Politique

La fausse guerre de Washington contre « l’EI » se déplace en Libye

Traduit par rédaction Rainadz

Washington’s Fake War on ISIS “Moves” to Libya

La Libye est un endroit que les sponsors « de l’Etat islamique » croient que la Russie ne peut pas atteindre … En 2011, une coalition de l’OTAN dirigée par les Etats-Unis a utilisé sa propre campagne régionale d’ingénierie de déstabilisation politique, le «printemps arabe», comme un prétexte pour intervenir militairement en premier d’abord,en Libye directement, puis de manière plus indirecte en Syrie. Les forces américaines et européennes ont également « tranquillement » intervenus dans plusieurs autres pays, dont le Mali et la Côte-d’Ivoire au milieu de cette conflagration régionale.

Même en 2011, il était clair pour les analystes géopolitiques que l’intervention militaire en Libye était une tentative de diviser et de détruire le pays, donnant aux États-Unis et à leurs collaborateurs une base d’opérations pour déstabiliser davantage et réorganiser la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord Moyen (MENA) . Presque immédiatement après que les bombardements US dirigées contre la Libye en coordination avec les factions terroristes sur le terrain ont réussi à renverser le gouvernement libyen,des armes et des combattants ont été envoyés vers la Syrie via un membre de l’OTAN, la Turquie. Un article de la CNN de 2012 intitulé, « Les rebelles libyens se déplacent vers le champ de bataille syrien, » rapportait que :

« Leur guerre pour la liberté en Libye est peut être terminée, mais près d’un an après avoir remporté la bataille pour la capitale libyenne, un groupe de combattants a un nouveau champ de bataille: la Syrie. Sous le commandement de l’un des commandants rebelles les plus connus de la Libye, Al-Mahdi al-Harati, plus de 30 combattants libyens ont pris leur route pour la Syrie afin de soutenir les rebelles de l’armée syrienne libre dans leur guerre contre le régime du président Bachar al-Assad ».

Il est difficile de croire que l’inexactitude de CNN dans ce rapport n’était pas intentionnelle. Loin d’une «guerre pour la liberté», il est clair qu’Al-Mahdi al-Harati a mené juste une des nombreuses armées proxy levées par les États-Unis et leurs alliés du Golfe Persique. Le groupe prône une teinte extrémiste propagée par l’allié des Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, et ne représente en rien ni le peuple libyen, ni le peuple de Syrie au nom duquel il prétendait se battre. Al-Harati est maintenant «maire» de Tripoli, et est juste un exemple qui en dit long sur le chaos continu qui a englouti le pays. Littéralement, les terroristes financés par les étrangers sont en train de diriger le pays.

Ironie du sort, le même CNN qui, en 2012, célébrait la «guerre pour la liberté », rapportera dans un article plus récent intitulé « Les combattants d’ISIS en Libye ont surgi quand le groupe a subi des revers en Syrie, en Irak, » que : « Ils peuvent être maintenant jusqu’à 6.500 combattants de l’ISIS en Libye, deux fois le nombre initialement pensé, selon plusieurs responsables du renseignement américains. Ils ont attribué l’augmentation à l’analyse américaine que l’ISIS détourne plus de combattants de Syrie et de Turquie vers la Libye, maintenant qu’ils ne peuvent plus entrer en Syrie ».

C’est ironique parce que le soi-disant « Etat islamique » (IS) utilise exactement les mêmes réseaux logistiques, financiers et politiques pour revenir en Libye que ceux qu’avaient utilisés «les combattants de la liberté » de CNN pour se rendre en Syrie, en premier lieu. En fait, il est tout à fait clair la Libye est simplement en train de réabsorber les forces mercenaires organisés et envoyés en Syrie en partie via le soutien direct des Etats-Unis dans la capitale de la terreur libyenne Benghazi depuis fin 2011

Pourquoi Washington se félicite du retour au bercail de l’IS

Loin de vraiment alarmer les intérêts particuliers américains et européens, l’arrivée de l’IS dans la zone de guerre sans loi de ce qui était autrefois l’État-nation fonctionnel de la Libye est un répit bienvenu pour ce qui est essentiellement une armée de mercenaires de Washington-Londres-Bruxelles.

La Syrie non seulement n’est plus sûre pour l’IS, mais est devenue une tombe dans laquelle l’IS est en train d’être enterré vivant. Cela n’est pas dû à une campagne anti-terroriste réussie menée par Washington et ses alliés, mais aux opérations rapides et réussies menées par Moscou, Téhéran et leurs alliés à Damas. En effet, avec les voies d’approvisionnement de l’IS coupées de leur source en Turquie et leurs forces repoussées à travers le territoire syrien, la liquidation de leurs assises en Syrie est en bonne voie. De même en Irak, les opérations américaines feignant d’arrêter l’IS ont cédé la place à un accroissement de la coopération entre Bagdad, Téhéran et Damas.
Ce qui a commencé comme une tentative de diviser et de détruire l’arc d’influence de l’Iran dans la région l’a au contraire galvanisé.

Le déplacement des forces mercenaires de l’IS hors de la région contribue à garantir qu’ils « vivent pour combattre un autre jour. » En les plaçant en Libye, Washington et ses alliés espèrent qu’ils seront hors de portée de la coalition croissante qui les combat vraiment à travers le Levant. De plus, les placer en Libye permet à d’autres restes de «projets» du «printemps arabe» d’être revisités, tels que la déstabilisation et la destruction de l’Algérie, de la Tunisie et peut-être même une autre tentative de déstabiliser et de détruire l’Egypte

La présence de l’IS en Libye pourrait également être utilisé comme un prétexte pour une intervention militaire plus largement ouverte et beaucoup étendue des forces américaines et de leurs alliés européens et du Golfe Persique dans l’ensemble de l’Afrique. Comme les États-Unis l’ont fait en Syrie, où ils ont mené des opérations pendant plus d’un an et demi maintenant, absolument sans résultat, mais ont piloté les forces agissant par procuration et ont continué à saper et à menacer les nations ciblées, il le fera également en ce qui concerne IS en Libye et son inévitable et prévisible propagation au-delà.

En dépit des promesses sans fin prodiguées par les États-Unis et l’Europe de se charger de l’IS en Libye, nul n’a admis que c’est eux-mêmes et leurs actions en 2011 qui ont précipité prévisiblement la montée de l’IS, là à la première place. Malgré le danger prévisible que la déstabilisation et la destruction de la Libye posait à l’Europe, y compris un déluge de réfugiés fuyant l’Afrique du Nord pour échapper à la guerre en Libye, prédit par de nombreux analystes éminents à l’époque, avant même que la première des bombes de l’OTAN ne tombe sur le pays, les États-Unis et l’Europe ont continué de l’avant avec l’intervention militaire de toute façon.

On ne peut que supposer de cela les États-Unis et l’Europe ont cherché à créer intentionnellement ce chaos, planifiant de l’exploiter pleinement à la fois à l’intérieur du pays et à l’extérieur pour poursuivre leur campagne pour réorganiser géopolitiquement la région MENA.
Aujourd’hui, nous voyons ce qui apparait être des tentatives « inefficaces » pour faire face à la menace croissante que les États-Unis et leurs alliés ont délibérément créée en Libye, en premier lieu. En réalité, comme la Russie l’a prouvé en Syrie, une campagne militaire décisive et relativement restreinte peut porter à l’IS un coup fatal. Les États-Unis et l’Europe sont plus que capables d’exécuter une telle campagne militaire, mais ils évitent intentionnellement de le faire. Cela n’est pas du à un manque de volonté politique, mais plutôt parce que leur politique collective cherche à la place, un chaos beaucoup plus étendu, leur donnant carte blanche pour agir au niveau régional avec des interventions militaires largement ouvertes.

Ulson Gunnar, un analyste géopolitique basé à New York et écrivain en particulier pour le magazine en ligne «Perspectives New Eastern ».
http://journal-neo.org/2016/04/20/washington-s-fake-war-on-isis-moves-to-libya/traduit par rédaction Rainadz

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