Société

Ken Loach gagne un autre match à Cannes

À 80 ans, il est resté tel qu’en lui-même quand il offrit au monde du cinéma son magnifique « KES », en 1970. Depuis, il n’a pas cessé de se battre avec la seule arme qu’il possède et qu’il sait très bien manier : la caméra.

En quarante cinq ans, il réalisa une quarantaine de films et une dizaine de séries pour la BBC, à un rythme effréné. Cette année, c’est donc une deuxième Palme d’Or qu’il obtient à Cannes, à l’âge de quatre-vingt ans, avec un film intitulé « Moi Daniel Black » ou l’histoire d’un chômeur anglais à la recherche d’un job. Désespérément !

Et c’est un miracle ! Parce que Ken Loach est le seul maître du cinéma social. Un cinéma qui pénètre dans la vie des gens ordinaires, dans leur solitude, leur tristesse, leur bonheur et leur malheur. Mais avec des thèmes vraiment sociaux, il filme d’une façon poétique et utilise des techniques audacieuses. Cinéaste engagé, il ne laisse jamais son idéologie déborder son cadre et le dépasser.

Au contraire, il s’efforce toujours de tourner des plans superbes, avec des coupes et des angles éblouissants car pour Ken Loach, ce n’est pas parce qu’on parle des pauvres, des chômeurs et des laissés pour compte qu’on doit faire un cinéma « pauvre ».

RACHID BOUDJEDRA, TSA

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