Société

Les étudiants de l’université de Boumerdès en colère : les gestionnaires perdent-ils la tête ? Pour Raina Mohamed Ben Brahim.

Les étudiants de l’université de Boumerdès en colère : les gestionnaires perdent-ils la tête ?

Les examens de l’année passée à peine terminés et les résultats affichés, et voilà que les étudiants reprennent leurs actions de protestations. Pour se faire entendre, ils ferment l’accès aux facultés et paralysent toutes les activités pédagogiques. Les retards engendrés par des grèves de l’année universitaire ecoulée n’ont pas encore été rattrapés, cette nouvelle année universitaire censée débuter en début du mois septembre n’a pas toujours commencé pour la majorité des étudiants. Cette situation inédite ne semble pas troubler les responsables au vu de la légèrté avec laquelle ils abordent ce problème. Il est aussi inconcevable que la tutelle reste muette et sans réaction devant une telle situation.
Le problème récurent et revenant souvent est celui de l’évaluation des étudiants. Par exemple cette semaine, les étudiants du département des langues contestent leurs résultats. Ils estiment que faire admettre que 70 étudiants sur 450 est injuste. Leurs camarades du département de physique contestent aussi leurs résultats et revendiquent leur passage en année supérieure. Les étudiants de la faculté d’économie suivent le mouvement pour les mêmes raisons. A la faculté des sciences de l’ingénieur, un mouvement de revendication d’étudiants, toujours pour des questions d’admissions ont eu à bloquer le fonctionnement de leur faculté plus d’une semaine jusqu’à avoir gain de cause.

Des questions se posent. Pourquoi les étudiants contestent-ils le système d’évaluation ? N’accepte-t-ils pas d’être évalué ?

Interrogés, beaucoup d’enseignants estiment que la majorité des étudiants trouvent tout à leur portée depuis longtemps et sont devenus des assistés. D’autres estiment que la politique de la gestion des flux est incompatible avec la qualité de l’enseignement et donc allergique à l’évaluation qui montre à chacun sa place. On trouve aussi ceux qui disent que les étudiants demandent « d’effacer leurs dettes » car ils prennent exemple sur ce qui se passe dans d’autres secteurs de la société.
De leur côté les étudiants répondent à ces questions en abordant la qualité des cours. Ils estiment que les notes obtenues obéissent à une loi des nombres au hasard et rejettent leur évaluation qu’ils ne trouvent pas objective. Ils trouvent que parfois dans certains cours réduits à seulement deux ou trois séances, l’évaluation de leurs connaissances dans ce cas n’est pas pertinente. Une bonne partie d’autres étudiants considèrent, au vu du manque de sérieux flagrant dans les cours et les travaux dirigés qui sont assurés par certains enseignants; ils sont poussé à ne pas accepter les résultats de leur évaluation. Mais on trouve aussi un bon nombre d’autres étudiants qui veulent seulement profiter de cette anarchie pour avoir leur diplôme sans se fatiguer.

Les responsables de l’université de Boumerdès semblent aujourd’hui n’avoir aucune solution à ces problèmes. Cette situation exige une prise en charge sérieuse. Les autorités de tutelle sont mises devant leur responsabilité. Ils doivent rendre compte à l’opinion publique.

Pour Raina
Mohamed Ben Brahim.

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