Société

Ils étaient «repentis» et ont renoué avec le terrorisme: Six «lieutenants» de Mezrag arrêtés

Les services de la Gendarmerie nationale viennent d’arrêter six anciens acolytes de Madani Mezrag, «émir» de l’ex-Armée islamique du salut (AIS), avons-nous appris de source sûre. Une (bonne) nouvelle qui tombe mal pour l’ex-«émir» qui veut se lancer dans l’arène politique…
Les six mis en cause, des «repentis» qui ont bénéficié des dispositions de la charte portant paix et réconciliation nationale, ont «repris du service» et constitué une cellule d’aide et d’assistance à une organisation terroriste. Des armes ont été récupérées en leur possession, avons-nous appris de même source.unnamed-44.jpg
Les gendarmes de la section de recherches de Jijel ont présenté hier devant le procureur de la République près le tribunal de Taher, six terroristes repentis âgé entre 40 et 54 ans. Les terroristes repentis L.T., 40 ans, H.R., 48 ans, B.S., 54 ans, F.S., 44 ans, A.F., 43 ans et K.S., 53 ans, devront répondre de graves chefs d’inculpation comme «aide et assistance aux groupes terroristes, détention et commercialisation d’armes, explosifs et munitions de guerre». Ils ont été placés sous mandat de dépôt.
Ce coup de filet fait suite à l’élimination de deux terroristes, le 26 août dernier, à la cité Ouled Souissi, commune de Taher, et la récupération de deux armes. Les investigations entreprises par les gendarmes des sections de recherches, de sécurité et d’intervention de Jijel ont conduit à l’interpellation de trois des mis en cause.
Suite à l’intensification des investigations, les gendarmes enquêteurs de la section de recherches se sont déplacés à la commune d’El-Milia, où ils ont récupéré dans un champ agricole sis à 200 mètres du domicile parental de l’un d’eux, un sac contenant un fusil semi-automatique de marque Simonov et un lot de cartouches. Un quatrième terroriste repenti originaire de Taher, dénoncé au cours de l’enquête, a été interpellé à son tour par les gendarmes de la section de recherches, est-il ajouté.
En vertu d’un mandat de perquisition, les gendarmes enquêteurs de la dite unité ont interpellé un cinquième terroriste repenti et saisi dans son domicile dans la commune d’El-Milia, un (01) fusil semi-automatique de marque Simonov, deux (02) fusils de chasse, un lot important de cartouches et un appareil de bourrage de cartouches.
Un fusil Simonov volé en… 1996
Après identification, il s’est avéré que le fusil semi-automatique de marque Simonov récupéré avait été subtilisé en 1996 lors d’une embuscade tendue par un groupe terroriste aux gardes communaux de la wilaya de Jijel.
Poursuivant les investigations, les gendarmes enquêteurs ont interpellé le sixième mis en cause et saisi dans son domicile dans la commune d’El-Milia, deux fusils de chasse, est-il indiqué.
Il faut noter que Jijel et ses environs ont connu une recrudescence terroriste depuis quelques semaines. Cette recrudescence a été enregistrée au moment où Madani Mezrag, «émir» de l’ex-AIS, annonçait la création de son «parti politique».
Le 27 août 2015, le «chef» de l’ex-bras armé du Front islamique dissous (ex-FIS) avait annoncé la création de son «parti politique», rappelle-t-on. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a répondu sèchement le 2 septembre courant concernant ce projet de l’ancien émir de l’AIS et ce, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session d’automne du Parlement : «Nous l’affirmons vigoureusement. Nous ne permettrons à aucune personne impliquée dans la tragédie nationale de créer un parti politique. La loi sera appliquée avec force».
«Certains ont bénéficié de droits dans le cadre de la charte pour la réconciliation nationale, mais ils ne veulent pas respecter leurs obligations», a ajouté Sellal, en rappelant que l’article 26 de la dite charte et la loi électorale est clair en ce qui concerne le retour des responsables du FIS dissous à la vie politique.
«Il n’y aura pas de retour en arrière et nous allons continuer à combattre le terrorisme jusqu’à ce que cette page de la tragédie nationale soit tournée définitivement», a encore tranché le Premier ministre. Sur le terrain, plusieurs affrontements armés ont opposé l’Armée nationale populaire (ANP) à des terroristes dans les wilayas de Jijel et Skikda, ancien fief de l’ex-AIS.
A la mi-août, deux militaires, dont un commandant, ont été assassinés pendant l’opération de ratissage menée dans les maquis de la région de Skikda. Deux terroristes ont été éliminés et des armes récupérées pendant la dernière semaine d’août dans la commune de Taher (Jijel) lors d’une embuscade tendue par les troupes spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP), avait indiqué mercredi le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. Le (MDN) a annoncé le 25 août 2015 que le terroriste Boutaoui Bouzid, alias El Hilali, s’est rendu aux militaires au niveau du secteur militaire de Jijel en compagnie de trois femmes.
Il était en «possession d’un pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov et de trois chargeurs garnis», ajoute la même source. Le fief de l’ex-armée islamique du salut semblait avoir été à nouveau occupé, suscitant plusieurs interrogations, comme celle de savoir si Madani Mezrag et ses anciens acolytes étaient ou non au courant.
M. A. le temps d’Algérie

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