdelhak Benhamouda.
Une rencontre qui avait finalement pris l’allure d’un véritable réquisitoire à l’encontre de l’actuel secrétaire général de wilaya Boudjemaa Rahma, accusé de tous les maux par ses pairs au sein de l’UGTA à Constantine. Pour ces derniers le SG de wilaya est à l’origine de toutes les dissensions et conflits qui règnent actuellement entre les membres du conseil de wilaya.

Accusé également d’avoir écarté les principaux cadres syndicaux pour des motifs souvent fallacieux, d’user d’un comportement injuste envers eux, d’avoir refusé de tenir depuis plus d’une année les réunions des comités exécutifs, lesquels doivent pourtant avoir lieu selon le règlement intérieur du syndicat tous les six mois.
Pour toutes ces raisons donc, Boudjemaa Rahma a fait l’objet, d’après ses détracteurs, lors d’une réunion tenue le 16 février, d’une motion de retrait de confiance en présence d’un huissier de justice, de la part des 2/3 des membres du comité exécutif de wilaya. Un retrait de confiance qui devrait néanmoins être entériné par le comité central de l’UGTA, nous a-t-on précisé. Les opposants à l’actuel SG de wilaya indiquent, d’autre part, avoir adressé aux sections syndicales et aux autorités de la wilaya des correspondances pour les informer de cette décision de retrait de confiance.
F. Raoui el watan

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