Économie

Raina ouvre le débat sur la place de l’agriculture dans l’économie algérienne

Le movement revendicatif des chômeurs du sud relance, aujourd’hui plus qu’avant, le débat sur la stratégie du développement que doit adopter rapidement notre pays. Plusieurs voix s’élèvent pour proposer le développement de l’agriculture et pensent qu’il est possible de résorber d’un côté le chômage et de l’autre côté alléger la note de la facture alimentaire et pourquoi pas arriver à l’autosuffisance , élément clé de la souveraineté nationale. D’autres voix laissent penser que notre pays est loin d’avoir une vocation agricole. Le sol, le climat et le manque d’eau sont un obstacle incontournable pour le développement d’un tel projet. Seule alternative crédible pour la création d’emplois et assurer l’avenir de l’Algérie après le pétrole est de mener une industrialisation moderne et réfléchie, articulée autour de la maitrise technologique, de l’économie nationale.

Raina ouvre le débat sur ces questions et estime que les réponses qui seront retenues par les politiques marqueront pour longtemps l’avenir de notre pays. RAINA appelle ses lecteurs à y contribuer.

Contribution.
Said Belgat: L’agriculture seule n’est pas la solution

L’ex D.G d’air algérie et de cosider , actuellement député FLN fait fausse route.. Jugez sur le propos. à la question : les chômeurs du sud réclament du travail et le gouvernement semble en panne de solutions, que faut-il faire ? passons sur la réponse vaseuse – un vieux refrain du y a qu’à, il suffit de ;;;;;; ce qui interpelle ma curiosité maladive c’est ce bout de réponse d’anthologie « Pourquoi n’a-t-on pas domicilié de grands projets industriels ou agricoles dans ces régions où de réelles possibilités existent, les USA ont bien développé le Texas ou le nouveau Mexique ?In TSA.
Cette approche très approximative confondant deux zones différentes à tous points de vue me fait pousser des urticaires. Qu’un ignare s’en accommode ce n’est pas gênant, mais tout de même ce monsieur a dirigé COSIDER et Air Algérie. Les USA pour y arriver, ont détourné à leur exclusif profit le fleuve le Colorado pour satisfaire aux besoins agricoles, industriels et domestiques de ce nouveau monde à tel point que les eaux du fleuve le Colorado n’atteignent plus son embouchure au Mexique.
En Algérie nous soufrons d’un déficit chronique en eau de surface dès qu’on sort des contreforts du tell oriental_ ignorer ce terme de l’équation c’est allé droit à la catastrophe- sommes nous trop habitués à ça pour s’en accommoder ?
Ces mêmes personnes et sans s’en rendre compte pourront nous entretenir demain sur le réchauffement climatique et le déficit chronique en eau. Leur « réflexion » est ouverte aux quatre vents- elle est tributaire du mot d’ordre de l’instant et vogue la galère jusqu’à ce qu’elle se fracasse sur le premier récif.
En Algérie, pour verdir le Sahara, ce haut dignitaire de la république compte certainement sur l’aquifère du Sahara septentrional renfermant à peu près 30.000 milliards de m3 d’eau que se partagent la Tunisie, l’Algérie et la Libye. Il oubli ou ignore vertement que ces eaux ne se renouvellent qu’à une hauteur de 1milliards de m3 d’eau par an pour l’Algérie. Le pompage est de l’ordre de 2,5 milliards de m3 /an. Le calcul est vite fait dans un peu plus de 100 ans plus d’eau – plus d’aquifère- Est-ce une solution de suggérer une surexploitation de cette mère fossile ?
Je ne cesse avec d’autres de hurler que le Sahara vert c’est un mirage c’est vrai que en ces contrées les visions miraculeuses sont légions.
Il est vrai aussi que les oasis ne représentent que 50.000 Ha sur plus de 250 millions d’ha que compte le sud. Est-ce une raison pour s’en remettre à ces contes de fée, et qu’il est aisé de faire du sahara le nouvel eldorado californien. Les territoires écologiquement productifs sont limités, ce sont par contre des terres à hautes valeurs ajoutées – une production de dattes qualitativement inégalable de deglet nour fine. Les terroirs de Djema, M’rair et les zibans sont de ces territoires uniques par leur bioclimat. Pour emprunter un raccourci je fais à dessein ce parallèle avec les territoires Français des grands millésimes, saint Emilion et Sauternes. Les grands vins mondialement sont limités à ces terroirs, comme la déglet nour fine est limitée aux terroirs cités.
Le bioclimat, les sols et le végétal sont un ensemble, ce trépied a un fonctionnement complexe, mais c’est dans ce complexe que les solutions se lobent.
Voilà une raison de plus pour renforcer l’encadrement scientifique et technique de l’agriculture en organisant sa filière de formation supérieure et intermédiaire.
Développons ce que nous avons de meilleurs dans les oasis – la phoeniciculture – trouvons une solution au bayoud qui continue de ravager nos palmeraies- relançons le laboratoire de biologie saharienne de beni ounif de ch. Killian, repris un temps par le regretté Prof. Bounagua.

Cette boulimie fiévreuse a atteint les cimes, on décline par millions d’ha de plantation d’oliviers de Palmiers dattiers, d’orangers Chaque région veut avoir son lot de rêve – un ami s’est risqué à me parler de cerisier dans une oasis des contre forts de l’Atlas Saharien. Les bioclimats c’est pour les autres puisque oued souf a remplacé momentanément la mitidja . Les russes avant nous se sont risqués à défier les lois des équilibres- au final la mer d’Aral est devenue un cimetière écologique- plus de cotons- adieu poule, cochons et veaux !!
Quels sont les équilibres agroclimatiques en algérie ?
En gros le territoire agricole en algérie se décline en cinq agrosystèmes :

• Un agrosystème Méditerranéen des hautes plaines – des cultures sarclées et assolées- irrémédiablement pour atteindre des performances des appoints d’eau sont nécessaires et utiles – à cet agrosystème nous pouvons joindre un élevage bovin et ovin en intensif. Les Australiens et les Néozélandais à peu près dans les mêmes conditions climatiques ont trouvé des solutions. C’est dans ce territoire où nous avons un gros potentiel de sols à bonifier par des travaux de rootage et de défoncement en profondeur- venir à bout de la croute calcaire- en gros créer artificiellement des rendisols fertils.
• Un Agrosystème sahélien et des plaines alluvionnaires, associant maraichage – cultures de primeurs et arboriculture fruitière, à privilégier par un système de bonification l’agrumiculture et la vigne de table. Sur ce terrain le gros potentiel est à l’ouest- gagner sur la salinité en associant, assainissement- drainage et recherche sur des cultivars résistants aux sels et chlorures.
• Un agrosystème montagnard méditerranéen associant sylviculture, oliveraie et d’autres espèces fruitières résistantes – cet agrosystème peut déborder jusqu’à l’isohyète 200 mm. A condition de prévoir des cultures en terrasse consolidée. Le Hodna, une partie de l’Atlas Saharien, sont concernés.
• Un agrosystème steppique à recadrer mettre en défens intégrale tous les espaces dégradés – replanté de l’alfa par touffes c’est faisable et les résultats expérimentaux de l’INRF sont probants,
• Un agrosystème oasien réservé à la culture du dattier et en sous culture le potager traditionnel,
• Interdire cette dilapidation des terres- du sud- le sud de Biskra est irrémédiablement stérilisé (phénomène de salinité secondaire) par le développement de la céréaliculture et du maraichage en irriguée,
• Adrar plus personne n’en parle et bientôt oued souf, les erreurs en agronomie se paye rubis sur l’ongle-
• Songeons à mailler les territoires agricoles en agrostations météorologiques. Une station automatique coute la bagatelle somme de 300. 000 DA. Pour moins de cent millions de $ on équipera dans un premier temps toutes les anciennes stations météo tombées en désuétude.
En un mot faire taire ces appariteurs de la science- lancer un débat sérieux sur toutes ces questions et cesser une bonne fois de mal et faussement rêver.

Said Belgat.

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