Société

Echos des travailleurs Bulletin N°36

Levée de la condition d’adoption d’une charte
Les détails de l’accord ministère-syndicats

le 10.03.15 | el watan

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Après le gel de la grève, les élèves pourront rejoindre les bancs des classes

La grève de l’Intersyndicale de l’éducation, prévue initialement aujourd’hui et demain, est gelée. Les syndicats ont décidé de suspendre le mouvement après leur réunion de samedi au ministère de tutelle, a indiqué un communiqué rendu public, hier, par la Coordination des syndicats de l’éducation (CSE).

La décision du ministère de lever la condition de l’adoption d’une charte d’éthique avant la signature des procès-verbaux a permis d’arriver à un accord. «La condition liée à la signature d’une charte d’éthique, proposée lors de notre précédente rencontre par le ministère, a permis la signature des PV de nos différentes réunions. Notre Coordination n’est pas contre le principe d’une charte, dont le contenu doit être rédigé d’un commun accord entre toutes les parties», estime Idir Achour, coordinateur du Conseil des lycées d’Algérie (CLA).
Le ministère de l’Education nationale s’est engagé dans le PV, signé dimanche à l’issue de la réunion de la veille, à rouvrir le dossier de la révision du statut particulier des travailleurs du secteur. Une commission mixte devra être installée à cet effet le 18 mars. «Les syndicats seront partie prenante de cette commission ad hoc, après en avoir été exclus auparavant. Le délai de cinq ans avancé par la ministre pour réviser le texte n’a pas été retenu. C’est aux membres de cette commission de décider du délai, mais nous pensons que le travail peut être achevé cette année», signale le coordinateur du CLA.
La revendication liée à la promotion directe des enseignants après des années d’expérience n’a pas pu être satisfaite. «La promotion automatique n’est pas possible à cause cette clause dans le statut qui a pu, toutefois, être contournée par la décision de convertir les postes de promotion vacants en postes de recrutement, en attendant son examen par la commission», précise Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
Engagements de la tutelle
Les syndicats et les services de Mme Benghebrit ont pu s’entendre sur plusieurs autres points. L’effet rétroactif pour les enseignants intégrés à partir du 3 juin 2012 est un acquis; les enseignants qui ont achevé leur formation après cette date seront promus au grade d’enseignant principal, alors que la promotion pour le grade d’enseignant encadreur est à l’examen. Le ministère s’est engagé à soumettre à la Fonction publique (PV signé le 17 février) le dossier des enseignants promus entre les intégrations de 2008 et 2012.
Le dossier des primes des services économiques et de la prime d’encadrement et des heures supplémentaires est soumis au gouvernement. S’agissant des primes de zone, la tutelle, qui estime que la question n’est pas seulement de son ressort, s’est engagé à la soumettre aux «parties concernées». Même optimisme concernant l’application des lois relatives à la médecine du travail, à la prise en charge du dossier du logement (principalement dans les régions du Sud) ainsi que l’inventaire des biens des œuvres sociales.
Concernant l’intégration des contractuels, le CLA espère voir le ministère de tutelle «se joindre aux enseignants pour défendre le dossier devant le gouvernement». «Les années expérience des contractuels seront calculées dans les concours», précise Idir Achour. Des réunions entre les représentants des syndicats et le directeur des ressources humaines du ministère seront organisées pour le suivi de l’application des mesures. Des rencontres périodiques se tiendront également avec les directeurs de l’éducation pour régler les problèmes posés localement.

La grève se poursuit : Le CNAPESTE dénonce le «mépris» de la ministre de l’Education
par Mokhtaria Bensaâd le quotidien d’Oran



Le bras de fer continue entre le ministère de l’Education et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE).

La dernière décision de la ministre, Nouria Benghebrit, de recourir aux cours télévisuels et la mise à la disposition des élèves de cours scénarisés de l’ONEFD pour tous les élèves de terminale sur CD, avec accès à la plate-forme de l’ONEFD pour les évaluations et autres ressources n’a pas fait revenir le syndicat gréviste à de meilleures sentiments. La grève se poursuit pour le CNAPESTE et des sit-in seront organisés aujourd’hui devant les directions de l’Education des wilayas où le syndicat est représenté. Ceci en attendant l’organisation d’une journée de protestation nationale dont la date n’a pas encore été fixée. Le porte-parole du CNAPESTE, Messaoud Boudiba a affirmé hier que «le syndicat ne compte pas baisser les bras malgré les menaces du ministère et le mouvement de grève se poursuivra jusqu’à satisfaction de toutes les revendications». Sur les dernières mesures prises par le ministère pour rattraper les cours perdus, M.Boudiba estime que «les déclarations de la ministre de l’Education n’ont fait qu’envenimer la situation davantage et nous considérons que le recours au CD pour remplacer les enseignants n’est qu’une marque de mépris qui peut conduire au pourrissement de la situation. De plus se ne sont pas tous les élèves qui ont accès aux micro-ordinateurs».

Dans un communiqué rendu public, le CNAPESTE appelle à l’intervention des hautes autorités du pays pour régler ce problème et éviter de déstabiliser davantage le secteur.

La ministre de l’Education a déploré samedi lors d’une conférence de presse, la décision du CNAPESTE de poursuivre la grève en dépit du procès-verbal signé entre les deux parties le 8 mars sanctionnant plus de 10 heures de négociation. La ministre a qualifié le mouvement de grève du syndicat de débrayage «illégal». «La grève illimitée observée par le CNAPESTE est illégale et nous avons pris les mesures qui s’imposent en appliquant la loi», a-t-elle souligné. Réitérant que l’avenir de l’école algérienne était en «danger» en raison des grèves répétées depuis plus d’une dizaine d’années, Mme Benghebrit a aussi qualifié de «structurels» ces mouvements de grève d’autant plus que la situation que le pays traverse exige de la «solidarité, de l’engagement et le sens de la mesure». Elle a, par ailleurs, insisté sur l’urgence d’élaborer une charte d’éthique du secteur de l’Education afin de dégager un consensus entre les composantes de la corporation pour «instaurer un climat propice à la réalisation des objectifs escomptés».

Pour le ministère, les 14 revendications soulevées par le CNAPESTE «ont été prises en charge par le ministère» considérant que certains points dépassaient les prérogatives de la tutelle et les lois en vigueur telle la promotion systématique. Mme Benghebrit a affirmé, à ce propos, que la revendication relative à la promotion systématique est «contraire aux dispositions de l’ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la Fonction publique».

Concernant les mesures prises par son ministère, Mme Benghebrit a estimé que «les grèves répétées dans le secteur sont susceptibles de nous amener à mettre en oeuvre l’initiative de renouvellement pédagogique à travers l’enseignement à distance et l’utilisation de l’informatique». Parmi les conséquences de la grève, la ministre a réaffirmé le recours à la ponction sur le salaire des enseignants grévistes, mission confiée aux directeurs des établissements éducatifs et des directeurs de l’Education de wilaya. A propos de la possibilité de remplacer les enseignants grévistes pour rattraper les cours, la première responsable du secteur a indiqué qu’il «ne s’agissait pas de remplacement : le ministère a fait appel à des enseignants retraités pour l’accompagnement et le soutien des élèves».

Elle a en outre démenti les rumeurs faisant état du report de l’examen du bac blanc, soulignant qu’elles tendent à susciter la panique et à perturber les élèves.

Cnapest-ministère de l’éducation nationale : Mme Benghebrit «optimiste» pour la réunion de demain

La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, s’est dite «optimiste», hier, quant à la possibilité de parvenir à un accord avec le Conseil national autonome du personnel de l’enseignement du secteur ternaire de l’éducation (Cnapest) pour l’arrêt de la grève, lors de la rencontre prévue demain entre le ministère et les représentants du syndicat.
Dans une déclaration à l’APS en marge de la signature de la convention-cadre entre les ministères de l’Education nationale et de la Culture, Mme Benghebrit a précisé que le Cnapest se prononcera à propos de la grève, indiquant que le règlement interne du syndicat stipule la nécessité de consulter la base pour ce genre de questions.
Le Cnapest avait entamé une grève illimitée le 16 février dernier. Mme Benghebrit encourage les enseignants «à poursuivre les cours pour mener à terme le programme scolaire et atteindre les objectifs du secteur». R. S.

Nadir Iddir

Leur nombre est 2 fois plus important chez les diplômés : Quand l’Université produit des chômeurs

le 16.03.15 | el watan

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Quand les besoins de l’économie sont mal articulés avec l’offre de formation, l’Université ou même la formation professionnelle peuvent-elles contribuer à l’effort économique et de développement du pays ? Les chiffres de l’office national des statistiques sur le chômage suggèrent que non (graphe 1). Le taux de chômage est deux fois plus important chez les diplômés de l’enseignement supérieur que chez ceux qui n’ont aucun diplôme.

Il est deux fois plus important chez ceux qui ont atteint un niveau d’instruction supérieur que chez ceux qui ont un niveau primaire, et 7 fois plus important que chez ceux qui n’ont reçu aucune instruction. Pour plus d’un tiers des diplômés de l’enseignement supérieur et près de la moitié des diplômés de la formation professionnelle, il faut au moins deux ans pour trouver un emploi.
Selon Abdelmalek Rahmani, coordonateur du Conseil national de l’enseignement supérieur (CNES), la formation professionnelle «n’absorbe que 1% des recalés de l’Education nationale, notre économie ne dégage pas suffisamment de postes qualifiés et les formations ne sont pas adaptées aux besoins des entreprises, sans compter que le remplacement des compétences se fait lentement compte tenu des départs tardifs en retraite». De plus, le système LMD «a été très mal appliqué».
Les universités algériennes se trouvent en bas de tous les classements mondiaux, mais même si «ces classements ne sont pas neutres» et doivent être relativisés (60% des universités algériennes ont moins de 25 ans), selon notre interlocuteur, ils n’enlèvent rien au fait que «le système universitaire connaît beaucoup de carences en matière de gouvernance et souffre d’un déficit de transparence et de démocratie de gestion». Pourtant, ce n’est ni l’argent, ni les infrastructures qui manquent. Avec plus de 300 milliards DA en 2015, le secteur bénéficie de la 5e meilleure dotation budgétaire derrière la défense, l’éducation, l’Intérieur et la Santé. Il représente 6% du total des dépenses de fonctionnement et environ 2,5% du PIB.
Le problème réside dans l’utilisation de ces ressources qui est «irrationnelle». «45% du budget de l’enseignement supérieur va aux œuvres universitaires dont la gestion est catastrophique et les 55% qui restent sont tout aussi mal gérés, notamment en ce qui concerne la recherche», explique Abdelmalek Rahmani. «Le problème est davantage dans la rationalisation des budgets que dans leur volume».
Moyens
Mais l’Université n’est pas la seule à blâmer. Son échec est lié à celui du système éducatif. «Nous sommes dépassés par la massification», déplore le représentant du CNES au moment où les moyens humains et matériels mis en place sont loin de suffire. Entre 2006 et 2010, par exemple, le nombre d’étudiants inscrits en graduation est passé de 820 000 à plus d’un million. Les effectifs scolarisés sont passés de 1400 étudiants pour 100 000 habitants en 1999 à plus de 3000 en 2012. Le réseau universitaire compte aujourd’hui 90 établissements d’enseignement supérieur, dont 47 universités. Malheureusement, les effectifs d’étudiants augmentent plus rapidement que les moyens de l’Etat mis à la disposition du secteur.
Résultat, en un peu plus de 20 ans (1990-2012), le taux d’encadrement est ainsi passé de 13 à 28 étudiants inscrits pour un enseignant, selon les chiffres du ministère. Conséquence, l’Université ne joue plus le rôle qui devrait être le sien. «Elle ne s’implique pas dans les questions sociétales et économiques par les idées et les critiques constructives», car l’enseignant «a été fonctionnarisé et emprisonné dans des questions matérielles», explique Abdelmalek Rahmani. Avec un tel constat, participer au développement du pays relèverait de l’utopie.
Salut !
Certains experts pensent pourtant que le salut pourrait venir des universités privées qui n’ont pas encore vu le jour, même si du côté des pouvoirs publics on affirme qu’il n’existe aucun inconvénient à ce que cela se fasse. Cela déchargerait en partie le budget de l’Etat, mais rien n’assure qu’en qualité d’enseignement cela sera meilleur.
Dans les paliers inférieurs, l’apport de l’école privée a jusque-là été mitigé.«L’école privée a réussi dans le primaire, mais pour le secondaire et le moyen la majorité des parents préfèrent se tourner vers le public», confie Zahia Adoure, directrice d’une école privée primaire. Selon elle, beaucoup «de recalés de l’enseignement public des niveaux moyen et secondaire choisissent l’école privée après l’échec aux examens».
Depuis 2006, le nombre des établissements privés a presque triplé, mais leur contribution au relèvement des taux de réussite aux examens de passage n’ont pas été spectaculaires et restent inférieurs aux moyennes nationales, surtout pour le baccalauréat (graphe 2).
Pour les autres examens, leur taux de réussite affiche néanmoins une progression considérable, passant de 26,85% en 2007 à 66,74% en 2014 pour le BEM, et de 80% en 2006 à 96,77% en 2014 pour la sixième, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Education nationale. Des chiffres à relativiser quand on sait que moins de 1% des élèves scolarisés sont inscrits dans les écoles privées.

Safia Berkouk


Ministère de l’enseignement supérieur : Rassemblement à l’appel du CNES

le 10.03.15 | el watan

Une trentaine d’enseignants-chercheurs de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, soutenus par des délégués de la section Sétif 1 et 2 du CNES, ont tenu un rassemblement, hier, devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Répondant à l’appel du CNES, section de Tizi Ouzou (Cnesto), les protestataires ont été astreints à tenir leur sit-in à quelques centaines de mètres du portail de l’institution. «Au départ, le service d’ordre (très nombreux et visible) nous avait interdit de nous rassembler. Plus tard, le ministère nous a demandé de déléguer cinq personnes pour dialoguer et on nous a permis de rester sur les lieux», informe une enseignante gréviste.
«Non, stop ! Basta à la bureaucratisation de la pédagogie de la recherche au mépris de l’enseignement», «Enseignant universitaire : 47 000 DA de salaire – 25 000 DA de location = 22 000 DA de salaire de misère» ou encore «Pas de promesses, on veut des solutions», ces slogans portés par les contestataires rendent compte de leurs revendications essentielles. «Il y a d’abord le problème de logements. Depuis 2001 aucune unité n’a été livrée. Les projets programmés en 2006 ne répondent qu’à hauteur de 40% de la demande réelle à Tizi Ouzou. Pour un enseignant, le logement est un outil de travail.
Il y a aussi les problèmes liés aux infrastructures et au fonctionnement de l’université. En plus, la place de l’enseignant a été dévoyée, bafouée. Ajouter à cela les problèmes du statut et la dévalorisation du diplôme de doctorat ès-sciences. On sait que la tutelle prépare une autre injustice avec le nouveau classement, où il est prévu trois paliers pour le professeur», résume Samy Hanni, coordinateur du Cnesto. Ce dernier revendique aussi «la mise en place et l’activation de comités techniques au sein des universités. Il faut imposer une limitation des mandats des responsables».
Durant la même journée, deux autres rassemblements ont eu lieu simultanément. Le premier – lourdement réprimé par les forces de l’ordre (les meneurs ont été malmenés par les policiers – était le fait des étudiants de la faculté des langues Alger 2. Une cinquantaine de jeunes étudiants en troisième année, revendiquent l’ouverture de nouveaux postes en mastère. «Ils ont ouvert 60 postes pour une promotion qui compte 400 étudiants.
C’est largement insuffisant», peste une étudiante. Les derniers contestataires étaient venus de loin. Plusieurs dizaines d’étudiants en sciences politiques de l’université Hasnaoua de Tizi Ouzou ont tenu un sit-in pour revendiquer la valorisation de leurs diplômes : «On veut que notre diplôme soit reconnu par la Fonction publique. Que la moyenne d’adhésion à la spécialité soit rehaussée. On demande instamment la revalorisation de notre diplôme», explique un délégué, qui affirme que leur faculté est fermée depuis trois mois. «On n’a eu ni cours ni examens. Il faut que cela cesse.»
Samir Azzoug


Droits syndicaux « bafoués » au niveau des cités universitaires: La fédération des fonctionnaires exige l’intervention du ministère

La Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a appelé son ministère de tutelle à mettre un terme à ce qu’elle a qualifié de « dépassements », dont seraient auteurs certains directeurs de résidences universitaires à l’encontre de certains employés.
Elle a également exigé l’annulation des poursuites judiciaires dont font l’objet ces employés. Chaibi Bendahmane, président de cette fédération, a affirmé que les poursuites engagées contre des employés affiliés aux sections syndicales des résidences universitaires de Mostaganem et de Mila sont contraires à la dernière directive du directeur général de l’Office national des œuvres sociales appelant à la réintégration des employés limogés. Il en va de même, selon lui, en ce qui concerne le refus d’autoriser la tenue de l’assemblée générale de la section syndicale de la résidence universitaire de Bouzaréah, à Alger. Un refus opposé aux syndicalistes par la directrice de cette résidence universitaire. La fédération a appelé, dans ce contexte, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à intervenir afin d’imposer aux directeurs des résidences universitaires l’application de la directive émanant directement de la tutelle.
Plus généralement, cette fédération exhorte le ministère à faire le nécessaire afin de garantir les droits socioprofessionnels des travailleurs et de se pencher sur le cas de ces employés encore contractuels depuis une dizaine d’années.
Sarah Bounab reporters

Solidarité NATIONALE : Les travailleurs du secteur exposent leurs revendications

PUBLIE LE : 17-03-2015



L’Union nationale des travailleurs du secteur de la Solidarité nationale, affiliée au SNAPAP, hausse le ton et décide d’organiser, le 24 du mois en cours, un sit-in devant le siège de la tutelle, comme première action, avant d’aller vers un débrayage, au cas où ses revendications ne sont pas prises en considération.
C’est, en effet, ce qu’a annoncé, hier, le président de l’union, M. Mohamed Tayeb Bouribane, qui a affirmé, lors d’un point de presse, qu’en raison des problèmes, rencontrés par les travailleurs du secteur, le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique, a tenu, les 15 et 16 janvier dernier, un conseil extraordinaire, suite auquel de nouveaux membres ont été élus pour se pencher sur la situation des travailleurs de la solidarité nationale. Néanmoins, les efforts consentis, jusque là, pour l’ouverture des négociations avec les responsables du secteur sont restés vains. «Les portes de la tutelle, en dépit de plusieurs correspondances, demeurent fermées», a dit M. Bouribane, qui avoue que le syndicat qu’il représente, pourtant agréé, n’a pas accès au ministère, alors que des syndicats «fictifs» ont été reçus avec tous les éloges. Il relèvera, lors de ce point de presse, que la décision de régulariser certains éducateurs, contrairement à d’autres, qui ont pourtant poursuivi la même formation.
M. Bouribane se dit contre cette mesure qu’il considère injuste et appelle au gel de cette dernière, suivie, peu de temps après, par le statut du cadre, lequel ne répond nullement aux aspirations des travailleurs, d’où le projet d’amendement du régime d’indemnisation, proposé et soumis par la fédération à la tutelle. Le conférencier juge nécessaire l’association de sa fédération à l’enrichissement du statut en question. Le porte-parole des travailleurs de la Solidarité nationale lance un appel à la première responsable du secteur pour un dialogue avec tous les partenaires sociaux et ouvrir tous les dossiers épineux des travailleurs de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Pour rappel, la plate-forme de revendications des travailleurs du secteur de la Solidarité nationale porte sur la révision du statut particulier de la Fonction publique, en intégrant les spécificités de chaque corps, le droit des travailleurs à la promotion après dix ans de service, l’application de l’indemnité de soutien pédagogique qui a été réévaluée à 15%, avec effet rétroactif, à partir du 1er janvier 2008, et l’amélioration des conditions de travail et l’instauration d’une indemnité spécifique sectorielle, comme ce fut le cas dans le secteur de l’Éducation nationale.
Samia D. el moudjahid

Chlef : Grève des travailleurs de la cimenterie de Oued Sly

el moudjahid

Les travailleurs de l’entreprise de ciment et dérivés de la zone industrielle d’Oued Sly, à 8 km à l’ouest de Chlef, sont entrés, hier, en grève ouverte pour revendiquer un relèvement de leur prime de performance professionnelle. Les grévistes, qui se sont rassemblés devant le portail principal de cette entreprise publique, ont exprimé plusieurs revendications professionnelles, dont la principale est la hausse de la prime de performance (bonus), justifiant cette demande par les « gains réalisés par l’entreprise l’année dernière ». Les autres revendications portent sur l’arrêt du licenciement des travailleurs contractuels pour des « raisons injustifiées », selon les grévistes, d’autant plus qu’il s’agit, pour certains, de pères de familles ayant travaillé pour une durée de 10 ans, ont-ils assuré. Contacté par l’APS, le responsable des ressources humaines de cette entreprise, Mohamed Bentayeb, a indiqué que sa direction procédera, la semaine prochaine, à l’étude de la prime de performance en vue de son relèvement, suivant les objectifs économiques fixés pour l’entreprise, dont la hausse de la capacité de production. Il a, en outre, promis que l’entreprise examinera « le degrés d’objectivité » des autres revendications, en vue de leur satisfaction.

La section syndicale du CHU de Tizi Ouzou tire la sonnette d’alarme

“L’injustice envers les travailleurs a atteint son paroxysme”

©Yahia/Liberté


unnamed-1-9.jpg La section syndicale UGTA du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou est montée au créneau, hier, pour dénoncer, dans une déclaration rendue publique, l’injustice dont sont victimes les travailleurs du plus important établissement de santé dans la wilaya. “Après trois mois d’attente, nous dénonçons les agissements de la tutelle qui semblent ignorer les accords conclus avec la fédération prévoyant l’application des régularisations des travailleurs soumis au régime des 5 heures, et les CDI-CDD”, lit-on dans cette déclaration à travers laquelle ses rédacteurs soulignent que “passé trois mois, rien ne se dessine à l’horizon si ce ne sont la misère, le désarroi et la colère des travailleurs qui promettent d’ores et déjà des actions d’envergure afin de se faire entendre”.
Tout en affirmant son intention de se joindre à ce mouvement des travailleurs en estimant que “l’injustice a atteint son paroxysme”, la section syndicale dénonce également le flou entretenu autour de l’article 87-bis que, notent-ils, plus personne ne comprend et dont nul n’est en mesure de fournir la moindre interprétation. “Les espoirs nés de l’abrogation de l’article 87-bis ont suscité un immense enthousiasme chez les classes les plus défavorisées de la Fonction publique, mais voilà que passé le temps de l’euphorie il ne reste que les promesses en l’air et les corps communs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer”, déplorent les syndicalistes du CHU de Tizi Ouzou qui estiment que finalement l’article en question n’était qu’une utopie destinée à flouer les travailleurs.
Devant cette situation faite de manquements aux améliorations des conditions générales des corps communs, les rédacteurs du document appellent, d’un côté, la tutelle à assumer pleinement ses responsabilités et, d’un autre, les travailleurs à se mobiliser pour le recouvrement de leurs droits.
S. L.

La section syndicale UGTA du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou est montée au créneau, hier, pour dénoncer, dans une déclaration rendue publique, l’injustice dont sont victimes les travailleurs du plus important établissement de santé dans la wilaya. “Après trois mois d’attente, nous dénonçons les agissements de la tutelle qui semblent ignorer les accords conclus avec la fédération prévoyant l’application des régularisations des travailleurs soumis au régime des 5 heures, et les CDI-CDD”, lit-on dans cette déclaration à travers laquelle ses rédacteurs soulignent que “passé trois mois, rien ne se dessine à l’horizon si ce ne sont la misère, le désarroi et la colère des travailleurs qui promettent d’ores et déjà des actions d’envergure afin de se faire entendre”.
Tout en affirmant son intention de se joindre à ce mouvement des travailleurs en estimant que “l’injustice a atteint son paroxysme”, la section syndicale dénonce également le flou entretenu autour de l’article 87-bis que, notent-ils, plus personne ne comprend et dont nul n’est en mesure de fournir la moindre interprétation. “Les espoirs nés de l’abrogation de l’article 87-bis ont suscité un immense enthousiasme chez les classes les plus défavorisées de la Fonction publique, mais voilà que passé le temps de l’euphorie il ne reste que les promesses en l’air et les corps communs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer”, déplorent les syndicalistes du CHU de Tizi Ouzou qui estiment que finalement l’article en question n’était qu’une utopie destinée à flouer les travailleurs.
Devant cette situation faite de manquements aux améliorations des conditions générales des corps communs, les rédacteurs du document appellent, d’un côté, la tutelle à assumer pleinement ses responsabilités et, d’un autre, les travailleurs à se mobiliser pour le recouvrement de leurs droits.

Le personnel navigant commercial d’Air Algérie accuse l’UGTA

17. mars 2015 – Algérie patriotique


Le PNC d’Air Algérie exige l’application des promesses faites par les responsables de la compagnie. D. R.
Dans une déclaration parvenue à la rédaction, le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) affirme avoir déposé un préavis de grève le 11 mars au niveau de la direction générale d’Air Algérie et des instances concernées, et accuse les représentants de l’UGTA de mener une campagne contre cette décision prise par le collectif des navigants, dans la presse nationale. Les rédacteurs de la déclaration estiment que «personne n’a été mandaté par l’UGTA pour être le porte-parole de toute cette mascarade», qu’ils qualifient aussi de «tentative de déstabilisation ouvertement déclarée, mais vouée à l’échec». Le collectif considère que le recours au débrayage est «l’ultime solution dans un cadre républicain pour dénoncer les dépassements et les droits spoliés du personnel navigant commercial. Une solution que le collectif a fini par choisir malgré lui», souligne-t-on. Le syndicat se plaint du «mutisme» des responsables qui, selon lui, «se traduit par une impression de mépris et de laisser-aller». Expliquant sa démarche, le SNPNCA affirme avoir «usé tous les moyens de dialogue» et «fait preuve de beaucoup de compréhension et de patience». Il demande aujourd’hui «l’application des promesses données» depuis 2011, et aspire à voir «une prise en charge effective» de ses préoccupations socioprofessionnelles et «des contradictions liées à la fonction en Algérie», précise-t-on encore. Le syndicat juge que les revendications du personnel navigant commercial ne se limitent pas à leurs collègues recrutées dans le cadre du contrat à durée déterminée (CDD), «dont le statut, insiste-t-il, est maintenu de façon arbitraire, inique et en dehors de toute convention collective».
R. Mahmoudi


Grève à l’aéroport d’Alger: les travailleurs de la SGSIA reprennent le travail

le 10.03.15 | el watan



Les travailleurs de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA), en charge de la gestion de l’aéroport d’Alger et qui ont entamé dimanche une grève, ont repris mardi le travail, a-t-on appris auprès de la direction de l’entreprise et des grévistes.

« Le travail a repris normalement et les discussions se poursuivent », a indiqué à l’APS, le président-directeur général de la SGSIA, Tahar Allache.
De son côté, un des représentants des grévistes, ayant requis l’anonymat, a également confirmé à l’APS que la grève avait pris fin après une rencontre avec une délégation du ministère des Transports, précisant que les négociations se poursuivaient autour d’une plateforme contenant les revendications des grévistes.
Les revendications des travailleurs portent notamment sur « la dénonciation de la mauvaise gestion » de la société et « la mise en place d’une commission pour enquêter sur cette mauvaise gestion ».
Les employés de la SGSIA réclament également le départ du P-dg de l’entreprise, à qui ils reprochent « le comportement inadmissible » et des « dépassements » à leur encontre.
Ce débrayage de deux jours avait perturbé le trafic aérien au niveau de l’aéroport international Houari-Boumediene et causé l’annulation de plusieurs vols.
APS


Le syndicat autonome de Sonelgaz accuse l’UGTA de «racket»

| 8. mars 2015 – Algérie patriotique


Le syndicat accuse Sonelgaz de «licencier les travailleurs qui refusent l’adhésion à l’UGTA». New Press
Le Syndicat national indépendant des travailleurs de l’électivité et du gaz dénonce la situation qui prévaut actuellement au sein du groupe Sonelgaz. Pour le syndicat, «la corruption a atteint un seuil inimaginable et les atteintes à la liberté syndicale sont menacées du fait de l’obligation faite aux travailleurs d’adhérer à l’UGTA». Selon le communiqué parvenu à la rédaction, le syndicat accuse «les entreprises du groupe Sonelgaz de collecter les contributions des travailleurs en vue de leur adhésion forcée à l’UGTA». Le Syndicat national indépendant des travailleurs de l’électricité et du gaz qualifie cette situation de «scandale» qui entache l’action syndicale et les principes syndicaux universels traditionnellement observés en Algérie. Le syndicat accuse le groupe Sonelgaz de «ponctionner les salaires des travailleurs en prélevant directement les sommes nécessaires à l’adhésion syndicale à l’UGTA». Pour le syndicat, «le groupe ne s’arrête pas là puisqu’il ne donne en contrepartie aucune carte attestant de l’adhésion des travailleurs à l’UGTA». Le syndicat, qui dit «détenir des preuves et des témoignages dans les wilayas de Guelma et El-Oued sur cette opération», accuse par ailleurs le groupe Sonelgaz de «licencier les travailleurs qui refusent l’adhésion à l’UGTA» et de déclarer à travers son site internet qu’il ne reconnaît pas le Syndicat national indépendant des travailleurs de l’électivité et du gaz, ajoutant qu’il ne reconnaît que l’UGTA en tant que représentant syndical des travailleurs de Sonelgaz et ses filiales. Or, selon le syndicat autonome, «l’UGTA ne compte qu’un nombre limité d’adhérents au sein de Sonelgaz» et «beaucoup de ses adhérents sont forcés de le faire à travers des ponctions sur salaires, représentant le montant de l’adhésion». Le syndicat appelle à travers son communiqué la direction générale de Sonelgaz à «intervenir» et demande aux «autorités judiciaires de faire la lumière sur les pratiques indélicates contraires au droit syndical menées au sein du groupe Sonelgaz». Il ajoute que «des plaintes ont été déposées dans ce sens par le syndicat dans les deux wilayas où il a pu prouver ses pratiques».
Meriem Sassi


Des agents de la protection civile suspendus « arbitrairement » manifestent devant la Maison de la presse

le 17.03.15 | el watan

Ils sont quelques agents de la protection civile à s’être rassembler devant la Maison de la presse. Les manifestants, tous des agents de la protection civile ont tous été suspendus de leur emploi, une suspension que certains jugent « arbitraire ».

En faisant référence à leur premier responsable, le groupe des agents de la protection civile ont crié : « Lahbiri Haggar », ou encore « Barakat el hogra »… Selon leur porte-parole, depuis 10 ans, « 1200 » agents de la protection civile ont été supsendus pour des raisons diverses mais essentiellement, parmi eux, ceux qui se sont clairement engagés dans le mouvement syndical. Leur porte-parole, Mourad Chikou suspendu depuis 2004, nous assure avoir été suspendu et même poursuivi pour ses actions syndicales, pourtant innocenté par la justice. « Sa suspension s’éternise » nous a-t-il dit.
Nous avons contacté la direction de la protection civile pour avoir plus de précisions sur cette affaire de supsension et licenciement « arbitraires » des agents de la protection civile et sur le sit-in observé, l’attaché de communication, le lieutenant colonel Farouk Achour, nous a précisé que le meneur de l’action, en l’occurence Mourad Chikou:  » ne représente absolument que sa personne ». « Ce monsieur est impliqué dans 8 affaires avec la justice dont une affaire de diffamation ». Avant d’ajouter : » ses actions ne sont pas réglementaires dans la mesure où par exemple sa représentativité est loin d’atteindre les 24 wilayas ». Et de poursuivre: « et s’il juge qu’il est « arbitrairement  » supsendu qu’il aille faire un recours ». Avant de conclure, « ceux qui ont été suspendus ou licenciés l’ont tous été pour des raisons bien justfiées ».
Mourad Chikou, pour rappel fait partie de l’union nationale des agents de la protection civile affiliée au SNAPAP, et à l’occasion de ce sit-in du 17 mars et dans un communiqué rendu public, les meneurs de l’action appellent le ministère de l’intérieur à intevenir pour constituer un comité spécial pour considérer les cas d’agents suspendus en faisant participer la direction générale de la fonction publique ainsi que des représentants de ceux qui ont été suspendus afin de mesurer les dommages moraux et matériels et pour indémniser « les victimes ».
Dans le sonore qui suit, Mourad Chikou s’étale davantage sur le sit-in d’aujourd’hui. Ecoutez-le :

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Sur cette banderole on peut lire : « Non à la marginalisation des cadres et compétences »


Hassi Messaoud : Sit-in des chômeurs devant l’ENSP

17.03.15 | el watan



Le comité national pour la défense des droits des chômeurs(CNDDC) a renoué avec la contestation en organisant ce Mardi 17 Mars 2015 un sit-in devant la direction générale de l’entreprise nationale des services pétrolier (ENSP) à Hassi Messaoud.

Ce rassemblement qui a réuni une vingtaine de chômeurs s’est déroulé sous le regard des services de sécurité qui étaientt stationnés aux alentours du portail de cette filiale de Sonatrach mais sans intervenir.
Le sens de responsabilité et le souci de protester dans le calme sont des critères qui restent indiscutables pour tous les animateurs qu’on a approché.
« Cette action est motivée par le refus des services concernés de l’ENSP de recevoir des chômeurs qui sont envoyés par le bureau de main d’œuvre et qui détiennent des bulletins pour des tests de recrutements » souligne un des initiateurs de ce sit-in.
Les slogans scandés par les contestataires n’ont pas dérogé aux traditionnelles revendications des chômeurs de cette ville pétrolière « combat combat jusqu’à ce que le chômeur travaille », « avec vos milliards de dollars et le jeune est toujours dans la rue ».
Les chômeurs ont décidé de maintenir leur action et d’occuper les lieux jusqu’à la satisfaction de leur revendication de rencontrer Madame le PDG de l’ENSP.
« Nous ne quitterons pas les lieux tant que le PDG refuse de nous recevoir » nous a déclaré un autre organisateur.

Dubaï : rare protestation d’ouvriers du bâtiment

10. mars 2015 – Algérie patriotique
Des centaines d’ouvriers étrangers du bâtiment ont bloqué mardi une route du centre de Dubaï pour protester contre le non-respect de leurs droits, dans l’une des rares protestations de ce genre dans la cité-Etat où les grèves sont interdites. L’avenue était située non loin de Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde qui culmine à 828 m. La police est vite parvenue à contenir la situation et à résoudre le différend entre les ouvriers et leur employeur, a assuré le bureau de presse du gouvernement de Dubaï. La police de Dubaï a indiqué sur Twitter avoir réussi à «obtenir de l’employeur la garantie des droits de ses ouvriers», sans plus de détail. Le quotidien The National d’Abou Dhabi a indiqué que le différend portait sur le décompte des heures supplémentaires et pas sur les salaires qui étaient régulièrement versés par la compagnie de construction. Une photo prise par la police et postée sur Twitter a montré un officier de police s’adressant aux ouvriers par mégaphone. Le différend a été résolu en moins d’une heure, a précisé le chef de la police de Dubaï, Khamis al-Mazyana, sur Twitter.

Signes ostentatoires de richesse sur fond de pauvreté en Algérie

Les contrastes d’une société inégalitaire

le 09.03.15 | el watan


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Au-delà des impressions subjectives et des observations extérieures, la pauvreté reste le phénomène le plus difficile à mesurer en Algérie, faute d’enquêtes et de statistiques récentes. Les dernières en date remontant aux années 1990 et celles menées sur le niveau de vie, l’évolution des salaires ou de la consommation des ménages ne permettent pas de cerner totalement le phénomène. Il faut dire que même les institutions comme la Banque mondiale (BM) ou le PNUD ont une approche de la question différente.

Benoît Martin, enseignant en sciences politiques, auteur d’une étude intitulée Quelles mesures pour quantifier la pauvreté ? (Centre d’études et de recherches internationales, 2012) observe que la BM privilégie le calcul d’«une pauvreté monétaire» axé sur «le niveau de revenu nécessaire pour assurer la survie des individus» et le définit à 1,25 dollar par jour.
Le PNUD, quant à lui, se concentre sur un concept de «pauvreté humaine» qui met davantage l’accent sur «la vulnérabilité et les privations», prenant en compte un indice de pauvreté multidimensionnelle (évolutions en matière d’éducation, de santé ou de niveau de vie).
Quelle que soit l’approche, la société algérienne présente tellement de contrastes qu’il est parfois difficile de dire qui est pauvre et qui ne l’est pas. Il n’est, en effet, pas rare de trouver des personnes habitant des bidonvilles roulant dans des véhicules haut de gamme, des cadres faisant leurs emplettes dans les friperies et des personnes loin d’être dans le besoin souscrire au couffin du Ramadhan.
L’amélioration de plusieurs indicateurs économiques depuis le début de la décennie 2000, le rattrapage des salaires et le budget social considérable de l’Etat (1200 milliards DA par an en transferts sociaux) laissent penser à une amélioration du niveau de vie des citoyens comparativement à la situation de crise des années 1990.
Indicateurs
L’évolution de l’indice de développement humain ou encore l’index Gini mesurant l’inégalité des revenus en sont quelques preuves. Ce dernier a été calculé par la BM à 35,33 sur 100 en 1995 (plus il se rapproche de 0, plus il atteste d’une tendance à l’égalité). En 2011, il était, selon l’ONS, de 30,55. Aujourd’hui, 70% des soins se font dans le secteur privé, alors que le coût de la visite médicale n’est que marginalement remboursé.
De plus en plus de parents scolarisent leurs enfants dans des écoles privées. 70% des ménages sont propriétaires de leur logement. Le taux d’équipement des ménages en véhicules est passé de 25 pour 1000 en 1996 à 66,7 pour 1000 en 2007 et avec 3,2 millions d’unités, un quart d’entre eux ont été acquis après la suppression du crédit à la consommation. Depuis 1997, le PIB par habitant a quintuplé pour se situer à plus de 5600 dollars en 2013.
Revers
Pourtant, la Ligue algérienne des droits de l’homme indiquait en octobre dernier que 23% des Algériens vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 1,25 dollar par jour. Aucun chiffre ne mesure le nombre réel de pauvres en Algérie, mais certains indicateurs donnent quelques éléments de réponses (voire infographie).Le nombre de bénéficiaires de l’allocation forfaitaire de solidarité dans le cadre du filet social a augmenté de près d’un quart entre 1997 et 2013.
Le couffin du Ramadhan est distribué chaque année à plus d’un million de familles, et la présence de plus en plus sur le terrain d’associations distribuant des denrées alimentaires et d’autres biens aux plus défavorisés à travers le territoire a de quoi relativiser la notion d’amélioration du niveau de vie. L’exposition à la vulnérabilité n’est pas la même que l’on vive au nord ou au sud, en ville ou à la campagne, qu’on soit cadre ou ouvrier, issu d’une famille nombreuse ou pas. Un couple de cadres avec deux enfants ne ressentira forcément pas le même impact de la hausse des prix qu’une famille de 7 membres avec un seul membre occupé.
Limites
Car, s’il est un élément qui relativise la notion de hausse du niveau de vie, c’est la restriction du pouvoir d’achat par l’inflation et la dépréciation de la monnaie nationale. Certes, le SNMG a été multiplié par trois depuis 2000. Ces dernières années, la hausse des salaires a touché un grand nombre de travailleurs et les pensions de retraite ont à plusieurs reprises été revalorisées.
Mais entre 1990 et 2000 l’indice des prix à la consommation a été multiplié par 4,5 fois, et depuis 2000 il a évolué avec une moyenne annuelle supérieure à 3%. Ces hausses touchant quasiment tout les biens de consommation, et en premier lieu les biens alimentaires, le poste de dépense qui accapare le plus gros du budget des ménages (41,8%). C’est aussi un poste où l’indice des prix a augmenté significativement ces dernières années avec une hausse de plus de 6% en moyenne. La hausse concerne également l’éducation et l’habillement.
Or, selon une enquête de l’ONS, 90% des salariés touchent moins de 50 000 da. L’inflation progresse plus vite que les salaires et la dépréciation du dinar n’aide pas.
Depuis 2000, sa valeur a fondu de moitié par rapport à l’euro, la monnaie dans laquelle nous payons la majorité de nos importations. Il y a quelques années, une étude syndicale fixait à 33 000 DA le Salaire mensuel minimum pour vivre décemment. Pour beaucoup de gens, il devrait être d’au moins 50 000 DA aujourd’hui, soit plus d’une fois et demie le Salaire moyen global calculé par l’ONS.
Les politiques mises en place pour absorber le chômage (emplois d’attente, Ansej, micro-crédits) pour lutter contre la pauvreté ont permis de réduire l’extrême pauvreté, selon le PNUD, sans éradiquer le phénomène qui touche d’ailleurs même les pays riches (selon l’OCDE, les Etats-Unis comptent 24% de pauvres, 15% en Allemagne).
Depuis sa création en 2004, l’Agence nationale de gestion du micro crédit a par exemple permis la création de plus d’un million d’emplois, mais majoritairement précaires. L’accès aux soins, à l’éducation, à l’électricité, l’eau potable ou la possibilité d’acquérir des biens durables sont autant d’indicateurs sur l’amélioration du niveau de vie en Algérie à en juger par les critères de la Banque mondiale et du PNUD.
Cependant, cela cache difficilement la détérioration de ce niveau de vie pour d’autres catégories de la société. Mais en l’absence d’enquêtes sérieuses sur le phénomène et de données actualisées, les politiques visant à remédier au problème resteront aussi approximatives que vaines.
Safia Berkouk


Mohamed Lakjaa . sociologue : «de nouvelles formes de pauvreté»

le 09.03.15 | el watan



Peut-on se contenter des signes extérieurs de richesse ou de l’accès aux biens de consommation durables pour conclure qu’il y a plus ou moins de pauvres en Algérie qu’il y a 20 ans ? Mohamed Lakjaa, professeur de sociologie à l’université d’Oran, relativise la question.

Si la pauvreté continue à se définir par ses aspects matériels, «elle tend de plus en plus à revêtir de nouvelles formes», soutient-il. Il en veut pour preuve le phénomène des harraga qui s’est accentué depuis une décennie avec ces «4000 à 5000 jeunes Algériens ‘‘damnés de la mer’’ qui veulent aller tenter leur chance sous d’autres cieux». L’autre indicateur est «l’extension du commerce informel transnational».
Pratiqué par «des femmes issues des couches sociales défavorisées» suite à la crise économique qui a mis au chômage «500 000 travailleurs», ce phénomène procède «du même registre de paupérisation de pans entiers de la société», estime le sociologue. Même si l’enrichissement des riches et l’appauvrissement des pauvres n’est pas propre à l’Algérie, «tout se passe comme si des régions entières du pays ont été oubliées dans le programme de développement», alors que l’argent «continue à couler à flots», déplore le professeur. Selon lui, l’analyse des formes de pauvreté renvoie inévitablement «aux inégalités dans la répartition des richesses» qui est d’ailleurs à l’origine des protestations, notamment dans le sud du pays.
Echec
D’autre part, et même si certains rapports indiquent qu’il y a deux fois plus de pauvres dans les zones rurales qu’urbaines, Mohamed Lakjaa suggère le contraire en posant l’hypothèse que le mode de vie urbaine induit «la perte relative des formes de solidarité que connaissait la famille élargie». Le sociologue s’appuie sur les chiffres du recensement démographique de 2008, selon lesquels près de 70% des familles algériennes sont de type nucléaire et près de 60% des Algériens vivent en milieu urbain.Le croisement de ces chiffres suggère que «les familles les plus fragilisées par la pauvreté sont en milieu urbain».
La création, en 1994, d’un ministère de la Solidarité destiné à prendre en charge les victimes de l’ajustement structurel révèle que l’Etat a tenté «de substituer sa solidarité moderne envers ces ‘‘nécessiteux’’ à la ‘‘solidarité traditionnelle’’ de la société. Mais, tout indique qu’il a échoué». Le déni du phénomène de pauvreté en jouant sur les termes : «démunis» au lieu de pauvres, ou encore en «déguisant le chômage» ne peuvent contribuer à lutter contre la pauvreté, explique notre interlocuteur.
Face à cet échec, de plus en plus d’associations de proximité, de jeunes majoritairement, voient le jour avec parfois des extensions dans plusieurs wilayas pour venir en aide aux familles dans le besoin. Elles sont «réellement animées par l’esprit associatif, mais refusant de se soumettre à la règlementation en vigueur qui tente de contrôler toute la vie associative», note Mohamed Lakjaa.
Ce sont elles qui «font face aux phénomènes de pauvreté réelle qui s’abat sur un nombre de plus en plus élevé de familles urbaines», mais elles travaillent dans l’ombre «sans le soutien négocié des autorités». Pour ce sociologue, elles sont en réalité l’expression d’une «société réelle ascendante» comparativement à une «société officielle» sur le déclin.
Safia Berkouk

Abdoune Benallaoua .docteur en économie : «C’est à l’Etat de garantir un niveau de vie acceptable aux citoyens»

le 09.03.15 | el watan


-Depuis quelque temps, les contrastes entre des signes extérieurs de richesse frappants et une pauvreté criante sont observés. Qu’est-ce qui peut nous permettre de prendre réellement la mesure de la
pauvreté ?

Qualifier ce phénomène de paradoxe peut nous faire penser que son explication est difficile. Pourtant, cette dernière est très simple : les inégalités en Algérie ont explosé depuis la fin des années 1980. La libéralisation de l’économie a toujours eu comme effet l’augmentation des inégalités, et ce, dans plusieurs pays ayant opéré cette transition.
Cette dernière est caractérisée par des vagues de déréglementations et l’ouverture de plusieurs secteurs à la concurrence. Une couche de la population qui a saisi l’occasion pour développer des affaires a pu s’enrichir rapidement. Une autre couche est restée à la marge de ce mouvement et a plutôt subi la transition vers l’économie de marché dans ses aspects les plus néfastes : libéralisation des prix, suppression des subventions, réduction des dépenses publiques dans le cadre des plans d’ajustement structurel.
Un autre élément très important à citer est la défaillance du système de redistribution via la politique budgétaire. D’abord dans son aspect recettes ; en dehors de la fiscalité pétrolière, l’Etat algérien ne lève pas l’impôt suffisamment.
Le système d’imposition au forfait, notamment des commerçants et des artisans permet à ces derniers de ne pas payer (ou presque pas) d’impôt et de ne pas reverser la TVA. L’enrichissement de certaines catégories de la population devient rapide dans ces conditions.
De l’autre côté, il y a les salariés et les fonctionnaires qui gagnent généralement moins que les commerçants mais qui payent l’impôt qu’ils doivent puisque ce dernier est retenu à la source. Il s’agit là d’un grand facteur d’inégalité au sein de notre société où, normalement, selon le principe de solidarité, chacun doit contribuer à l’effort global en fonction de ses capacités et de ses revenus. C’est l’inverse qui prévaut en Algérie. Les inégalités criantes entre les Algériens se manifestent ainsi par le paradoxe selon lequel on observe des signes de richesse considérables pour certains et une grande misère pour d’autres.
Concernant la mesure du phénomène de pauvreté, il est nécessaire de construire, dans un premier temps, un système d’information et des données sociales fiables, régulières et accessibles à la communauté scientifique.
Ensuite, il est nécessaire de prendre en compte les différentes dimensions et approches d’évaluation de la pauvreté : une évaluation monétaire (la pauvreté comme une insuffisance de revenu ou de la dépense), non monétaire (la pauvreté comme l’incapacité d’un individu à choisir le mode de vie qu’il souhaiterait mener) et participative ou subjective (l’évaluation se base sur la perception des individus de leur niveau de vie).
-La pauvreté est- elle prédéfinie par certains critères (instruction, emploi, etc) ?
Cette question concerne ce que l’on appelle dans le domaine «les profils de la pauvreté» qui apportent une information cruciale aux pouvoirs publics, car ils permettent un bon ciblage des politiques de lutte contre la pauvreté sur les catégories les plus touchées. Les profils de la pauvreté en Algérie peuvent être résumés à travers les points suivants : la pauvreté est plus importante dans les zones rurales. Les régions rurales représentent des zones caractérisées par un faible niveau de vie et un retard de développement. La pauvreté touche davantage les ménages dont le chef est peu ou pas instruit ou non occupé (inactif, chômeur) et les niveaux de vie sont plus faibles chez les individus occupant des emplois précaires et vulnérables.

-Avec des transferts sociaux de 1200 mld par an, les subventions généralisées et le rattrapage des salaires, a-t-on repoussé le seuil de pauvreté d’il y a 25 ans ?

La ligne de pauvreté (seuil de pauvreté) est d’une importance capitale puisqu’elle permet d’identifier l’état d’un individu par rapport à la pauvreté. En effet, le niveau du bien-être de chaque individu doit être comparé à un niveau de vie de référence représentant la limite à atteindre pour considérer qu’un individu n’est pas pauvre. Tous ceux ne l’ayant pas ainsi atteint sont considérés comme pauvres. Le seuil de pauvreté en Algérie est effectivement complètement différent de celui d’il y a 25 ans ou même 10 ans.
L’évolution du seuil de pauvreté n’est pas due aux aspects que vous citez, mais plutôt à l’évolution des prix d’un panier de base de consommation d’un ménage algérien moyen. L’observation de l’indice des prix à la consommation nous laisse penser qu’au minimum la ligne de pauvreté (alimentaire et totale) a triplé au cours de ces 10 dernières années. Ainsi, à revenus constants, la pauvreté dans ce cas ne peut qu’augmenter. Dans le cas de l’Algérie, tout le monde s’accorde à dire que le rattrapage au niveau des salaires observé n’est pas suffisant pour compenser les hausses du niveau général des prix.

-Il y a de plus en plus d’associations qui viennent en aide aux familles nécessiteuses. Quelle est dans ce cas la pertinence des politiques publiques de lutte contre la pauvreté ?
La stratégie de lutte contre la pauvreté en Algérie s’est basée essentiellement sur des dispositifs de création d’emplois et d’insertion, conduisant à la création d’un grand nombre d’emplois très précaires. La baisse du chômage ces dernières années s’est accompagnée d’une hausse des emplois précaires qui représentent plus de 1/3 de la population occupée.
Toutes les études relatives à la relation entre la pauvreté et le statut sur le marché du travail montrent une forte corrélation entre le niveau de pauvreté et la précarité sur le marché du travail. Ces résultats montrent les limites d’une politique qui ne sert qu’à faire baisser les chiffres du chômage sans se soucier des niveaux de rémunération, des types des contrats, du degré de protection institutionnelle, et de leur durée. L’objectif de réduction de la pauvreté via le marché du travail ne peut être atteint que par des investissements productifs et une stratégie économique génératrice de besoins réels en main-d’œuvre, et capable d’absorber durablement le «stock» de chômeurs.
Cela nous ramène au mal profond de l’économie algérienne qui est basée sur la rente pétrolière, avec comme conséquence le développement du clientélisme, de la corruption et de la vulnérabilité du pays aux chocs exogènes. La politique d’assistance aux pauvres est, quant à elle, inefficace. Une politique d’assistance aux pauvres suppose au préalable une bonne connaissance du phénomène et un système d’information fiable. Pour aider les pauvres, il faudrait d’abord pouvoir les identifier d’une manière pertinente.
Dans un pays où l’informel se généralise, l’Etat est incapable de mettre en place un système d’aide aux pauvres par l’octroi de revenus de subsistance. Des millions d’individus non pauvres et occupés dans le secteur informel peuvent solliciter des aides, car ils n’ont officiellement aucun revenu.
Cette problématique nous amène à un autre problème grave de l’Algérie : l’absence d’un système d’information et de contrôle efficace au sein des services de l’Etat (administration fiscale, CNAS, caisse des retraites, inspection du travail….).
Les deux problématiques sont étroitement liées : œuvrer pour le bien-être de la population au-delà des politiques directement liées à la lutte contre la pauvreté nécessite une stratégie globale et multidimensionnelle qui devrait toucher le système économique, le système fiscal, et de gouvernance locale et nationale. L’existence d’associations de proximité (même dans les pays les plus développés) est une bonne chose, mais en même temps ces entités nous rappellent qu’il y a des individus qui n’arrivent pas à vivre dignement.
Elles sont l’expression de la solidarité au sein de notre société, qui est, nous devons le reconnaître, très faible. La solidarité au sein du peuple algérien existera véritablement lorsque chaque citoyen contribuera au budget de l’Etat en fonction de sa richesse et de ses revenus ; lorsque les commerçants arrêteront de spéculer et de s’enrichir sur le dos des consommateurs, notamment pendant des périodes de fortes consommations et de pénuries ; lorsque les citoyens cesseront d’être indifférents à la misère des autres.
Les associations ne sont que quelques arbres qui cachent la forêt. Enfin, il ne faut pas oublier que c’est à l’Etat de garantir un niveau de vie acceptable à l’ensemble des citoyens, comme cela est inscrit dans tous les textes fondateurs de la République algérienne. C’est à l’Etat qu’incombe la responsabilité d’assurer une égalité et une cohésion sociale en utilisant d’une manière efficace les différents instruments dont il dispose.
Safia Berkouk

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