Luttes des travailleurs

Echos des luttes des travailleurs N°92

L’INTERSYNDICALE DÉVOILE SON PLAN D’ACTION

Grèves et rassemblements

Par Abdellah BOURIM – Dimanche 06 Novembre 2016 l’expression

La contestation enfle, depuis l’annonce des résultats de la tripartite

Des grèves cycliques suivies par un sit-in devant l’APN et des rassemblements régionaux programmés pour la fin du mois courant pour faire valoir leur plate-forme de revendications.

L’intersyndicale promet une énorme mobilisation de la classe ouvrière pour contrer la loi sur la réforme de la retraite et celle du travail, après le «record, historique» réalisé, lors des précédents mouvements de contestation entamés les 17, 18 et 24 octobre dernier, et lance un appel à l’adresse des travailleurs pour se préparer à une nouvelle vague de protestation à la fin du mois courant.
Lors de la réunion des membres de l’intersyndicale dans la journée, d’hier, à Alger, le recours à la radicalisation de son mouvement a été adopté à l’unanimité par les présents.
Dans un communiqué rendu public, hier, sanctionnant les travaux de cette réunion, les syndicats ont décrété une grève cyclique de trois jours les 21, 22 et 23 novembre, renouvelable les 27, 28, et 29 du même mois qui sera suivie par un sit-in au niveau des wilayas pour le 21 novembre, des sit-in régionaux au niveau de quatre wilayas du pays à savoir Sétif, Oran, Laghouat et Boumerdès, pour le 23 novembre, et ce, avant le «grand rendez-vous» du 27 novembre prochain où l’intersyndicale a annoncé l’organisation d’un rassemblement devant l’Assemblée populaire nationale (APN).
En effet, l’intersyndicale, affirme que le choix de la confrontation est imposé par la position du gouvernement qui a fermé toutes les portes du dialogue et de la concertation en «qualifiant ces mesures d’irrévocables».
La contestation enfle, depuis l’annonce des résultats de la tripartite sanctionnés par une série de recommandations dont la suppression de la retraite proportionnelle avec la bénédiction de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta), qui a suscité l’indignation des syndicats autonomes qui ont choisi la voie de la confrontation avec le gouvernement. Ces derniers ont brandi la menace de la radicalisation de leur mouvement de contestation dans le cas où le gouvernement ne donnerait pas suite à leur plate-forme de revendications, à savoir le retrait de la loi sur la réforme de la retraite et la révision du Code du travail.
Le gouvernement est appelé à gérer les conséquences d’un large mouvement de protestation qui touchera presque tous les secteurs sensibles: l’Education nationale, la santé publique, l’administration publique, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, l’agriculture avec le syndicat des vétérinaires.
La réouverture des portes du dialogue et de la concertation est une nécessité afin d’atténuer cette crise qui s’annonce aiguë.
Outre le mouvement de l’intersyndicale, les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), ne décolèrent pas et entament leur deuxième semaine de grève suite à la décision de la direction de la société de déposer plainte contre les syndicats grévistes, qui risquent le licenciement. Les syndicats réclament leur implication dans les différentes réformes de loi engagées à présent et estiment que le gouvernement a échoué à améliorer la situation économique du pays, tout en rejetant les mesures qu’il tente d’introduire pour y parvenir.
Gouvernement et syndicats se sont ainsi enlisés dans une guerre à l’infini autour des réformes du Code du travail, et de la retraite. Chaque camp campe sur ses positions, le dialogue et la concertation sont absents de l’agenda des deux parties dont les résultats à engen-drer seront difficiles à supporter par le citoyen lambda qui est appelé une nouvelle fois à payer la facture des désaccords gouvernement-syndicats.
Enfin, c’est le dialogue de sourds entre le gouvernement et ses partenaires sociaux, chacun veut imposer sa vision, le grand défi a bel et bien commencé, conséquence: le citoyen est toujours pénalisé.


LES NÉGOCIATIONS ROMPUES ET LA GREVE SE POURSUIT
La SNVI sur une poudrière


C’est le statu quo au niveau de la SNVI. Le syndicat du groupe décide «de rompre tout contact avec la direction générale du groupe et des filiales, pour refus du premier responsable de l’entreprise d’engager avec les travailleurs et leurs représentants un dialogue en vue de trouver une issue au conflit», alors que les 2 000 travailleurs de l’unité carrosserie poursuivent, pour le 5e jour, leur mouvement de grève générale.

Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Comme nous l’avions annoncé dans notre précédente édition, les négociations engagées dans la matinée entre le syndicat du groupe et la direction générale n’ont connu aucune avancée notable. Pire encore, les représentants des travailleurs ont décidé de quitter la table des négociations et imputent l’échec de la rencontre à l’employeur. «Suite au refus du premier responsable du groupe d’engager avec les travailleurs et leurs représentants un dialogue pour trouver une issue au conflit actuel qui secoue la SNVI, les syndicalistes décident de rompre tout contact avec la direction générale du groupe et des filiales et demandent, encore une fois, aux pouvoirs publics de désigner à tous les niveaux du groupe SNVI de nouveaux managers compétents et dynamiques, en mesure de relancer l’activité», a indiqué le syndicat du groupe SNVI dans une déclaration rendue publique et transmise à notre rédaction.
Dans cette dernière, les représentants des travailleurs qualifient la «situation que traverse le groupe SNVI de catastrophique, et ce, malgré les mesures importantes décidées à son endroit par les pouvoirs publics». Les représentants, ajoute la même source, interpellent «qui de droit pour dénoncer la situation économique catastrophique et statique du groupe SNVI, les difficultés récurrentes à assurer, dans les délais, le versement des salaires des travailleurs, le manque de visibilité dans la concrétisation des projets de partenariats, l’opacité qui entoure l’élaboration des organigrammes fonctionnels et du projet de la nouvelle organisation du réseau commercial, le non-respect des engagements contenus dans le P-V de réunion entre la DG du groupe et le syndicat du groupe en date du 27-7-2016, notamment le point relatif à la confirmation des contractuels (CDD), le manque de transparence dans les critères de choix arrêtés pour le transfert des unités vers le 4e JV, le non-respect des engagements relatifs au démarrage des travaux de construction de la nouvelle carrosserie, tel que contenu dans le P-V de réunion en date du 23-1-2014 ou encore l’absence de coordination entre les activités des filiales du groupe». Dans son avant-dernière déclaration rendue publique il y a une semaine, le syndicat du groupe SNVI a tiré la sonnette d’alarme en déclarant «qu’un climat de doute et d’incertitude est instauré au sein du collectif et a semé un sentiment d’abandon et une volonté de porter atteinte à la pérennité des emplois et de l’outil de travail. Les travailleurs refusent de cautionner ce constat alarmant et décident ainsi de passer à l’action».
«La situation économique catastrophique et statique du groupe SNVI, le manque de communication qui met à chaque fois le partenaire social devant le fait accompli, le manque de visibilité dans la concrétisation de projets de partenariat, l’opacité qui entoure l’élaboration des organigrammes fonctionnels et du projet de la nouvelle organisation du réseau commercial, la lenteur dans la réalisation des plans d’investissement au niveau du groupe, notamment les filiales de production, ou encore le non-respect des engagements relatifs au démarrage des travaux de construction de la nouvelle carrosserie sont autant de signes qui dénotent le grand malaise qui règne au sein de notre groupe», a-t-on indiqué.
A. B.


Grève de l’Intersyndicale :

Benghebrit reconnaît son impact


La grève cyclique de l’Intersyndicale, déclenchée, les 17 et 18 octobre dernier et qui sera reconduite, la semaine prochaine, n’est pas restée sans effet, notamment, sur le secteur de l’éducation nationale, le plus touché. Une réalité, que vient de confirmer la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, en soulignant que, ce mouvement a eu un impact sur le déroulement du programme scolaire.

«Cette grève a influé sur le déroulement du programme», a affirmé, hier, Mme Benghebrit. Toutefois, la ministre pointe du doigt accusateur, les chefs des établissements scolaires, qui, d’après elle, encouragent les enseignants à adhérer à ce débrayage. Dans une démarche visant à minimiser l’impact du futur mouvement, sur la scolarité des élèves et le déroulement des cours, des directives ont été données aux directeurs des établissements solaires, en les appelant à appliquer les principes suivis dans la gestion des grèves, dont celui de maintenir les élèves au sein de leurs établissements et à les accompagner dans leurs révisions. Les enseignants sont appelés, de même, à faire preuve de responsabilité, et à protéger la scolarité des enfants.

Par ailleurs, un feu vert, à l’aménagement du programme scolaire dans les wilayas du sud, a été donné. Une mission qu’elle confie aux responsables des écoles, au niveau de ces wilayas.

le temps d’Algérie K. A.

LES GRÈVES RISQUENT DE DÉSTABILISER LE SECTEUR DE L’ÉDUCATION
Les inquiétudes de Benghabrit



La grève illimitée que risque de connaître le secteur de l’éducation inquiète la ministre de l’Education. En visite, lundi, dans la wilaya de Ouargla, Nouria Benghabrit n’a pas caché son inquiétude de voir que tous les efforts fournis pour assurer la stabilité du secteur soient avortés. Selon elle, la stabilité qu’avait connue le secteur pendant ces deux dernières années risque d’être compromise.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La ministre de l’Education craint pour la stabilité de son secteur si le mouvement de protestation des enseignants se radicalise. «La stabilité, regagnée grâce aux efforts menés dans le cadre de la concertation avec nos partenaires sociaux, couronnés par la signature de la charte d’éthique du secteur, risque d’être compromise», a déclaré Nouria Benghabrit lundi devant un parterre de directeurs d’éducation et d’établissements scolaires de la wilaya de ouargla. Il est regrettable, a-t-elle soutenu, que les élèves soient, «encore une fois, otages de surenchères socioprofessionnelles, dans un contexte économique et géopolitique difficile».
N’ayant aucune possibilité de répondre à la préoccupation des syndicats autonomes sur le dossier de la retraite qui dépasse ses prérogatives et qui est à l’origine d’un mouvement de protestation qui risque de perturber le calendrier scolaire, la ministre de l’Education tente la stratégie de persuasion et fait appel au sens de la responsabilité des enseignants.
La formule de Benghabrit pour contrecarrer le mouvement de grève est de sensibiliser sur les conséquences désastreuses de la protestation sur le rendement des élèves. D’ailleurs, à Ouargla, la ministre s’est dit attristée de voir cette wilaya, qui a de véritables atouts pour améliorer son rendement scolaire, briser cette dynamique en raison de sa participation à la grève.
Pour convaincre les enseignants que leur mouvement risque de mettre en péril tous les efforts fournis pour entamer la réforme du secteur, Benghabrit a rappelé que la stabilité qu’a connue le secteur l’année passée a permis de prendre en charge de multiples actions d’amélioration de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif.
Des mesures, dit-elle, ont été prises pour mettre en place une stratégie nationale de remédiation pédagogique pour lutter contre l’échec scolaire dont l’enquête qui a porté sur les erreurs commises par les candidats aux examens nationaux, la numérisation du secteur notamment en matière de recrutement grâce à la mise en place d’une plateforme informatisée et la participation de l’Algérie et sa brillance dans des compétitions internationales.
L’objectif de faire de l’école algérienne une école de qualité, estime la ministre de l’Education, est réalisable à condition qu’il bénéficie de la mobilisation de toute la famille éducative. Cependant, s’interroge-t-elle, cet objectif «qui est une demande sociale légitime, peut-il être atteint avec le départ massif à la retraite avant l’âge légal, de milliers d’enseignants expérimentés ?».
Benghabrit a souligné aussi que le défi actuel c’est celui de rétablir les références internationalement reconnues relatives au nombre suffisant de semaines d’enseignement et un programme réalisé afin d’arriver à l’acquisition de compétences nécessaires. Les syndicats autonomes sont jusque-là indifférents aux appels de leur tutelle à trouver d’autres moyens que le débrayage pour afficher leur colère.
S. A.

Éducation :
Vers des grèves cycliques de 3 jours


Les syndicats autonomes semblent privilégier la piste de la protestation et comptent passer à la vitesse supérieure dès cette semaine.

C’est du moins le cas du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) qui, dans un communiqué rendu public ce jeudi, promet de hausser le ton tant que ses revendications n’ont pas été prises en charge.

Pour mémoire, les syndicats revendiquent le retrait de la réforme du régime de retraite tel que formulé par les pouvoirs publics, mener de larges consultations sur le code du travail et la préservation du pouvoir d’achat. Dans ce communiqué, Meziane Meriane, le coordinateur national du Snapest, appelle, au nom de son syndicat, les autorités à ne plus se voiler la face quant à l’échec de leur gestion des affaires de l’Etat, à se décider à entreprendre un sérieux et véritable dialogue avec les partenaires sociaux, et dénonce toutes les formes de pression exercées sur les enseignants grévistes.

Dans ce communiqué, le Snapest annonce la reconduction du mouvement des grèves cycliques de 3 jours chaque semaine et des rassemblements de wilaya et nationaux jusqu’à satisfaction de ses revendications. Il conteste également le principe de retenues sur les salaires des enseignants grévistes au moment où le ministère de l’Education nationale leur impose de récupérer les retards dans le programme suite à ces mouvements de protestation.

Si les ponctions sur salaires sont opérées, aucune récupération ne sera assurée et le programme ne sera pas achevé, lit-on dans le communiqué. Le Snapest appelle dès maintenant le ministère à trouver une solution pour les élèves, alors que la fin de ces mouvements de grève ne pointe pas à l’horizon. Une réunion intersyndicale est prévue pour aujourd’hui, samedi, afin de décider de la démarche globale à suivre. Les temps s’annoncent durs.

Asma Bersali el watan


POUR DIRE NON AU PROJET DE HOUDA FERAOUN
Démonstration de force des syndicalistes des Télécoms et de la Poste


Démonstration de force réussie pour les délégués syndicaux de la Fédération nationale des travailleurs de la Poste et des Télécommunications. Le rassemblement tenu à la Maison du Peuple Abdelhak-Benhamouda était un succès total. Les représentants des cinq filiales du groupe Algérie Télécom exigent de la tutelle le retrait du nouveau projet de loi.
Dans le prolongement de la lettre qu’ils ont adressée à la ministre, Mme Houda Feraoun, par le biais de la Fédération des travailleurs de la Poste et des Télécommunications, les cadres syndicaux présents avant-hier à la réunion ont de nouveau lancé un appel au premier responsable de leur secteur «pour revisiter sa position au sujet de la nouvelle loi sur le secteur».
Lors de son intervention, le secrétaire général de ladite fédération a de nouveau exprimé «l’inquiétude des milliers de travailleurs face à ce qu’il qualifie d’avenir incertain de l’opérateur historique des télécommunications». En somme, M. Tchoulak, qui s’est dit pour «une amélioration substantielle dans la gestion du secteur des télécoms, s’est interrogé sur le «refus de la tutelle d’impliquer le partenaire à travers des discussions».
Pour rappel, dans la lettre qui lui a été adressée par la Fédération des travailleurs dudit secteur et dont une copie a été également transmise au secrétaire général de l’UGTA, la ministre, Mme Houda Feraoun, a été interpellée sur deux principaux points. Le premier relatif à la mise à l’écart du partenaire quant au devenir du secteur, alors que le second point concerne la problématique du dégroupage. Sur ce point, la Fédération des travailleurs de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication considère que «le dégroupage, qui est par ailleurs une opération technique qui permet l’ouverture du réseau téléphonique vocal à la concurrence, est un danger pour l’opérateur Algérie Télécom, qui doit se faire concurrencer sur son propre réseau et infrastructures».
Il a été indiqué qu’à travers «cet avant-projet de loi élaboré sans la participation du partenaire social, c’est l’opérateur historique Algérie Télécom, employeur de 26 000 travailleurs, qui est ciblé».
Abder B. le soir


Rencontre des inspecteurs du travail de l’est à Constantine

18,94% des affaires examinées par la justice


Les inspecteurs du travail des wilayas de l’Est, notamment Constantine, Guelma, Sétif et autres, réunis hier à l’université islamique Emir Abdelkader de Constantine, ont déploré les conditions de travail dans lesquelles ils exercent et qui les empêchent d’accomplir convenablement leur mission.

Certains inspecteurs ont évoqué des tas d’obstacles rencontrés lors de leurs interventions.
Cette journée d’évaluation des activités des inspecteurs a permis aux services en question de faire le point sur plusieurs problèmes, tout en proposant des solutions adéquates. Inspecteur régional du travail dans la wilaya de Constantine, Amar Gomri a estimé, en exposant un bilan détaillé sur les actions menées par les inspections de l’Est, que sur 13 461 affaires, seulement 2 550 ont été examinées et tranchées par la justice.

Ce qui représente un taux de 18,94 %, en dépit des efforts déployés par les brigades. Une intervention approuvée par d’autres inspecteurs de wilaya, qui ont ajouté que plusieurs PV d’infractions n’ont pas été validés par les procureurs de la République.
Ces derniers, selon toujours les intervenants, exigent l’extrait de naissance des personnes concernées. «Il est très difficile de se procurer ce document, surtout pour la main-d’œuvre étrangère, c’est une bureaucratie qui entrave le travail des inspecteurs», ont affirmé certains intervenants.

Toujours dans le même contexte, les inspecteurs ont souligné que leurs efforts ne sont pas pris en considération par certaines directions. Ils ont expliqué que l’administration est absente sur le terrain. Malgré que la plupart du temps les brigades sont mixtes, l’administration refuse d’apporter son aide. «Il y a un manque de coordination avec les différentes directions et administrations de la wilaya. Parfois elles refusent de fournir des documents administratifs nécessaires pour notre travail, en disant qu’il s’agit de documents internes», a précisé un représentant de l’inspection de Sétif.

A l’occasion de cette rencontre, des inspecteurs ont mis en exergue le problème de la main-d’œuvre étrangère. L’on a affirmé, à travers un bilan présenté par M. Gomri, que 870 étrangers exercent à l’Est sans autorisation et dans des conditions précaires et difficiles. On estime que 84 employeurs n’ont pas respecté la réglementation régissant le secteur de l’emploi. Les services de l’inspection ont établi plus de 900 PV d’infraction contre les employeurs concernés. Ces PV ont été envoyés à la justice, aux services de la sûreté de wilaya et à la direction de l’emploi.

Yousra Salem El watan

Chlef: Grève des travailleurs de l’ENIR,
sans salaires depuis trois mois

par Bencherki Otsmane le quotidien d’Oran


Les travailleurs de l’ENIR (Entreprise nationale d’intervention et de rénovation) de Chlef, dont le siège est situé dans la commune d’Oum Drou, ont observé, jeudi, une grève pour réclamer de leur direction le paiement de leurs salaires impayés depuis trois mois. Selon les protestataires, «la direction de l’entreprise fait la sourde oreille à notre revendication légitime à savoir le versement de nos salaires ». D’autant plus, diront-ils, que «l’entreprise dispose d’un cahier des charges bien rempli», avant de s’interroger : «où va l’argent engrangé par les travailleurs ?». Toujours dans le même contexte, les protestataires dénoncent également la dégradation de leur situation sociale, évoquant les retards dans le paiement de leurs primes de déplacement, outre le gel des activités relatives aux œuvres sociales de leur entreprise.

Il faut noter que cette entreprise qui assure des travaux dans les secteurs du bâtiment, de l’hydraulique et des travaux publics à travers l’ensemble du territoire national, emploie plus de 500 personnes. Ces derniers temps les grèves sont devenues récurrentes au niveau de cette entreprise et la principale revendication de ses travailleurs est d’ordre salarial.


Après cinq semaines de grève illimitée
(entamée le 2 octobre dernier), les retraités de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem) sont

sur le point d’avoir gain de cause.



La crise qui prévalait au sein de cette entreprise étatique a été désamorcée. En effet, une décision a été prise, relative au versement de leurs primes de retraite et ce, à l’issue d’une réunion qui s’est tenue au siège de la direction générale de l’Eniem entre le directeur général du Groupe Electro-Djazaïr, M. Trabelsi, et les retraités, en présence du président-directeur général de l’entreprise, M.Boudiaf.
Bonne nouvelle donc pour les retraités de l’Eniem. Le versement de leur prime de départ à la retraite sera effectué au cas par cas et selon le calendrier de leur départ. «Nous avons été rassurés que chaque mois, 40 versements seront effectués jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des retraités, au nombre de 300. Ainsi, la durée de l’opération de versement s’étalera sur six mois. Nous sommes satisfaits des résultats de cette réunion», s’est félicité le coordinateur du collectif des retraités, Rachid Benamara. Notre interlocuteur a précisé que M. Trabelsi s’est entretenu avec les représentants de leur collectif et s’est engagé à satisfaire leurs doléances qu’il a qualifiées de «légitimes».
«Cet acquis est le résultat de notre action de protestation qui a duré cinq semaines, mais il a été possible aussi grâce au soutien apporté par les autorités locales qui ont transmis nos doléances au gouvernement. Nous sommes fiers de notre combat», a-t-il conclu.

Z. C. Hamri le temps d’Algérie

Les pilotes réclament une revalorisation de leurs salaires
Grève de quelques heures à Air Algérie

par Mahdi Boukhalfa le quotidien d’Oran



Une grève surprise des pilotes de ligne d’Air Algérie a été observée, dimanche, en fin de journée, à l’aéroport international ‘Houari Boumediene’. A partir de 20h, selon des sources aéroportuaires, aucun vol n’a décollé de l’aéroport d’Alger, dont ceux vers Istanbul et Dubaï. La grève a été décidée par le syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) à l’appui de revendications salariales. Le ministre des Transports Boudjemaa Talai, le SG du ministère et le P-DG d’Air Algérie Mohamed Abdou Bouderbala s’étaient déplacés, à l’aérogare international d’Alger pour faire le point de la situation. Hier lundi, au lendemain de ce débrayage, le trafic était passablement perturbé, à l’aéroport ‘Houari Boumédiene’ d’Alger, où peu d’avions avaient décollé. Hier, dans la journée, «le trafic a repris normalement», selon la direction de la communication de la compagnie. «Dans la journée de lundi, il sera procédé au jumelage de quelques vols pour libérer des avions afin de pouvoir assurer d’autres vols, mais tout rentrera dans l’ordre, en fin de journée, assure la direction d’Air Algérie, dans un communiqué. «Tout est rentré dans l’ordre depuis 2h du matina, a précisé la directrice de la communication d’Air Algérie, Mounia Bertouche au ‘Quotidien d’Oran’, qui a ajouté que la «situation s’est normalisée» en milieu d’après-midi.

Pour autant, vers 13h22, le trafic de la flotte d’Air Algérie était réduit à seulement 2 vols (Lyon-Sétif et Oran-Alger), selon le site du trafic aérien international ‘Flightradar’. Plusieurs vols, de et vers l’aéroport d’Alger, étaient retardés du fait de ce mouvement de grève. Un peu plus tôt, dans la journée, un communiqué de la compagnie aérienne nationale avait indiqué que «le trafic aérien, à l’aéroport ‘Houari Boumediène’ reprendra, graduellement, durant la journée du lundi 14 novembre, au lendemain d’un débrayage des pilotes d’Air Algérie.» «Le P-DG de la compagnie aérienne, Mohamed Abdou Bouderbala, s’est rendu à l’aéroport», ajoute la même source qui précise que «la direction générale de la compagnie a entamé des négociations avec le syndicat des pilotes pour étudier leurs revendications socioprofessionnelles.»

Mounia Bertouche a précisé, par ailleurs, au ‘Quotidien d’Oran’ que des négociations entre la direction générale et les représentants des syndicats se déroulaient aux environs de 13h pour débloquer la situation. Les négociations, ajoute-t-elle, portent sur «le régime de travail». Selon des sources proches du syndicat des pilotes de lignes (SPLA), cette «énième» grève est motivée par le refus du conseil d’administration de la compagnie, qui s’est réuni dimanche, de valider une hausse des salaires des pilotes de ligne, une revendication qui a été déjà refusée, au mois de mai dernier. Or, le P-DG d’Air Algérie avait promis, après la grève de mai dernier, de revoir positivement, les revendications du SPLA.

Le «niet» du conseil d’administration, à toute augmentation du salaire des pilotes de ligne, dont beaucoup cumulent plus de 6 mois de congés, serait à l’origine de ce débrayage, le SPLA étant injoignable, hier lundi. A la direction de la compagnie, on ne cache pas ce problème, et les négociations qui étaient menées hier par le «patron» d’Air Algérie seront difficiles, vu les difficultés financières du pavillon national. Au mois de mai dernier, le SPLA avait observé une grève générale à l’appui de revendications salariales. Le détonateur de cette démarche a été la conclusion d’un accord salarial à ‘Tassili Airlines’ entre la direction et les pilotes de ligne qui a fait que leur salaire représente le double de celui des pilotes d’Air Algérie. ‘Tassili Airlines’, qui ne travaille pas à flux tendus comme son «aînée», a-t-elle créé un précédent grave et préjudiciable à Air Algérie ? Ce qui est sûr, pourtant, c’est que les pilotes d’Air Algérie seraient sur les genoux. Accumulation de fatigue, stress, manque de repos, et, en plus, un salaire non valorisé et démotivant, selon des sources syndicales.


Béchar
Des travailleurs de la direction de l’urbanisme manifestent


Ils sont 90 travailleurs, entre personnel technique et administratif de la direction de l’urbanisme et de la construction de Béchar, à observer, depuis quinze jours, un sit-in devant le siège de l’administration.

Tenant à la main des banderoles portant des mots d’ordre de dénonciation tels «Halte à l’injustice !» «Halte à la violation de la réglementation !» Approchés pour connaître les réelles motivations de leur action, ces employés affirment qu’ils continuent de subir depuis l’arrivée du nouveau directeur, il y a six mois, des sanctions injustifiées, des menaces d’affectation dans d’autres daïras. En outre, s’ajoute à ces griefs, le refus qu’aurait émis le directeur, insistent-ils, d’accorder à ces travailleurs le droit constitutionnel de créer une section syndicale. Contacté, le directeur a souligné avoir commencé, dès son installation, par remédier au désordre qui sévissait dans les services. A commencer, dit-il, par instaurer un système de pointage pour l’ensemble du personnel.

«Aussi, j’ai pris l’initiative de bloquer la pratique illégale qui consistait jusqu’ici à distribuer les cahiers de charges au niveau des bureaux d’études et exiger de revenir à la réglementation par leur remise par l’administration elle-même dans un but de transparence et de régularité». Cela a naturellement dérangé les intérêts de certains agents, a-t-il souligné. Au sujet de la création d’une section syndicale, il a affirmé n’avoir jamais entravé cette création qui est un droit constitutionnel. Toujours est-il que le sit-in se poursuit et que ni l’administration centrale et encore moins les autorités locales ne sont intervenues jusqu’ici pour mettre un terme à ce bras de fer entre les travailleurs et l’administration.
M. Nadjah el watan

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