Politique

Egypte: le vrai problème!

La crise économique mondiale qui a touché l’Egypte l’a plongé dans une crise politique profonde. La faiblesse des organisations des travailleurs et les manipulations des puissances de l’argent brouillent les pistes aux yeux du peuple égyptien pour ne pas s’attaquer aux vrais problèmes. C’est ce qui semble expliquer le lecteur de Raina M. Benbrahim dans son article.

Ni le général Sissi, ni le président déchu Morsi ne pourra satisfaire le slogan « Pain, Dignité, justice sociale » de la révolte du peuple égyptien le 25 janvier. Ni l’un et ni l’autre ne pense mettre en priorité dans sa politique de s’attaquer à la misère du peuple, de leur rendre leur dignité par la travail et aussi donner les mêmes chances à tous les égyptiens pour se soigner, s’éduquer et vivre décemment.

L’armée du général Sissi a exercé le pouvoir absolu longtemps sur le pays. Allié de choix des américains avait réprimé les revendications sociales des travailleurs avec toutes les brutalités que l’on connait aux dictateurs. Le licenciements, le chômage et la répression ont été le quotidien des égyptiens.

Morsi, le président issu de l’organisation des « frères musulmans » est allé encore plus loin. Sous son règne très bref, les travailleurs égyptiens avaient beaucoup enduré. Licenciement, emprisonnement pour grève étaient le lot quotidien de ceux qui osent porter très haut leurs revendications sociales. Allié aussi des américains, lui et son organisation se revendiquent fièrement de l’orientation libérale de l’économie. Il projetait même de privatiser le canal de suez. Pour faire bonne figure devant l’occident, il s’est engagé pleinement aux cotes des « rebelles » syriens.
Ni l’armé, ni les frères musulmans n’ont en réalité un vrai projet pour l’Egypte qui lui permettra de conquérir sa souveraineté nationale pleine et entière. Ce sera indéniablement l’amorce d’une politique de développement dans l’intérêt de la majorité des égyptiens.

L’instabilité dans laquelle est plongé l’Egypte aujourd’hui, éloigne la révolution du 30 juin, encore plus, de son objectif celui de voir émerger une société souveraine, libre et démocratique. La guerre pour le pouvoir et le jeu d’influence menés par les puissances étrangères en accord avec leurs relais de la région brouillent le vrai problème de la société égyptienne. Le problème de la rupture avec les frères musulmans est présenté aujourd’hui comme le plus fondamental. C’est contre la politique économique de Morsi que le peuple égyptien a crié le 30 juin 2013 : « Morsi dégage ». La victoire de l’un ou de l’autre ne résoudra pas les vrais problèmes de l’Egypte.

M. Benbrahim

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