Luttes des travailleurs

ONU/ Pour la fin de l’embargo US de 55 ans contre Cuba!

Depuis 55 ans CUBA, dont le peuple a choisi souverainement sa propre voie pour faire de son pays « l’ile de la liberté », subit un odieux embargo, une véritable agression de la plus  » grande » puissance mondiale.
Cet embargo porte un préjudice considérable au peuple cubain pour son développement, sa souveraineté et son épanouissement dans tous les domaines. Malgré cette agression Cuba reste debout et poursuit sa marche en avant et la communauté internationale demande de plus en plus la levée de l’odieux embargo.
C’est ainsi que
« L’Assemblée générale des Nations Unies, l’organe le plus démocratique et le plus représentatif de la communauté internationale, a réitéré à une écrasante majorité, son rejet du blocus, le 29 octobre 2013, en adoptant par 188 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, la résolution intitulée « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier infligé par les Etats Unis d´Amérique contre Cuba (68/8).

Au débat général sur la résolution ont pris part vingt-deux orateurs, dont sept représentants de groupes de concertation et d’organisations régionales et sous-régionales : le Groupe des 77 plus la Chine, le Mouvement des Pays non alignés, la CELAC, la Communauté des Caraïbes, le Groupe africain, l´Organisation de Coopération islamique et le Marché commun du Sud. Quatorze autres délégations ont expliqué leur position contre le blocus, une fois la résolution adoptée. » rappelle t-on dans un rapport que Cuba présentera à l’AG de l’ONU , le 28 novembre prochain.

A cette occasion l’ambassadeur de Cuba à Alger a tenu le 26 octobre une conférence de presse pour faire un exposé détaillé sur tous les aspects de cet embargo . O n y découvre toute l’étendue de l’agression des USA dans tous les domaines . C’est tout simplement ahurissant!

Raina était au rendez-vous à la conférence de presse pour pouvoir apporter à ses lecteurs tous les détails des effets de l’embargo , à nos lecteurs de juger!

Hélas ,notre journaliste a constaté qu’il n’y avait que deux autres organes de presse présents; Echourouk-TV et l’APS. Nous avons constaté que l’embargo (ou tous au moins sa sous-estimation ) se vérifie dans notre presse dite indépendante
L’ambassadeur de cuba n’a pas manqué dans son intervention de souligner la faible présence des medias, en informant que l’ensemble de la presse algérienne avait été conviée à cette rencontre .
K.D

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INTRODUCTION

La période analysée dans le présent rapport a été marquée par une recrudescence de la politique génocide du blocus imposé à Cuba depuis cinquante-cinq ans par le gouvernement étasunien, malgré les demandes, de plus en plus nombreuses et systématiques, de la communauté internationale en faveur de sa levée.

Sa détermination à renforcer la portée extraterritoriale du blocus se manifeste en particulier par la traque sans précédent de l’activité bancaire et financière. Par conséquent, le déroulement normal de la vie économique, sociale, culturelle et politique du pays continue d’être sérieusement entravé comme on le verra ci-après.

« Faire plier le peuple par la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement cubain », reste l’objectif déclaré du gouvernement des États-Unis.[1]

Pour y parvenir, il utilise toutes les voies et méthodes possibles. A commencer par l’inclusion absurde et cynique de Cuba dans la liste fallacieuse des pays qui soi-disant parrainent le terrorisme international, publiée chaque année unilatéralement par le Département d’État ; et par d’autres actes plus subtils comme le projet subversif ZunZuneo dont nous parlons ci-après.

La trame législative et administrative très complexe et ramifiée du blocus n’a pas été abrogée, au contraire, sa validité est renforcée et réaffirmée. La prorogation annuelle de la Loi sur le Commerce avec l’Ennemi, qui a été promulguée en 1917 comme mesure de guerre pour limiter le commerce avec les nations considérées comme ennemies, en est une preuve éloquente. Le 12 Septembre 2013, le président Obama a adressé aux secrétaires d’État et du Trésor des États-Unis un mémorandum, publié par la Maison Blanche, dans lequel il réitère sa détermination à maintenir sa politique d’agression et d’hostilité contre Cuba.

Cuba et les États-Unis ne sont pas en guerre. Jamais des attaques militaires contre les États-Unis ont été lancées depuis le territoire cubain, ni des actes de terrorisme contre le peuple étasunien. Impossible de justifier les mesures prises en vertu de cette ordonnance.

Comme il a été dit précédemment, le blocus est considéré un acte de génocide aux termes de la Convention pour la Prévention et la Répression du Crime de Génocide, de 1948, et un acte de guerre économique, conformément à la Déclaration sur le droit de guerre maritime, selon la définition donnée par la Conférence navale de Londres de 1909.

Le blocus cause des dommages importants au bien-être matériel, psychique et spirituel du peuple cubain, et dresse de sérieux obstacles à son développement économique, culturel et social.

Du fait de l’application rigoureuse et agressive des lois et des réglementations du blocus, Cuba ne peut toujours pas exporter ni importer librement des produits et des services vers ou depuis les États-Unis et ne peut utiliser le dollar des États-Unis dans ses transactions financières internationales, ni être titulaire de comptes dans cette monnaie dans des banques de pays tiers. Il ne lui est pas non plus permis d’avoir accès à des crédits de banques étasuniennes, de leurs filiales dans des pays tiers ou d’institutions financières internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque interaméricaine de développement (BID).

Nombreux sont les exemples dans ce rapport qui confirment les dommages économiques causés au peuple cubain par le blocus, entre avril 2013 et juin 2014. Ce rapport dévoile aussi la portée extraterritoriale de cette cruelle politique étasunienne, conçue pour isoler un petit pays qui défend sa souveraineté et son droit de choisir librement son avenir.

Pas un seul domaine d’activité économique et sociale du peuple cubain n’est épargné par l’action destructrice et déstabilisante de cette politique illégale.

Les dommages économiques infligés au peuple cubain par le blocus économique, commercial et financier des États-Unis, en tenant compte de la dépréciation du dollar face à l’or sur le marché international, s’élève à 1 112 534 000 000 dollars ; malgré la réduction du prix de l’or par rapport à la période précédente. Durant toutes ces années, le préjudice causé par le blocus se monte à plus de 116 880 millions de dollars américains à prix courants.

Le blocus contre Cuba doit cesser. Il constitue le système de sanctions unilatérales le plus injuste, sévère et prolongé qui n’ait jamais été appliqué à un quelconque pays. L’Assemblée générale des Nations unies s’est prononcée, par une majorité écrasante, en faveur du respect du droit international, des buts et principes de la Charte des Nations unies et du droit du peuple cubain de choisir lui-même son avenir, et cela, il faut le respecter.

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I. Le blocus viole les droits du peuple cubain. Préjudices causés aux secteurs les plus importants d’un point de vue social

1.1. Droit à la santé

« L’admission de tous les peuples au bénéfice des connaissances acquises par les sciences médicales, psychologiques et apparentées est essentielle pour atteindre le plus haut degré de santé ».[2]

La santé est l’un des piliers du système politique cubain depuis le triomphe de la Révolution en 1959. La priorité accordée à la santé est ratifiée à l’article 50 de la Constitution et mise en évidence dans les résultats atteints en cinquante-six ans. Cuba a assumé la présidence l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2014, en bénéficiant d’une reconnaissance mondiale pour les efforts déployés par le pays dans ce domaine.

Cependant, le blocus génocidaire étasunien pèse en permanence sur le système de santé cubain. Il cause des préjudices au secteur de la santé et au bien-être des citoyens cubains, qui sont dus à l’achat de médicaments, de réactifs, de pièces de rechange pour des équipements de diagnostic et de traitement, d’instruments et d’autres intrants sur des marchés lointains, ainsi qu’au recours à des intermédiaires, facteurs dont l’effet combiné accroît les coûts dans le secteur.

Tous les préjudices ne pouvant être évalués en termes d’indicateurs monétaires, dans la période analysée dans ce rapport, le ministère de la Santé publique (MINSAP) de la République de Cuba calcule, qu’au bas mot, les dommages se chiffrent à 66 500 000 dollars américains. Cependant, malgré les chiffres élevés, il est difficile de comptabiliser les dépenses immatérielles du développement social et humain, du fait de l’impossibilité d’acheter des intrants, la technologie et autres ressources nécessaires dans ce domaine.

Voici un résumé des difficultés affrontées par le domaine de la santé publique pour la période analysée :

Le Centre national de génétique médicale n’a pu acheter des équipements et des réactifs nécessaires au bon fonctionnement des laboratoires, ce qui se répercute de manière directe sur le développement du programme national de diagnostic, traitement et prévention des maladies génétiques et des défauts congénitaux ; et en particulier sur le Laboratoire de Biologie moléculaire de ce centre, qui doit surmonter des obstacles qui l’empêchent d’acheter des réactifs à des fabricants établis sur le territoire des États-Unis.

Parmi ces réactifs se trouvent les gels de SSCP (Polymorphisme conformationnel des Simples Brins) et les kits de Tension standard argent, utilisés pour le diagnostic de maladies comme la fibrose kystique, hyperplasie congénitale des surrénales, la galactosémie entre autres.

Il en est de même pour l’Amniomax, un milieu complet utilisé pour la culture des cellules souches humaines d’origine non embryonnaire, et qui garanti les études chromosomiques chez les femmes enceintes, âgées de plus de 37 ans ou présentant des pathologies détectées dans les écographies.

Le logiciel d’acquisition du spectrofluorimètre, de la marque Shimadzu, n’a pas pu être acheté, car il contient un logiciel étasunien. Cet équipement généralement utilisé dans les études de maladies causées par des erreurs congénitales du métabolisme.

L’Institut de neurologie et neurochirurgie Dr. Rafael Estrada (INN) n’a pu acheter l’équipement pour réaliser des angiographies, technique servant à l’étude du système vasculaire chez des patients atteints de maladies neurologiques, parce qu’il était composé de pièces étasuniennes. L’institut avait passé la commande à la marque Phillips, celle-ci n’avait pas de licence des États-Unis pour vendre à Cuba.

Le Groupe national et la Société scientifique d’Allergologie n’ont pas pu acheter des pièces détachées pour les équipements de chromatographie, achetés chez Pharmacia.

Le centre de cardiologie infantile William Soler n’a pu acheter de nutriments de qualité comme l’aminosteryl, très important pour le traitement pré et postopératoire chez les patients sous-alimentés, atteints de cardiopathies complexes et critiques. Ce nutriment n’est produit que par les Laboratoires ABBO, d’origine étasunienne.

L’Institut de Gastroentérologie a constaté une augmentation du coût des médicaments indispensables pour la thérapie de maladies chroniques invalidantes chez les enfants et les adolescents. Ils ont dû acquérir ces médicaments sur des marchés d’importation lointains. Les laboratoires étasuniens, européens et/ou japonais, fabricants de rétroviraux comme le Tenofovir (traitement contre l’hépatite B) et le Telaprevir (traitement contre l’hépatite C) ont peur de se voir infligés des sanctions par les États-Unis en cas de commercialisation avec Cuba.

Le Centre national d’Electro Médecine s’est heurté à des difficultés pour l’achat direct de pièces et accessoires pour les moniteurs multiparamétriques modèle MP-20 et les défibrillateurs Heartstart XL tous les deux de la marque étasunienne Phillips.

L’Institut de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire ne dispose pas d’équipements d’imagerie par fluoroscopie 3D, fabriqués par les marques étasuniennes Carto-Biosense et Saint-Jude, sans lesquels il est impossible de réaliser des ablations cardiaques complexes. Cela implique une dépense de 15 000 à 18 000 euros par patient traité en Italie (frais de séjour et billets d’avion non compris).

L’hôpital Hermanos Amejeiras ne peut pas acheter le laser vert (green light KTP), utilisé pour le traitement des patients atteints d’hyperplasie de la prostate, très utile dans les cas où les anticoagulants sont nécessaires. Le prix de l’équipement devient impayable pour les autorités de la santé à Cuba, étant donné que les producteurs craignent les menaces des amendes.

L’Institut d’Hématologie et Immunologie, dans son rapport annuel présente 72 cas de leucémie chez des enfants, dont 75 % de leucémies aigües lymphoblastiques. Pour le traitement, l’enzyme L-Asparaginasa est utilisée. On l’obtient à partir de la bactérie Escherichia coli qui provoque des allergies chez la plupart des patients. Par contre, des enzymes modifiées comme le Polietilenglicol ou celle obtenue de la bactérie Erwinia carotovora, toutes les deux étasuniennes, sont interdites à Cuba depuis plus de 10 ans.

La société Medicuba S.A., qui se consacre à l’importation et exportation de produits médicaux, a subi des préjudices importants du fait de l’annulation durant cette période de plusieurs produits, ce qui a entrainé son non-approvisionnement. C’est à travers le fournisseur CARIMED CANADA que la société achetait les dérivés du traitement de l’hydrocéphalie du fabricant étasunien INTEGRA NEUROSCIENCE. Or, depuis fin 2013, ledit fournisseur a suspendu ses livraisons à Cuba suite à une décision du Département du Trésor. Le pays a dû payer 60 000 dollars pour la substitution du produit et le programme Mère-Enfant en a subit les conséquences.

D’autre part, le fournisseur d’origine allemande MAQUET CRITICAL CARE, sous la pression du Département du Trésor, a annulé la livraison des humidificateurs avec servo-moteurs utilisés pour la ventilation des patients en état grave (adultes et enfants) parce qu’ils contenaient des pièces étasuniennes. Il a été nécessaire de chercher de nouveaux fournisseurs de produits compatibles sur d’autres marchés, faire une évaluation des échantillons et enregistrer les produits pour le nouvel approvisionnement. Suite à cette situation, les services de santé n’ont pas été approvisionnés pendant plus de six mois.

1.2. Droit à l’éducation

« …assurer à tous le plein et égal accès à l’éducation, la libre poursuite de la vérité objective et le libre échange des idées et des connaissances… »[3]

L’éducation est un droit inaliénable de tout Cubain au long de sa vie. C’est un principe fondamentale de la Révolution, consacré à l’article 39 de la Constitution, et constituant une priorité incontestable pour l’État cubain.

En dépit des efforts consentis par le gouvernement cubain pour garantir à tous ses citoyens l’accès gratuit à une éducation de qualité et non discriminatoire à tous les niveaux, le blocus entrave la réalisation d’un droit aussi important.

La politique du gouvernement étasunien continue de créer des difficultés à Cuba, parfois insurmontables, pour la collaboration en matière d’éducation avec d’autres pays, en vue d’accéder à la technologie, aux connaissances et aux matériels scolaires nécessaires pour élever la qualité du système d’enseignement cubain.

Voici quelques exemples des principales difficultés auxquelles se heurte le secteur de l’éducation à Cuba :

– L’éducation spéciale compte 982 ateliers d’enseignement destinés à la formation des élèves en vue de leur totale intégration sociale et professionnelle. Néanmoins, les restrictions imposées par le blocus étasunien rendent difficile auxdits ateliers l’accès aux matières premières, aux intrants et aux équipements de nouvelle technologie, outils, instruments et accessoires. Cette situation touche plus de 22 872 élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux.

– Dans le domaine de l’informatique éducative, le blocus empêche l’accès aux outils informatiques nécessaires pour la création de multimédias éducatifs ou pour la consultation de références bibliographiques, telles que celles fournies par Cisco Systems, Google, Symantec, SunMicrosystems, NetBeans, ORACLE, ProCite, EndNote, Reference Manager et RefViz. Les licences nécessaires pour accéder à ces outils doivent être payées à des sociétés étasuniennes, ce qu´empêchent les réglementations du blocus.

– L’Université de Cienfuegos développait depuis 2001 un programme d’échange avec l’université de Tacoma (Washington). Celui-ci a dû être interrompu car elle s’est vue a refusé le renouvèlement de sa licence.

– Le docteur étasunien Gordon L. Amidon, professeur de l’université du Michigan et créateur du système de classification biopharmaceutique n’a pu assister au premier atelier de biopharmacie et bioéquivalence qui s’est tenu du 1er au 5 juillet 2013 à l’Université Marta Abreu de las Villas, Cuba, car le permis qu’il avait sollicité lui a été refusé. Cette rencontre faisait partie des activités revues dans le cadre du projet ALPHA III (réseau biopharma de la Commission européenne). Le docteur L. Amidon est en outre rédacteur en chef de la revue Molecular Pharmaceutics, membre du comité de rédaction d’une dizaine de revues scientifiques, expert consultant auprès de la Food and Drugs Administration, et directeur de la Drug Delivery Foundation, une organisation internationale sans but lucratif qui promeut l’éducation, la formation et la recherche dans le domaine de la biopharmacie et de la distribution de médicaments.

– Le concours régional de l’ACM-ICPC (Association for Computer Machinery-International Collegiate Programming Contest), qui se tient tous les ans à Cuba, ne peut pas bénéficier du soutien financier offert par la société International Business Machines (IBM) dans le cadre de son parrainage mondial de ces rencontres. Cette situation porte préjudice non seulement aux participants cubains mais également à ceux des pays des Caraïbes.

1.3. Droit à l’alimentation

« L’alimentation ne doit pas être utilisée comme instrument de pression politique ou économique. Nous réaffirmons l’importance de la coopération et de la solidarité internationales ainsi que la nécessité de s’abstenir de mesures unilatérales non conformes au droit international ou à la Charte des Nations Unies et qui compromettraient la sécurité alimentaire »[4]

Cuba a mis en place un des programmes de protection sociale les plus intégraux du monde, ce qui a permis d’éradiquer la faim dans le pays. La sécurité alimentaire de la population, étroitement liée aux aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement, est une priorité stratégique pour le pays.

La volonté politique du gouvernement cubain et ses notables réussites dans la lutte pour l’éradication complète de la faim à Cuba ont été reconnus par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation lors de la trente-huitième session de son Assemblée générale, tenue à Rome, en Italie, en juin 2013.

Dans son message de félicitation au président cubain Raúl Castro Ruz, le Directeur général de la FAO, M. José Graziano da Silva a mis en relief la priorité du gouvernement cubain de garantir le droit à l’alimentation de sa population, ainsi que les politiques mises en œuvre à cet effet. Ce qui a permis au pays de remplir l’objectif de développement du millénaire concernant cette question avant le délai accordé de 2015.

Le système éducatif cubain garantit la disponibilité en aliments dans tous les centres de niveau préscolaire et les écoles du pays. Des efforts sont réalisés pour promouvoir une alimentation saine et équilibrée.

Toutefois, la politique menée par les États-Unis depuis plus de cinq décennies contre Cuba viole le droit à l’alimentation du peuple cubain, dans la mesure où elle empêche l’accès normal des Cubains aux marchés internationaux d’aliments, y compris aux producteurs étasuniens.

Ce secteur, de par sa nature, reste un des plus touchés par le blocus.

Le repositionnement de marchés – dont certains assez éloignés -, pour l’importation des intrants nécessaires à l’industrie alimentaire, avec le renchérissement des coûts et des frets maritimes que cela implique, ainsi que les taux de change élevés du fait de la prohibition d’utiliser le dollar des États-Unis pour ses transactions, sont certains des principaux préjudices subis par le secteur.

A titre d’illustration, voici quelques exemples :

L’Unión Nacional Avícola s’est vue refuser l’accès aux technologies d’élevage étasuniennes et/ou d’autres pays qui utilisent des composants ou des brevets étasuniens. Le Grupo Empresarial Porcino est confronté à une situation semblable en ce qui concerne l’accès aux technologies de pointe pour l’élevage porcin. Ce manque d’accès aux technologies a pour conséquence : une faible rentabilité des élevages ; un excès de morts causées par des maladies qui pourraient être évitées ou qui sont curables ; des animaux écartés pour maladies et des animaux présentant des troubles de la croissance.

De son côté, la société mixte Coracan S.A., a vu une augmentation de ses coûts et dépenses due au renchérissement des frets maritimes d’importation de matières premières, du fait de l’impossibilité de les acheter directement sur des marchés plus proches, comme le marché étasunien. C’est le cas du néotame, un édulcorant hypocalorique artificiel (non nutritif). La fabrication et commercialisation dudit produit étant dans le monopole de la société étasunienne Nutrasweet Company, qui a des filiales dans le monde entier.

Le Grupo Agroindustrial de Granos s’est vu empêché de mettre à jour par de nouvelles technologies son industrie rizicole qui existe depuis plus de cinquante ans, et ce du fait de leur provenance étasunienne. Les machines et les pièces de rechange doivent être achetées sur un marché auquel elle n’a pas accès. Cette limitation réduit de 6 à 8 p. cent la qualité du riz produit pour la consommation et diminue le rendement industriel. Si elle n’avait pas dû faire face à cette situation, la société aurait pu produire de 3 à 4 mille tonnes de riz de plus par an.

Par ailleurs, durant la période analysée, la société LABIOFAM a subi de sérieux préjudices du fait du repositionnement géographique des importations de matière première destinée à la production des vaccins viraux nécessaires pour garantir la santé du bétail cubain. Celle-ci n’est vendue que par des sociétés étasuniennes.

1.4. Sport et Culture

« Face aux déséquilibres que présentent actuellement les flux et les échanges des biens culturels à l’échelle mondiale, il faut renforcer la coopération et la solidarité internationales destinées à permettre à tous les pays, en particulier aux pays en développement et aux pays en transition, de mettre en place des industries culturelles viables et compétitives sur les plans national et international ».[5]

La Révolution cubaine a une longue tradition de promotion de la culture et du sport, domaines qui sont devenus indispensable à l’éducation et au développement des citoyens.

Cuba a réalisé de grands efforts pour faire connaitre au monde la capacité de création et le talent du peuple cubain. Le blocus continue néanmoins à entraver la divulgation du patrimoine culturel national et la pratique saine du sport pour tous.

Le blocus empêche la promotion, la diffusion et la commercialisation adéquates du talent culturel cubain, fait chuter à des valeurs infimes les prix de vente du produit culturel du pays et limite l’accès à notre musique au public international. Une des raisons de tout ceci réside dans le contrôle du marché par les grandes multinationales de l’art et de la musique qui sont en majorité étasuniennes ou qui sont très présentes aux États-Unis. Ces grandes entreprises dominent les circuits de promotion et de diffusion des artistes à l’échelle internationale.

A cet égard, par exemple, les représentations en direct des musiciens cubains aux États-Unis doivent avoir un caractère d’échange culturel, sans conclusion par les parties de contrats commerciaux, comme c’est le cas dans le monde entier, ce qui les empêche d’en percevoir tous les bénéfices financiers.

Ça a été le cas pour des artistes cubains comme Buena Fe, Osmany García, Partes Privadas, le Septeto Santiaguero (nominé aux Grammy Latin) et René Arancibia, réalisateur audiovisuel, dont la promotion des œuvres a été assurée par la Empresa de Grabaciones y Ediciones Musicales (EGREM). C’est ce qui est également arrivé à d’autres musiciens cubains reconnus comme Ivette Cepeda, la Charanga Habanera, et à l’orchestre Elito Revé y su Charangón, rattachées à d’autres sociétés et agences de représentation cubaines.

Durant l’année 2013 l’EGREM a constaté la commercialisation pirate, par des entrepreneurs étrangers, d’importants enregistrements musicaux cubains comme la collection de CD Cinco Leyendas de Cuba et Banda Gigante del Benny Moré. On estime que 5 000 unités de ces CD ont été vendues à un prix d’environ 20 dollars chacune. L’impossibilité d’accéder normalement et directement au marché discographique étasunien, particulièrement important dans le domaine de la musique, a pour conséquence un manque à gagner difficile à chiffrer.

Par ailleurs, les possibles exportations sur le territoire étasunien de l’industrie cinématographique cubaine se sont vues affectées du fait de l’impossibilité de participer à l’American Film Market de Los Angeles. Ce marché international, qui est incontestablement l’un des plus importants et constitue une porte d’accès au marché cinématographique sur le territoire étasunien, est interdit au service des ventes internationales de l’Institut cubain d’art et d’industrie cinématographiques.

La participation d’étudiants et de professeurs cubains à différents événements, tels que concours, festivals, ateliers et à d’autres activités dont le siège se trouve sur le territoire étasunien, est très limitée pour toute la spécialité – théâtre, danse, ballet, arts plastiques et musique. A cet égard, le gouvernement étasunien interdit la conclusion d’accords culturels entre des institutions d’enseignement des deux pays, qui permettent le développement culturel et la création artistique de nos étudiants.

Le sport cubain, reconnu dans le monde entier du fait des résultats obtenus dans de nombreuses manifestations sportives dans toutes les disciplines, se heurte également à de nombreux obstacles dans son développement et renforcement.

La politique de blocus continue d’entraver, voire parfois d’empêcher, les relations directes et normales avec différentes institutions sportives internationales, ainsi que la participation d’athlètes à d’importantes compétitions qui se tiennent aux États-Unis et à Cuba. De même, la dimension extraterritoriale de ces mesures renchérit l’accès au financement externe et empêche l’achat d’équipements sportifs.

Les équipes sportives cubaines ont parfois dû se priver d’acheter des équipements sportifs de haut niveau, produits pour la plupart par des sociétés étasuniennes, ou, dans le meilleur des cas, de se rendre sur des marchés distants pour les acheter à des prix plus élevés.

Malgré cette politique hostile le gouvernement cubain n’a cessé de garantir l’accès au sport de tous ses citoyens. Toutefois, il faut souligner que les effets du blocus se traduisent par des manques quotidiens qui affectent le développement de ce secteur.

Cuba s’est vue limitée dans l’achat d’équipements sportifs Louisville, Wilson, Xbat, Rawlings, Easton, produits par des sociétés étasuniennes, souvent d’usage obligatoire selon les règlements officiels des fédérations internationales, d’où la nécessité de faire appel à des pays tiers pour leur achat, avec le coût additionnel que cela implique.

L’Institut de médecine sportive s’est vu empêché d’acheter des réactifs et des substances de référence pour le laboratoire antidoping produits par des sociétés étasuniennes ou leurs filiales dans des pays tiers. C’est le cas des anticorps monoclonaux pour la détermination de l’érythropoïétine humaine (un des indices de dopage) produits exclusivement par des sociétés étasuniennes. C’est ce qui se passe aussi avec le complexe hématologique servant à la confection passeport hématologique des athlètes cubains.

Des spécialistes du Centre de recherches sur le sport n’ont pu participer à des rencontres scientifiques réalisées aux États-Unis, tout comme des spécialistes étasuniens n’ont pu assister à celles organisées à Cuba. C’est ce qui arrive également aux athlètes des centres de formation à qui l’on refuse la possibilité de faire des entrainements conjoints.

Dans la période analysée, les visites de 6 groupes d’étasuniens intéressés par des échanges sportifs ont été annulées, car ils se sont vus refuser les autorisations nécessaires pour voyager à Cuba.

II. Le blocus entrave le développement du pays. Préjudices causés au secteur interne.

« Nous exhortons les États à s’abstenir d’adopter ou d’appliquer toute mesure économique, financière ou commerciale unilatérale contraire au droit international et à la Charte des Nations Unies qui viendrait entraver la pleine réalisation du potentiel de développement économique et social, notamment des pays en développement ».[6]

L’application des mesures législatives du blocus visent à entraver le développement du pays et à provoquer délibérément le découragement et le désespoir chez les habitants.

Les préjudices qu’il cause s’étendent à tous les domaines de l’économie nationale, aucun n’échappant au régime de sanctions unilatérales imposées par le gouvernement étasunien.

Le blocus constitue, dans la situation actuelle, une sérieuse entrave à l’octroi au pays de crédits à des conditions favorables, au transfert de technologies de pointe, à la mobilisation de capitaux externes, à l’attrait des investissements étrangers directs, à la protection de l’environnement et à la plaine intégration du pays dans l’économie mondiale.

Les pertes subies tous les ans par l’économie cubaine se chiffrent en milliards de dollars. Ces pertes sont causées par le manque à gagner pour exportations de biens et services non réalisées ; les coûts résultants du repositionnement géographique du commerce, notamment ceux dérivés de l’immobilisation des stocks ; les préjudices monétaires et financiers dus à l’exposition des acteurs économiques aux variations des taux de change (impossibilité d’utiliser le dollar pour les paiements et les encaissements) et l’augmentation des coûts financiers.

Un des secteurs les plus touchés par le blocus est celui de l’industrie touristique et des activités économiques qui y sont associées. Pour la période analysée, on estime que le tourisme cubain a subi des préjudices se montant à 2 052 500 dollars, dans des domaines cruciaux pour le secteur comme les services, les opérations des agences de voyage et la logistique.

Du fait du blocus, l’industrie touristique cubaine ne peut pas travailler de façon méthodique le marché étasunien émetteur de touristes, y compris les modalités de navire de croisière et l’utilisation des marinas et clubs nautiques du pays.

En outre, la nature extraterritoriale des mesures étasuniennes finit par porter préjudice à d’autres marchés émetteurs de touristes. Les agences de la société cubaine Havanatur établies au Canada (Hola Sun Holidays, Limited y Canadá Inc. Caribe Sol), doivent payer des frais supplémentaires pour le traitement des cartes de crédit : de 3,79 à 1,6 p. 100 de plus que les autres voyagistes établis dans ce pays.

L’impossibilité d’utiliser des passerelles de paiements qui opèrent en dollars comme Webpay, PayPal, PayOnline et d’autres, qui sont les plus utilisées sur le marché, oblige à recourir à des modules de paiement en ligne spécifiques pour les ventes des entreprises cubaines établies à l’étranger. En 2012, la passerelle Azubapay a été mise en place et personnalisée pour 4 000 euros. Compte tenu de la nécessité de disposer de plus d’une passerelle, nous serions contrains à utiliser une passerelle supplémentaire pour un coût similaire. En plus, les majorations appliquées aux transactions financières en rapport avec Cuba, qui sont considérés à hauts risques du fait de la traque des agences du gouvernement étasunien, sont supérieures de 1 p. cent à la moyenne internationale.[7]

L’industrie est un secteur qui a subi des préjudices estimés à 95 900 000 dollars, causés principalement par les différences entre les prix d’importations, lesquelles sont dues au repositionnement géographique des marchés, aux coûts supplémentaires pour immobilisation de ressources sur les marchés et aux préjudices monétaires et financiers.

L’industrie sidérurgique, la construction d’usines et d’équipements, la fabrication d’équipements médicaux, d’accessoires sanitaires et d’autres biens de consommation, l’industrie du recyclage et d’autres secteurs de l’industrie cubaine se heurtent constamment à des obstacles pour garantir la production, l’importation et la commercialisation des intrants de toute sorte dont l’économie du pays a besoin pour sa croissance.

En ce qui concerne le secteur hydraulique, essentiel pour garantir aux citoyens l’accès à l’eau et l’assainissement, la société Cubahidráulica a subi des préjudices se montant à 3 740 000 dollars, essentiellement dus aux difficultés rencontrées pour trouver un marché adéquat pour les importations de matières premières et faire face aux coûts de financement des opérations d’achat.

La branche de la construction, qui se voit dans l’impossibilité d’accéder aux technologies de construction les plus efficaces, légères et à faible consommation de matériaux de base et de composants énergétiques, chiffre ses pertes à 27 600 000 dollars.

Étroitement liées au tourisme et au reste de la vie économique et sociale nationale, toutes les modalités de transport (maritime, aérienne, terrestre ; les services portuaires et aéroportuaires ; développement et entretien des voies et du réseau routier) ont été touchées par le blocus. Les préjudices subis par ce secteur sont estimés à 540 100 000 dollars.

L’aviation civile, voie principale d’accès des visiteurs au pays, a subi des pertes s’élevant à 275 800 000 dollars, causées par divers obstacles qu’elle a dû affronter au cours de la période analysée.

La compagnie aérienne Cubana de Aviación a été contrainte de changer de fournisseur de services de passerelles de paiements en ligne, car la banque Crédit mutuel lui a notifié, en octobre 2012, qu’il lui était impossible de traiter pour elle des paiements à partir des cartes de crédit Visa et Mastercard.

Par ailleurs, quand, en juillet 2013, la société a rouvert la ligne La Havane-Sao Paolo (Brésil), elle s’est heurtée à l’impossibilité d’utiliser le système BSP6, ce qui a limité la vente de billets sur ce vol.

Le secteur cubain des communications, un des secteurs les plus sensibles du pays, est victime d’attaques de toute sorte de la part des États-Unis. Au préjudice économique causé par la politique hostile des États-Unis, estimé au bas mot à 34 200 000 dollars, s’ajoutent les violations continuelles de l’espace radio-électronique cubain et l’utilisation de nouvelles technologies de l’information pour promouvoir la déstabilisation de la société cubaine.

En avril 2014, la société de télécommunications ETECSA a dénoncé la réalisation, jusqu’en octobre 2013, depuis les États-Unis vers Cuba, de 219 opérations d’envois massifs de spam, ce qui porte le nombre de messages indésirables reçus par le réseau de téléphonie mobile de l’île à 1 055 746, ce qui constitue une claire violation des lois étasuniennes et internationales.

Les attaques proviennent non seulement du réseau Zunzuneo (une opération clandestine menée par le gouvernement des États-Unis contre Cuba, récemment révélée par l’agence de presse AP et dénoncée par Cuba et par de nombreuses institutions internationales), mais aussi d’autres projets gouvernementaux étasuniens, comme Martínoticias qui, depuis 2011, lançaient des attaques de spam vers le réseau cubain de téléphonie dans le but avoué d’un « changement de régime à Cuba ».

Le 13 avril 2011, Martínoticias a réalisé le premier des nombreux envois massifs de SMS à Cuba. D’autres médias financés par le gouvernement étasunien pour mener des actions illégales sur l’île, comme les publications numériques Cubasincensura et Diario de Cuba, ont également été les auteurs de ces attaques.

À l’instar du projet Zunzuneo, Martínoticias a également utilisé des numéros de téléphone obtenus frauduleusement, violant ainsi la vie privée des citoyens et les lois qui régissent les communications tant à Cuba qu’aux États-Unis.

Cette situation s’est aggravée suite aux graves attaques informatiques subis par les réseaux cubains d’information et de communication, ce qui constitue une violation du droit international et des normes les plus élémentaires garantissant un cyber espace pacifique, organisé et sûr.

Tout ceci contraste avec le refus opposé à Cuba par les autorités étasuniennes d’accéder à l’équipement, à la technologie, à la connexion au réseau, aux câbles de fibre optique qui passent autour de l’île et à d’autres moyens qui faciliteraient le développement du pays dans le domaine des technologies de l’information.

2.1. Commerce extérieur et Investissements étrangers

Comme il a été dit, l’insularité et les conditions de développement de Cuba déterminent la haute incidence du commerce extérieur sur l’accès aux technologies de pointe, la mobilisation de capitaux extérieurs, l’octroi de crédits, l’encouragement aux investissements étrangers et la coopération internationale.

L’application de lois à caractère extraterritoriale a des retombées directes sur le commerce extérieur et le développement des investissements étrangers directs dans le pays, un secteur qui a été l’une des cibles principales de la guerre économique menée par les États-Unis contre Cuba.

Pour la période analysée, les préjudices causés au commerce extérieur cubain s’élèvent à 3 900 000 dollars.

Les principaux préjudices sont dus au manque à gagner pour exportations de biens et services, car le marché étasunien est interdit aux exportateurs cubains.

À cet égard, si les produits traditionnels cubains, comme le tabac et le rhum, pouvaient accéder au marché étasunien à des conditions non discriminatoires, le pays disposerait d’environ 205 800 000 dollars supplémentaires qui pourraient être destinés au renforcement de programmes de protection sociale de toute la population.

Les coûts de financement des opérations commerciales augmentent, car ils sont directement proportionnels au risque-pays, lequel est à son tour déterminé para la constante menace de sanctions contre ceux qui commercent et investissent à Cuba.

De même, les sociétés de commercialisation cubaine sont contraintes de payer d’importantes sommes supplémentaires au titre de frets et d’assurances du fait de l’interdiction faite aux navires d’entrer dans un port américain s’ils ont auparavant accosté dans un port cubain. Cette interdiction oblige à la réalisation d’opérations de transbordement de biens dans des ports de pays tiers, ce qui renchérit le processus d’exportation et importation.

Les lois Torricelli et Helms-Burton sont conçues pour entraver les investissements étrangers au mépris de la légitimité des nationalisations menée à bien dans le pays lors du triomphe révolutionnaire en 1959.

La traque subie par les hommes d’affaires qui investissent à Cuba recouvre le refus d’accès à la technologie de pointe d’origine étasunienne, l’impossibilité pour les exportations qui pourraient résulter de ces investissements d’accéder au marché étasunien, la prohibition d’accès aux financements provenant de banques étasuniennes pour le développement des investissements étrangers, le renchérissement des autres sources de financement des mesures extraterritoriales prévues par les lois étasuniennes et l’application de sanctions à des entités de pays tiers pour réalisation d’opérations avec Cuba.

2.2. Finances

L’implacable traque des transactions financières cubaines est une des caractéristiques les plus visibles de la tentative d’asphyxie étasunienne de l’économie cubaine.

Dans un monde globalisé, des relations normales et transparentes entre les institutions bancaires sont essentielles pour garantir des ressources financières qui soutiennent les politiques nationales visant au développement durable de chaque pays.

Le domaine des finances internationales du pays est l’un de ceux où l’on peut apprécier le plus clairement la portée du préjudice causé par le blocus.

À titre d’exemple de pressions exercées par le blocus, on peut citer une tendance croissante à la clôture de comptes de banques cubaines par des institutions financières et bancaires étrangères, ainsi qu’à la limitation de leurs affaires avec Cuba.

Par conséquent, les entreprises étrangères qui avaient des relations avec lesdites banques doivent passer leurs transactions à travers des banques intermédiaires dans lesquelles elles n’ont pas forcément des comptes, d’où transfert à la charge de l’importateur cubain des frais supplémentaires pour médiation dans l’exécution des opérations.

En ce sens, la suppression ou la restriction de la prestation de services des banques correspondantes a des conséquences difficiles à quantifier, qui se traduisent par des coûts plus élevés pour les importateurs cubains qui sont obligés de modifier leurs modalités habituelles de paiement et d’encaissement.

A ceci s’ajoute le préjudice économique causé par le risque cambiaire du fait des fluctuations des taux de change, dans la mesure où l’interdiction d’utiliser le dollar comme monnaie de paiement se maintient et qu’il faut utiliser d’autres devises pour les paiements et les encaissements du pays.

Les difficultés de fonctionnement du système bancaire sont dues à divers obstacles, parmi lesquelles on peut citer :

a) Le service d’information bancaire et financière que Reuters offrait non seulement aux banques cubaines mais aussi à d’autres institutions de commerce extérieur a été suspendu à la clôture du premier trimestre 2013. Cette mesure entraine un recul technologique, ce qui implique des retards, un manque de sûreté et une augmentation des coûts pour les opérations des banques cubaines.

D’où l’obligation pour les banques cubaines de réaliser leurs négociations avec d’autres banques à travers le courrier électronique et par téléphone, et la limitation de leur capacité à communiquer de manière professionnelle et sûre avec les institutions financières internationales.

b) Difficultés rencontrées par le service de messagerie de DHL (Correos de Cuba), car la documentation ne peut pas passer sur le territoire des États-Unis.

c) Cette année, SWIFT[8] PanAmerican a de nouveau refusé au groupe d’utilisateurs de Cuba de participer à la seconde Conférence pour l’Amérique latine, qui s’est tenue dans un pays de la région. Le siège de cet organisme international, établi dans un pays de la région, a adressé une lettre dans laquelle il a informé qu’il lui était impossible d’accréditer aucun cubain pour la rencontre, du fait des sanctions appliquées par les États-Unis à Cuba.

d) Une banque cubaine a vu sa licence Astaro annulée sans avis préalable car celle-ci fonctionnait comme un firewall[9] pour la connexion à Internet. Cette licence appartenait à une société européenne qui a été absorbée par une société anglo-étasunienne.

La série d’entraves imposées au pays a entrainé le renchérissement de toutes les transactions car les opérations ont dû être réalisées à travers des tiers.

En outre, Cuba ne peut toujours pas renouveler son abonnement aux services Banker’s Almanac, très utiles en matière de correspondance entre les banques commerciales, depuis sa fusion avec Accuity, une société à capital étasunien.

L’application de sanctions par les États-Unis à un groupe de banques étrangères pour réalisation de négociations ou de transactions avec Cuba ou intervention d’une façon quelconque dans celles-ci entravent les relations des banques cubaines avec leurs banques étrangères correspondantes, ainsi que les opérations futures d’investissements directs et d’achats de biens destinés à l’économie nationale.

De même, les banques étrangères ont procédé à la clôture de compte d’institutions bancaires cubaines et à l’annulation des mots de passe RMA[10], dans certains cas sans avis préalables, et avec des opérations commerciales en cours.

La forte influence des intérêts étasuniens dans la région rend impossible le transfert de fonds depuis et vers l’Amérique latine. À cet égard, seules de modestes avancées ont été enregistrées dans la conclusion d’accords avec des banques correspondantes. Cette situation affecte directement l’envoi de fonds aux familles à Cuba, aussi bien des cubains résidants dans des pays latino-américains que des familles des nombreux étudiants de la région qui étudient à Cuba. Les familles sont alors contraintes d’envoyer leurs aides par des voies non bancaires et informelles.

Le blocus et son application extraterritoriale a entrainé le refus par certaines banques européennes de confirmer des cartes de crédit en dollars, même payées en euros, et de vérifier la conformité des instruments de paiement émis par des banques cubaines.

Durant la période analysée, vingt-sept institutions bancaires étrangères ont causé, par diverses voies, des préjudices au système bancaire cubain. En voici quelques exemples :

· Fermeture des comptes de banques cubaines par six banques étrangères (quatre d’Europe, une d’Asie et une d’Amérique latine).

· Résiliation d’un accord avec une banque correspondante européenne.

· Annulation, via SWIFT, de cinq mots de passe RMA par deux banques latino-américaines, deux asiatiques et une européenne.

· Refus par cinq banques (trois européennes et deux asiatiques) de fournir des services bancaires, et refus par dix autres banques (cinq européennes, deux asiatiques et trois latino-américaines) de réaliser des opérations spécifiques à des moments donnés.

· Refus de traiter et/ou de confirmer des lettres de crédit par six banques étrangères (six européennes et une latino-américaine).

Ces derniers temps, on a vu se renforcer la tendance à l’application par les autorités étasuniennes d’énormes amendes à des institutions bancaires et financières, quelque soit leur nationalité, pour avoir noué des relations normales avec Cuba.

Le cas le plus alarmant et dangereux survenu durant la période analysée par le présent rapport est celui de la banque française BNP Paribas, une des plus grande d’Europe. Selon nos informations, les autorités étasuniennes lui ont infligé une « super amende » d’un montant de 8 970 000 000 de dollars pour violation des réglementations du blocus appliqué à Cuba et violation des sanctions infligées à d’autres pays.

Par conséquent, BNP Paribas a mis fin à toutes ses relations avec des banques cubaines, ce qui constitue un obstacle supplémentaire aux relations économiques entre les deux pays.

Pendant plus de cinquante ans le gouvernement étasunien a maintenu en vigueur les lois, les dispositions et les pratiques qui sous-tendent sa politique illégale et illégitime, délibérément conçue pour asphyxier matériellement et financièrement Cuba.

2.3. La Section 211 de l’Omnibus Consolidated and Emergency Supplemental Appropriations Act, 1999, et les nouvelles agressions contre les brevets et les marques

Dans le cadre de l’agression économique contre Cuba, la politique de vol de marques et de brevets cubains reste inchangée, avec l’objectif évident de continuer à porter préjudice à l’économie du pays.

C’est dans ce contexte qu’a été adoptée et est entrée en vigueur la Section 211 de l’Omnibus Consolidated and Emergency Supplemental Appropriations Act, de 1999.

L’Organe d’appel de l’Organisation mondiale du commerce a confirmé, voilà déjà douze ans, que la Section 211 enfreignait les obligations en matière de traitement national et de traitement de la nation la plus favorisée établies dans le cadre de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et de la Convention de Paris sur la protection de la propriété intellectuelle.

L’Organe d’appel a également demandé au gouvernement étasunien de mettre fin à cette mesure incompatible avec les obligations de l’Accord précité auquel son pays est partie.

L’obsession de la politique étasunienne de porter préjudice à tout prix à l’économie cubaine, cette fois dans le domaine de la propriété industrielle, constitue une violation vulgaire et cynique des engagements étatsuniens, alors que ceux-ci l’obligent pourtant à protéger les marques des sociétés et des institutions cubaines.

Selon le droit international, les États-Unis doivent de veiller à la conformité de leurs lois, règlements, procédures judiciaires et administratives avec les accords de l’OMC et les conventions internationales relatives aux marques et brevets auxquelles ils sont partie.

Par ailleurs, jusqu’à aujourd’hui se sont maintenues les intentions de certains de présenter des demandes légales contre l’État cubain devant les tribunaux étasuniens en vue de s’approprier, comme moyen de compensation, des marques commerciales et des brevets cubains, en se valant du Terrorism Insurance Act, adopté en 2012 et en vigueur jusqu’en 2014.

De son côté, Cuba a toujours respecté, sans la moindre discrimination, les obligations qu’elle a contracté en vertu des instruments juridiques internationaux relatifs à la propriété industrielle, ce qui a garanti à plus de cinq mille marques et brevets étasuniens leur enregistrement dans le pays.

III. Le blocus viole le droit international. Application extraterritoriale

L’administration étasunienne s’efforce de faire croire à un assouplissement de sa politique agressive à l’égard de Cuba. Néanmoins, les faits la contredisent.

La principale caractéristique des actions étasuniennes actuelles est leur insistance à sanctionner des tiers pour maintenir des relations normales avec Cuba, et leur prétention absurde d’accorder à leur législation une valeur universelle lorsqu’il s’agit du peuple cubain.

Cette attitude va à l’encontre de toutes les règles du droit international promouvant la coexistence pacifique entre les pays du monde, à commencer par la Charte des Nations unies. Elle est motivée par le désir d’hégémonie du gouvernement étasunien qui édicte des lois qu’il veut rendre obligatoires à des tiers afin que ceux-ci se joignent à l’agression contre notre peuple.

Pour avoir une idée de la portée de la traque financière menée contre Cuba, il faut savoir que le gouvernement Obama, pour la seule période allant de janvier 2009 à juin 2014, a contraint 36 banques étasuniennes et étrangères à payer près de 2 600 000 000 dollars pour avoir entretenu des relations avec Cuba et d’autres pays. À ces mesures arbitraires, s’ajoute maintenant l’amende infligée à la banque française BNP Paribas, qui s’élève à plus de 11 000 000 000 de dollars.

3.1. Sanctions appliquées à des entités cubaines

– Le 28 mai 2013, dans le cadre des efforts pour justifier l’inclusion de Cuba dans la liste fallacieuse des pays parrainant le terrorisme, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC), a publié son rapport annuel sur les pays inclus dans ladite liste. Selon ce rapport, jusqu’au 31 décembre 2012, le montant des fonds gelés appartenant à l’État cubain ou à des ressortissants cubains s’élève 253 100 000 dollars, soit 8 100 000 dollars de plus qu’en 2011.

– Le 12 août 2013, le site sportif cubain Jit.com a fait savoir que le gouvernement des États-Unis a refusé d’octroyer des visas à José Echezarreta Menéndez et William García Benítez qui participaient en tant que juges et chefs de la délégation cubaine au Championnat panaméricain de gymnastique artistique tenu à Puerto Rico. Ce média a ajouté que Cuba pourrait se voir infliger une amende pour ne pas avoir présenté un juge comme l’exige la compétition.

– Le 26 novembre 2013, la Section d’intérêts cubains à Washington a annoncé la fermeture temporaire de ses services consulaires du fait du refus de la banque étasunienne M&T de gérer les comptes des missions diplomatiques cubaines aux États-Unis.

Début décembre 2013, la Section d’intérêts cubains a informé que, malgré d’intenses négociations, il avait été impossible de trouver une banque ayant son siège aux États-Unis disposée à assumer la gestion de ses comptes bancaires. À la date de ce rapport la situation reste inchangée.

Cette situation a conduit à la suspension des services consulaires de la plus grande communauté cubaine résidant à l’étranger, d’où les entraves aux visites de familles dans les deux pays, ainsi qu’aux échanges dans différents domaines durant le premier trimestre de l’année en cours.

– En janvier 2014, des bibliothécaires cubains appartenant au Centro Nacional de Información de Ciencias Médicas et à son site Santé, ainsi qu’à d’autres réseaux nationaux similaires, se sont vus empêchés de participer au colloque virtuel gratuit « Connexion globale entre nouveaux bibliothécaires : bonnes pratiques, modèles et recommandations » parce que, du fait du blocus étasunien, l’accès aux outils informatiques et aux services de la famille Adobe leur a été refusé.

– Le 17 janvier 2014, le président Obama a prorogé le Consolidated and Emergency Supplemental Appropriations Act pour l’année fiscale 2014, réitérant ainsi les clauses qui interdisent le financement par des banques étasuniennes à divers pays, dont Cuba.

– Le 3 mars 2014, on a appris que la société étasunienne EdX, qui parrainait un cours d’aérodynamique et de conception aéronautique moderne en ligne, avait bloqué l’accès à ce cours à des étudiants cubains.

– Le 4 mars 2014, on a appris que la plateforme éducative en ligne Coursera, de l’Université de Stanford, avait interdit l’accès à des utilisateurs cubains.

– Le 4 avril 2014, le New York Times a fait savoir que le site collecteur de fonds Indiegogo.com avait gelé les fonds recueillis pour le réalisateur cubain Miguel Coyula après avoir décidé que le transfert de fonds à destination de Cuba ou d’un ressortissant cubain pouvait violer le blocus étasunien.

3.2. Application extraterritoriale du blocus

– Le 28 juin 2013, l’OFAC a infligé une amende de 2 949 030 dollars à la banque italienne Intesa Sanpaolo S.p.A., pour violation des réglementations du blocus contre Cuba ainsi que du régime de sanctions à d´autres pays. D’après l’annonce, la banque avait réalisé cinquante-trois virements financiers en faveur de Cuba entre 2004 et 2008, pour un montant total de 1 643 326 dollars.

– Le 22 juillet 2013, le Département du Trésor a fait savoir que la société American Express Travel Related Services Company a accepté de payer 5 226 120 dollars, pour violation des réglementations de l’OFAC, du fait de la vente de 14 477 billets d’avion entre décembre 2005 et novembre 2011 pour des vols à Cuba depuis des pays tiers.

– Le 9 septembre 2013, l’OFAC a infligé une amende de 39 501 dollars à la société étasunienne World Fuel Services Corporation, basée à Miami, spécialisée dans les services logistiques de ravitaillement en carburants aux moyens aériens, terrestres et maritimes. D’après l’OFAC deux de ses filiales avait fourni des services sans licences à 30 vols à destination de Cuba en 2007 et 2009.

– Le 8 octobre 2013, on a appris que la firme étasunienne Paypal a bloqué une donation du ressortissant canadien Terry Shewchuck destinée à un réseau des cliniques vétérinaires à Cuba pour violation des lois du blocus.

– Le 15 octobre 2013, on a appris que Paypal avait gelé les fonds du groupe de rock allemand COR destinés au financement d’une tournée à Cuba en janvier 2014 pour violation des sanctions des États-Unis contre Cuba. Cette mesure a été rejetée par de nombreuses organisations allemandes.

– Le 16 octobre 2013, la société Paypal a bloqué, une fois de plus, le compte du magasin allemand Herzberg Tea Shop, à Hambourg, pour violation des lois du blocus.

– Le 24 octobre 2013, l’OFAC a infligé une amende de 34 700 dollars à la filiale colombienne de la société étasunienne Ameron International Corporation, pour la vente, à deux reprises, entre mars 2005 et octobre 2006, de tuyauteries en béton à une entreprise avec laquelle Cuba est partenaire.

– Le 13 novembre 2013, la Cour Fédérale du District Sud de New York a émis un arrêt par lequel il demande aux banques Intensa Sanpaolo, S.p.a et Santander, S.A. de donner des informations sur les comptes bancaires des filiales de sociétés cubaines où qu’elles soient. Cette décision a été prise suite à l’action engagée par Aldo Vera visant à s´approprier desdits comptes. En outre, Vera, Villoldo et Hausler ont demandé à cette Cour que les banques Standard Chartered et Mercantil Commerce leur remettent les comptes gelés appartenant aux sociétés cubaines, en application des jugements rendus contre la République de Cuba.

– Le 26 novembre 2013, le Département de la Justice a fait savoir qu’une amende de 100 000 000 dollars avait été infligée à la société pétrolière suisse Weatherford International Ltd., et à cinq de ses filiales pour violation des lois du blocus. D’après l’OFAC, entre 2005 et 2008, Weatherford avait réalisé 441 transactions financières d’un montant de 69 268 78 dollars au titre de la vente d’équipements pétroliers à Cuba. Il s’agit de l’amende la plus élevée jamais appliquée à une entité non financière.

– Le 11 décembre 2013, l´OFAC a infligé une amende de 33 122 307 dollars au Royal Bank of Scotland plc (RBS), pour violation des sanctions étasuniennes contre Cuba et d’autres pays. Selon le rapport, la RBS avait réalisé 24 virements bancaires avec Cuba pour un montant de 290 000 206 dollars entre août 2005 et octobre 2009.

– Le 21 janvier 2014, on a appris que la société Paypal a bloqué le compte du citoyen canadien Alain Samson, parce qu’il avait essayé de réaliser une transaction bancaire depuis Cuba, où il se trouvait en vacances.

– Le 21 janvier 2014 on a appris que la banque publique allemande Rostbank, basée en Sarre, s’est vue refusée d’effectuer le virement de 2 500 euros du réseau de solidarité Neztwerk à la Cuba Solidarity Campaign du Royaume Uni, pour violation des lois du blocus. Ces fonds avaient été collectés pour le Tribunal international pour les Cinq, réuni à Londres.

– Début février 2014, les filiales de la société Pricesmart au Guatemala, au Salvador, en République dominicaine et dans d’autres pays des Caraïbes ont refusé de réaliser des ventes à des ressortissants cubains non résidant dans ces pays, y compris au personnel diplomatique accrédité. Ce qui est très significatif c’est que les directions des filiales de Pricesmart ont invoqué la loi étasunienne et non pas les lois locales pour appliquer cette décision absurde.

La réaction de l’opinion publique dans tous les pays touchés a été immédiate et a suscité le rejet des mouvements sociaux et même des principales autorités du CARICOM.

De par sa gravité, la question du viol de la souveraineté des pays concernés a été abordée lors des travaux de la dix-septième Réunion des ministres des Affaires étrangères de la CARICOM, qui s’est tenue en Guyane les 19 et 20 mai 2014.

– Le 12 mars 2014, on a appris que la société Enkeli Customer Partner Srl., avait été contrainte par BNP Paribas de résilier les comptes en rapport avec son activité avec Cuba, sous la menace des amendes de l’OFAC.

– En mars 2014, le site Animal Político (www.animalpolítico.com) a fait savoir que le département du Trésor étasunien a gelé les 100 000 dollars que la société mexicaine Micra, qui vend et distribue des microscopes, destinaient à l’achat d’un microscope pour le Centro de Estudios Avanzados de Cuba. Le fabricant de l’appareil est basé en République Tchèque. Les fonds de la société mexicaine sont retenus depuis le mois d’août 2011.

– Ce même mois, l’agence EFE et le journal The Wall Street Journal ont révélé que les banques françaises Société Générale et Crédit Agricole faisaient l’objet d’une enquête aux États-Unis pour avoir des relations normales avec des sociétés cubaines.

– Le 11 mars 2014, le Diario Digital RD (www.diariodigital.com.do) s’est fait l’écho de la dénonciation formulée par l’Ambassade cubaine en République dominicaine pour l’interruption du ravitaillement en carburants par la compagnie Shell aux avions de la ligne aérienne Cubana de Aviación, à l’Aéroport international de las Américas, dans la capitale dominicaine.

– Le 4 avril 2014, on a appris que la filiale de la société mexicaine de téléphonie CLARO, établie au Nicaragua, avait annoncé que les bons promotionnels vendus pour augmenter le temps des appels ne pourraient plus être utilisés pour téléphoner à Cuba du fait des lois du blocus.

– Le 18 avril 2014, l’OFAC a fait savoir qu’il infligeait une amende de 5 990 490 dollars à l’agence de voyages néerlandaise CWT B.V. (CWT) pour violation des lois du blocus. Selon le rapport de l’OFAC, entre août 2006 et novembre 2012, CWT a fourni des services des voyage vers et depuis Cuba à 44 430 personnes.

– Le 30 avril 2014, le coordinateur du programme MediCuba Suiza, Beat Schmid, a annoncé que le Crédit Suisse, la deuxième banque la plus importante de Suisse, avait refusé de réaliser des transactions financières (en francs suisses) à cette organisation, pour violation des lois du blocus contre Cuba.

– Le 6 mai 2014, l’OFAC a infligé une amende de 2 809 800 dollars à la société Decolar.com enregistrée au Delaware, États-Unis, qui a ses bureaux à Buenos Aires, Argentine, pour violation des lois du blocus contre Cuba. Selon le rapport, entre mars 2009 et mars 2012, Decolar.com a fourni des services de voyage à 17 836 personnes pour voyager de Cuba vers d’autres pays, sauf les États-Unis, ainsi que pour faire des réservations d’hôtel à Cuba, sans l’autorisation de l’OFAC.

– Le 8 mai 2014, l’OFAC a infligé une amende de 279 038 dollars à la société d’assurances étasunienne American International Group, Inc. (AIG) pour violation des lois du blocus contre Cuba. Selon le rapport de l’OFAC, des filiales canadiennes d’AIG ont violé 3 560 fois les réglementations contre Cuba entre janvier 2006 et mars 2009.

3.3. Préjudices causés à la coopération internationale

– Le 18 juin 2013, Victor Margolin, professeur de l’Université d’Illinois, n’a pu se rendre à la 7ème rencontre internationale Diseño Forma, car le Département du Trésor n’a pas répondu à sa demande d’autorisation de voyage à Cuba présentée trois mois auparavant.

– En mars 2014, des scientifiques de plusieurs universités de la Floride ont affirmé que le blocus avait entravé leurs recherches maritimes, car ils n’ont pas pu se rendre à Cuba afin d’échanger avec leurs homologues cubains. Selon l’un des savants, le but desdites recherches était de coopérer avec les collègues cubains à la réalisation d’une étude visant à améliorer les conditions des récifs coralliens, prévenir la surpêche et générer une plus grande compréhension de l’écosystème du Golfe de Mexique.

– Le 28 janvier 2014, le journal San Francisco Bay View a fait un rapport sur les investigations menées par l’IRS sur l’ONG IFCO, dirigée par le révérend Lucius Walker jusqu’à son décès et qui organise les études en médecine de jeunes étasuniens à Cuba.

– L’Unité centrale de Collaboration médicale, rattachée au ministère de la Santé publique, signale qu’en 2014, la Brigade médicale gabonaise n’a pu envoyer 370 000 dollars à Cuba à cause du refus de la banque BNP PARIBAS (qui à l’heure actuelle est menacé d’une amende par l’OFAC) de traiter les virements correspondants.

IV. Rejet international du blocus

Dans le monde et aux États-Unis même, des voix grandissantes rejettent la politique génocidaire de blocus menée contre Cuba, et exigent la suppression des sanctions unilatérales.

4.1. Opposition à l’intérieur de la société étasunienne

Plusieurs personnalités et organisations étasuniennes continuent d’adhérer à cette juste demande. Les exemples ci-après en sont une illustration :

· Le 18 mai 2013, la représentante démocrate de Floride, Kathy Castor, a publié un article dans le Tampa Bay Times intitulé Les leçons de Cuba dans lequel elle exprime la nécessité pour les États-Unis de reconnaitre les changements qui sont lieu à Cuba , et où elle invite le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry à engager des actions pour encourager des négociations directes avec Cuba et les exhorte à mettre fin au blocus ; à supprimer les restrictions aux voyages des étasuniens, ou du moins, à établir une autorisation générale à cette fin ; à normaliser les relations bilatérales, et à éliminer Cuba de la liste des États dits terroristes. Dans ce contexte, elle lance un appel à promouvoir les échanges avec Cuba et à profiter des avantages du port du Mariel, et à accroître la coopération dans des domaines tels que la prospection pétrolière et l’environnement. Castor considère donc que l’amélioration des relations avec Cuba constitue un avantage pour Tampa et les États-Unis en général.

Le 10 juin 2013, le journal Northwest Florida Daily News a publié un éditorial appelant les étasuniens à voyager par voie légale à Cuba dans le cadre des contacts People to People. L’éditorial préconise aussi la suppression de « l’embargo » et prie instamment ses lecteurs de faire la sourde oreille aux propos du sénateur républicain de Floride Marco Rubio et des représentants du sud de la Floride.

Le 2 juillet 2013, le journal Washington Post a publié un article de Katrina Vanden Heulen, rédactrice à la revue The Nation, intitulée « Les États-Unis doivent mettre fin à l’embargo contre Cuba », dans laquelle elle souligne que le blocus est une politique sclérosée qui n’a servi qu’à mettre en valeur Cuba et à isoler les États-Unis de l’Amérique latine ; elle fait l’éloge des changements économiques de l’île, affirmant que le temps des menaces contre Cuba étaient révolus et que ce que les États-Unis devaient faire c’est d’élargir leur sphère d’influences. L’article exige également la suppression des restrictions aux voyages des étasuniens, ainsi que l’élimination de Cuba de la liste de pays favorisant le terrorisme.

Le 10 juillet 2013, le leader de la minorité au Sous-comité des services financiers, le représentant démocrate de New York, José Serrano, a qualifié l’amendement présenté par le représentant démocrate de Floride Mario Díaz-Balart au projet de loi d’allocations aux services financiers pour l’année fiscale 2014 visant l’interdiction des voyages éducatifs People to People, de projet de « Loi Jay Z-Beyonce » et a signalé que son but était de « faire plaisir à l’extrême droite anti-cubaine basée à Miami ».

Le 24 juillet 2013, neuf parlementaires, conduits par la représentante démocrate du Connecticut Rosa DeLauro, ont adressé une lettre au secrétaire d’État dans laquelle ils lui demandent d’accorder des visas à des fonctionnaires, des scientifiques et des professeurs universitaires cubains. Les parlementaires se sont félicités des mesures prises par Obama concernant les voyages à des fins humanitaires et de la reprise des voyages People to People. Par ailleurs, ils ont qualifié de « pragmatique » l’octroi du visa à la directrice du département États-Unis du ministère des Relations extérieures de Cuba, et sa rencontre avec la secrétaire d’État adjointe, Roberta Jacobson. D’autre part, ils ont contesté la décision de ne pas octroyer de visas à une douzaine de professeurs cubains invités à participer au Congrès de l’Association d’études latino-américaines[11] ».

Le 30 juillet 2013, la représentante démocrate de Floride Kathy Castor a adressé une lettre aux chefs de groupes au parlement dans laquelle elle les invite à accroître les échanges People to People en vue du rapprochement des deux pays. Elle a également critiqué l’imposition de coûteuses régulations, ainsi que la politique du Comité d’allocations de la Chambre des représentants visant à restreindre le droit constitutionnel des étasuniens à voyager. Elle a suggéré d’alléger les formalités bureaucratiques et d’élargir les licences générales, ce qui représenterait une économie pour le gouvernement et rapporterait à la petite entreprise américaine, à l’industrie du tourisme et à l’aéroport international de Tampa. Elle s’est félicitée aussi du repositionnement de la Chambre de commerce de cette ville vis à vis de restrictions.

Le 16 août 2013, la Section de la région Middle-ouest de la Conférence législative du Conseil des gouvernements d’État, comprenant les États de l’Illinois, de l’Indiana, de l’Iowa, du Kansas, du Michigan, du Minnesota, du Nebraska, du Dakota du Nord, de l’Ohio, du Dakota du Sud et du Wisconsin, a adopté une résolution de condamnant le blocus imposé par les États-Unis à Cuba, arguant que cette politique limite leurs opportunités de commerce.

Le 26 septembre 2013, le révérend Richard Pates, président de la Commission de justice internationale et de paix de la Conférence d’évêques catholiques des États-Unis, a envoyé une lettre à Susan Rice, conseillère pour la sécurité nationale de la Maison blanche, dans laquelle il prie instamment le gouvernement Obama de mettre fin au blocus, de normaliser les relations avec Cuba, et de rayer l’Ile de la liste de pays accusés de favoriser le terrorisme.

Du 27 au 30 septembre 2013, le révérend Jesse Jackon a fait une visite à La Havane où il a déclaré que les États-Unis devaient mettre fin au blocus et que l’église devait s’engager à cette fin.

Le 21 octobre 2013, plus d’une douzaine d’autorités religieuses des États-Unis ont adressé une lettre au président Obama dans laquelle il lui demande d’abroger trois dispositions en vue de la normalisation des relations, à savoir, l’établissement d’un dialogue à haut niveau, l’élimination de Cuba de la liste de pays accusés de financer le terrorisme, et la levé des restrictions aux voyages des citoyens étasuniens. Parmi les signataires de cette lettre, figure John McCullough, président du Service mondial des églises.

Le 8 novembre 2013, la représentante Barbara Lee a envoyé une lettre de remerciements au président Obama et au secrétaire d’État Kerry, concernant les changements introduits par le président en matière de politique envers Cuba, et dans laquelle elle l’encourage à faire de nouveaux pas en ce sens. Par ailleurs, elle le prie de recourir à ses prérogatives présidentielles pour entamer un dialogue direct à haut niveau avec le gouvernement cubain, d’éliminer notre pays de la liste des États dits terroristes, et de lever les restrictions aux voyages à Cuba des citoyens étasuniens. En annexe à cette lettre en figure une autre, signée par cinquante-cinq organisations universitaires, humanitaires, religieuses, culturelles et commerciales dans laquelle celles-ci soutiennent un changement de politique vis-à-vis de Cuba.

Le 8 novembre 2013, le Conseil mondial des églises a adopté une résolution invitant le gouvernement des États-Unis à mettre fin au blocus et à normaliser ses relations avec Cuba.

Le 8 novembre 2013, au cours d’une convention pour la collecte de fonds en faveur du Parti démocrate, le président Obama a reconnu la désuétude de la politique des États-Unis envers Cuba, contestant son efficacité dans les conditions actuelles. Il a également signalé que cette politique devrait s’actualiser de façon « créative et réflexive ».

Le 20 novembre 2013, au cours d’une interview réalisé par Cuba Standard, la représentante Kathy Castor a réaffirmé son refus des restrictions de voyages à Cuba imposées par le gouvernement des États-Unis, parce qu’elles constituent une violation des droits constitutionnels des citoyens étasuniens.

Le 15 décembre 2013, le journal économique Bloomberg, de New York, a publié un éditorial selon lequel le président Obama avait « peu » fait pour « corriger la malheureuse politique menée contre Cuba » et souligne qu’il n’avait fait que reprendre les mesures du gouvernement de Clinton, lui priant d’opérer de nouveaux changements faisant usage de ses prérogatives présidentielles. L’éditorial ajoute qu’une minorité au Congrès insiste sur la défense du blocus, portant de ce fait atteinte aux « intérêts et aux valeurs » des États-Unis ; il remarque que la coopération avec Cuba dans des domaines tels que la gestion des déversements de pétrole, et la lutte contre le trafic illicite de drogues, revêtent une « importance croissante » ; il recommande au gouvernement des États-Unis de rayer Cuba de la liste des pays favorisant le terrorisme car le Département d’État lui-même reconnaît que le gouvernement cubain ne fournit ni armes ni coopération quelconque aux groupes terroristes.

Le 2 janvier 2014, le journal People’s World a publié l’éditorial intitulé « Après cinquante-cinq ans, il est temps de mettre fin à l’embargo contre Cuba », où l’on reconnaît que des administrations américaines successives et leurs alliés dans d’autres pays se sont évertués à détruire le processus révolutionnaire cubain. L’éditorial signale que les votes contre le blocus à l’Assemblée générale des Nations unies ont largement démontré l’isolement des États-Unis par sa politique envers Cuba. Il exprime que le blocus non seulement a causé des millions de pertes à l’économie cubaine et a entravé l’achat du matériel technique et médical, mais a aussi été responsable de la perte d’emplois et d’opportunités d’exportation vers les États-Unis. L’éditorial demande aussi la levée des restrictions de voyage interdisant aux étasuniens de se rendre à Cuba, de même que la suppression du blocus. Il souligne que, pour parvenir à ces changements, il faudrait des initiatives, dont les visites aux membres du Congrès, des contacts avec la Maison blanche et le Département d’État, l’envoi de lettres aux rédacteurs d’articles de prise de position, et l’organisation et la participation à des rencontres.

Le 2 janvier, The Washington Post a publié les déclarations d’un entrepreneur de l’industrie du sucre d’origine cubaine, Alfonso Fanjul, qui contestait la politique actuelle des États-Unis envers Cuba, et proposait la recherche de solutions permettant les investissements économiques à Cuba de personnes émigrées.

Le 23 janvier 2014, la Brookings Institution a soumis une série de propositions à l’administration Obama, dont l’assistance directe à la petite et moyenne entreprise à Cuba, l’expansion de licences générales pour les voyages à Cuba, l’augmentation de produits dont l’exportation vers Cuba est approuvée, la suppression des limites du montant d’envois d’argent et de cadeaux que les cubano-américains peuvent envoyer à Cuba et l’élimination de Cuba de la liste de pays favorisant le terrorisme.

Le 5 février 2014, le journal électronique Creative Loafing Tampa a annoncé que la candidate au poste de gouverneur de la Floride, Nan Rich, a critiqué la politique d’hostilité des États-Unis contre Cuba, et a misé sur la fin du blocus. Elle a évoqué l’action de quelques membres du Congrès allant dans ce sens, parmi lesquels se trouve l’ex-sénateur démocrate de Floride Bob Grahm et la représentante démocrate de Floride Kathy Castor.

Le 9 février 2014, Charlie Crist, ancien gouverneur de Floride et candidat au même poste en 2014, au cours d’une émission de la chaîne de télévision HBO, a soutenu un changement de politique envers Cuba, a appuyé la fin du blocus et a signalé les avantages économiques que rapporterait pour les habitants de la Floride le fait de pouvoir investir à Cuba.

Le 11 février 2014, l’institution universitaire Atlantic Council a publié les résultats d’une enquête sur la politique des États-Unis contre Cuba qui montre que 56 p. 100 des étasuniens sont pour le changement de politique et que 61 p. 100 sont d’accord pour que Cuba soit rayée de la liste des pays terroristes. Les personnes sondées soutenaient d’autres changements, dont la suppression des restrictions aux voyages des citoyens étasuniens et l’autorisation des investissements étasuniens à Cuba (6 sur 10 personnes sondées), et l’usage à Cuba de technologies des télécommunications provenant des États-Unis (52 p. 100 des personnes sondées).

Le 13 février 2014, un éditorial de The Sun Sentinel a lancé un appel en faveur de la fin du blocus, en arguant des avantages mutuels en matière de commerce, de l’amélioration de la coordination des réponses en cas de situations météorologiques d’urgence, et les problèmes socio-environnementaux communs, notamment les programmes cubains d’exploitation pétrolière off shore, proche des côtes des États-Unis.

En mars, le représentant démocrate du Texas Ted Poe et le représentant républicain de l’Arkansas Rick Crawford ont adressé une lettre au secrétaire du Trésor Jack Lew, dont une copie a été envoyée au président Obama et au secrétaire d’État John Kerry, dans laquelle ils invitent le gouvernement des États-Unis à évaluer l’élargissement des relations commerciales potentielles avec Cuba dans le secteur agricole, en précisant que l’assouplissement des régulations arrêtés par l’OFAC serait avantageux pour les fermiers et pour l’industrie agroalimentaire étasunienne.

Le 16 février 2014, le journal Los Angeles Times a publié un éditorial exigeant la levée du blocus contre Cuba pour ne pas avoir atteint l’objectif principal. L’article de repositionnement évoque les résultats de l’enquête de l’Atlantic Council et affirme être d’accord avec l’amélioration des relations entre les deux pays.

Le 27 février 2014, le président du Service mondial des églises, le révérend John L. McCullough et le président du Conseil des églises cubaines, le révérend Joel Ortega Dopico, ont publié une lettre conjointe dans The Hill, dans laquelle ils reconnaissent la collaboration des deux institutions pendant plus de vingt ans, et prient instamment le gouvernement des États-Unis de supprimer les restrictions aux voyages à Cuba des citoyens étasuniens ; l’élimination de notre pays de la liste de pays favorisant le terrorisme ; l’ouverture commerciale avec les petites entreprises et coopératives émergentes à Cuba ; et l’établissement d’un dialogue à haut niveau en vue de la normalisation des relations bilatérales et l’identification des différences dans une ambiance de respect à la dignité des deux pays.
Le 15 mars 2014, s’est tenue à Miami une conférence avec la participation des représentants des organisations FORNORM, CAFE, Generación Cambio Cubano, Grupo de Estudios Cubanos, Puentes Cubanos et d’autres, dont Cuba Educational Travel et Wola, intitulée Conversations entre cubains, dans laquelle ont été demandés la fin du blocus et l’élimination de Cuba de la liste des pays favorisant le terrorisme.

Le 18 mars 2014, le représentant démocrate du Massachusetts, James McGovern, a déclaré à La Havane que le projet de conservation de la Finca Vigía peut être pris comme modèle pour la collaboration entre Cuba et les États-Unis dans de nombreux domaines. Il a exprimé son désaccord avec la politique étasunienne concernant Cuba et qualifié l’interdiction de voyager aux citoyens étasuniens sur l’île « d’injuste et erronée ». Il a en outre manifesté que le blocus a échoué et qu’il devrait être supprimé.

Le 19 avril 2014, El Diario Las Américas a publié une interview accordée par l’ancien gouverneur de Floride et actuellement candidat à ce même poste, Charlie Crist, qui a réitéré sa position en faveur de la modification de la politique des États-Unis vis-à-vis de Cuba et qualifié le blocus de « politique qui a échoué ».

Le 28 avril 2014, la création du Comité d’action politique Cuba Now a été annoncée. Sa page Web a publié que sa mission est « la pleine normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba ». À cet égard, le Comité propose l’autorisation des voyages des Étasuniens à Cuba, le commerce « libre et ouvert » et l’investissement entre les deux pays, l’établissement d’une coopération normale et de l’assistance entre les sociétés étasuniennes et cubaines dans les domaines du développement de l’éducation, de la protection de l’environnement, de l’aide humanitaire et médicale, en matière d’échanges scientifiques, l’encouragement d’un dialogue diplomatique constructif sur la base du respect mutuel avec le gouvernement de Cuba à propos de thèmes d’intérêt mutuel, l’élimination des Lois Torricelli et Helms-Burton, et la radiation de Cuba de la liste des États sponsors du terrorisme. Le Directeur du Comité est Ricardo Herrero, l’ancien sous-directeur exécutif du Groupe d’études cubaines.

Le 29 avril 2014, un article de Press TV cite un fonctionnaire de l’Atlantic Council qui a réitéré que 56 p.100 des Étasuniens soutiennent la normalisation des relations bilatérales et que la tentative d’isoler internationalement Cuba n’a pas réussi. L’article fait également mention des déclarations de Teresa Gutiérrez, Directrice nationale des projets du Centre d’action internationale pour l’Amérique latine et les Caraïbes, qui estime que les sanctions n’ont pas eu d’effet à cause du soutien apporté par le peuple cubain au gouvernement de l’île.

Le 30 avril 2014, l’Association étasunienne pour le progrès de la science a publié un article sur son site Web à propos de sa récente visite à Cuba dans lequel elle décrit son programme avec une approche favorable. L’article comprend l’appréciation du président de l’Association au sujet de l’effet de rénovation produit par ce voyage sur les relations scientifiques entre les deux pays.

Le 2 mai 2014, le Groupe de travail pour Cuba de l’Illinois a adressé une lettre au président Obama dans laquelle il lui demande instamment de supprimer des restrictions financières et l’interdiction aux Étasuniens de voyager à Cuba, ce qui bénéficierait l’État de l’Illinois en matière d’emploi et d’exportation de produits, notamment du secteur agro-alimentaire.

Le 3 mai 2014, le journal The Miami Herald a publié un article du sénateur et ancien gouverneur de Floride, Bob Graham, et de l’ancien administrateur de l’Agence pour la protection de l’environnement des États-Unis, William Reilly, qui sont co-présidents de la Commission nationale créée par Obama pour enquêter sur les causes du déversement de pétrole provoqué par la compagnie British Petroleum en 2010. Dans leur article, ils proposent de modifier la disposition légale adoptée par les États-Unis qui interdit à Cuba et à ses contractants d’acquérir des moyens techniques de pointe contenant plus de 10 p.100 de composants étasuniens. Ils ont également prié instamment le président d’accorder des licences générales en matière de voyages et d’exportations afin que les compagnies qui offrent des services et interviennent en cas de déversement de pétrole puissent offrir à l’avance l’équipement nécessaire.

Le 5 mai 2014, la Fondation pour la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis a adressé une lettre au Secrétaire d’État John Kerry afin de critiquer l’inclusion injustifiée de Cuba sur la liste des pays terroristes et de demander au président Obama de radier Cuba de cette liste.

Toujours le 5 mai 2014, l’Institut Peterson pour l’économie internationale a publié le livre Economic Normalization with Cuba : A Roadmap for US Policymakers sur la nécessité de la levée des sanctions infligées à Cuba par le gouvernement des États-Unis. La publication explique comment, à cause du blocus, les États-Unis perdent des opportunités d’affaires face à d’autres acteurs du commerce international.

Le 7 mai 2014, seize dirigeants religieux étasuniens ont adressé une lettre au président Obama pour lui demander instamment d’établir un dialogue de haut niveau entre les États-Unis et Cuba sur de nombreux thèmes, à savoir l’octroi d’une licence générale autorisant les voyages des ressortissants des deux pays indépendamment de leur catégorie, la radiation de Cuba de la liste des pays sponsors du terrorisme, la création d’opportunités afin que les citoyens étasuniens soutiennent le secteur « émergent » des coopératives et des petites entreprises à Cuba, en permettant aux Étasuniens d’acheter, de vendre, et de fournir de l’aide en matière de technique et d’investissement aux petites entreprises et aux coopératives. Ils ont en outre qualifié « d’inefficaces » et « insensés » des programmes tels que ZunZuneo.

Le 7 mai 2014, la représentante démocrate de la Californie, Barbara Lee, lors d’une interview accordée à Andrea Mitchell de NBC News, a critiqué le blocus, les programmes subversifs développés par l’USAID et l’interdiction de voyager à Cuba.

Le 19 mai 2014, un groupe composé de quarante-six anciens hauts fonctionnaires du gouvernement, de militaires à la retraite, d’universitaires et d’entrepreneurs influents, dont des Cubano-américains, ont adressé une lettre ouverte au président Obama contenant des recommandations qui visent à assouplir le blocus et la politique des États-Unis vis-à-vis de Cuba, à savoir l’augmentation du nombre de voyages autorisés par des licences à tous les Étasuniens, la participation à des pourparlers sérieux avec des homologues cubains afin d’aborder des thèmes constituant un motif de préoccupation mutuelle tels que les questions humanitaires et de sécurité nationale (migration, interdiction des drogues et environnement) et l’adoption de mesures permettant aux institutions financières de fournir leur services pour soutenir toutes les activités autorisées au moyen de licences.

Le 29 mai 2014, M. Thomas Donohue, Président de la Chambre de commerce des États-Unis, dans un discours prononcé au Grand Hall de l’Université de La Havane, a exprimé qu’il est temps d’ouvrir un nouveau chapitre des relations entre Cuba et les États-Unis et suggéré à son gouvernement de faciliter l’augmentation du nombre de voyages et d’accroître les relations diplomatiques entre les deux pays. Il a en outre ajouté que l’objectif de sa visite à Cuba avait été de comprendre et d’évaluer le sérieux des changements survenus dans la politique économique cubaine et d’envisager comment le secteur privé des États-Unis peut les soutenir. Il a assuré qu’à son retour aux États-Unis, il notifierait les leaders politiques et les citoyens étasuniens ses expériences lors de sa visite à Cuba et qu’il recommanderait à son gouvernement la politique à suivre vis-à-vis de Cuba. Donohue a visité Cuba du 27 au 29 mai 2014 et présidé une délégation composée de Steve Van Andel, Président du Conseil d’administration de la Chambre de commerce et de la compagnie AMWAY ; Marcel Smits, vice-président exécutif et directeur financier de la Corporation Cargill, et d’autres exécutifs et fonctionnaires de la Chambre de commerce des États-Unis. Durant leur séjour à Cuba, ils ont visité des sites d’intérêt liés au processus d’actualisation du modèle économique cubain.

Le 5 juin 2014, les agences de presse se sont faites l’écho de fragments de Hard Choices, le livre de l’ancienne Secrétaire d’État, Hillary Clinton. Au sujet du blocus, Hillary Clinton manifeste qu’à la fin de son mandat elle avait demandé instamment au président Obama de « revoir l’embargo contre Cuba ».

Le 6 juin 2014, la revue Science a publié un éditorial des chefs de l’Association étasunienne pour le progrès de la science qui affirme que le gouvernement des États-Unis peut apporter une modification relativement simple aux régulations contre Cuba qui faciliterait la collaboration scientifique. L’éditorial a signalé que le manque de collaboration au niveau du secteur de la santé publique constitue un motif de préoccupation particulière. Il a également indiqué que le travail concerté permettrait aux scientifiques des deux pays de mieux partager l’information, d’identifier et de surveiller les poussées de maladies infectieuses et de développer des interventions plus cohérentes. L’éditorial a souligné que ce thème revêt un intérêt national pour les deux pays. Il a également souligné qu’il faudrait étendre la licence générale qui autorise actuellement les scientifiques à se rendre à Cuba pour faire des recherches, afin de permettre l’organisation conjointe d’ateliers et de rencontres scientifiques.

Le 12 juin 2014, l’ancienne Secrétaire d’État, Hillary Clinton, lors d’une émission de la série History Makers de la chaîne HBO, a affirmé que la levée du blocus favoriserait les relations des États-Unis avec l’Amérique latine. Elle a également déclaré : « Nous devons prôner la fin de « l’embargo » et promouvoir la normalisation des relations pour voir ce que fait Cuba ». Hillary Clinton a également indiqué qu’il était important de modifier la psychologie par rapport à ce thème et qualifié les relations avec l’hémisphère occidental de « compromis le plus important des États-Unis à long terme ».

Le 17 juin 2014, l’Université international de Floride a publié les résultats d’une enquête faite aux Cubains résidant au comté de Miami Dade : 71 p.100 estime que le blocus n’a pas réussi, 52 p.100 s’opposent au maintien du blocus ; 82 p.100 sont favorables à la vente de médicaments à Cuba par des compagnies étasuniennes ; 77 p.100 soutiennent la vente de produits alimentaires à notre pays et 48 p.100 estiment que les conditions actuelles du commerce (vente limitée de produits alimentaires et de médicaments à Cuba) devraient être améliorées. 68 p.100 des Cubains résidants à Miami Dade sont en faveur du rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba ; 69 p.100 soutiennent la levée des restrictions imposées aux citoyens des États-Unis pour se rendre à Cuba et, finalement, 71 p.100 sont favorables au maintien des échanges entre les peuples.

Le 17 juin 2014, Facundo Bacardí, président de la compagnie Bacardí et un des leaders de la famille, a déclaré lors d’une interview accordée à la revue Cigar Amateur que la famille maintient des positions différentes par rapport à « l’embargo » contre Cuba. Il a également affirmé que la poursuite des réformes ne peut bénéficier qu’au peuple cubain et que Cuba est en train de faire les choses à sa façon.

Le 29 juin 2014, Eric Schmidt, président de la compagnie Google, a fait allusion dans son blog personnel au voyage qu’il a fait à Cuba en ces termes : « L’embargo, codé par la Loi Helms-Burton, définit tout pour les États-Unis et pour Cuba… Le voyage à Cuba est contrôlé par un bureau qui s’appelle l’OFAC et notre licence nous permettait d’assister uniquement à des réunions. La chambre d’hôtel devait coûter moins de 100 dollars … Ces politiques constituent un défi déraisonnable : il y a des dizaines de pays, que nous appelons « alliés », auxquels nous sommes libres de voyager et qui représentent à l’heure actuelle des menaces et des soucis beaucoup plus grands que ceux que Cuba a pu représenter pendant dix ans… Le blocus n’a aucun sens pour les intérêts des États-Unis… ». Accompagné durant son séjour Cuba par Jared Cohen, Brett Perlmutter et Dan Keyserling, cadres dirigeants de son entreprise, Eric Schmidt a visité plusieurs sites d’intérêt, dont l’Université des Sciences informatiques de La Havane.

4.2. Opposition de la communauté internationale.

L’opposition au blocus a acquis un caractère quasi international. Les instances qui adoptent des communiqués spéciaux et des déclarations demandant de mettre fin à cette politique illégale et cruelle ne cessent d’augmenter.

Pour la période analysée, on peut citer les exemples suivants :

L’Assemblée générale des Nations Unies, l’organe le plus démocratique et le plus représentatif de la communauté internationale, a réitéré à une écrasante majorité, son rejet du blocus, le 29 octobre 2013, en adoptant par 188 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, la résolution intitulée « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier infligé par les Etats Unis d´Amérique contre Cuba (68/8).

Au débat général sur la résolution ont pris part vingt-deux orateurs, dont sept représentants de groupes de concertation et d’organisations régionales et sous-régionales : le Groupe des 77 plus la Chine, le Mouvement des Pays non alignés, la CELAC, la Communauté des Caraïbes, le Groupe africain, l´Organisation de Coopération islamique et le Marché commun du Sud. Quatorze autres délégations ont expliqué leur position contre le blocus, une fois la résolution adoptée.

Par ailleurs, à la Trente-huitième Assemblée de l’Organisation de l’Aéronautique civile internationale, qui s’est tenue en septembre 2013, à Montréal, au Canada, a été présentée une étude sur Cuba et sur les retombées du blocus sur l’aviation civile cubaine.

Le même mois, à New York, les ministres du Groupe des 77 plus la Chine, à la suite de leur réunion annuelle tenue dans le cadre de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ont rejeté, dans leur déclaration ministérielle, l’application du blocus contre Cuba et l’imposition des mesures coercitives contre des pays en développement.

Les chefs d’État ou de gouvernement réunis au Vingt-troisième Sommet ibéro-américain, tenu à Panamá, les 18 et 19 octobre 2013, ont adopté un communiqué spécial sur la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique, y compris la loi Helms-Burton, dans lequel ils réitèrent «leur plus énergique rejet des lois et des mesures contraires au droit international, comme la loi Helms-Burton, et appellent le gouvernement des États-Unis à y mettre fin».

Le communiqué ibéro-américain demande au gouvernement des États-Unis «de respecter les vingt résolutions successives adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies et de lever le blocus économique, commercial et financier qu’il applique à Cuba».

La trente-neuvième réunion ordinaire du Conseil du Système économique latino-américain, réunie en session ministérielle en République bolivarienne du Venezuela, a adopté, le 28 novembre 2013, la déclaration intitulée « Fin du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba ».

Le texte déclare que le blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba viole le droit international, est contraire aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations Unies, aux normes du système international de commerce et à la liberté de navigation, De même, il condamne l’application de toute loi ou mesure contraire au droit international telles les lois Helms-Burton et Torricelli, et exhorte le gouvernement des États-Unis à mettre fin à son application.

La cinquante-troisième réunion des ministres de l’Organisation latino-américaine de l’Energie, réalisée à Punta Cana, en République dominicaine, le 16 décembre 2013, a adopté une décision ministérielle contre le blocus.

Le Sommet de la Communauté des États latino-américains et caribéens, tenu à La Havane, Cuba, les 28 et 29 janvier 2014, a adopté un Communiqué spécial condamnant le blocus contre l´île.

La réunion interparlementaire Cuba-Mexique, tenue les 21 et 22 février 2014, a condamné le blocus contre Cuba dans sa déclaration.

Le quatrième Sommet de l’Association des États des Caraïbes, tenu à Mérida, Yucatán, Mexique, le 29 avril 2014, a inclus dans sa déclaration finale le rejet du mécanisme régional à la politique étasunienne contre Cuba.

La conférence ministérielle du Mouvement des Pays non alignés, accueillie par l’Algérie du 26 au 29 mai 2014, a réitéré dans sa déclaration finale l’historique engagement du Mouvement contre les mesures coercitives unilatérales appliquées contre les pays en développement et a exprimé une fois de plus, sa condamnation du blocus contre Cuba.

La déclaration finale du Sommet extraordinaire du Groupe des 77 plus la Chine, célébré les 14 et 15 juin 2014 à Santa Cruz de la Sierra, Bolivie, a réitéré son rejet des mesures économiques coercitives unilatérales, ainsi que son appel au gouvernement des États-Unis à mettre fin au blocus économique, commercial et financier qu’il impose à notre pays.

Les Chefs d’États et de Gouvernement de l’Union africaine, réunis à Malabo, Guinée Equatoriale, les 26 et 27 juin 2014, ont adopté, à la vingt-troisième session ordinaire de leur Assemblée, une résolution demandant la levée du blocus des États-Unis contre la République de Cuba.

CONCLUSIONS

Le comportement du gouvernement des États-Unis lors de la période analysée par ce rapport, confirme qu’il n’a fait aucun effort pour mettre fin à cette politique illégale et injuste, qui reste inchangée depuis plus de cinquante-cinq ans.

Au contraire, il a violé de manière flagrante les dispositions de l’Assemblée générale par ses nombreuses actions visant à renforcer la politique du blocus. Le discours du gouvernement étasunien actuel sur l’assouplissement prétendu des sanctions contre Cuba ne résiste pas l’examen des faits rapportés dans le présent document.

Au contraire, le gouvernement des États-Unis a adopté des mesures destinées à renforcer le blocus dans le domaine financier et bancaire. L’amende infligée toute récemment à la banque BNP Paribas en est une preuve éloquente.

Les dommages infligés au peuple cubain par le blocus économique, commercial et financier des États-Unis, en tenant compte de la dépréciation du dollar face à l’or sur le marché international, s’élève à 1 112 534 000 000 dollars ; malgré la réduction du prix de l’or par rapport à la période précédente. Durant toutes ces années, le préjudice causé par le blocus se monte à plus de 116 880 millions de dollars à prix courants.

Nombre de ces préjudices ne peuvent ni ne pourront jamais être comptabilisés. Les chiffres, par exemple, ne tiennent pas compte des dommages causés aux objectifs économiques et sociaux du pays par les sabotages et les actes terroristes encouragés, organisés et financés depuis les États-Unis. De même, ne sont pas reflétées les retombées négatives sur le développement du pays dues à l’impossibilité d’accéder aux nouvelles technologies dans presque tous les secteurs de l’économie, ni les dures et systématiques limitations imposées aux familles cubaines.

Le blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des États-Unis contre Cuba continue d’être le principal obstacle au développement économique et social du pays.

Le blocus viole le droit international. Il est contraire aux objectifs et principes de la Charte des Nations unies. Il constitue une transgression du droit à la paix, au développement et à la sécurité d’un État souverain. Il est dans son essence et ses objectifs, un acte d’agression unilatérale et une menace permanente contre la stabilité du pays. Il est une violation flagrante, massive et systématique des droits d’un peuple tout entier. Il viole en outre les droits souverains de beaucoup d’autres États par son caractère extraterritorial. Le blocus contre Cuba, par conséquent, n´est pas une affaire bilatérale entre Cuba et les États-Unis.

Malgré les protestations intenses et croissantes de la communauté internationale et de l’opinion publique étasunienne elle-même, qui demandent au gouvernement des États-Unis un changement de politique envers Cuba, la levée du blocus et la normalisation des relations bilatérales, le gouvernement des États-Unis n’a pas seulement maintenu intacte la politique de blocus mais l’a renforcée dans les domaines financier et bancaire.

Le blocus est non seulement illégal mais également moralement insoutenable. Aucun système des sanctions unilatérales semblable n’a été appliqué à un autre pays durant un temps si prolongé. C’est pour cette raison que les États-Unis doivent le lever sans délais ni prétextes.

[1] Le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’Etat assistant pour les Affaires interaméricaines. Mémorandum à Roy R. Rubottom Jr., alors sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires interaméricaines.
[2] Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, 1946.
[3] Constitution de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, 1945
[4] Déclaration du Sommet mondial sur la Sécurité alimentaire, Rome, 16-18 novembre 2009
[5] Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle. Article 10 Renforcer les capacités de création et de diffusion à l’échelle mondiale. 2 novembre 2001.
[6] Paragraphe 26, “L’avenir que nous voulons”, Document final du Sommet mondial sur le Développement durable Rio + 20, Résolution de l’Assemblée générale 66/288.
[7] Billing and Settlement Plan : Système commun aux compagnies aériennes et aux agences de voyage qui fournit une méthode simplifiée de gestion et de facturation.
[8] Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
[9] Firewall : Partie d’un système informatique ou d’un réseau conçue pour bloquer les demandes d’accès non autorisées tout en laissant passer celles qui le sont.
[10] L’application de gestion des relations (RMA) Autorisations échangées avec les banques correspondantes, permettant aux utilisateurs d’accéder à la messagerie, de filtrer et limiter les messages sur la boîte de réception et la boîte d’envoi.
[11] The Latin American Studies Association, LASA par ses sigles en anglais

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