N’koulha ! Je le dis »
J’entends ça et la des voix demandant au pouvoir FRANÇAIS repentance pour les crimes commis par le colonialisme dans notre pays ! Moi dont mon père et ma mère sont tombés aux champs d’honneur pour notre libération, dont mon grand père MOHAMED a été fusillé par l’armée coloniale, et jeté du pont de BOURCHAYED à JIJEL ; moi qui ne connait pas à ce jour la tombe de mon oncle maternel ALLAOUA, tombé au champs d’honneur lui aussi dans les monts de cette région, moi dont mon frère ainé ISMAIL a été blessé a l’âge de seize ans ;lors des manifestations libératrices du 11 DECEMBRE 1960 D’ALGER ,Je ne demande pas la repentance de la France coloniale !
Car nous avons gagné !
Nous avons battu le colonialisme en Algérie ! Et je continue de me battre contre le nouveau colonialisme ce prolongement mécanique du capitalisme, car c’est un désordre exploiteur et génocidaire, contre ce système et ses adeptes ! Je ne sollicite l’assassin pour demander pardon ; l’histoire l’a condamné, les martyrs l’ont condamnés a jamais, car ils l’ont vaincu, nous sommes les vainqueurs !
Alors de grâce, Ne me transformez pas de cette position a celle de quémandeur ; Meurtri, pillé, massacré j’ai gagné, oui nous avons gagné ; dites le a nos enfants !que c’est le système capitaliste colonialiste qu’il faudrait abattre !ne jamais s’agenouiller pour demander son intéressé sourire et le laisser nous exploiter et encore sévir !pour le réinstaller après dans l’amnésie du repentir !
cette victoire de nos aînés n’est pas seulement celle des Algériens : elle devrait être celle de toutes les forces progressistes dans le monde, y compris et surtout celles du peuple français, tout comme la victoire contre le nazisme a été aussi celle du peuple allemand !
Dites le ; moi je ne cesse de le dire a mes filles et de leur dire aussi comme l’avait dit BACHIR HADH ALI dans un de ces poèmes « je jure que je n’ai pas de haine vers le peuple français »
Fateh Agrane
Serment
Je jure sur la raison de ma fille attachée
Hurlant au passage des avions
Je jure sur la patience de ma mère
Dans l’attente de son enfant perdu dans l’exode
Je jure sur l’intelligence et la bonté d’Ali Boumendjel
Et le front large de Maurice Audin
Mes frères mes espoirs brisés en plein élan
Je jure sur les rêves généreux de Ben M’hidi et d’Inal
Je jure sur le silence de mes villages surpris
Ensevelis à l’aube sans larmes sans prières
Je jure sur les horizons élargis de mes rivages
A mesure que la plaie s’approfondit hérissée de lames
Je jure sur la sagesse des Moudjahidine maîtres de la nuit
Je jure sur la certitude du jour happée par la nuit transfigurée
Je jure sur les vagues déchaînées de mes tourments
Je jure sur la colère qui embellit nos femmes
Je jure sur l’amitié vécue les amours différées
Je jure sur la haine et la foi qui entretiennent la flamme
Que nous n’avons pas de haine contre le peuple français.
Alger, le 15 décembre 1960
BACHIR HADJ ALI
cette victoire de nos aînés n’est pas seulement celle des Algériens : elle devrait être celle de toutes les forces progressistes dans le monde, y compris et surtout celles du peuple français, tout comme la victoire contre le nazisme a été aussi celle du peuple allemand !