Luttes des travailleurs

[rouge]Echos des luttes des travailleurs Bulletin n° 12 [/rouge]

Le projet du nouveau code du travail fait grincer des dents

par Abdelkrim Zerzouri

Le code du travail, en gestation depuis près de cinq années, arrive, enfin, à sa phase finale. 

Des copies de l’avant-projet, portant nouveau code du travail, en remplacement de l’ancien, datant des années 90, ont été distribuées, ces derniers jours, par les soins du ministre du Travail, M. Mohamed El Ghazi, aux partenaires impliqués dans les discussions, engagées autour de la révision de plus d’une centaine d’articles, confirmant, ainsi, que le projet en question est bien arrivé à une étape décisive, avant de le soumettre, pour amendement aux députés. Mais, des grincements de dents qui se font, d’ores et déjà, entendre, à travers les réactions manifestées par les parties sollicitées par le ministre du Travail, pour apporter leurs contributions et surtout leurs ultimes propositions pour l’enrichissement de l’avant-projet, laissent croire qu’on n’est pas encore arrivé à un accord total, autour des changements à apporter à l’ancien code de travail. Ce ne sera pas une simple formalité que de faire passer le nouveau code de travail. Après le patronat, qui a déjà affiché sa moue vis-à-vis des textes, fixant la relation de travail, le contrat à durée déterminée, notamment, l’UGTA se montre, encore, plus insatisfaite de la mouture qui lui a été présentée, et fait part, dans ce sens, de nombreuses réserves qu’elle émet contre certains articles du nouveau code de travail. Le nouveau code qui introduit d’importants amendements aux anciens articles, en matière des relations de travail, notamment les contrats, en vue de donner davantage de fluidité à la relation de travail, avec le double souci de répondre aux attentes des employeurs locaux et étrangers, et d’assurer la protection des droits des travailleurs, la prévention contre le travail illégal, ainsi que la lutte contre le marchandage de main-d’œuvre, le harcèlement sexuel, l’interdiction du tabac, sur les lieux de travail et l’élargissement de l’assurance-chômage, au contrat à durée déterminée (CDD), n’a pas trop exalté les syndicalistes. « Pour nous, le nouveau code entre nos mains, est encore au stade des discussions pour enrichissement. Et la centrale syndicale UGTA évalue, actuellement, cet avant-projet du code de travail, faisant appel à des experts pour ce besoin, et l’on ne manquerait pas d’apporter nos propositions sur plusieurs articles», nous a indiqué un membre de la commission d’évaluation des textes du code de travail, installée à cet effet, à la centrale syndicale. «On est conscient qu’il est d’une nécessité absolue d’actualiser et d’adapter les dispositions de la législation du Travail, en vigueur, par rapport aux profondes mutations socio-économiques du pays, notamment les conventions qu’elle a signées dans le cadre de l’Organisation internationale du Travail (ndlr, OIT), mais nous avons, aussi, pour notre part, à défendre l’intérêt du travailleur, intimement lié à ce nouveau code», souligne-t-on encore. 

A propos des articles qui fâchent au sein des syndicalistes, on évoquera le contrat de travail à durée déterminée qui va dominer (ou qui domine déjà) dans les relations de travail, et dans ce sens les syndicalistes veulent imposer la mention de « fin de chantier » à la durée du contrat. Aussi, on insiste, particulièrement, sur les articles régissant le droit de grève, qu’on veut mieux « clarifier et simplifier » pour éviter les longues et contraignantes procédures exigées par la loi, et les prérogatives à renforcer pour les membres du comité de participation et les inspecteurs de travail, la création d’une cellule de suivi, au tribunal, pour veiller à l’exécution des décisions de justice. 

En tout cas, les propositions de l’UGTA, qui s’annoncent nombreuses, seront remises au ministre du Travail, vers la fin du mois de septembre. Avant qu’elles soient soumises, dans le cadre de la tripartite qui se tiendra, quant à elle, avant la fin de l’année en cours, en présence du gouvernement, de l’UGTA et les différentes organisations patronales. On apprendra, dans ce contexte, que le nouveau code de travail, soumis à l’enrichissement comporte 683 articles.

Le Comité national de réappropriation de l’UGTA appelle le pouvoir à lâcher Sidi-Saïd



L’indéboulonnable Sidi Saïd
En date du 05 août 2014, une réunion des secrétaires généraux des unions de wilaya et des fédérations s’est tenue à El-Achour à l’effet d’installer une commission de préparation des assises du 12e congrès de l’UGTA. Cette initiative vise en réalité  à supprimer de facto les prérogatives de la Commission Exécutive Nationale (CEN) issue du 11e congrès national. Prise en violation des statuts et règlement intérieur, cette démarche démontre une fois de plus si nécessaire et on ne peut mieux, les luttes intestines et d’appareils qui gangrènent le fonctionnement  de cette organisation et mettent à nu les visées réelles du secrétaire général et de ses nervis. Elles démontre clairement les tentatives de mainmise et d’OPA sur l’organisation, devenue l’enjeu des forces bureaucratiques et rentières antisyndicales, antinationales et antipatriotiques incrustées à tous les niveaux des structures tant horizontales que verticales.
Cette  violation manifeste du statut de l’organisation et par extension des lois de la République, crée inévitablement une situation de crise qui, si elle venait à perdurer, entrainerait l’éclatement et la dislocation de cette organisation. Ce syndicat, dont l’histoire se confond avec les luttes de libération nationale et dont les missions, les valeurs et les objectifs ont été écrits par le sang des martyres et gravés dans leur chaire  depuis 1956 à nos jours, est aujourd’hui  dévoyé par des aventuriers et des mercenaires tapis dans ses rangs.
A titre de rappel, le secrétariat national actuel issu du 11e congrès et élu par la CEN, n’est autre qu’un organe  exécutif dont les responsabilités et les missions sont définies par le statut de l’organisation. Lequel consacre dans ses dispositions la primauté et la prépondérance de la CEN sur le bureau exécutif national et lui attribue le droit et les prérogatives d’instance dirigeante entre deux congrès. Alors par quel miracle ou tour de passe-passe, le secrétaire général de l’UGTA et ses acolytes peuvent-ils expliquer cette inversion des rôles ? Un bureau national exécutif qui destitue et balaye d’un revers de main l’instance suprême qui l’a élue cela s’appelle un coup de force pour ne pas dire un « coup d’Etat syndical ». Par quelle magie pourront-ils justifier la décision prise lors de cette réunion de limiter le nombre des membres de la future CEN alors qu’elle est du ressort exclusif du congrès national ?
Par quel moyen légal pourront-ils aussi  expliquer la raison de l’achat et la source de financement d’une centaine de voitures neuves offertes à titre gracieux aux secrétaires généraux des fédérations et des unions de wilaya à la veille d’un congrès ? Comment le secrétaire général de l’UGTA, Hmarnia et consort peuvent-ils argumenter et au besoin justifier l’éviction de notre organisation syndicale de toutes les instances internationales telles que la Confédération internationale des Syndicats Libres, du Bureau International du Travail, de l’Organisation Syndicale Maghrebine et prochainement de l’Organisation des Syndicats Arabes ? Comment peuvent-ils par ailleurs expliquer que  cette organisation syndicale sensée appartenir aux travailleurs et libre de toute tutelle politique est devenue, grâce à ce secrétariat national et en partie le secrétaire général,  l’anti chambre et le prolongement d’un Parti politique qui s’appelle le Parti dit des Travailleurs dirigé, à l’image de l’UGTA, depuis plus de vingt ans par la même personne ?
Les initiateurs de cette dérive et de ces pratiques illégales et illégitimes fondent leur action, d’une part, sur la base des statuts et règlement du 10e congrès et d’autre part sur les recommandations et résolution du 11e congrès. Cette dichotomie binaire et unique dans les anales de l’histoire de l’UGTA et au demeurant illégale, constitue un précédent extrêmement grave auquel les autorités en charge du respect des lois régissant le fonctionnement des organisations syndicales doivent répondre par l’annulation de toute la procédure engagée et les décisions prises lors de cette réunion et les déclarer comme caducs, nulles et non avenues.
Il est clair par ailleurs que si la motivation principale étant de faire l’impasse sur tout ce qu’a généré le 11e congrès et qu’il y a unanimité pour que les référents et la source légale de préparation du 12e congrès deviennent les textes et matériaux issus du 10e congrès, il va de soit que la direction actuelle avec les Hmarnia, Telli et autres, ne peut en aucune façon organiser et diriger le prochain congrès et qu’à cet égard, il est tout à fait nécessaire, voir logique et obligatoire de revenir à une forme de légalité en chargeant les  membres de la direction précédente (secrétariat et membres de la CEN sortants) seuls habilités dans ce cas à superviser les travaux des prochaines assises.
Nous, syndicalistes de base, membres de syndicats nationaux et d’entreprises, membres d’unions locales et de wilayas, responsables de fédérations et membres de la CEN, considérons que l’innommable a été commis et que l’organisation syndicale de Aïssat Idir et de Abdelhak Benhamouda a atteint un niveau de déchéance jamais égalé. Cette situation caractérisée essentiellement par  l’autoritarisme, le clientélisme, le népotisme, l’arbitraire, l’exclusion, la désignation, l’intéressement au profit et surtout le partage de la rente, nous a interpellé en tant que syndicalistes, militants et  patriotes ayant à cœur les intérêts des travailleurs, qui de notre point de vue, se confondent d’une part avec les intérêts supérieurs de la Nation et d’autre part, avec l’existence d’un  syndicat crédible, unitaire, rassembleur et réellement démocratique, capable d’apporter les solutions les plus justes aux problèmes sociaux professionnels du monde du travail et compétent pour  faire les propositions les meilleurs sur le plan économique, seule condition qui permettra à l’UGTA de jouer un rôle pour apporter la paix sociale dont notre pays a besoin, surtout dans ces moments difficiles caractérisés par des dangers intérieurs et extérieurs, par l’inquiétude sans cesse grandissante et le désespoir de larges couches de la société.  
Cette approche et notre manière de voir les choses est largement partagée par une majorité de syndicalistes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’organisation et à tous les niveaux de responsabilité. Pour cela, nous lançons un appel à tous les autres syndicalistes honnêtes encore hésitant ou ayant peur de l’appareil répressif de l’UGTA, sans oublier tous les Mahgourines wal Madhloumines à prendre leur responsabilité et à rejoindre cette initiative qui ne vise en réalité qu’a rendre l’UGTA aux travailleurs, a revenir à la légalité et a consacrer le fonctionnement démocratique de cette organisation tout en condamnant tout ce qui se trame contre l’intérêt des travailleurs et l’intérêt de l’Algérie.
Nous lançons aussi en direction des pouvoirs publics, un appel solennel pour leur dire que ce n’est pas de cette organisation qu’ont rêvé le chahid Aïssat Idir et les membres fondateurs de cette organisation. Nous sommes aussi convaincus  qu’en cas de risque majeur ou de déflagration sociale, ce n’est pas cette organisation telle qu’elle est maintenant et par voie de conséquence sa direction actuelle, qui a perdue toute crédibilité et toute légitimité, éclaboussée par des scandales de tous genres et des affaires de justice, qui pourrait mobiliser si besoin est, rassembler ou apaiser le front social. Ce n’est pas non plus en restant sourds et aveugles à toutes les velléités de changement et aux cris de détresse des opprimés qui montent des profondeurs et des bas fonds de la société, que vous auriez fait acte et preuve de responsabilité et de lucidité. Nous vous invitons à revoir cette approche dans l’intérêt du pays parce qu’elle porte en elle les germes d’un danger imminent et mortel.
« Toujours se battre, sans jamais s’abattre, mort je me relèverais », disait quelqu’un.
 Alger le 17 août 2014
P/Le CNRS-UGTA


Enfants exploités sur le marché du travail
Souffrir en silence pour quelques dinars


Censés avoir leur place sur les bancs de l’école, apprendre, jouer, rêver et croquer la vie à pleines dents comme le leur permettent l’insouciance et l’innocence de leur âge, des enfants, beaucoup d’enfants, sont plongés les pieds joints dans le monde du travail. Un monde qui n’est nullement le leur. Un monde qui, souvent, les engloutit et fait d’eux des loques humaines, les dépouillant de leur enfance. Et pourtant !
Au milieu de la poussière, sous un soleil de plomb, tête nue, vêtue d’une robe crasseuse qui lui arrivait aux chevilles, et des sandales en caoutchouc, Nadia aurait pu, dans une autre époque, inspirer Hans Christian Andersen, quand il avait écrit le conte de La Petite Marchande d’Allumettes. Sauf que l’histoire de Nadia n’est pas un conte, mais une réalité. Une bien amère réalité qui se poursuit dans le temps. A peine 12 ans, les épaules frêles supportant une tête dans laquelle s’entrechoquent lourdement ses désillusions et un soupçon d’espoir malgré tout, elle ne va plus à l’école depuis plus de deux ans.
Rencontrée au bord du tronçon autoroutier reliant Alger à Blida, elle avait, suspendu à son bras, un grand couffin rempli de galettes et de pains traditionnels. Après moult tentatives, elle a accepté, non sans une certaine pudeur, de raconter sa petite histoire. «Chaque jour, à l’aube, ma mère prépare une grande quantité de galettes que je vends aux automobilistes qui empruntent ce tronçon. Je n’ai pas choisi de faire ça, mais la vie n’a pas été tendre avec nous», lance-t-elle, acceptant difficilement ce qui semble être les injustices de la vie. En effet, Nadia a perdu son papa au moment où elle avait le plus besoin de lui ; il a été fauché par la mort dans un accident de la circulation.
Elle s’est donc retrouvée seule face à un monde sans pitié. Aînée de trois sœurs et d’un frère d’à peine trois ans, elle a décidé d’endosser un rôle qui n’est pas le sien pour venir en aide, courageusement, à sa famille. Ce qu’elle y gagne ? «Quelques pièces qui servent à peine à nous maintenir à l’abri de la faim», répond-elle, avouant qu’elle aurait tant aimé poursuivre ses études «comme tous les autres enfants». Sauf que voilà, elle n’a personne pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Et pour cela, elle doit travailler, travailler très dur malgré ses 12 ans.
Khemmas, hammal, manœuvre et… enfant
Beaucoup sont ces enfants qui, comme Nadia, travaillent pour gagner de l’argent. Toutefois, certains d’entre eux sont exploités par des individus sans scrupules. Un tour au niveau de certains marchés de l’Algérois a démontré que le phénomène a atteint des proportions alarmantes et prend différentes formes. Youcef a 13 ans, mais en paraît 10. Sa petite taille, sa pâleur et sa maigreur lui donnent un air maladif. Et pourtant il est d’un dynamisme qui laisse pantois. Rencontré au marché de gros des fruits et légumes de Bougara, à l’est de Blida, lui aussi a sa petite histoire. «Je n’ai jamais été bon à l’école.
Et puis, nous sommes nombreux à la maison et il n’y a que mon père qui travaille. Je dois donc l’aider.» Mais en faisant quoi ? «En chargeant et en déchargeant des cageots de fruits et de légumes. Je suis un ‘‘hammal’’ (porteur, ndlr). La rémunération n’est pas fameuse, mais pour des gens qui meurent presque de faim, c’est quelque chose. Ce que je regrette, par contre, c’est qu’on vit dans un pays où le riche s’enrichit de plus en plus, alors que le pauvre, qu’il crève, personne ne s’en soucie», dit-il, l’air plutôt léger alors que son regard, si lointain, dénote d’une profonde amertume. Subitement, il met fin à ce petit entretien qui a dû le replonger dans sa triste réalité.
Livré à lui-même, Youcef n’est-il donc pas protégé par la loi algérienne ? Cette dernière autorise-t-elle le travail des enfants, voire leur exploitation ? Trop belle la loi, diront certains. Pas trop loin de Bougara, aux Eucalyptus, un autre marché de gros des fruits et légumes, d’autres enfants chargent et déchargent de grosses caisses, trop lourdes pour leurs petits bras. Sid Ali est l’un d’eux. Il a 15 ans et déjà toute une vie remplie non de rêves et d’ambitions, mais de misère et de détresse. N’y allant pas par quatre chemins, il a expliqué que travailler cela le connaît depuis l’enfance. N’est-il donc plus un enfant ?
Il sourit à cette question, alors que ses yeux s’embuent de larmes. «De toute façon, même si je suis un enfant, ça change quoi à ma situation ? Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours travaillé, si ce n’est pas en tant que ‘‘hammal’’, c’est en tant que ‘‘khemmas’’ (initialement, ouvrier agricole exploité autrefois par les colons en Algérie, ndlr). L’important, c’est de gagner du fric et de me sortir de la mouise», a-t-il mentionné, détournant vite son regard pour ne pas laisser voir son chagrin et peut-être même une larme qu’il n’a pas réussi à retenir.
Sid Ali et l’enfance volée
Sid Ali et l’espérance bafouée. C’est en effet un Sid Ali qui nous rappelle le petit Omar de La Grande Maison de Mohamed Dib, sauf que pour celui-là le climat délétère et la misère dans lesquels a souffert le peuple algérien pendant le colonialisme français expliquent pourquoi il a travaillé malgré son très jeune âge. Ce qui, par contre, ne s’explique pas, c’est pourquoi en 2014 et dans une Algérie libre et démocratique, avec plus de 200 milliards de dollars de réserve, des enfants sont obligés de travailler, parfois plus dur que des adultes pour subsister ?
Pourquoi Younès, un autre enfants de 14 ans, qui, pour se nourrir, doit-il travailler comme manœuvre sur un chantier de construction, sans aucun matériel de protection et bien sûr sans être déclaré par son employeur à la sécurité sociale ? Combien de Younès la société algérienne aura-t-elle sur la conscience ? Combien de Sid Ali et de Youcef sont exploités dans les 1597 marchés qui existent en Algérie ? L’Algérie exploite-t-elle donc les enfants ?
Les chiffres qui accusent
Et comme d’habitude, aucune statistique fiable. Ce qui a été estimé n’étant que la partie apparente de l’iceberg. Hadj Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a estimé que le commerce est le secteur d’activité par excellence où les enfants sont exploités. Parfois avec l’approbation de leurs parents, mais d’autres fois à leur insu. «En principe, tout enfant est interdit d’accès aux marchés. Que font donc les directions concernées ? Mais pas que cela. On voit des enfants vendre des journaux surtout au niveau des stations de bus.
Certains buralistes les exploitent honteusement. On les fait travailler également dans le domaine de l’agriculture. Des enfants souvent dans le besoin à qui on fait peur et qu’on oblige à mentir pour ne pas dénoncer leurs employeurs», a-t-il expliqué, ajoutant que «quand ils tombent entre les mains de voyous, ces enfants apprennent à vendre autre chose, dont la drogue et les objets volés». Effrayant, en effet, et inquiétant. Hadj Boulenouar se demande «où sont donc passés les contrôleurs du commerce, les collectivités locales, le ministère de la Solidarité et celui du Travail, le ministère de la Santé, les services de sécurité et aussi les associations des droits de l’homme ?»
Selon lui et d’après les estimations de l’Ugcaa, le nombre des enfants «travailleurs» au niveau de tous les marchés d’Algérie a dépassé les 2000 en 2013. Alors qu’en 2011, l’Organisation internationale du travail (OIT) a fait état de deux millions de mineurs algériens exploités sur le marché du travail. Quelques années plus tôt, soit en 2008, une ONG belge a avancé le chiffre de 1 800 000. Toutefois, ce sont là des statistiques qu’il faut prendre avec précaution, vu l’inexistence d’études fiables et de références officielles. Et en matière de références, l’Office national des statistiques (ONS) n’a pas jugé utile de les communiquer, si toutefois elles existent.
Et pour ce qui est du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Akli Berkati, directeur des relations professionnelles et du contrôle des conditions de travail à l’Inspection générale du travail (IGT), explique que chaque année une inspection généralisée est accomplie, sauf que c’est souvent difficile d’avoir la preuve que des enfants sont exploités. «On intervient s’il y a une relation de travail, donc une relation employeur/employé, que ce soit dans le secteur privé ou public, formel ou informel.»
Indiquant que pour la plupart des enfants exploités dans le secteur des services et du commerce, il a dit que le nombre des enfants travailleurs est «très minime, n’atteignant même pas le 1%, et ce, selon les enquêtes effectuées par l’IGT dans le cas précis employé/employeur». Selon lui, le taux de ces enfants était de 0,04% pour 14 201 organismes contrôlés en 2014, soit 32 enfants dans un effectif de 79 063, et de 0,02% pour 12 984 en 2013, soit 17 enfants dans un effectif de 84 738 personnes. M. Berkati appelle, toutefois, à faire la part des choses, se demandant si la mère d’un enfant ou ses deux parents sont considérés comme des employeurs. Ils ne le sont pas, en effet, aux yeux de l’IGT.
De son côté, le président du réseau Nada, Abderrahmane Arrar, a qualifié le travail des enfants, que ce soit dans le formel ou l’informel, de violation de ses droits. Alors que l’Algérie a ratifié la Convention du 3 avril 1984, relative à l’âge minimum au travail, ainsi que celle du 20 novembre 1989, relative aux droits de l’enfant et adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies. Le 28 novembre 2000, elle a ratifié la Convention internationale relative à l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination.
Pour ce qui est de la législation algérienne relative aux relations de travail, la loi 90/11 du 21 avril 1990 a été promulguée, dont l’article 15 stipule que l’âge minimum requis pour un recrutement ne peut en aucun cas être inférieur à 16 ans, sauf dans le cadre de contrats d’apprentissage. L’ordonnance n°35-79 du 16 avril 1976, relative à l’enseignement et à la formation stipule, elle, que l’enseignement est obligatoire et gratuit pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans.
M. Arrar a dénoncé les parents dont la responsabilité est flagrante et appelé «l’Etat à aider ces familles pour sortir de leur situation vulnérable afin de ne plus pousser leurs enfants à travailler». Concernant les commerçants, il a indiqué que «leur responsabilité est d’abord sociale avant d’être commerciale». M. Arrar, qui espère une prochaine révision des lois, a appelé chaque partie, notamment la société civile, à assumer sa part de responsabilité afin de mettre fin à ce fléau.
Au niveau du réseau Nada, il a expliqué que «toute une stratégie de plaidoyers a été développée, cela est passé devant le Conseil du gouvernement et il passera bientôt devant l’APN» pour une protection plus efficace des enfants. En attendant, beaucoup d’enfants sont exploités et leurs droits violés en toute impunité. Beaucoup d’associations se targuant de protéger les enfants observent un silence déroutant et ne sortent de leur hibernation qu’à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance. Pauvres enfants !
Meriam Sadat


10.000 demandes d’emploi enregistrées cette année : 1.314 placements programmés pour septembre

par J. Boukraâ



Près de 10.000 demandes d’emploi ont été enregistrées par les différents services de la Direction de l’Emploi de la wilaya d’Oran durant l’année en cours. Toutefois, seulement 1.314 postes vont être assurés par la direction de l’emploi, durant la prochaine rentrée sociale, en septembre. Plusieurs mesures ont été prises en collaboration avec les collectivités locales pour le placement de ces jeunes demandeurs d’emploi. Même si le taux de chômage dans la wilaya d’Oran est passé de 23,75 % en 1999 à 11,50 % de la population active en 2007 pour reculer à 8% ces dernières années, le nombre de postes d’emploi offerts cette saison reste inférieur à la demande. Ce résultat est le fruit d’une série de mesures. 

Le plan d’action du gouvernement dans son volet relatif à la lutte contre le chômage avait mis l’accent sur la relance de certains secteurs économiques, à l’instar de l’industrie, le BTP, l’agriculture et le tourisme pour la création de postes d’emploi économiques dans les différents dispositifs de soutien à l’emploi.           Cependant, les spécialistes s’accordent à dire que la politique de l’emploi adoptée en Algérie est caractérisée par des solutions conjoncturelles, ce qui laisse encore une grande marge de doute quant à l’efficacité des dispositifs mis en place. 

Le gouvernement a aussi facilité l’accès à l’emploi en accélérant les démarches des demandes de crédit de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej). 

Toutefois et en dépit des mesures prises par les pouvoirs publics, le nombre de demandeurs d’emploi ne cesse d’augmenter. Devant une telle situation, les pouvoirs publics doit impérativement intervenir pour réguler et organiser le marché de l’emploi par des organismes destinés à l’insertion professionnelle telle que l’Agence nationale de l’emploi (Anem) chargée de gérer le dispositif d’aide et d’insertion professionnelles des jeunes demandeurs dans le but de leur permettre de décrocher un contrat d’insertion dans des entreprises, institutions, administrations, etc.. 

Entrée en vigueur depuis le 25 décembre 2005, la loi n° 04/19 du 25 décembre 2004 obligeant les employeurs publics et privés de passer par les agences de l’emploi pour tout recrutement, ne semble pas satisfaire les jeunes chômeurs. En plus de gérer les offres de l’emploi par des agences spécialisées, cette loi aide à instaurer une transparence dans le recrutement, selon les capacités de chaque postulant et lutter contre le chômage. Ainsi et depuis que le recrutement et les offres d’emploi ont été confiés à l’Agence nationale de l’emploi et notamment à ses agences locales, ces dernières enregistrent chaque jour un nombre considérable de demandeurs de renseignements, et les postulants aux différents dispositifs d’emploi notamment le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle qui, rappelons-le, est destiné aux diplômés universitaires et techniciens supérieurs, détenteurs de CAP ou encore les demandeurs de formation. Cependant, nombreux sont les candidats qui, malgré leur compétences, n’arrivent toujours pas à trouver un emploi. Car, en dépit de l’insistance des pouvoirs publics sur le passage obligé par les agences de l’emploi pour tout recrutement, des entreprises continuent à recruter sans passer par ces instances, faussant ainsi toutes les données et bafouant les exigences d’un recrutement local. En effet, cette loi oblige les employeurs à notifier à l’agence habilitée tout emploi vacant qu’ils souhaitent pourvoir et de transmettre les informations relatives aux besoins en main-d’œuvre et aux recrutements effectués. Tout contrevenant aux dispositions de cette loi relative à la notification des offres et aux informations à transmettre à l’agence est puni d’une amende allant de 10.000 à 30.000 dinars par poste vacant non notifié et de 10.000 à 30.000 dinars pour tout recrutement effectué ou besoin de main-d’œuvre non transmis à l’agence chargée du service public de placement. En cas de récidive, l’amende prévue est portée au double. 

La fausse déclaration est également punie. La lutte contre le chômage a mobilisé divers dispositifs et plusieurs institutions, mais tous les efforts déployés n’ont pas été couronnés de succès. Contrairement à ce que laissent croire les données officielles, la stratégie de lutte cotre le chômage n’a pas empêché le sous-emploi de se développer aussi bien ouvertement que sous des formes dissimulées. Selon les experts, «il ne suffit pas de savoir que tant d’emplois ont été créés ou que tant de personnes ont bénéficié d’une insertion sur le marché du travail, il convient de s’intéresser également à la durée des contrats de travail proposés, aux secteurs d’activité qui ont le plus contribué à l’embauche, au niveau de rémunération payée aux bénéficiaires, etc. ».

Santé : La FNTS dément le retrait de 70% de ses adhérents

par El-Houari Dilmi


Le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS), Réda Aït Taleb, a démenti, hier dimanche lors d’un point de presse organisé à Alger, les informations faisant état du retrait de 70% des adhérents de sa fédération, affiliée à l’UGTA. Répondant aux questions des journalistes, en marge d’une rencontre avec les secrétaires généraux des syndicats des secteurs sanitaires, représentant les corps communs, les anesthésistes-réanimateurs et les sages-femmes, M. Réda Aït Taleb a qualifié les déclarations du coordinateur national des trois syndicats sus-cités de «mensongères», réfutant catégoriquement le retrait de 70% des adhérents de la FNTS. Qualifiants ses détracteurs de « faux dissidents», le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la santé a imputé ces «déclaration mensongères» au rejet par la base de ces syndicalistes non retenus pour le congrès de la FNTS, prévu septembre prochain. 

Estimant que ces syndicalistes qui ont décidé de quitter la FNTS «avaient le droit de créer des syndicats autonomes, à condition de respecter les lois de la république», Réda Ait Taleb a également affirmé qu’une plate-forme de revendications des trois syndicats du secteur est en cours d’élaboration pour être présentée au plus tôt au ministère de tutelle», saluant, au passage, la volonté de dialogue du ministre de la Santé. Les secrétaires généraux des trois syndicats concernés, à savoir celui des corps communs, des anesthésistes-réanimateurs et des sages-femmes, ont abondé dans le même sens que le SG de la Fédération nationale des travailleurs de la santé, dénonçant les «déclarations mensongères» du coordinateur national, M. Betraoui, et réitérant leur soutien à la FNTS. 

La FNTS avait boycotté les assises de la Santé en juin dernier avant de trouver un terrain d’entente avec le ministère de tutelle, sur instigation de la Centrale syndicale UGTA.


Actualités : Le syndicat UGTA de la compagnie aérienne réagit :
«Les attaques contre Air Algérie provoqueront la désaffection des passagers»



Afficher une indifférence aux «attaques en règle contre le pavillon national Air Algérie », le syndicat national de l’entreprise Air Algérie s’y refuse.
Chérif Bennaceur – Alger (Le Soir)
Dans un commuiqué diffusé hier, ce syndicat affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) déplore que «certains salariés de la compagnie saisissent cette malheureuse conjoncture pour apporter de l’eau au moulin des détracteurs invétérés». Or, ces «attaques endogènes ne sont nullement justifiées ni opportunes», considère cette organisation syndicale qui estime qu’elles (les attaques) «auront pour seule conséquence la désaffection des passagers, par l’installation d’un climat de psychose». Il existe, certes, «quelques insuffisances d’ordre matériel et organisationnel, à l’instar de toutes les compagnies aériennes du monde», concède-t-on, mais qui cependant «ne peuvent justifier tant de haine à l’égard d’Air Algérie», dans la mesure où «aucune compagnie, fut-elle la meilleure au monde, n’est épargnée par des incidents». 
Et le syndicat UGTA de rappeler qu’Air Algérie a vécu une «situation dramatique qui l’a mise dans l’œil du cyclone européen, à telle enseigne que les responsables de l’époque furent convoqués manu militari à Bruxelles pour être remis à l’ordre, sans que cela ne soulève un tollé». 
Concernant les «allégations» parues dans la presse et relatives à l’affrètement, le syndicat d’entreprise observe que «leurs auteurs confondent insidieusement entre les constructeurs d’avions et les affréteurs» et en répondant qu’«Air Algérie n’a jamais affrété auprès de Boeing ou d’Airbus, parce que ce n’est pas leur vocation». Voire, «ces manipulateurs, qui n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour calomnier et diffamer, commettent l’imprudence de douter et de s’attaquer à la maintenance aéronautique qui a déjà acquis ses lettres de noblesse depuis des décennies», dénonce le syndicat qui appelle à «avoir l’honnêteté de reconnaître le travail exceptionnel, accompli par des techniciens compétents et expérimentés, reconnu même par les avionneurs et les équipementiers». 
Quant aux recrutements qui «ne sont l’apanage de personne», le syndicat UGTA ne voit «aucun inconvénient à ce que de jeunes Algériens soient recrutés, pour peu qu’ils répondent aux critères d’accès», tout en rappelant que «pour faire voler un avion, il faut toute une chaîne de métiers dont les rôles sont complémentaires et aussi importants les uns que les autres».

C. B.


Actualités : ÉDUCATION NATIONALE
 Comment éviter les grèves ?


Comme chaque rentrée scolaire, le spectre des grèves plane sur les écoles. Malgré les rencontres bilatérales entreprises entre la ministre de l’Education et chacun des syndicats du secteur, ces derniers n’écartent pas le recours au débrayage, tant nombre de revendications restent en suspens. 

Rym Nasri – Alger (Le Soir)
La rentrée scolaire approche. Les risques de perturbations s’annoncent déjà à l’horizon. Plusieurs revendications des syndicats du secteur demeurent toujours en suspens. Des dossiers qui risquent de porter atteinte à la stabilité de l’année scolaire 2014-2015. 
Une éventuelle paralysie des écoles et le chamboulement du programme scolaire des élèves provoqueront-ils ainsi le recours au fameux seuil pour les classes d’examen ? Un recours tant rejeté par la nouvelle ministre de l’Education, Nouria Benghebrit.
Les syndicats espéraient beaucoup de la Conférence nationale de l’éducation, tenue en juillet dernier à Alger, dont de nombreuses réformes ont été annoncées. De vastes chantiers devraient ainsi être entrepris notamment les programmes, la formation des formateurs, l’égalité des chances et la modernisation des modes de gestion. Seulement, les mêmes dossiers et préoccupations des enseignants attendent toujours une solution. 
En guise d’anticipation, la ministre de l’Education a entamé des rencontres bilatérales avec chacun des syndicats du secteur, histoire d’éviter d’éventuelles perturbations. Des réunions au cours desquelles il était prévu d’aborder l’ensemble des préoccupations des enseignants. Des rencontres qualifiées par les partenaires syndicats de «sans résultat». Ils estiment que tant que les dossiers en suspens demeurent sans solution, l’année scolaire sera «mouvementée». Faute d’un règlement immédiat de tous ces dossiers, les syndicats proposent la mise en place d’un planning d’application. 
De nouvelles rencontres entre la ministre et les différents syndicats du secteur sont prévues entre les 25 et 31 août prochains. Il sera question de porter des réponses aux dossiers débattus et négociés avec la Fonction publique. 
R. N.

Education : ce que le Satef a dit à Nouria Benghabrit


Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) réitère ses revendications relatives à la révision du statut particulier pour réparer les «injustices» créées par ce texte de loi adopté et publié dans le Journal officiel. Lors de sa rencontre lundi avec la ministre de l’Education pour discuter des problèmes du secteur et des moyens possibles pour les régler, le syndicat a insisté sur cette revendication qu’il considère comme «capitale» pour le retour de la sérénité dans le secteur. Pour le Satef, le statut particulier souffre de lacunes, d’un manque d’homogénéité et d’un déséquilibre entre les différents corps. Des lacunes qui pénalisent de nombreux travailleurs du secteur et créent des écarts intenables. Tout en regrettant une nouvelle fois que le ministère de l’Education nationale n’ait pas pris en considération ses propositions dans l’élaboration de la mouture finale du texte, le Satef veut en effet, par cette révision, «lever toute discrimination» dont ont été victimes, notamment, les adjoints de l’éducation et les professeurs d’enseignement moyen». La plus grande faiblesse de ce texte est pour ce syndicat le fait qu’il réponde aux revendications d’une seule catégorie de travailleurs de l’un des paliers du secteur, ignorant les doléances et revendications d’autres corps spécifiques et catégories, aussi importantes pour le bon fonctionnement de l’école. Le Satef a soulevé d’autres problèmes dont souffre le secteur, à savoir la question du logement de fonction, de la médecine du travail, des œuvres sociales, de l’allègement du programme et de la diminution du poids du cartable scolaire. Pour le syndicat il est impératif de récupérer les instituts et centres de formation qui appartenaient au secteur de l’éducation avant qu’ils soient cédés au ministère de l’Enseignement supérieur. Ceci est important pour ce syndicat dans le sens où le ministère a besoin de centres pour le recyclage et la formation des enseignants. Il trouve également aberrant que des logements de fonction appartenant au secteur soient occupés par des gens qui n’ont rien à voir avec l’éducation, alors que des enseignants et autres travailleurs en activité se retrouvent sans toit. Le cas des enseignants détachés au sud du pays a été soulevé par ce syndicat qui demande au ministère de leur assurer un hébergement décent pour les motiver et les encourager à rester dans cette zone au climat difficile. Le dossier des œuvres sociales a été abordé. Le Satef réclame ainsi une refonde globale des œuvres sociales et demande à la ministre d’agir pour écarter les lobbies qui veulent accaparer l’argent de ce fonds et permettre ainsi aux travailleurs du secteur d’en bénéficier. Le Satef insiste, en outre, sur la bonne santé de l’enseignant et demande à qu’il y ait un suivi permanent à travers la médecine du travail. Sur le plan pédagogique, il demande la révision du programme scolaire de sorte à ce qu’il soit allégé. Il a également proposé que les examens de fin d’année et de passage aient lieu durant le mois de mai, au lieu de juin, pour des raisons climatiques. Il estime également nécessaire d’ouvrir dans toutes les écoles des cantines scolaires.
S. Baker

CNAPEST
 L’exercice syndical en débat

Le lycée Benaïssa-Attar, implanté à Ghar-El-Baroud dans la ville de Béni-Saf abrite ces jours-ci, l’université d’été du Cnapest en présence de 300 syndicalistes de toutes les wilayas du pays sous le thème «travail syndical organisé et efficace pour un travail pédagogique sérieux».
Selon M. Messaoud Boudiba, secrétaire national chargé de l’information du syndicat, cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la formation, le Cnapest cherche à trouver les mécanismes qui permettent à l’évolution de l’école tout en développant l’assimilation scientifique. Le porte-parole ajoute que plusieurs conférences seront organisées pour activer les libertés syndicales ainsi que d’autres conférences relatives au volet pédagogique et éducatif présentées par des docteurs et professeurs universitaires spécialisés en sciences politiques et relations internationales. 
Plusieurs ateliers seront organisés, selon le chargé de l’information du Cnapest, dont trois pour le volet pédagogique qui examineront les rôles de l’enseignant entre les textes juridiques et la réalité, le pouvoir éducatif et son influence sur l’école et les moyens matériels pédagogiques et éducatifs qui sont à la disposition de l’enseignant, il y aura aussi trois autres ateliers relatifs à l’exercice syndical qui comprendront les voies et les mécanismes de structuration du syndicat et les voies pour son extension sur le terrain, les mécanismes du vote, la discipline et l’exercice syndical au sein du syndicat.
La clôture de cette rencontre de l’université d’été du Cnapest devra aboutir à des recommandations et propositions qui enrichiront les dossiers déposés sur la table des revendications du syndicat.Enfin, des sorties de divertissement ont été programmées pour les syndicalistes en vue d’avoir une idée sur les nombreux sites touristiques et historiques que recèle la wilaya et aussi de goûter aux plaisirs de la grande bleue sur tout le littoral.
S. B.

MÉCONTENTE DU CONCOURS DES ENSEIGNANTS
Benghebrit lance une enquête

Par Djouher FERRAG – Lundi 18 Aout 2014



La fraude ne passera pas
Désespérés par le chômage, les nouveaux diplômés ont recouru à la fraude pour obtenir un poste d’emploi.
Tous les dossiers des candidats qui ont réussi au concours de l’enseignement le 23 juillet dernier passeront sous la loupe de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. Selon un quotidien arabophone, la ministre avait lancé une enquête qui consiste à lever le masque sur les enseignants qui ont trafiqué leur relevé de notes universitaires. Pour cause, elle a sollicité la coopération du ministère de l’Enseignement supérieur afin de vérifier les bulletins de ces derniers dans le but de coincer les enseignants qui ont gonflé leur bulletin universitaire.
La première responsable du secteur de l’éducation a promis un châtiment sévère à l’encontre des enseignants qui ont fraudé. Parmi les sanctions qui seront prises à l’encontre des enseignants fraudeurs par Mme Benghebrit, le licenciement ainsi que des poursuites judiciaires contre le faux et usage de faux.
L’enquête consiste en première phase, explique la même source, à interroger les enseignants ainsi que les administrateurs qui se sont chargés de l’étude des dossiers des candidats et qui ont établi des rapports signalant des dépassements après avoir consulté la liste de ceux qui ont réussi à l’examen. Les administrateurs des centres d’examens ne seront pas épargnés par la sanction, ajoute le même quotidien. Ces derniers seront dans l’obligation d’assumer leur part de responsabilité. Pour sa part, le ministère de l’Enseignement supérieur procédera à la comparaison des relevés de notes des dossiers de candidatures avec ceux qui sont en possession du ministère. Une procédure qui sûrement prendra énormément de temps, mais qui permettra d’identifier les fraudeurs.
Les enseignants ont recouru à la fraude parce que le concours s’est basé essentiellement sur l’ancienneté du diplôme ainsi que les relevés de notes des universitaires.
Comme le chômage bat son plein chez les nouveaux diplômés, le recours à la fraude était la clé pour leur permettre d’intégrer le monde du travail et pouvoir bénéficier d’un poste d’emploi. Il est à rappeler que le secteur de l’éducation a bénéficié pour l’année scolaire 2014-2015 de 23.931 postes budgétaires qui se répartissent sur les trois paliers, à savoir 14.694 pour le primaire, 6256 pour le moyen et 2981 pour le secondaire.
Les candidats qui ont réussi au concours ont été reçus par 37 centres de formation répartis sur les wilayas, a indiqué samedi dernier la ministre de l’Education nationale dans un communiqué de presse.
Concernant les futurs enseignants du Sud, ledit document a précisé que ces derniers ont été transférés aux wilayas du Nord et reçus par les représentants du ministère de l’Education nationale.
Cette formation qui a démarré avant-hier, ajoute le communiqué, s’étalera jusqu’au 28 août prochain, tout en poursuivant que cette première session de formation portera sur les thèmes relatifs à «la gestion de la classe, la didactique de la discipline, la psychologie de l’enfant et la psychopédagogie, la législation scolaire et l’intégration des Tic dans l’enseignement».

Education nationale : Session de formation au profit des enseignants

Les nouvelles technologies dans le cursus de formation des enseignants


Le ministère de l’Education nationale a structuré la répartition de 23 931 enseignants dans 37 centres de formation répartis sur les wilayas. Les futurs enseignants du Sud ont été transférés vers les wilayas du Nord et reçus par les représentants du ministère.
Cette formation est prévue jusqu’au 28 août. Cette première session de formation portera sur divers thèmes, dont la gestion de la classe, la didactique de la discipline, la psychologie de l’enfant et la psychopédagogie, la législation scolaire et l’intégration des TIC dans l’enseignement.
Pour préparer les générations futures à la société de l’information, il est nécessaire, selon Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale, d’introduire l’enseignement des TIC à tous les niveaux de l’éducation.
Un contenu adapté à chaque niveau doit être développé afin de garantir une appropriation graduelle des TIC, de l’utilisation de base jusqu’à la spécialisation dans les différents domaines. Ainsi, une activité de formation accélérée et intensive du corps incitera les enseignants à l’utilisation des TIC comme support didactique et moyen de communication avec les élèves. La généralisation de l’usage des TIC dans l’enseignement va aider à la préparation des cours et leur transmission aux élèves.
Pour la ministre, il s’agit d’adopter une vision prospective dans le but d’éviter le retour aux pratiques antérieures. Depuis sa nomination, elle tente d’éloigner l’école des différends politiques, pour permettre au secteur éducatif de prendre en charge les aspects pédagogiques dans le cadre de la loi d’orientation. La réforme a été torpillée jusque-là par les traditionnelles forces politiques, dont les fondamentalistes qui ont pris en otage l’institution. Malgré les efforts fournis par l’Etat dans le domaine de l’éducation, les résultats sont insuffisants.
L’école n’est pas arrivée à former des élites, encore moins à réussir l’insertion socioéconomique des jeunes. Des centaines de milliers d’enfants finissent ainsi dans la rue, vite happés par le travail précaire et la délinquance. Cette situation résulte pour l’essentiel d’un nombre trop élevé d’élèves par classe, de l’insuffisance des infrastructures et du personnel d’encadrement et d’un déficit en enseignants qualifiés.
La nouvelle démarche du ministère vise fondamentalement à changer de cap en renforçant non seulement les effectifs, mais en les dotant d’un savoir-faire. Ainsi, avec le module «gestion de la classe» par exemple, l’enseignant apprend à établir de bons rapports avec les élèves et montre qu’il s’intéresse à eux. Ses cours sont bien construits, il explique bien et sait gérer sa classe. Il parvient à faire aimer sa matière grâce à des démarches pédagogiques modernes et variées et donne du sens aux apprentissages.

Benghebrit reçoit le Syndicat national des corps communs



Après le Syndicat national autonome des professionnels de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), c’est au tour du Syndicat national des corps communs et ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCPEN) de prendre part aux concertations que mène la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, avec ses partenaires sociaux pour éviter les perturbations à la rentrée scolaire.
Reçu hier à la rédaction après la rencontre d’une délégation de son syndicat avec la première responsable du secteur, le président du SNCCPEN, Bahari Ali, dit avoir remarqué chez la ministre de «bonnes intentions pour attaquer sérieusement les vrais problèmes des travailleurs de l’éducation nationale».
Parmi les points soulevés par les représentants de ce syndicat lors de ces consultations avec la ministre figurent, entre autres, la révision du statut particulier des corps communs et des OP et le régime indemnitaire.
Souffrant depuis longtemps de la marginalisation et de l’indifférence des responsables, cette catégorie de travailleurs de l’éducation nationale plaide également pour l’intégration de tous les corps commun et la généralisation de la prime de rendement à 40%. Les corps communs et OP de l’éducation veulent également bénéficier des promotions et mettent en avant le problème de quelque 70 000 fonctionnaires qui ne sont pas encore permanisés.
Le président du SNCCPEN a lancé un appel à tous les syndicats du secteur pour «mettre de côté leurs divergences» et «se pencher sur les vrais problèmes» qui gangrènent le système éducatif.  R. B.
 
Kamel Benelkadi


Oran: 
Les ouvriers de l’usine Tosyali de nouveau en grève



Le feuilleton concernant l’usine de sidérurgie algéro-turque Tosyali, située dans la zone industrielle de Bethioua, ne semble pas près de prendre fin. Depuis dimanche, les 600 travailleurs de cette usine sont revenus à la charge en reprenant le chemin de la grève qu’ils affirment pour cette fois illimitée. Ce débrayage est le quatrième depuis le début de l’année 2013. Ainsi, les travailleurs de cette entreprise avaient débrayé au mois d’octobre de l’année dernière. Après des négociations, le travail avait repris.

Mais ce ne fut qu’un sursis puisque la grève a repris en mai et juin 2014. Ainsi, au mois de mai, les ouvriers avaient organisé un vaste mouvement de protestation pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et surtout revendiquer la réintégration de 60 de leurs collègues, considérés comme victimes de licenciements arbitraires. 

La pression exercée par ce mouvement sur la direction et le mouvement de solidarité exprimé par des syndicalistes de la zone industrielle d’Arzew, avait débouché, au mois de juin, sur la satisfaction de certains points de la plateforme de revendications, à l’instar de la dissolution de la section syndicale de l’entreprise, considérée par les ouvriers comme illégitime et l’ouverture de négociations pour la satisfaction des autres points. 

Les pourparlers avec les représentants des travailleurs n’ont pas abouti à l’amélioration des conditions de travail, au versement de primes, de risque, nuisance et rendement ainsi qu’à la gratification concernant la femme au foyer. Se disant floués par leur employeur qui n’a pas tenu ses promesses depuis le premier mouvement de protestation, les travailleurs ont repris la grève tout en exigeant pour cette fois la satisfaction de l’ensemble des revendications comme préalable à la reprise du travail.              
F. Ben

EMPLOI A TIZI-OUZOU
Les ingénieurs agronomes crient à la marginalisation



Les ingénieurs agronomes, de la spécialité «Technologie des industries alimentaires option alimentation et nutrition humaine», feraient l’objet de marginalisation et de discrimination dans l’emploi au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, à en croire ceux d’entre eux qui se sont présentés à notre bureau pour dire leur incompréhension et leur drame.
A en croire cette catégorie de diplômés de la nation, les portes de l’emploi leur sont fermées au niveau des établissements et administrations publics à l’image des hôpitaux où ils peuvent pourtant jouer un très grand rôle dans l’établissement de recettes et menus dans le cadre des régimes dans les colopathies fonctionnelles, la dyspepsie, les diabétiques type 1 et 2, les problèmes d’obésité et cholestérol et autres maladies dans lesquelles ils peuvent être d’un précieux secours aux malades et à l’État auquel ils épargneront des dépenses colossales. A Alger et dans d’autres régions du pays, le problème de recrutement ne se pose pas pour ces agronomes nutritionnistes qui sont recrutés notamment par les hôpitaux, indique à cet effet Mlle Annane Faïza qui ajoute par ailleurs que leurs compétences peuvent être salutaires aussi bien dans la santé que dans l’éducation, les collectivités locales et les entreprises alimentaires.La situation est d’autant plus grave que ces diplômés qui désirent ouvrir des bureaux à leurs comptes se heurtent à l’incompréhension de l’administration et à la bureaucratie qui leur imposent des conditions draconiennes avant la délivrance du fameux césame…
Alors, à quand le bout du tunnel pour ces ingénieurs nutritionnistes dans un pays manquant cruellement de ce type de compétences quand on sait la défaillance en médecins nutritionnistes dont souffre cruellement la santé publique ? 

S. Hammoum

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