Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°73

La Cnas ne veut plus assumer l’impact financier
Plus de 48 000 accidents du travail déclarés en 3 ans

La Cnas déterre la loi portant sur les accidents du travail et les maladies professionnelles vieille de 33 ans pour forcer les employeurs à déclarer les procédés à risques auxquels sont exposés les travailleurs. Un créneau qui servirait à renflouer la trésorerie de la Caisse, en difficulté financière.

Le directeur général de la Caisse nationale des travailleurs assurés sociaux, Tidjani Hassan Haddam, a souligné, hier, à l’ouverture d’une rencontre sur “la déclaration des procédés de travail susceptibles de provoquer des maladies professionnelles”, que l’organisme consent une charge financière importante rien que dans le remboursement des frais médicaux et de médicaments d’environ 5,5 millions d’assurés sociaux ou des ayants droit atteints de diabète et d’hypertension artérielle. Globalement, 29 maladies chroniques sont homologuées par la Caisse, qui a versé, en 2015, au seul chapitre arrêt de travail, 13 275 800 indemnités journalières, dont 10% à des assurés diabétiques (une moyenne de 60 jours de congé maladie par assuré).
“Cette augmentation des maladies non transmissibles, auxquelles s’ajoutent les accidents du travail et les maladies professionnelles, ne peut pas laisser la Cnas sans réaction”, a-t-il soutenu. Il est dit que durant les trois dernières années, la Caisse a traité 48 000 dossiers afférents à des accidents du travail et listé 500 maladies professionnelles prises en charge. L’impact financier est grand, dit-on, même si aucun chiffre précis n’a été livré aux gens de la presse. Dès lors, il s’agit pour l’organisme de rechercher de nouvelles sources de financement (récente campagne ciblant les employeurs qui ne payent pas les cotisations sociales de leurs salariés) tout en réduisant, autant que possible, les dépenses potentiellement compressibles, qui grèvent considérablement ses revenus. Pour atteindre ce double objectif, il déterre la loi 83-13 relative aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, vieille de 33 ans. C’est précisément à l’article 69 du texte législatif qu’il fait référence. Celui-ci stipule : “Tout employeur qui utilise des procédés de travail susceptibles de provoquer des maladies professionnelles, visées au présent titre, est tenu d’en faire la déclaration à l’organisme de Sécurité sociale, à l’inspecteur du travail (…) le défaut de déclaration peut-être constaté…”.
En vertu de cette disposition, les services de la Cnas ont effectué 13 000 visites d’inspection des entreprises, de 2014 à 2015. Ils ont relevé 22 000 infractions aux conditions de travail normalisées et de manquement au cahier des charges portant sur la sécurité des travailleurs. “Cela, sans compter le constat de l’inspection du Travail et d’autres organismes”, a précisé Mme Tiar, directrice des AT-MP au niveau de la Caisse. Les infractions concernent essentiellement les risques de la manutention manuelle et mécaniques, de l’industrie, des chutes en hauteur particulièrement sur les chantiers du bâtiment, les dangers électriques… et les nuisances sonores. Paradoxalement, la surdité représente jusqu’à 40% des déclarations de maladies professionnelles qui parviennent aux agences de la Cnas, en sus de troubles provoqués par les grands bruits, tels que le stress, l’hypertension artérielle et les problèmes cardio-vasculaires ou gastriques. À ce titre, la Cnas est déterminée à forcer les employeurs à déclarer les risques liés à leur domaine d’activité et par là même mettre en place un dispositif de prévention des accidents du travail. Ainsi, l’organisme entend faire, à moyen et long termes, des économies substantielles dans le segment remboursement des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Souhila Hammadi

Les grévistes de la faim évacués de force par les forces de l’ordre
Le Cnapest, le CLA et le SNTE dénoncent une atteinte à la liberté et au droit du travail

Le Cnapest, le Cla et le Snte ont dénoncé hier l’utilisation de la force publique pour l’évacuation des grévistes de la faim alors qu’une action de médiation était déjà engagée par trois syndicats pour mettre fin pacifiquement au conflit.

Dans une déclaration faite à Liberté, Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest, se dit surpris et consterné à la fois par cette décision au moment même où une action de médiation a été entreprise avec le gouvernement. “Nous avons raté une grande occasion de régler le problème sans recourir à la violence contre des enseignants qui ont démontré durant plusieurs semaines qu’ils sont pacifiques”, dit-il en précisant qu’une telle action met à mal la stabilité dans le secteur. Interrogé sur la position du syndicat à la suite de l’évacuation musclée des contractuels grévistes, M. Boudiba souligne que le Cnapest est en train de suivre la situation en concertation avec les autres syndicats pour les démarches à entreprendre dans les jours à venir.
Sur le devenir de la lettre de médiation déposée au niveau du gouvernement, M. Boudiba regrette que “le gouvernement, qui a actionné cette décision d’évacuation, ait fermé la porte au dialogue et à l’arbitrage, alors qu’on fondait un grand espoir sur le Premier ministre après ses déclarations faites à Constantine”. “De telles décisions renforcent le désespoir et nourrissent l’instabilité dans le secteur, et ceux qui croient que le problème est fini, il n’en est rien, car nous maintenons notre soutien aux contractuels.” Pour sa part, le porte-parole du CLA, Idir Achour, affirme que la “lutte pacifique des contractuels pour arracher leurs droits continue et cette décision du gouvernement d’user de la force pour briser un mouvement pacifique ne fait que renforcer la détermination des enseignants grévistes”. M. Idir accuse le gouvernement d’avoir “usé de la violence doublement, en violant d’abord les dispositions prévues par la loi 90/02 définissant la prévention et le règlement des conflits de travail qui prévoient la médiation et l’arbitrage et d’avoir interpellé et violenté des grévistes pacifiques déjà malades et fatigués dans leur sommeil profond. C’est une grave atteinte à la liberté et au droit du travail”. Le porte-parole du CLA ajoute que “de tels comportements ne font qu’encourager les enseignants à consolider leur action en les mobilisant davantage pour arracher leurs droits légitimes”. Pour rappel, les enseignants contractuels en grève de la faim depuis plusieurs jours à Boudouaou ont été évacués de force par les forces de l’ordre hier aux environs de 3h du matin. Les grévistes endormis ont été surpris par la présence des dizaines de policiers venus les déloger de leur campement de fortune mis en place le 4 avril après qu’on leur a interdit de poursuivre leur longue marche entamée le 27 mars depuis Béjaïa. Selon de nombreux responsables du mouvement contactés hier, plus de cinq blessés ont été enregistrés parmi les enseignants qui ont tenté de sauter des bus dans lesquels ils ont été engouffrés. Deux d’entre eux ont été évacués vers l’hôpital de Birtouta.
Par ailleurs, nous avons appris que plusieurs actions de protestation en signe de solidarité avec les grévistes ont été menées, notamment à Bordj Bou-Arréridj et Béjaïa. Cette décision de mettre fin à l’action des enseignants contractuels était prévisible. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui avait averti les enseignants protestataires, il y a quelques jours, que l’État allait devoir recourir à la force publique s’ils ne se dispersaient pas et persistaient à occuper la rue. De son côté, la ministre de l’Éducation a invité les enseignants à s’inscrire au concours du 30 avril leur promettant de prendre en compte l’expérience professionnelle dans l’évaluation finale. Mme Nouria Benghabrit a bénéficié également du soutien de plusieurs membres du gouvernement et du Premier ministre qui a affirmé, depuis Constantine, que “la loi exige de passer par un concours de recrutement obéissant à la nécessité d’assurer l’égalité des chances pour tous”, tout en appelant les enseignants à la sagesse.

M. T.

Béjaïa: Les contractuels crient au scandale

Ce sont des enseignants à bout de force qu’un escadron de gendarmerie a escortés depuis Boudouaou pour les déposer à la périphérie de Béjaïa. Embarqués de force sans contrôle d’identité à 2 heures du matin, les contractuels usés par un long périple qui les a menés jusqu’à Sétif, ont aussitôt rejoint le siège de la direction de l’éducation nationale où ils ont improvisé un sit-in pour dénoncer leur mésaventure. «Nous avons été embarqués de force sans nous demander notre ville d’origine», se plaint une enseignante native de Relizane qui se retrouve à Béjaïa. Ces agissements, pour le moins scandaleux, n’ont pas manqué de soulever le courroux de nombreux syndicalistes du Snapap venus en masse témoigner de leur solidarité avec les protestataires. Sur la centaine de contractuels conduits «chez eux» par la gendarmerie, au moins une trentaine sont originaires de l’ouest du pays comme nous l’avons constaté sur place. Avant d’atterrir à Béjaïa, l’escorte de gendarmerie avait décidé de les laisser en rase campagne à l’entrée de Bordj Bou Arréridj, raconte cet enseignant de Mostaganem. «Nous avons dû protester en fermant l’autoroute à la circulation, à hauteur de Achir dans les Bibans, pour qu’on nous achemine vers Sétif puis vers Béjaïa». Soit un périple de 400 kilomètres sans eau, sans nourriture, se plaignent encore les enseignants contractuels.
Cette évacuation «confirme l’image réelle qui piétine et viole la Constitution», accuse la Fédération nationale du secteur de l’éducation affiliée au Snapap à travers une déclaration rendue publique aujourd’hui.
Ce syndicat qui dénonce dans le même document avec fermeté la répression dont font l’objet les enseignants contractuels «endosse toute responsabilité aux autorités pour tout ce qui peut arriver aux enseignants contractuels». Par ailleurs, la situation des contractuels n’a pas laissé indifférent le Croissant-Rouge algérien dont une équipe est déjà sur place pour prendre en charge sur le plan sanitaire les contractuels dont certains sont souffrants. Ceci, «en attendant que le C-RA prenne une décision pour un éventuel hébergement des enseignants non natifs de Béjaïa», nous affirme un jeune bénévole de l’institution humanitaire.

le temps d’Algérie Arab Aissa

Colère et promesse de continuer la protesta:
Les enseignants contractuels délogés par la force

par Abdelkrim Zerzouri le quotidien d’Oran


Comme il fallait s’y attendre, suite à la menace du ministre de l’Intérieur, notamment, qui a déclaré que « des mesures seront prises dans le cadre de la préservation de l’ordre public, en cas de persistance du mouvement de protestation des enseignants contractuels à Boudouaou », ainsi que la position affichée par le Premier ministre et qui conforte la tendance d’un recours aux moyens musclés, les enseignants contractuels, rassemblés à Boudouaou, depuis deux semaines, ont été délogés par la force, ce lundi (18 avril), à 3h du matin. « Les enseignants contractuels ont été surpris dans leur sommeil par l’intervention des forces de police et de gendarmerie, qui ont ramené des bus et commencé à faire monter dedans les concernés, encore sous le choc », relatent des témoignages. « Ils nous ont fait monter dans des bus par la force pour emmener une partie des manifestants, à Béjaïa et d’autres vers Alger d’où ils devaient êtres orientés vers leurs lieux de résidence », nous ont appris des manifestants. Selon, ces derniers, « ceux qui ont tenté de résister ont été tabassés sans égards » et l’on signale que « pas moins de cinq blessés, dont l’un gravement, ont été conduits à l’hôpital, au courant de l’évacuation, par la force de la ‘place de l’intégration’». Au courant de la journée, des manifestants en colère sont descendus des bus qui les ramenaient chez eux, et ont bloqué la route près de la wilaya de Bordj Bou arréridj. D’autres, certainement fatigués par ce long rassemblement, ne se sont plus fait entendre, du moins pour le moment. Alors que les syndicats, qui ont dès le début de la manifestation, affiché leur soutien aux enseignants contractuels, le moment est à la colère, mêlée à un sentiment d’amertume. « C’est une grande déception qu’on éprouve, aujourd’hui. Cette fâcheuse décision d’évacuation des manifestants pacifiques par la force, à 3h du matin, est un acte grave, dont les conséquences nous mèneront, inévitablement, vers l’instabilité dans le secteur », estime le chargé de communication du Cnapeste, Messaoud Boudiba. Ajoutant sur un ton navré que « cette attitude des pouvoirs publics, qui soutient un échec patent dans la gestion de ce dossier, nous fait passer à côté d’une occasion qui nous aurait permis d’apprendre, comment régler les conflits par le dialogue ». « On espérait que les autorités acceptent la médiation qui leur a été proposée. On a perdu, une opportunité pour bâtir une stabilité sociale, à travers la concertation », a relevé notre interlocuteur, toujours avec une certaine amertume dans la voix. Sans vouloir trop s’avancer sur les développements des évènement, il estimera avoir tout dit, en attendant les décisions qui seront prises, dans un cadre concerté, au sein du conseil national du Cnapeste, dont la session est, toujours, ouverte depuis sa réunion, à la veille de l’appel à la protesta, du mercredi 13 avril, et en étroite collaboration avec d’autres syndicats.

De son côté, le coordinateur du CLA, Idir Achour, tout autant bouleversé par cette décision, a assuré que les manifestants ne sont pas prêts de battre en retraite et baisser les bras. « Le mouvement continuera jusqu’à l’aboutissement des revendications », assure-t-il. Non sans dénoncer l’irrespect de la procédure réglementaire en recourant à la force, pour déloger les manifestants sans attendre le résultat de la médiation.

Pour rappel, selon un planning, annoncé par la tutelle, le concours ouvert, cette année, à 28 nouvelles filières (à l’instar des sciences politiques, des sciences de la communication, du droit, de l’économie et de certaines spécialités scientifiques), enregistrant, ainsi, près d’un million de candidats, sera organisé le 30 avril prochain pour le recrutement de plus 28.000 enseignants pour les 3 paliers (primaire-moyen-secondaire), et les résultats de l’examen écrit seront donnés le 12 mai, permettant aux candidats retenus de passer le test oral, les 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin.

Inscription au concours de recrutement
Un délai supplémentaire accordé aux contractuels

Un délai supplémentaire a été accordé aux contractuels pour effectuer leur inscription au concours de recrutement de plus de 28 000 enseignants.
Ils ont jusqu’à la fin de la journée d’aujourd’hui, à 23h59, pour effectuer leur inscription sur le site de l’Office national des examens et concours (Onec), sachant que le délai officiel a expiré le 14 avril. Les candidats disposent jusqu’au 30 avril pour déposer leur attestation de travail prouvant leur expérience professionnelle, a annoncé hier la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, en marge de la signature de quatre contrats de partenariat avec le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
Mme Benghebrit estime que «la sagesse a prévalu» dans la gestion du dossier des contractuels qui est «très compliqué à résoudre». Elle rappelle toutes les mesures d’apaisement entreprises pour résoudre le dossier. Si le ministère de l’Education nationale a rejeté la revendication d’intégration directe des contractuels, plusieurs «avantages» leur ont été accordés, dont la valorisation de l’expérience professionnelle et la qualité des sujets de l’examen écrit qui porteront sur les méthodes d’enseignement et le contenu enseigné. Cela traduit, selon Mme Benghebrit, la volonté du ministère à prendre en considération les réclamations des contractuels. Selon la ministre, les convocations seront délivrées le 22 avril.
Les quatre contrats signés hier ont porté sur l’informatisation du système central du ministère à travers la numérisation des données liées aux résultats, aux effectifs, aux absences «pour une rationalisation de la gestion». Il s’agit également de la mise en place d’un système numérique des contenus pédagogiques destinés aux enseignants et aux élèves. Un contrat portant sur la création de trois bibliothèques numériques (francophone, arabophone et une troisième sur la production algérienne) a été également paraphé. Le quatrième contrat vise la mise en place d’une assise numérique pour la formation à distance.
Le ministère de la Poste et des TIC garantit une sécurisation de ces systèmes, financés par le même ministère, pour un montant de plus de 556 millions de dinars. L’occasion a permis également d’annoncer la réduction des tarifs d’abonnement à internet de 33 à 40% au profit de tous les travailleurs du secteur de l’éducation. Une réduction de 60% est également offerte à ces mêmes travailleurs pour l’achat des cartes d’accès aux bibliothèques numériques.
Fatima Arab el watan

Colère des corps communs de l’Education

par S. M. le quotidien d’Oran

Des sit-in et autres rassemblements de protestation ont été organisés, hier, dans de nombreuses wilayas du pays, par les corps communs de l’Education nationale, à l’appel du syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’Education nationale (SNCCOPEN) pour exiger la prise en charge de la plate-forme de revendications de cette frange. Celle-ci se résume à l’application des accords conclus le 30 novembre 2014, entre les syndicats et le ministère, la suppression des articles 19 et 22 de la loi 03/06, la fonction publique, l’intégration des employés travaillant dans les laboratoires, la révision à la hausse de la prime de rendement, la révision du statut particulier et la désignation de délégués des ouvriers professionnels et des corps communs, dans les commissions des Œuvres sociales de l’Education nationale. Le syndicat des corps communs insiste, notamment, sur la refonte du statut particulier et une révision du système indemnitaire des 200.000 travailleurs qui continuent de percevoir des salaires «misérables». Les délégués syndicaux réclament une révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l’augmentation de la prime de rendement à 40%, au lieu de 30%, la révision des horaires et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels.

Les corps communs veulent, aussi, le versement par les Œuvres sociales d’un mois de salaire de réserve, l’organisation d’un mouvement de personnel, entre les établissements scolaires, l’indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l’application de la note de titularisation, et l’ouverture de nouveaux postes budgétaires. Ils demandent également, la révision à la hausse des primes dites essentielles (la prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits chimiques), la prime de transport et la prime de service permanent. Dans la wilaya d’Oran, d’autres revendications locales ont été soulevées, hier, par les corps communs et dont les délégués réclament l’envoi de commissions dans certains établissements scolaires de la wilaya pour enquêter sur la gestion administrative.

Le délégué régional des corps communs à l’ouest du pays, que nous avons contacté, dénonce la ‘hogra’ et les «abus de pouvoir» de certains cadres du secteur. Il a, ainsi, réclamé la suspension immédiate des chefs services «incompétents» et l’annulation des réquisitions administratives des corps communs. Il est à noter que le SNCCOPEN annonce un sit-in national, le 30 avril en cours, à Tipaza pour dénoncer la «politique de ségrégation» menée par le ministère de tutelle. «Le syndicat a opté pour la wilaya de Tipaza, après l’échec de plusieurs tentatives, ces dernières années, pour tenir un rassemblement national devant le siège du ministère de l’Education nationale, en raison des dispositifs impressionnants, mis en place par les services de l’ordre, dans la capitale», précise un membre du bureau national de cette organisation syndicale.

Adrar:
Appel au boycott de l’école à partir du 20 mai

par Bentouba Said le quotidien d’Oran

Les dates des examens de fin d’année sont fixées du 05 au 15 juin, par le ministère de l’Education, pour les élèves des wilayas du Sud, de tous les paliers : primaire, moyen et secondaire, non concernés par les examens nationaux (BAC, BEM et Cinquième). Une décision qui a fait réagir, comme chaque année, les parents d’élèves, à Adrar et des autres wilayas du Sud, qui ont commencé à appeler à boycotter l’école, par crainte pour la santé de leurs enfants, sachant qu’à partir du mois du mai, le mercure affiche, déjà, 42°C, à l’ombre à Adrar et plus de 47°C à Bordj Badji Mokhtar et Ain Salah.

Les associations de parents d’élèves accusent, cette fois-ci, directement le ministère qui néglige, chaque année, la spécificité des régions du Sud. La fédération des Associations de parents d’élèves a appelé les parents d’élèves à ne plus envoyer leurs enfants, à l’école à partir du 20 mai prochain. Actuellement, un taux d’absences, très élevé, est enregistré les après-midi, dans les lycées, selon les enseignants.

Selon un médecin des services des urgences d’Adrar, quotidiennement, des élèves sont évacués inconscients à l’hôpital, surtout que des séances de sport se déroulent en plein soleil, à plus de 50°C, l’après-midi, ceci sans aucune réaction de la direction de l’Education. Un directeur d’établissement nous a indiqué que la séance de sport est obligatoire, dans l’emploi du temps, et ce sont les parents qui doivent réagir et non pas l’administration. La décision de boycotter l’école est motivée, selon les parents d’élèves, par la forte chaleur, le mercure affichant déjà 42°C, à Adrar durant ce début d’avril, alors que pour le mois de juin, le mercure sera à plus de 50°C.

Un parent d’élève indique que le ministère de l’Education fait de la politique et non la promotion du savoir, en uniformisant les dates des examens, invitant les responsables du secteur à un séjour à Bordj Badji Mokhtar, au mois de juin, pour savoir où est situé Adrar.

Et chaque jour c’est le même spectacle qui se répète, des enfants trimbalant des bouteilles en plastique remplies d’eau, sous le soleil, avec tous les dangers que présente la conservation de l’eau, dans le plastique et sous la chaleur. La climatisation dans les écoles primaires, gérées par les communes et même pour les lycées et CEM, ne fonctionnant que rarement, car le budget accordé ne permet pas l’utilisation des climatiseurs, continuellement, indique l’intendant d’un CEM.

Et selon de nombreux parents d’élèves, les résultats catastrophiques au BAC et au BEM, chaque année sont le fruit des décisions centrales qui n’arrivent pas à faire la différence entre Ain Salah comme le point le plus chaud en Afrique et Tipaza qui est sur la rive méditerranéenne

Retraités de l’éducation
Un sit-in sous haute surveillance

Après un premier sit-in le 15 mars dernier au niveau de l’académie-est à Mohammadia, près de 1 000 retraités de l’éducation se sont retrouvés, mardi, près du siège de la Wilaya d’Alger pour dénoncer les poursuites judiciaires et les actes de délogements dont ils font l’objet.
Dès leur arrivée, ils ont déployé des banderoles mentionnant leurs revendications, mais elles ont été immédiatement confisquées par les forces de l’ordre et seul un portrait du président de la République et un drapeau algérien ont pu être exhibés. Puis très vite, les policiers ont demandé aux manifestants de quitter les lieux et ces derniers ont refusé d’obtempérer avant de s’exécuter dans le calme lorsque trois représentants du SNTE ont été admis à rencontrer un proche conseiller du Wali. Sur ce deuxième sit-in, M. Romer Mohamed, président de la coordination nationale dira : « Mme la ministre et le Wali nous tiennent un double langage. D’un côté, ils déclarent à la presse qu’ils vont aider les retraités et mettre fin aux poursuites judiciaires, maïs sur le terrain, nous constatons que les opérations de délogement et les assignations en justice continuent de plus belle. Pire, nous avons des retraités qui viennent d’être condamnés à l’expulsion imminente et sans aucune contrepartie».
Puis, il ajoutera «Nous exigeons l’arrêt immédiat des expulsions et des poursuites judiciaires. Ces retraités n’ont commis aucun crime ou délit pour être trainés devant les tribunaux comme de vulgaires délinquants alors qu’ils ont contribué pendant des décennies à l’éducation des citoyens algériens». Il égrènera ensuite les revendications : «Nous avons deux cas bien précis. Il y a les retraités qui occupent des logements d’astreinte et ceux-là doivent être relogés décemment et non pas jetés dans la rue.
Fallait-il qu’ils construisent des baraques pour bénéficier d’un logement neuf ? Il y a ceux qui ont des logements de fonction et qui sont en possession de désistements de la part de leur mairie et académie respectives. Ils ont payé des loyers et ils s’attendaient à ce qu’on leur vende les habitations conformément à la loi de 1981 et à l’article 50 de la loi de finances de 2016.Hélas, ils se retrouvent aujourd’hui menacés injustement.
En conséquence, nous voulons qu’ils soient régularisés comme des milliers d’autres algériens dans le cadre de la cession des biens de l’Etat et des collectivités locales».
A propos de ces dernières, notre interlocuteur relèvera le traitement aberrant des dossiers : «il y a eu tellement de précipitations que l’on a eu le cas incroyable d’un enseignant à Bir-Mourad-Raïs qui a été prié de quitter son logement alors qu’il est toujours en poste».
Il conclura en annonçant qu’il y aura d’autres sit-in dans les prochains jours.
H. B. le soir d’Algérie

Le SNPSP dénonce les intimidations
La Grève des praticiens diversement suivie

Des médecins affiliés au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ont répondu au mot d’ordre de grève. L’appel au débrayage d’une journée lancé par le SNPSP pour exiger le respect des revendications soumises à la tutelle a été diversement suivi.
Le ministère de la Santé parle d’«échec» du mouvement. L’évaluation du suivi de la grève «fait ressortir un taux national de suivi de 0,9% de l’ensemble des effectifs concernés. A signaler que 36 wilayas ont enregistré 0% de suivi du mot d’ordre de grève», a indiqué le ministère de la Santé dans une déclaration rendue publique. Le SNPSP estime que l’adhésion des praticiens est «très satisfaisante dans l’ensemble», malgré les pressions de l’administration. «Malgré la désinformation et les intimidations, le suivi est important, particulièrement dans les grandes villes.
A Alger, le taux d’adhésion est de 80%», annonce le président du Syndicat, le docteur Lyès Merabet. Selon le syndicaliste, le ministère de tutelle a pris des sanctions contre les grévistes : «Le ministère a tout entrepris pour dissuader les médecins de rejoindre le mouvement. A Batna, le président du bureau du syndicat a été suspendu ce matin (hier) en signe de représailles. Au CHU de Blida, des gendarmes accompagnés d’un agent administratif sont passés pour s’enquérir de la situation.
Nous pensons que de tels agissements sont une forme d’intimidation.» S’exprimant sur la décision de justice de déclarer la grève illégale, le Dr Merabet assure que «le SNPSP n’est pas concerné, vu que la loi exige que la décision soit notifiée par un huissier au représentant légal du syndicat». Le plan d’action mis en place par le SNPSP prévoit des journées de débrayage les 25 et 26 avril, et un sit-in national devant le ministère de la Santé, ainsi que trois autres jours de protestation les 2, 3 et 4 mai.
Grèves maintenues
La plateforme adressée par le SNPSP au ministère compte trois volets : dénoncer la violence en milieu hospitalier ; réclamer la levée des mesures disciplinaires et des poursuites judiciaires engagées contre des délégués syndicaux ; exiger le respect par la tutelle des engagements pris dans le cadre du PV de conciliation du 4 mai 2015 et de l’audience accordée par Abdelmalek Boudiaf au SNPSP le 24 février 2016.
La réunion de conciliation organisée après l’annonce de la grève a vu le retrait du partenaire social qui a contesté la composition de cette commission, réclamant la présence du ministre de la Santé. Le syndicat a dénoncé l’ «attitude négative et les propos provocateurs de certains responsables» présents à la réunion au nom de l’administration centrale.
Dans la déclaration publiée par son service communication, le ministère appelle le SNPSP à «revenir à la table du dialogue serein, responsable et inconditionnel». Le syndicat estime que «la balle est dans le camp du ministère». «Nous campons sur nos positions. Nous considérons que les revendications du SNPSP sont légitimes et que notre plateforme est à la portée de la tutelle», ajoute Lyès Merabet, qui ne remet pas en cause les «intentions» du ministre, qui serait en déplacement à Malte.
Nadir Iddir el watan

Tlemcen
Les sages-femmes en grève à partir de demain


Trente-cinq sages-femmes de l’Etablissement hospitalier spécialisé Mère et Enfant entreront en grève demain (mercredi).
Une décision prise lors de l’assemblée du 14 avril, au siège de la direction générale de l’hôpital, qui avait réuni les différentes parties en conflit (syndicat, direction de l’établissement, ressources humaines et un représentant de la direction de la santé et de la population).
Dans un communiqué transmis à la presse et à plusieurs autorités signé de sa secrétaire générale, Leila Abbou, le syndicat des sages-femmes dénonce les pressions que subit cette corporation de la part du médecin-chef du service gynéco-obstétrique. La situation est telle qu’il y a quelques semaines ces fonctionnaires ont demandé à leur tutelle un départ collectif. «Nous n’en pouvons plus. Nous subissons quotidiennement un harcèlement moral de la part de ce responsable. Nous avons beau alerter nos supérieurs sur les conditions que nous vivons, mais aucune réaction, d’où notre décision d’avoir recours à une grève de deux jours dans un premier temps», déclarent des sages-femmes démoralisées. Selon nos interlocutrices, ce conflit dure depuis plusieurs mois.
Contacté quand les hostilités avaient été ouvertes, le médecin-chef incriminé a rejeté en bloc toutes les accusations en déclarant exercer seulement ses responsabilités.
Chahredine Berriah el watan

Bouira
Des GLD et des Patriotes empêchés de marcher vers Alger

Plusieurs centaines d’éléments de légitime défense et autres Patriotes, activant sous la bannière de l’Organisation nationale pour la défense des droits des Patriotes ou ONDDP, se sont retrouvés hier à Bouira pour entreprendre une marche nationale le long de la RN5 pour rejoindre la capitale. Mais, à peine entamée, la marche a été bloquée au niveau du rond-point du quartier «Les Allemands», c’est-à-dire avant même que la procession n’atteigne la RN5.
Selon le président de l’organisation, Mourad Taâmallah, qui était présent hier à Bouira, la décision d’entreprendre cette marche à laquelle participent des représentants de 35 wilayas du pays a été prise après que toutes les portes eurent été fermées à leur encontre par les pouvoirs publics. Selon lui, en décembre 2014, une rencontre avait eu lieu entre les représentants de l’ONDDP et le SG du gouvernement, Ahmed Noui.
A l’issue de cette rencontre, des engagements avaient été pris par ce responsable quant à la prise en charge de toutes les doléances de cette frange de la société. Des doléances qui tournaient, selon ce président, exclusivement autour du volet social à savoir la prise en charge effective des invalides et des veuves des martyrs du devoir national, la retraite partielle pour tous les Patriotes et autres GLD encore en chômage, l’augmentation de la pension de retraite de 15 000 à 30 000 dinars, la régularisation des années de service et d’engagement aux côtés des services de sécurité pour tous les éléments des groupes de légitime défense (GLD), la sécurité sociale, la reconnaissance des sacrifices des Patriotes et enfin, l’instauration d’une journée nationale du Patriote.
Après cette entrevue, et selon toujours le président de l’ONDDP, la chefferie du gouvernement a changé, quelques semaines après, le secrétaire général et depuis, aucune suite n’avait été donnée à cette plateforme de revendications qui leur avait été remise et pour laquelle l’ex-SG du gouvernement s’était engagé pour la satisfaire.
Aussi, après plusieurs mois d’attente et ne voyant rien venir, les milliers d’éléments de légitime défense, et voyant les deux poids deux mesures qui ont été faits par le pouvoir en prenant en charge tel élément des GLD ou tel Patriote et ignorant tel autre, alors que, dans certains cas, selon Frik Mohamed, coordinateur régional ouest de l’ONDDP, qui était également présent à la marche d’hier et qui avait assisté impuissant en 1997 à la mutilation à Hatatba de son propre fils alors âgé de 25 ans, «les mêmes éléments qui ont connu des fortunes diverses, avaient été dans un même détachement» ; voyant toutes ces injustices, des centaines d’adhérents de cette organisation ont insisté pour entreprendre une marche nationale semblable à celle des enseignants contractuels et ce, dira encore le président de cette organisation, «afin que les pouvoirs publics daignent écouter ces Patriotes qui avaient pris les armes pour défendre la République».
Cela étant, signalons qu’après avoir été bloqués au niveau du rond-point du quartier «Les Allemands», par un impressionnant dispositif des forces de la police, les marcheurs se sont rabattus vers le siège de la Wilaya dans l’espoir de voir le wali et lui remettre une plateforme de revendications dans laquelle ils réitèrent leurs principales revendications citées plus haut. Sur place, ce fut finalement le chef de cabinet du wali qui a reçu une délégation de l’ONDDP à qui il a promis de transmettre ses doléances à qui de droit.
Y. Y. le soir d’Algérie

Pour cause de coupure d’électricité
Des travailleurs de l’Enad ferment la route à Sour-El-Ghozlane

Des dizaines de travailleurs de l’Entreprise des détergents de Sour-El-Ghozlane ou Enad qui vivent avec leurs familles dans une base de vie située à côté du complexe de production, ont procédé hier dès la matinée à la fermeture du CW127, pour protester contre une coupure d’électricité qui dure depuis une vingtaine de jours et opérée par les services de la SDC de Bouira pour non-paiement des créances par l’Enad.
D’après les informations que nous avons pu recueillir auprès de certains travailleurs, la décision de passer à l’action, à savoir la fermeture de la route, celle-là même qui dessert et le complexe Enad et la cimenterie de Sour-El-Ghozlane, tant les deux usines sont situées dans un même endroit, de part et d’autre de la route, a été prise après le déplacement du DAG de l’Enad la veille pour essayer de rencontrer le DG de la SDC-DD de Bouira dans le but de trouver un terrain d’entente et établir un nouvel échéancier de payement. Or, et toujours selon des informations recueillies auprès des travailleurs, le DAG de l’Enad n’a pas été reçu par le DG de la SDC-DD de Bouira. Aussi, et voyant que la situation est dans l’impasse totale, les travailleurs qui n’en pouvaient plus de supporter de vivre encore dans le noir, ont décidé de passer à l’action.
Hier, lors de notre déplacement à la SDC –DD de Bouira, le DG qui nous a reçus dira que le DAG de l’Enad s’était effectivement déplacé le lundi mais étant occupé, le DAG fut orienté vers le service commercial où il a pu rencontrer le responsable de ce service avec qui il a pu tracer un nouvel échéancier.
Cependant, dira encore le DG de la SDC-DD de Bouira, pour que le courant soit rétabli, il faudrait que le DAG de l’Enad signe d’abord une convention, chose qui n’est pas encore faite. Autant dire que le problème n’est pas encore réglé. Hier dans l’après-midi, nous avons appris que le DG de la SDC–DD de Bouira a contacté en personne le DAG de l’Enad pour trouver au plus vite une solution et rétablir le courant électrique qui prive des familles entières, et même une partie du complexe, d’électricité depuis plusieurs jours.
Y. Y le soir d’Algérie

Mila:
Les travailleurs de SONARIC reprennent le travail

par B. Bousselah le quotidien d’Oran

Les travailleurs de l’unité SONARIC de Ferdjioua, spécialisée dans les appareils de chauffage et climatiseurs, qui étaient en grève depuis plus de deux mois, ont repris le travail avant-hier dans l’après-midi. Après un jugement prononcé en référé par le tribunal de Ferdjioua sur l’irrégularité de la grève, le procureur a été saisi. Les deux parties (représentants de la direction de l’entreprise et représentants des travailleurs) ont été aussitôt entendus.

A l’issue de l’entretien, le procureur a parlé aux représentants des travailleurs qui devaient reprendre le travail sans poursuites judiciaires à leur encontre. Un arrangement qui vient mettre fin à un conflit ayant trait aux revendications sociales que nous avons relatées dans nos précédentes éditions

RELIZANE:
Des employés de la CNL soutiennent leur syndicat national

par Mahi Ahmed le quotidien d’Oran

La section syndicale de wilaya de la caisse nationale du logement (CNL) a décidé dernièrement de boycotter les travaux du congrès d’installation du syndicat national de leur organisme pour protester, à l’instar de plusieurs autres sections syndicales des autres wilayas du pays comme Oran, Mostaganem, Chlef, Saïda, Tlemcen, Adrar, Annaba, Aïn Témouchent, Skikda, Tébessa et Ghardaïa, contre la décision de l’UGTA de rattacher le syndicat du CNL à la fédération des travailleurs de l’habitat, de la construction et des travaux publics alors qu’un refus catégorique de la décision n° 28 du 16/02/2016 a été signifié à la centrale syndicale de l’UGTA de faire partie de cette fédération. Les syndicalistes de la CNL s’accrochent au droit de rester affiliés à la fédération des travailleurs des banques et des assurances. La section syndicale de la CNL de la wilaya de Relizane refuse catégoriquement les dernières sanctions prises à l’encontre des syndicalistes des sections d’Oran et d’Annaba de suspendre leurs activités syndicales pour le motif d’avoir ignoré les invitations de participation à la conférence nationale tenue la semaine dernière qui avait pour objectif l’installation des membres du syndicat national de la CNL affilié à la fédération des travailleurs de l’Habitat, de la construction et des travaux publics. L’on rappelle que plusieurs sections syndicales de la CNL n’approuvent pas ce diktat et demeurent solidaires entre-elles afin de faire échouer les tentatives et les manoeuvres de déstabilisation qui touchent leur syndicat national.

Constantine –
Protestation des employés du Trésor, des impôts, du contrôle financier…

par A. El Abci le quotidien d’Oran

Plus de 200 employés du Trésor, des impôts, du contrôle financier, des domaines, etc., ont tenu un sit-in devant l’hôtel des finances de la ville de Constantine pour réclamer de la tutelle, « l’ouverture des portes du dialogue avec leurs représentants syndicaux et cesser les sanctions arbitraires ainsi que les pressions imposées à ces derniers dans l’accomplissement de leurs activités syndicales ». Selon le président de la fédération de wilaya du secteur des finances, M. D. Boulifa, ce rassemblement vient en réponse à l’appel lancé par la fédération nationale du syndicat Snapap auquel ils sont affiliés, qui a décidé l’organisation de cette protestation pour aujourd’hui, mercredi 20 avril, devant les sièges des hôtels des finances à travers l’ensemble du territoire national, nous remettant à l’occasion une copie d’un communiqué dudit syndicat. Et dans ce document, il est rappelé que suite à la rencontre des représentants des travailleurs avec le SG du ministère et le directeur des ressources humaines au siège du ministère de tutelle, le 16 mars 2016, un accord a été trouvé pour mettre fin aux mesures arbitraires et aux pressions imposées aux délégués pour leur exercice syndical. Mais en considération de la poursuite des pressions et sanctions arbitraires à l’échelon local, contre les délégués d’Alger et de Relizane, notamment, ainsi que la non satisfaction par la tutelle des revendications professionnelles et sociales, ces sit-in sont un avertissement, y est-il noté. « Car dans le cas où nos revendications légitimes ne sont toujours pas prises en compte et ignorées, le conseil national de la fédération sera convoqué pour une réunion extraordinaire pour arrêter des actions de protestation plus musclées », souligne notre interlocuteur. Dans ces conditions, « nous en appelons au ministre des Finances en tant que premier responsable du secteur, pour intervenir et mettre fin aux entraves et pratiques irresponsables de certains administrateurs locaux à l’égard des délégués, ainsi que répondre positivement aux revendications des employés du secteur pour lui rendre la sérénité nécessaire à sa bonne marche », lance-t-il. Et le document de citer les points de la plateforme en question, à savoir « la promotion automatique pour les employés ayant 10 années et plus d’ancienneté, l’instauration d’une prime de fin de service, l’intégration de tous les contractuels et la protection du fonctionnaire lors de l’accomplissement de ses missions », notamment.

Grève au Koweït : La production pétrolière chute de 60%

Les travailleurs du secteur pétrolier au Koweït observaient, hier, leur deuxième jour de grève, affectant la production de l’émirat qui a chuté de plus de 60%, alors que le gouvernement cherche à recruter de la main-d’œuvre étrangère.
«A tous les travailleurs du secteur pétrolier (…), la grève se poursuit», a annoncé leur syndicat dans un tweet. La production pétrolière du Koweït, membre de l’OPEP, a chuté de 3 millions de barils/jour (mbj) à 1,1 mbj, et celle des raffineries de l’émirat a plongé à 520 000 barils par jour (bj), contre 930 000 bj avant la grève. Un porte-parole de la Kuwait National Petroleum Co (KNPC – étatique), Khaled Al Assoussi, a déclaré hier que l’émirat continuait à exporter du brut et des produits pétroliers. Il a ajouté que les trois raffineries du pays tournaient à 55% de leur capacité, conformément à un plan d’urgence de la compagnie.
Dimanche, le gouvernement avait qualifié d’«illégale» la grève et appelé à des poursuites judiciaires contre le syndicat. Il avait également demandé à la firme publique Kuwait Petroleum Corp (KPC) de recruter de la main-d’œuvre à l’étranger pour faire fonctionner certaines installations pétrolières du pays. Le syndicat a affirmé que la grève était «un grand succès» et qu’elle était observée par des milliers d’employés. Les grévistes protestent contre des projets du gouvernement visant à réduire des avantages et à baisser les salaires dans le secteur pétrolier.
Pour enrayer la baisse drastique des prix du pétrole qui pèse lourdement sur le budget de l’émirat, les autorités ont annoncé ces derniers mois des mesures d’austérité. Parmi elles, la mise en place d’une nouvelle grille de salaires s’appliquant à tous les fonctionnaires, dont les quelque 20 000 employés du secteur pétrolier.
Le syndicat avait rejeté, samedi dernier, un appel du ministre koweïtien du Pétrole par intérim, Anas Saleh, à annuler la grève pour envisager une solution négociée de la crise actuelle. La KPC a indiqué dimanche que les stocks d’essence et de produits pétroliers «couvrent les besoins du pays pendant 25 jours» et que les réserves stratégiques «sont suffisantes pour 31 autres jours». Le syndicat conteste aussi des projets de privatisation de certaines activités du secteur pétrolier.
R. E.El watan

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