Histoire

EVOCATION: MUSTAPHA SAADOUN

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MUSTAPHA[/noir] SAADOUN

article2967.jpg Il y a cinq ans, le mardi 27 janvier 2009, nous quittait, à l’âge de 91 ans, Mustapha Saadoun, figure emblématique de la Mitidja. Doté d’un bagage politique remarquable acquis dans les luttes politiques et sociales, il fut, en juillet 1956, un des principaux organisateurs du maquis de Cherchell.
Né le 26 août 1918, à Cherchell, dans une famille d’agriculteurs, Mustapha Saadoun adhéra en 1946 au Parti Communiste Algérien (P.C.A) dont il devint membre du Comité central en 1952. Il contribua particulièrement au développement du syndicat des ouvriers agricoles de la région de la Mitidja. Ce syndicat mena en 1948 et 1951 des grèves vigoureuses.
Mustapha Saadoun fut mis en prison, en 1950, pour avoir exhorté les jeunes paysans de la région de Marengo (Hadjout) à ne pas s’engager dans l’armée française en guerre au Viet Nam.
Il fut de nouveau mis en prison, en 1952, avec son jeune frère Mahfoud*, membre du P.C.A comme lui.
En 1954, il assuma la fonction de secrétaire général de l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne (U.J.D.A). Il visita la Chine et fit partie de la délégation algérienne au congrès de la Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (F.M.J.D), en 1955, à Varsovie (Pologne).
Mustapha Saadoun était dans le groupe des Combattants de la Libération (branche armée du P.C.A) qui fut attaqué, le 5 juin 1956, par les soldats français dans le djebel Derraga à la lisière de l’Ouarsenis. Le groupe perdit cinq de ces hommes : Maurice Laban, Henri Maillot, Belkacem Hannoun, Abdelkader Zelkaoui et Djillali Moussaoui. Mustapha Saadoun échappa miraculeusement à l’encerclement. Il intégra l’ALN quelques jours après, suite aux accords F.L.N – P.C.A.
Il assuma les fonctions de commissaire politique dans les vastes douars de Sidi Semiane et d’El Gourine, dans les montagnes de Cherchell, avant d’être muté à la katiba Zoubiria, au sud de Médéa. En 1960, il dut quitter le maquis, sur instruction de ses chefs, pour rejoindre le Maroc. De là, il se rendit en Europe de l’Est.
A son retour à Cherchell, en juin 1962, il fut victime de l’anticommunisme de certains chefs de la région et enfermé dans les sinistres camps du djebel Bousemian et du Bois Sacré. Il fut libéré au bout d’un mois
M.R
* Mahfoud Saadoun connut une mort atroce. Grièvement blessé au cours d’un accrochage au mois de mars 1957, il fut capturé, torturé et jeté d’un hélicoptère dans le vide.

MOHAMED REBAH

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