Économie

Le Vatican: combien de divisions? par: Abdelatif Rebah

Le Vatican: combien de divisions?



On apprend par la presse de ce jour que la direction du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a remis, aujourd’hui lundi à Alger, au premier ministre Abdelmalek Sellal un document contenant ses « 50 propositions pour un nouveau pacte de croissance économique » Le FCE a proposé au gouvernement de « supprimer les subventions des prix et d’ouvrir tous les secteurs d’activité, sans exception, à l’investissement privé (…) L’article 37 de la Constitution dit clairement que tous les secteurs sont accessibles à tous les Algériens »…« Pour l’industrie militaire, nous sommes à leur disposition (…) pour répondre à leurs besoins ».
L’industrie militaire!!!Rien moins que ça! A la lecture de ces quelques extraits dans la presse et en attendant de pouvoir examiner ces » « 50 propositions patronales », on ne peut manquer d’être frappés par l’extraordinaire prétention de cette organisation, connaissant par les statistiques officielles, les recensements et les diverses études et analyses parues à ce sujet, l’extrême modestie entrepreneuriale, managériale et productive du tissu d’entreprises au nom desquelles s’exprime le FCE. Au point où, en paraphrasant la boutade d’un illustre généralissime( Le Vatican ? Combien de divisions ?) , on pourrait nous aussi s’exclamer: le FCE ? Combien d’usines?, combien de laboratoires?, combien de technologies? combien de brevets?
abdelatif_rebah_2-55c95.jpgPour un secteur qui a enflé à une vitesse grand V directement proportionnelle au débit du robinet des aides, subventions et coups de pouce de diverses natures octroyées généreusement par les pouvoirs publics, il est pour le moins malvenu de vouloir en tarir le débit aux citoyens lambda.
On sait que les élites dissertent d’autant volontiers sur le thème des « nécessaires sacrifices » à consentir par la masse, qu’elles en sont, elles, dispensées par la grâce de Dieu. Pourtant, une politique économique et sociale responsable ne devrait jamais perdre de vue que stabilité et inégalités forment un cocktail particulièrement explosif.
Pour s’en convaincre, les exemples dans notre région sont légion. Et chez nous, il suffit de voir à quels dégâts régionaux et sociaux profonds, dans le Sud du pays notamment, ont conduit les politiques à courte vue, de largage des responsabilités économiques et sociales de l’Etat, mises à l’honneur dans les années 1990. Il faut en tirer les leçons qui s’imposent.

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