Société

La situation en Algérie est-elle préoccupante?

La situation en Algérie est-elle préoccupante?

On sent, par certaines campagnes médiatiques contre notre pays, que quelque chose se trame. Le traitement des réfugiés africains a fait couler beaucoup d’encre. Les médias européens reliées par d’autres au niveau régional et même par quelques titres de la presse nationale, accusent l’Algérie de ne pas respecter les droits des réfugiés en les maltraitant et en les humiliant. L’objectif, c’est certain, est de ternir son image et non se préoccuper du sort de ces derniers. Certes, la prise en charge de ces déplacés du Mali, Niger et d’autres pays africains, les autorités algériennes ont montré certaines insuffisances mais aussi, beaucoup a été fait. Si les intentions de ces forces qui pointent le doigt sur les droits de ces étrangers en détresse étaient honnêtes ils n’auraient pas manqué de relever les efforts de solidarité de l’État et du peuple algérien. Mais, L’objectif de ces médias est de renvoyer à l’opinion publique une image négative de notre pays. Le rendre par cette agression très vulnérable.

Rappelons nous aussi de l’article «Après Alep, l’Algérie?» du journal La Libre Belgique signé de Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga-Collège d’Europe et directeur général honoraire à la Commission européenne. Même si l’article raconte une histoire qui n’est pas celle de la réalité algérienne, il crée néanmoins le doute, la peur du lendemain et ensuite la démobilisation chez beaucoup de ceux qui le liront. «Répéter autant que c’est possible un mensonge, il en restera toujours quelque chose» disait un responsable de la propagande nazie.

Nos frontières Ouest avec le Maroc est une autre grande préoccupation. Le bilan sur le trafic de la drogue donne froid au dos. 80 tonnes de Cannabis ont été saisies par les forces de la gendarmerie nationale à la frontière ouest. Rien n’est fait du coté des autorités marocaines pour enrayer ce trafic. Au contraire, le Maroc est un des plus grands producteurs de Cannabis. Il tente par ce trafic d’affaiblir les positions de principe de notre pays sur le conflit du Sahara occidental et sur la scène africaine. C’est aussi, un autre moyen de procurer aux forces nuisibles des sources d’argents pour le financement de leurs méfaits . C’est une guerre qui ne dit pas son nom! Certaines élites algériennes trouvent encore qu’il y a, dans ces conditions, un intérêt dans l’ouverture de la frontière avec le Maroc.

Une autre information est passée inaperçue mais qui peut avoir une grande conséquence sur l’économie de notre pays. Le prix du gaz algérien n’est plus indexé sur celui du pétrole. Les avis divergent. Pour certains Sonatrach a capitulé devant la société italienne INI. Pour Nazim Zouioueche, ex-PDG de Sonatrach, ceux qui ont négocié ce contrat n’ont fait que s’adapter à la conjoncture. Mais ce que l’on peut relever c’est le manque d’information et d’éclairage sur la question. Les détails du contrat n’étant pas connus, ne nous saurons pas si c’est une bonne ou mauvaise décision. Seul l’avenir nous le dira!

La réforme de la retraite mobilise toujours. Le nouveau texte a été adopté par l’APN après l’introduction d’un amendement présenté par le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, voulu par le le président Bouteflika, prévoyant une période transitoire de deux années pour accorder le droit de bénéficier de la pension de retraite aux travailleurs âgés de 58 ans et plus en 2017 et de 59 ans en 2018 et ayant totalisé au moins 32 années de service effectif.

L’intersyndicale essaye de mobiliser et projette des grèves au début du mois de janvier 2017 autour de la revendication du droit de la retraite proportionnelle indépendamment de l’age. Est-il raisonnable? Est-ce que le problème a été cerné sous tous ses angles? On est aussi en droit de se poser la question : au fond ce tapage autour du texte sur la retraite, l’un des plus favorables aux travailleurs dans le bassin méditerranéen , ne vise-t-il pas de jeter de l’huile sur le feu dans une situation où la vigilance devrait être à son paroxysme ?

Le ministre des finances a dernièrement souligné, concernant les redevances non recouvrable, la nécessité d’assainir la situation des créances du Trésor Public estimant « inconcevable de laisser ces fonds dans le bilan financier ».

Les redevances des impôts non recouvrés sont estimés à 7.000 milliards de DA dont 5.000 milliards de DA à la charge de deux banques en faillite et en voie de liquidation, selon les chiffres avancés par le ministre. L’opinion publique se demande comment peut-on d’un coup de main effacer toutes ces créances ? Le gouvernement a-t-il fait le nécessaire pour recouvrir cette gigantesque somme d’argent ? Quelles sont les entreprises bénéficiaires ou les personnes qui ont reçu un tel cadeau ? Le manque de transparence et ces questions sans réponses alimentent les rumeurs et sapent le moral des citoyens. Ils affaiblissement, démoralisent et installent un pessimisme chez les masses populaires et la jeunesse. Il est aussi dangereux qu’un séisme . La moindre secousse crée une panique et sème le désordre.

Que faut-il opposer comme force, face à toutes ses agressions, pour prémunir notre pays d’une autre décennie noire ou du chaos ? L’espoir. L’espoir fruit de la mobilisation, d’analyse pragmatique de la situation dictée par l’intérêt du pays et des travailleurs et de la vigilance devant les danger qui nous guette de l’extérieur comme de l’intérieur. Le pessimisme est synonyme de défaite.

Les derniers événements sur la scène internationale renforce l’idée que les luttes justes paient toujours. La libération d’Alep a été la grande leçon. D’une situation militaire donnée pour désespérante les forces syriennes ont pu renverser le cours de la guerre à leur avantage. Encore une fois la coalition des pays occidentaux et de l’OTAN n’ont pas pu imposer leur diktat. Tous les moyens ont été mis en œuvre : des armes les plus sophistiqués aux mensonges médiatiques les plus venimeux. Alep les a démasqué.

La remise sur pieds de l’OPEP est aussi une autre victoire des pays producteurs de pétrole comme l’Algérie. Il y a peu de temps on ne parierait pas un sou sur la survie de cette organisation. Les efforts de l’Algérie, profitant de la conjecture difficile, ont été payants. Les pays membres de l’OPEP ont pu prendre la décision d’agir sur leur production pour faire ajuster les prix à un niveau acceptable. La situation financière de notre pays, malgré ces accords, reste encore fragile néanmoins la légère augmentation constatée du prix du pétrole peut atténuer les effets négatifs que pourrait engendrer les déficits répétés du budget de l’État.

Les défis pour l’Algérie sont aujourd’hui nombreux. La grande difficulté d’équilibrer le budget de l’État avec toutes les conséquences de restriction sur le financement des projets sociaux et du budget de fonctionnement de certaines institutions est un souci majeur. Le tissu industriel, laminé depuis des décennies par la rente orientée vers l’importation pour la satisfaction des besoins de consommation de la société, peine à se redresser. La tentative de faire porter aux travailleurs le fardeau de la crise n’est pas la bonne solution . Faisons que L’année 2017 sera celle des débats, de clarifications et des luttes pour une société de travail et une Algérie solidaire.

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