Société

Malgré les déclarations de Sellal Les gardes communaux préparent leur marche

Les gardes communaux poursuivent leur action de sensibilisation pour la réussite de la marche du 13 septembre prochain à laquelle ils ont appelé, au lendemain de l’annonce de l’ex-émir de l’AIS, de créer un parti politique et qu’ils sont décidés de maintenir malgré les déclarations rassurantes du Premier ministre.
L’on se rappelle, plusieurs jours après l’annonce de l’ex-émir de l’AIS de lancer un parti politique, les pouvoirs publics étaient restés muets et aucune réaction officielle n’était venue pour mettre fin à la polémique que cette information avait suscitée. Aussi, juste après l’annonce de cette information, les premiers à réagir étaient les gardes communaux qui, par la voix du porte-parole du mouvement pour la cause des gardes communaux et de la lutte contre le terrorisme, Aliouat Lahlou, avaient dénoncé l’idée de création d’un parti politique par «un individu qui aurait dû être derrière les barreaux tant il est l’auteur des crimes qu’il a d’ailleurs assumés publiquement».
Dans la foulée de ces événements et pour ne pas rester passifs devant de tels dérapages, les délégués des gardes communaux de plusieurs wilayas se sont réunis le 29 août dernier à Alger et ont décidé d’une marche nationale pour le 13 septembre prochain à Batna. Durant la même journée, le Premier ministre qui regroupait les walis pour la préparation de la rentrée sociale, s’exprimait sur le sujet. Abdelmalek Sellal parlait d’un ton solennel sur ce sujet en rappelant la détermination de l’Etat algérien à ne plus permettre à quiconque de faire revivre au peuple la tragédie des années 1990 ; ni un retour en arrière.
Le Premier ministre rappellera que la charte pour la paix et la réconciliation nationale est claire à ce sujet et qu’il est interdit à ces éléments ayant participé de près ou de loin à la tragédie nationale de revenir sous quelle forme que ce soit à la vie politique.
Cela étant et malgré les déclarations du Premier ministre, les gardes communaux ont maintenu leur action. Selon Aliouat Lahlou, «la dynamique de la marche a été enclenchée et puis, l’Etat algérien nous a habitués à dire la chose et son contraire». Mieux encore, et d’après le porte-parole du mouvement des gardes communaux et de la lutte contre le terrorisme, «l’appel lancé par les gardes communaux il y a de cela une semaine a été accueilli par d’autres organisations comme les patriotes, les groupes de légitime défense ou GLD, mais également par la grande famille des victimes du terrorisme». «Toutes ces organisations nous ont contactés et ont donné leur accord pour marcher avec nous le 13 septembre», dira-t-il.
Notre interlocuteur qui revient de Jijel après la réunion de jeudi dernier qui a regroupé à Béjaïa, les délégués d’une dizaine de wilayas, nous parle de citoyens extrêmement choqués par les déclarations de celui par qui leur malheur arriva. Selon Aliouat Lahlou, «tous les citoyens rencontrés dans cette wilaya, à travers différentes communes comme Ziama Mansouriah, El Aouana, Meskiana, Bordj Tahir, ou encore Kaous, fief de l’AIS durant les années du terrorisme tant celui qui est en train de défier l’Etat algérien et de proclamer ses intentions de créer un parti politique, après avoir assumé publiquement l’assassinat des citoyens innocents, est natif de cette commune, sont décidés à se dresser comme un seul homme contre les visées politiques de ce personnage».
Cela étant, le porte-parole du mouvement pour la cause des gardes communaux et de la lutte contre le terrorisme rappelle que l’appel est adressé à tous les Algériens épris de liberté et conscients des enjeux de l’heure, pour venir le 13 septembre prochain et dire : «Non au retour aux années noires du terrorisme», «Non à l’Etat de Mezrag», «Non au projet obscurantiste et sa mise en œuvre sur le dos du peuple», «Oui pour une Algérie qui avance» mais également, «réclamer haut et fort la revalorisation du combat de tous ceux qui se sont sacrifiés pour la République».
A cet effet d’ailleurs, Aliouat Lahlou dira qu’une correspondance est adressée au président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini dans laquelle, les gardes communaux et au nom de tous ceux qui se sont engagés dans la lutte antiterroriste pour sauvegarder la République durant la décennie 1990, aux côtés des services de sécurité, comme les GLD, les patriotes, pour que leur sacrifice soit reconnu officiellement par l’Etat algérien.
Y. Y. le soir d’Algérie

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