Société

Le Grand prix Assia Djebar du roman

Le Grand prix Assia Djebar du roman a été décerné à trois lauréats, mercredi soir, lors d’une cérémonie, organisée au niveau du Centre international des conférences (CIC) du Club des Pins à Alger.
Co-organisé par l’entreprise de communication, d’édition et de publicité Anep et l’Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), sous l’égide des ministères de la Culture et de la Communication, ce prix vise, selon les organisateurs, à promouvoir la culture algérienne, à instaurer une saine compétition entre éditeurs nationaux pour la production d’œuvres de qualité et à récompenser le mérite et l’effort importants dans l’industrie du livre.
Ce prix est la première distinction littéraire à porter le nom d’une grande romancière algérienne. Cette remise du prix littéraire Assia Djebar,qui rappelons-le, est la première distinction littéraire à porter le nom d’une grande romancière algérienne, s’est déroulée en présence de nombreux convives, dont entre autres des ministres, des universitaires, des éditeurs, des auteurs, des écrivains et des journalistes.
Après la présentation du concept de l’événement en question, un film documentaire, retraçant le parcours de la défunte écrivaine algérienne Assia Djebar -décédé en février 2015- a été projeté aux convives. L’écolier Mohamed Farah Djeloud, champion 2016 de Arab reading challenge, a lu un texte de Assia Djebar avant d’être honoré à son tour. Dans son allocution, la présidente du jury, l’universitaire Nadjet Khadda, a estimé que le Grand prix Assia Djebar est un jalon, un cailloux blanc posé sur cette voie d’équilibre nationale et d’universalité.
Cette seconde édition a procuré aux membres du jury la grande satisfaction de percevoir une avancée sur ce chemin par la multiplication des talents. L’oratrice a souligné que le lot de livres que le jury a eu à examiner autorise tous les espoirs. Sur environ 80 romans, édités durant l’année 2016, il y a eu un lot équivalent, 34 en langue arabe, 32 en langue française et 10 en langue tamazight.
«Dans cet ensemble, dit-elle, ce qui nous a comblé, c’est la découverte de pépites dans les trois langues. Nous avons estimé en substance que la réalité était prédominante dans ce que nous avons eu à lire. Autant dire que de solides talents sont à l’œuvre, à telle enseigne que nous avons beaucoup délibéré pour nous élire les trois lauréats.
Je pourrais dire à ceux qui ont été nommé et à ceux nombreux qui étaient au seuil de la nomination, qu’ils n’ont pas démérités. Leur tour d’être distingués viendra, sans doute, prochainement». Après un suspense qui aura duré quelques secondes, les noms des lauréats ont été proclamés. Ainsi le Grand prix du roman en langue arabe a été attribué à l’écrivain Samir Kacimi pour son roman Kitab El Macha’a (le livre du marcheur), publié aux éditions ENAG. Il s’agit de la sixième publication du lauréat et la suite de son roman Halabi, paru en 2010.
Dans un style des plus élégants, Samir Kacimi invite le lecteur à découvrir l’histoire du troisième fils d’Adam, Alabil et la troisième religion baptisée El Wafidia. Le lauréat nous a confié en aparté qu’il était heureux de recevoir ce prestigieux prix au nom d’un mythe de la littérature algérienne. «A travers l’idée de cette fiction philosophique, j’ai voulu montrer que l’être humain doit reconnaître ses défauts pour atteindre l’idéal», précise t-il.
Le Grand prix du roman Assia Djebar en tamazight a été décerné à Lynda Koudache pour son livre Tamacahut Taneggarut. Le dernier récit publié aux éditions Routnahcom. Photographe de formation, Lynda Koudache a dédié son prix à ses parents et à ses lecteurs qui l’ont toujours encouragé. Cette deuxième publication rend hommage à une romancière Chabha, laquelle est traduite dans le monde entier. Elle va écrire un roman intitulé Le Dernier Conte, où elle aborde sa vie et ses rencontres, notamment avec des philosophes qui vont lui apprendre la sagesse de la vie.
Quand au troisième prix du roman en langue française, il a été attribué à Djamel Mati, qui a brillé par son absence, pour Yoko et les gens du Barzakh, paru aux éditions Chiheb International. La trame de l’histoire revient sur le parcours différents de trois familles, dont les destinées se croisent pour partager la même tragédie sans fin, provoquée par autant d’amour tendre, possessif, contrarié et fou sous le regard rétrospectif de Yoko. Il est à noter que les heureux récipiendaires de ce prestigieux Grand prix du roman Assia Djebar sont destinataires d’une somme d’un million de dinars pour chaque langue.
Nacima Chabani – El Watan

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