Contributions

Une contribution de Mohamed Abassa – Charlie toi-même ! Des bonnes et des mauvaises barbaries

Article | 18. janvier 2015 – 14:48

photo: cela se passe en Libye, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy. D. R.
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Il n’y a pas de bonnes et de mauvaises barbaries. Il n’y a que la barbarie, une et insécable dans son horreur. D’où qu’elles viennent, au nom de quelque raison qu’elles se manifestent, elles sont toutes condamnables, sans la moindre réserve. Sauf qu’il est malsain de dénoncer certaines barbaries et de fermer les yeux sur d’autres. L’exemple des derniers attentats de Paris et les précédents en fournissent toutes les preuves. Bien sûr qu’il n’y a pas de bonnes barbaries. Elles sont toutes odieuses, abjectes et forcément condamnables quand elles attentent à l’intégrité physique de la personne humaine, quelles que soient sa religion, ses opinions ou sa nationalité, et quels que fussent aussi a posteriori les motifs pour lesquels on l’exécute. Les vengeances sur des individus innocents en guise de représailles sur les politiques agressives de leur gouvernement sont insupportables et irrecevables comme argument de lutte ou motif de résistance, quelles que soient les raisons ou les légitimités invoquées. On ne tue pas quelqu’un qui ne pense pas comme vous ou qui pense contre vous. Sinon, l’humanité entière, depuis qu’elle s’entretue, organiserait sa propre extinction totale ; chaque moitié tuant alternativement l’autre moitié pour cause de désaccords politiques ou religieux réciproques. Le prophète Mohammed (QLSSSL) à ses débuts a été insulté, conspué, vilipendé, la mâchoire fracturée, laissé pour mort par ses nombreux détracteurs. Les a-t-il pour autant, une seule fois, condamnés ou appelé à la vengeance ? Jamais. Ou ordonné leur mort ? Il ne les a même pas blâmés. Dans son infinie tolérance, vivant en voisinage avec des juifs, chrétiens et païens, il disait toujours à l’adresse de ses agresseurs : «Que Dieu le tout puissant, dans sa grande miséricorde, vous pardonne et vous montre le droit chemin (tarik el-moustakim) de la lumière et de la félicité…» Dans cet esprit, les attentats contre Charlie Hebdo et la tuerie de la supérette de Vincennes sont condamnables sans la moindre réserve. Aucun musulman de cœur et d’esprit ne l’accepterait. De même, l’exécution par décapitation des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et toutes les autres, de l’alpiniste français Hervé Gourdel, ami et frère de l’Algérie, et de bien d’autres victimes, relèvent bien de cette barbarie que l’humanité entière se devait de condamner. Cependant, l’honnêteté morale nous oblige à constater que parmi les pleureuses et marcheurs des boulevards parisiens, on y dénombrait aussi de bien plus gros barbares professionnels, responsables de milliers de massacres d’enfants, de femmes et de vieillards. Le chef du gouvernement d’extrême droite israélien, Benyamin Netanyahou, et son ministre des Affaires étrangères, Liberman, ne sont-ils pas responsables d’odieux massacres barbares de milliers d’enfants et de civils palestiniens désarmés et sans défense ? Sarkozy n’est-il pas responsable de tueries barbares de dizaines de milliers de civils libyens sans défense ? Cameron, le chef du gouvernement britannique, ne s’est-il pas lui aussi associé à cette boucherie, à ce génocide innommable commis au nom du droit international et bien plus, au nom de la morale occidentale et des intérêts impériaux qu’ils représentent ? N’ont-ils pas, avec le soutien de leur parrain Obama, procédé à l’assassinat d’un chef d’Etat en poste et des membres de sa famille ? Les Kadhafi. Y a-t-il pire barbarie que celle-ci ? Ils ont agi exactement comme leurs pairs et congénères des noirs moments coloniaux pour massacrer, en barbares qu’ils n’ont jamais cessé d’être, des grands hommes qui se battaient pour libérer leurs peuples écrasés par le joug des barbaries coloniales : Larbi Ben M’hidi, Patrice Lumumba, Mehdi Ben Barka, Che Guevara, Martin Luther King, Salvator Allende, Thomas Sankara, Yasser Arafat, Mohamed Boudia, Mohammad Mossadegh, Gamal Abdel Nasser, Houari Boumediene, Philip Marshall (officier supérieur de la CIA, écrivain qui a révélé les secrets du 11/9) Ahmed Jabari, Mohamed Boudiaf, Hugo Chavez, Saddam Hussein, Kadhafi et bien d’autres. Pour les chefs d’Etat irakien et libyen, on rétorquera toujours qu’ils étaient de méchants dictateurs et qu’ils méritaient bien la mort ! Certes, mais étaient-ils plus dictateurs que les rois, roitelets, émirs et cornichons de la région avec lesquels l’Occident entretient les meilleurs rapports et les meilleures affaires commerciales ? L’Irak, le pays des poètes et des musiciens, le pays du livre et des belles lettres, de la plus grande architecte contemporaine du monde, Zaha Hadid, le pays du luth et de Bachir Mounir, le pays des arts et des sciences, le pays des dix mille femmes ingénieurs, du gouvernement multiconfessionnel, des jardins suspendus et de Babylone, l’inventeur par Sumer de l’alphabet et l’écriture, ce pays des lumières, peut-il abriter une plus grave dictature et plus rétrograde gouvernance que cette survivance sauvage, barbare et inculte qu’est l’Arabie Saoudite, régime ami, allié et protégé des Etats-Unis, de l’UE et d’Israël ? Peut-on oublier, taire ou occulter les barbaries quotidiennes érigées en mode de gouvernance qui se pratiquent tous les jours en Arabie Saoudite. Dans ce système saoudien fasciste, barbare et sauvage, tous les jours, l’Etat régnant décapite, mutile, flagelle, lapide, torture en public avec sa police religieuse. Avec l’aide et le soutien de l’Occident. Dans ce pays, à système barbare, tout est interdit, tout est banni : partis politiques, syndicats, associations, droits de l’Homme, droits des femmes, droit à l’expression, droit de vote, droit de réunion, liberté religieuse. Les femmes n’ont droit à rien sauf à donner du plaisir et des bébés et rien d’autre. Elles n’ont pas le droit de conduire une auto, une moto, un vélo. Elles n’ont pas le droit de se baigner, ni courir dans un stade, ni entrer dans un établissement public fréquenté par les hommes.
En Irak et en Syrie, avant leur totale destruction par les Occidentaux, les femmes y étaient ouvrières, chefs de chantiers, médecins, professeurs de médecine, doyennes de fac, recteurs, ingénieurs, chefs d’orchestre, ministres, pilotes d’avion de ligne ou de chasse, soldats, officiers supérieurs, chefs d’entreprise, chercheurs. Que dire des autres monarchies ou systèmes apparentés soutenus par le même Occident et pour les mêmes raisons ? Sous les dorures des lambris, des gandouras ambrées et des palaces de rêve et des croûtes bling-bling de modernités factices, sommeillent, en fait, des barbaries et des injustices abjectes et insupportables : 95% de la population qatarie sont des étrangers sans droits. C’est eux qui travaillent et font tourner le pays. A part un salaire, ils n’ont aucun droit de citoyen ou de sujet de Sa Majesté : ni syndical ou associatif ni politique, pas de droit de protester, marcher, de s’exprimer, de revendiquer. Juste le droit animalier de travailler, manger, dormir et mourir. Mêmes morts, ils n’ont pas droit au cimetière local qatari ; leurs cadavres sont renvoyés à leurs pays d’origine ou jetés à la mer si personne n’en veut. De la barbarie à l’état pur que ne dénonce pas l’Occident complice. Normal, puisqu’il y trouve ses comptes, ses bases militaires, son gaz et ses marchés. Avec les concours remarqués des régimes égyptien et marocain qui contribuent à leur manière pour adoucir le séjour des troufions occidentaux en envoyant dans la région (Qatar, EAU, Bahreïn, Jordanie) plus de 20 000 charmantes femmes de… ménage ; un ménage qui se devine très particulier pour aider les Marines et les GI’s à mieux supporter la solitude et les calamités du désert. Pauvres choux ! De la douce barbarie, s’il en était. Ces salariées de la cuisse, faute de protection médicale, finiront presque toutes dans les mouroirs des MST ; une autre vraie barbarie dont personne ne parle, ni au Maroc ni en Espagne.
Ces barbaries qui sont bonnes pour l’Occident
On l’aura vite deviné : ces barbaries-là sont bonnes pour l’Occident ; plus un pays arabe et/ou musulman se développe, plus il devient dangereux, plus il y a nécessité urgente de l’abattre et de le détruire. Cas de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran, seuls obstacles aux desseins criminels de l’impérialisme dont les visées sur le Maghreb et le Moyen-Orient deviennent de plus en plus flagrants, de plus en plus voyants. Ils travaillent aussi à l’aboutissement du projet américano-sioniste du Grand Israël du Nil à l’Euphrate. Objectif final de toutes ces gesticulations aux buts bien devinés. En plus de cet objectif stratégique dicté par l’Aipac (American Israel Public Affairs Committee) pour l’aboutissement duquel le Mossad et la CIA coopèrent activement, la France et Sarkozy, dans la foulée, se sont copieusement enrichis. Pour ce même intérêt, Kadhafi a bien été invité à planter avec grand faste sa kheïma dans les jardins de l’Elysée, dîner en privé avec Cécilia, en exigeant et obtenant que ses 40 amazones soient traitées en femmes d’Etat. Pour un bakchich de 50 millions d’euros ! En assassinant Kadhafi de la manière la plus barbare qui soit, Sarkozy était persuadé d’avoir effacé la dernière preuve de sa cupidité insatiable et de goujateries de gros prédateur. Ses penchants récurrents pour la chose sont bien connus. Cependant, d’autres observations s’imposent aussi à propos de la condamnation ultra-rapide de la barbarie islamiste quand elle se retourne parfois contre ceux-là mêmes, l’Occident en tête, qui l’ont inspirée, créée, soutenue, armée et financée. Ce qui conduit à constater que sont coupables de barbaries, aussi, ceux qui arment et soutiennent les djihadistes barbares qui sèment la terreur en Syrie et en Irak. «Les rebelles syriens méritent tout notre soutien…» François Hollande a été clair sur sa position en Syrie, ravagée par la guerre civile depuis plus de trois ans, dans son interview donnée au journal Le Monde. Quelques heures plus tard, ce jeudi, lors d’une visite à La Réunion, le chef de l’Etat français est allé plus loin, confirmant une rumeur qui courait depuis plusieurs mois… Oui, la France et ses alliés soutiennent, arment et financent les mouvements islamistes en Syrie (Le Parisien du 24 août 2014). Quand la barbarie djihadiste frappe et décapite de jeunes conscrits syriens coupables de servir leur Etat légal et leur pays, ces mêmes soutiens des égorgeurs islamistes (Paris, Washington, Londres, Doha et Riyad) applaudissent et saluent la boucherie djihadiste présentée comme un exploit guerrier des «printanistes arabes» A voir ! A leurs yeux, c’est de la bonne barbarie ! Ce que ne démentent ni Paris, ni Londres, ni Washington, au grand ravissement d’Israël. Comme le furent jadis les barbaries d’extermination totale des peuples indiens par les occupants anglais pour prendre leur place et leurs biens, comme le furent les peuples africains transformés en bêtes de somme, comme le furent les peuples vietnamiens et algériens menacés d’extinction par les barbaries protéiformes impérialo-coloniales. Là, dans tous les cas et dans toutes les formes – décapitation par guillotine, extermination au napalm, extermination massive au gaz par enfumades, etc. Et là, les monarchistes et les libéraux colonialistes français n’ont pas eu le monopole de la barbarie et de l’horreur dans les colonies nord-africaines – algérienne en particulier – et indochinoises. Les socialistes français, Léon Blum, Maurice Violette, Mendes France, Guy Mollet, François Mitterrand, ont eux aussi leurs parts d’horreur et de barbaries innommables contre les peuples asservis par la torture, les assassinats, les massacres collectifs, la guillotine, le peloton d’exécution, les exécutions sommaires extrajudiciaires, etc. Le 8 mai 1945, pendant que le monde entier fêtait la libération de l’Europe, 40 000 Algériens ont été froidement massacrés seulement pour avoir crié «vive l’Algérie libre». Leurs parents et leurs frères venaient de libérer la France à Monté Cassino, à Toulon et Marseille. A Kherrata, des hommes, femmes et enfants furent précipités dans le vide, sur des falaises à partir d’avions militaires. D’autres, près de Guelma, à Héliopolis, ont été jetés dans des fûts de chaux vive pour y être fondus et dissous. A Témouchent, Chabat El-Lham, des blessés agonisants ont été jetés à des chiens dressés qui les ont déchiquetés et dévorés vivants. Chaque mechta, dachra, douar et village d’Algérie, par milliers, conservent intactes dans leurs mémoires indemnes les barbaries et les monstruosités commises au nom de l’ordre colonial, au nom de la République, de cette même République qui a vu naître les droits de la liberté de l’égalité et de la fraternité. M. Sarkozy pense que la France coloniale a fait du bien à l’Algérie et qu’elle n’y a commis aucune barbarie. La droite française a toujours eu la mémoire courte et la conscience absente. Pas plus que les socialistes, d’ailleurs. C’était, en son temps, comme maintenant aussi, de la bonne barbarie. Aucune repentance, aucun regret ni de pardon à ce jour. Les soldats français de Bugeaud étaient payés au nombre d’oreilles indigènes présentées, qu’elles fussent arrachées à des têtes d’enfants, de femmes ou de vieillards. C’était la mission civilisatrice de la France coloniale qui s’exprimait par les barbaries exterminatrices des hordes occupantes tuant, incendiant et décapitant tout sur leurs passages. Ce qui fit écrire à l’Emir Abdelkader à Bugeaud : «Je reconnais vos traces à mes bibliothèques et livres brûlés.) Ou de Jaurès devant les députés en 1908 : «Messieurs, il paraît que les habitants des colonies sont une sorte de bétail innombrable et inférieur que les races blanches peuvent exploiter, décimer, asservir. Voilà un préjugé barbare, un préjugé d’ignorance, de sauvagerie et de rapine. Ces peuples sont composés d’hommes et cela devrait suffire ; mais ils sont composés d’hommes qui pensent, qui travaillent, qui échangent et qui ne sont pas résignés à subir indéfiniment les violences d’une Europe qui abusait de leur apparente faiblesse. Aujourd’hui c’est d’Afrique, du Congo, du Maroc, [d’Algérie surtout] que chaque jour nous arrivent des récits accablants sur les actions de nos soldats devenus de véritables mercenaires incontrôlés : assassinats sadiques, incendies de villages, pillages permanents, violations de sépultures… » Et de Tocqueville en 1847 : «Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle ne l’était avant de nous connaître.»
C’était déjà l’époque de la bonne barbarie soutenue, justifiée et glorifiée par les Alexis de Tocqueville, Jules Ferry et même Victor Hugo : «L’Algérie est un don du ciel à la France.» Sur le même registre contemporain de la « bonne barbarie » quand les hordes sionistes utilisent les mêmes méthodes barbares de leurs géniteurs historiques (Grande-Bretagne, France, Etats-Unis) pour chasser tout un peuple de sa patrie et s’approprier leurs terres et autres biens palestiniens à l’exacte réplique de ce qu’ont fait les Yankee pour exterminer les peuples indigènes indiens (30 millions d’Indiens massacrés) et parquer les survivants dans des réserves comme le sont aujourd’hui les Palestiniens dans les camps de réfugiés. On notera ici l’étrange attitude de ces grandes âmes, fort sensibles et affligés à la décapitation d’un homme et se taisent lourdement, sans remords, en soutenant par le silence, la décapitation et les massacres de centaines voire de milliers d’êtres humains qui présentent le seul défaut d’être de mauvais musulmans à leurs yeux, de mauvais servants de l’Occident ; des petites gens qui ne cadrent pas avec leurs desseins coloniaux. Les barbaries coloniales qui s’abattent sur eux, quand elles servent leurs intérêts, les massacrent, les pillent, sont bonnes.
La barbarie n’en est pas une quand elle sert les intérêts d’Israël
Tous les jours que Dieu fait, un régime islamique, l’Arabie Saoudite et wahhabite pour ne pas la citer, solidement et durablement implanté grâce aux soutiens militaires et politiques des puissances occidentales, décapite, mutile et lapide publiquement des êtres humains sans la moindre affliction des dirigeants européens ou américains qui n’y trouvent rien à redire. Ce régime qui a érigé la torture et la barbarie en mode de gouvernance ordinaire, légitime et légal est, au contraire, soutenu et défendu par toutes les capitales occidentales qui y trouvent leurs gros intérêts ; souvenons-nous quand le 20 novembre 1979, des insurgés arabes revendiquant un peu de démocratie et de justice ont occupé la mosquée Masdjed El-Haram de la Mecque pour exiger des réformes démocratiques du royaume saoudien. Ce sont des commandos français du GIGN de Christian Prouteau qui se sont portés au secours du pouvoir féodal et rétrograde saoudien en gazant et massacrant la majorité des insurgés ; plus de 800, l’horreur. Les survivants, 112, seront décapités publiquement dans les principales villes saoudiennes. Pour l’exemple. C’était de la bonne et belle barbarie devenue possible grâce à la connivence criminelle et barbare de la France des Jacobins. La France du sang bleu. La France de Giscard d’abord et de Mitterrand ensuite, qui en furent sérieusement et massivement récompensés par des commandes saoudiennes conséquentes sans compter les offrandes personnelles. C’était de la bonne et belle barbarie comme l’entendent les hauts responsables sionistes soutenus et encouragés par les pays occidentaux. Depuis, les choses n’ont guère évolué, guère changé. F. Hollande a bien rendu visite à son ami le roi barbare Abdallah 1er dont on connaît l’acharnement à vouloir abattre à tout prix le régime républicain syrien de Bachar El-Assad. Depuis, la France semble vouloir répondre favorablement aux desiderata saoudiens et qataris en déclarant ouvertement, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, vouloir abattre coûte que coûte le régime de Bachar El-Assad. N’est-ce pas là de la diplomatie barbare, digne des époques barbares où les Etats les plus forts agressaient les plus faibles pour s’emparer de leurs pays et de leurs richesses en tuant, en pillant et en exterminant les peuples qui résistent. Ces pratiques barbares des siècles morts ne semblent pas tout à fait révolues au XXIe siècle. Elles se perpétuent en s’aggravant. Les Bush à eux seuls ont massacré 1,5 million d’Irakiens, dont 500 000 bébés et enfants morts de faim et de maladies du fait du blocus américain. La plus grande barbarie de tous les temps. Et toutes les autres barbaries commises au nom de l’impératif invariant de l’ordre colonial et des politiques expansionnistes et ségrégationnistes sionistes. Avec toutes les panoplies de sauvageries inouïes qui s’y rattachent. Jusques et y compris l’usage des obus ravageurs à uranium et plutonium appauvris W54 d’origine américaine. On condamne toujours et bruyamment, les médias aidant, les barbaries solitaires et individuelles, mais, sur l’essentiel, les barbaries massives sur les peuples dominés, occupés et asservis, sur les barbaries essentielles qui voient des milliers et des millions d’humains asservis, écrasés et humiliés, on se tait, on ne dit rien ; on se la ferme, comme si elles n’existaient pas. Pis, on les soutient. Qui soutient ouvertement Daech, Ennosra, EI, ASL et leurs barbaries quotidiennes si ce n’est la France de Hollande, le Royaume-Uni de Cameron, les Etats-Unis d’Obama, Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar ? Le sénateur américain J. McCain a été pris en flagrant délit, photographié et filmé présidant une réunion des dirigeants d’Ennosra, organisation la plus barbare et la plus féroce des opposants à Bachar El-Assad, djihadistes fanatisés, entraînés et armés par Israël. C’est l’exacte attitude actuelle de MM. Obama, Cameron, Hollande, Merkel qui se lamentent à grande échelle quand quelques loups solitaires djihadistes commettent quelques attentats solitaires chez eux, mais qui se taisent sur les centaines de milliers de barbaries quotidiennes commises en dehors de chez eux. 99% des victimes des barbaries djihadistes sont des musulmans, sunnites ou chiites. De surcroît, ces barbaries sont soutenues ouvertement par la France et les Etats-Unis. Au nom de cette bonne barbarie, qui n’est pas barbarie quand elle sert les intérêts d’Israël et du sionisme dans le monde. Et même avec les encouragements de Mme Merkel qui se dit et se proclame comptable et débitrice des barbaries nazies contre les juifs. Feignant d’ignorer que les dédommagements qu’elle verse annuellement à l’Etat sioniste, y compris par des sous-marins nucléaires, des missiles, des blindés et des munitions, généreusement offerts, servent bien plus à financer les nouvelles barbaries sionistes en Palestine occupée et Ghaza en particulier, plus atroces que celles des nazis qui les inspirent qu’à soulager les consciences allemandes. Aucun dédommagement matériel ne saurait blanchir ou soulager la mauvaise conscience allemande. Surtout quand ces dédommagements matériels soutiennent des pratiques et des racismes sionistes bien plus graves et pires que les horreurs nazies. Car on n’exonère pas des criminels nazis en soutenant, défendant et finançant de nouveaux plus gros criminels sionistes. Avec de pires barbaries que celles de leurs bourreaux d’hier : les nazis. Qui aurait prédit que les descendants des sans-culottes français et les survivants de l’holocauste allaient exceller en pire dans les barbaries que leur ont fait subir leurs bourreaux successifs ? Qui est plus barbare que l’autre, le nazi Hans Frank ou Ariel Sharon, le boucher de Sabra ? Qui est plus barbare que l’autre, Herman Göring ou Benyamin Netanyahou ? Alfred Rosenberg ou Paul Aussaresses ? La barbarie des uns, les nazis, a été reconnue, jugée et punie à Nuremberg. Les barbaries étasuniennes, françaises, britanniques, sionistes et saoudiennes attendent toujours d’être jugées et sanctionnées. C’est de la bonne barbarie, disent-ils ; elle ne sera jamais jugée. Du moins pas pour le moment. Du moins tant qu’ils détiennent l’exclusivité et le monopole de la suprématie nucléaire dans la région. Quand des bébés palestiniens de Ghaza, par centaines, sont pulvérisés en lambeaux, en miettes de chair humaine, c’est de la bonne barbarie quand elle émane des armées sionistes, c’est de l’autodéfense d’Israël comme l’ont proclamé à longueur d’ondes et de colonnes de journaux F. Hollande et E. Valls. C’est, selon eux, de la bonne barbarie que d’enterrer des familles entières, de pulvériser en lambeaux de chair humaine des familles entières palestiniennes avec des bombes au phosphore et au napalm. Quelle différence ferons-nous, nous les civilisés, entre un corps humain décapité en deux morceaux et un corps de bébé ou d’une maman décapités en mille morceaux, en cent mille morceaux éclatés en miettes disparates, en charbons calcinés, en poussières humaines, en gaz ? Est-ce humainement ou moralement acceptable quand des êtres humains sans défense, chassés de chez eux, de leurs terres, sont confinés, assiégés, encerclés de toutes parts, emmurés, embarbelés, encagés, privés d’eau, de nourritures et de médicaments et atrocement punis quand ils crient aïe ! Ça suffit ! Est-il normal et moral qu’on mette en parité un enfant palestinien qui crie, nu, ses colères et ses faims et un F16 venu le faire taire ? Ils appellent cette barbarie-là la guerre «israélo-palestinienne», cette confrontation entre une fillette de six ans cherchant sa poupée déchiquetée dans les décombres de sa baraque et un char Merkava, la tourelle pointée sur l’enfant ! L’horreur et le cynisme absolus. M. Hollande appelle cela de l’autodéfense quand M. Valls y voit un motif de soutien éternel à Israël ! Peut-on mobiliser trois armées (terre, air, mer) les mieux équipées du monde grâce aux générosités étasuniennes, allemandes et françaises contre les rescapés d’un génocide, privés de tout, privés y compris de solidarité humaine. Normal, les experts de l’Aipac et du Crif en France, mieux et pire que Joseph Goebbels, font tout pour que le génocide des survivants désarmés palestiniens apparaissent dans les médias comme une vraie guerre entre deux vrais belligérants. Une grossière et sale tromperie. Par la puissance des médias et de l’argent qu’ils contrôlent, ils diront et feront dire que les barbaries coloniales et nazies passées sont horribles et insupportables, mais les barbaries sionistes actuelles n’existent pas ou, quand on ne peut plus les cacher, sont bonnes et nécessaires. C’est ce que dit en gros le discours médiatique occidental contrôlé, dans son essentiel, par la finance spéculative internationale. Quel grand média régional, national ou transnational n’est pas contrôlé par la haute finance internationale, c’est-à-dire par les lobbies sionistes ? Même certains médias algériens et certains journalistes expatriés, nouvelles recrues du Mossad, n’y échappent pas ; visas, papiers, gros salaires, voyages clandestins en Israël, logement et notoriété d’experts garantis dans tous les plateaux de télévision français, pourvu que ces nouveaux harkis gonflent les barbaries djihadistes et taisent ou justifient les monstruosités sionistes. De son côté, la Ned, maison mère des lobbies et officines sionistes, dépense plus de 400 millions de dollars en France (archives du Congrès américain) pour soutenir certains organes de presse, des ONG, des maisons d’édition, des écrivains, journalistes, intellectuels, etc. pour relayer le discours américano-sioniste. Selon le Réseau Voltaire, et Thierry Meyssan, RSF de Robert Ménard recevait une subvention de 120 000 dollars de la Ned pour son soutien aux anticastristes américains.
Petites et grosses barbaries
Mais il nous faudra ici rappeler, tout de même, les grandes souffrances qui agitent les petites âmes occidentales qui s’épanchent et s’affligent (avec raison) sur les assassinats individuels de victimes innocentes, mais se taisent outrageusement en cautionnant des assassinats par milliers d’autres victimes innocentes. Fatalement, il nous faudra rappeler l’origine et l’essentiel du mal. Le président américain, Georges Bush père, n’est-il pas responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en faisant mourir de faim et de maladies plus 500 000 bébés et enfants irakiens privés de nourriture et de médicaments ? Une grande barbarie que l’opération pétrole contre nourriture a aggravée, mais qui a surtout profité à ses amis texans de BRC et Haliburton. N’est-ce pas son fils, l’autre G. W. Bush, fort des convictions du papa, qui a commis en Irak les pires barbaries militaires que la planète Terre n’ait jamais connues : un million de morts et un pays ravagé pour les siècles à venir. N’a-t-il pas autorisé l’utilisation d’armes atomiques, l’uranium appauvri, en Irak dont on découvre aujourd’hui les horreurs. La journaliste de France info, Angélique Ferat, écrivait déjà en novembre 2009 que «chaque famille de Fallouja a son bébé monstre». Par bébé monstre recensé et décrit avec détails par les médias occidentaux (Radio France, Arte, BBC, The Guardian, Le Monde, etc.), on relèvera ceci : «Bébés à trois têtes, bébés sans membres, bébés avec un troisième œil sur le front, bébés avec trois jambes, bébés avec une bouche sur la gorge, bébés avec cinq et six bras…» Ces horreurs et bien d’autres ont été constatées depuis 2004 de visu par des journalistes européens et américains. En bref, voici ce qu’en résume le journaliste de Wikipédia, Thomas Baetto : «Ces différents reportages attirent l’attention des scientifiques. Christopher Busby, directeur de l’agence de consultation environnementale Green Audit, célèbre pour sa dénonciation des armes utilisant de l’uranium appauvri, se rend sur place et réalise avec Malak Hamdan et Entesar Ariabi une enquête, menée auprès de la population sur la base d’un questionnaire. Les résultats sont publiés en juillet 2010 dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health. Sur la période 2006-2009, le taux de mortalité à Fallouja s’élèverait à 80‰, quand des pays voisins comme l’Egypte et la Jordanie affichent respectivement 19,8‰ et 17‰. En décembre 2010, une nouvelle étude réalisée par une autre équipe de chercheurs paraît dans le même périodique. Les résultats sont éloquents : à Fallouja, un nouveau-né a onze fois plus de chances de naître avec des malformations que dans le reste du monde. « Il est important de comprendre que dans des circonstances normales, la probabilité de tels phénomènes est de zéro », explique Mozhgan Savabieasfahani, l’un des auteurs du rapport. Pour le mois de mai 2010, 15% des 547 enfants nés présentent de sérieuses déformations, tandis que 11% sont nés prématurément (avant trente semaines de grossesse). Pour la première fois, ces conclusions mentionnent clairement la possibilité que les dommages génétiques observés soient liés à l’armement utilisé par les Etats-Unis, et notamment l’uranium appauvri. Même les servants américains de ces armes à uranium appauvri sont aujourd’hui atteints par des cancers anormalement élevés.» Ces preuves et bien d’autres attestent de la cruauté et de la responsabilité dans les massacres massifs et répétitifs des populations civiles irakiennes par l’armée américaine. Pourquoi personne, aucune institution internationale, aucun gouvernement occidental, aucune ONG, aucune association ne dénonce ces barbaries massives ? Savez-vous qu’aujourd’hui les femmes de Fallouja, selon une étude d’une publication scientifique norvégienne, refusent massivement d’enfanter, de crainte de donner naissance à des bébés monstres. Il y a pire ; les jeunes mamans de Fallouja avortent 3 fois plus que les moyennes nationales de la région. N’est-ce pas un autre crime contre l’humanité que porte encore et toujours G.W. Bush junior ? N’est-ce pas la plus grosse barbarie du siècle naissant ? Qui s’en offusque ? Qui s’en révolte en Europe ? Personne. Les Bush, père et fils, coulent des jours heureux. Des prisonniers torturés, humiliés, décapités, écorchés vifs, le Coran jeté dans les chiottes, qui s’en offusquerait pour ces barbaries des Bush ? Personne ! Ils sont les malheurs du monde, dans la lignée des vrais cowboys et des généraux américains assassins des Indiens pour prendre leur place et leurs biens. Politique qui a inspiré et inspire aujourd’hui les politiques sionistes pour chasser le peuple palestinien de ses terres et s’accaparer ses biens. Qui de l’Occident osera le dire aujourd’hui ? Personne ! L’Aipac et le Crif y veillent, même le grand de Gaulle, qui a osé le dire du bout des lèvres : «Un peuple dominateur et arrogant…», en a fait les frais. Ses héritiers, Chirac et de Villepin, dans le sillage du général, bien au fait de ces commerces malsains, seront punis eux aussi et, depuis, se terrent et se taisent, bien conscients des représailles qu’ils subiraient si jamais ils devaient un jour parler ou protester contre la chape sioniste qui pèse sur eux. Ils se tairont presque tous. Le Crif et ses déjeuners militants veillent à la totale soumission des ouailles gauloises au bon ordre sioniste en France. Les Français sont-ils vraiment des veaux comme l’affirme l’amiral Philippe de Gaulle dans son livre De Gaulle mon père, qui attribue cette boutade à son père le général ? Tout en confirmant la sentence du général sur ses compatriotes, il cite aussi les motifs de cette appréciation que lui a livrés son propre père à Londres : «Il l’a souvent employée (les Français sont des veaux) quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d’avoir engagé le fer. Au début de juin 1940, par exemple, à Londres, à l’hôtel Connaught, à voix basse pour ne pas être entendu des convives qui dînent à la table voisine. Il vient de stigmatiser l’armistice au micro de la BBC. Je le vois alors serrer son couteau nerveusement avant de le reposer avec délicatesse. Puis il me souffle : « Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n’ont que ce qu’ils méritent.  »
Quand j’apprenais l’histoire de France au collège Stanislas et que je m’étonnais de telle ou telle défaite militaire que nous avions essuyée, il me disait : « Les Français sont comme ça depuis les Gaulois. Hannibal qui recrutait des légions pour battre Rome écrivait à son frère Hasdrubal, qui levait des mercenaires en Espagne et dans les pays voisins : « Ne prends pas trop de Gaulois. Ce sont des ivrognes. Ils sont courageux dans l’action, téméraires au combat, mais vite découragés et jamais contents. » César disait à peu près la même chose. Il ajoutait : « Ils sont palabreurs et n’arrivent à s’unir que face au danger. » Tu vois, concluait-il, deux cents ans avant Jésus-Christ, on définissait assez bien les Français d’aujourd’hui. » De même répétait-il souvent : « La France vacharde. » Cela voulait dire qu’elle tombe dans la veulerie et qu’elle cherche à donner le coup de corne ou le coup de pied de l’animal rétif à ceux qui veulent la faire avancer. Une autre expression lui était familière : « Les Français s’avachardisent. » Termes militaires pour signifier qu’ils s’avachissent en grognant. Dans une lettre au père Bruckberger, le 27 mai 1953, il écrivait avec néanmoins un certain optimisme : « La mollesse française est d’une extrême épaisseur. Mais même en France, elle n’a pas l’avenir, qui est aux forts. »» A tout déviant de cet ordre de soumission, fussent-ils les plus prestigieux et les plus brillants, l’abbé Pierre, Roger Garaudy, Stéphane Hessel, Noam Chomsky, Cohen Jacob et bien d’autres, pour n’avoir pas suivi les ordres de la loge, seront tous punis, tous bannis et excommuniés pour avoir dénoncé les barbaries coloniales sionistes. Et voilà qu’à son tour, M. Valls vient de trouver, comme J.-F. Copé, son petit pain au chocolat. Il vient de découvrir devant l’Assemblée nationale que les musulmans n’aiment pas le juif depuis l’école, depuis le berceau ; un sentiment inné, génétique n’ose-t-il pas dire ! Pour étayer sa croyance, il cite avec colère le témoignage d’un enfant de sept ans qui aurait déclaré «haïr le juif, son pire ennemi». Le témoignage du Premier ministre français devant l’intelligence et la conscience de la France me semble à tout le moins hâtif, léger, vicieux, vicié et, surtout, grossier, inventé de toute pièce. En termes de simple morale, il est tout simplement choquant. Voici pourquoi. D’abord et quand bien même le déclaratif du bambin était authentique, ce qui reste fort douteux, pourquoi interroger voire interpeller un enfant de sept ans sur la politique en général et sur les inconduites suggérées de sa communauté d’appartenance ? A la question posée à l’enfant, quel est ton pire ennemi ? L’enfant, immature et inconscient comme tous les enfants de son âge, aurait pu répondre sur la base de chagrins ou d’émotions immédiates et éphémères : mon pire ennemi, c’est ma mère, ma petite sœur, mon papa, mon chien, mon ballon, ma copine, ma maîtresse, etc., à l’infini. Non, pour Monsieur le chef du gouvernement de la République française, cette réponse de l’enfant de sept ans, la haine du juif, vaut exemple, vaut pédagogie, vaut preuve que chez ces gens-là, on hait les juifs depuis l’enfance, depuis le berceau. Ce préjugé que M. Valls tente de valider depuis ces derniers temps a fini par éclater au grand jour lors de cet odieux et insupportable attentat dans lequel il ne voit qu’un acte anti-juif et antisémite. Il a vite fait le lien entre antisémitisme, immigration, islam et terrorisme. A l’exacte duplication ampoulée des arguments racistes et odieux de Mme Le Pen. Ce qui est stupidement faux. Parce que dans ces odieux attentats, y ont laissé leur vie, sans l’avoir choisi, des juifs, des chrétiens, des musulmans et des athées. D’un point de vue modestement pratique et pragmatique, même si le témoignage de l’enfant était sincère, authentique et non fabriqué, en quoi le témoignage d’un enfant de sept ans peut-il être représentatif des opinions de plus de six millions d’individus épars et divers qui n’ont jamais, au grand jamais, constitué une communauté organisée et solidaire au sens «Crifien» du terme. Exposer de tels arguments aussi superficiels que douteux, voire terriblement dangereux, devant la plus haute des représentations de la France républicaine revient à accuser les Français de confession musulmane de haïr les juifs dès leur naissance. Ce qui est une monstruosité inqualifiable. De deux choses l’une, soit M. Valls ignore l’histoire des relations judéo-islamiques pendant 15 siècles, soit il ne les ignore pas, et là, il serait pris en faute d’agitation politicienne au service de la propagande sioniste en France. Il faut rappeler deux choses essentielles à M. Valls : 1/ Les juifs et les musulmans ont vécu en parfaites entente et harmonie 16 siècles durant, sans interruption aucune. Pendant que les inquisitions françaises et espagnoles pourchassaient et terrorisaient en les brûlant vifs dans les bûchers, en les écartelant, l’islam, les bras ouverts, accueillait les frères fugitifs juifs fuyant les horreurs et les monstruosités chrétiennes. C’est l’Histoire. Jamais les rencontres en Espagne de deux religions, deux civilisations de deux cultures islamiques et hébraïques n’ont donné autant d’éclat et de splendeur aux arts, aux sciences et à la culture en général. Juifs et musulmans ont fait de Cordoue, Grenade, Séville, Malaga les centres de rayonnement culturel du monde. Sous l’impulsion des hommes de lettres et de sciences juifs et musulmans ont fait de Cordoue, l’équivalent historique de ce qu’est aujourd’hui New York. Quand, de nouveau, le malheur frappa les juifs d’Espagne, c’est encore en terre d’islam, Algérie, Maroc et Tunisie, que les Séfarades trouvèrent refuge chez leurs frères musulmans. Les fameux décrets de la Malhafa (d’Isabelle la catholique et de sa fille Jeanne la Folle) dits décrets de la terreur ont frappé autant les juifs que les musulmans. Jusqu’à la promulgation du fameux décret colonial Crémieux (1870) qui sema la zizanie en Algérie entre Berbères juifs et Berbères musulmans. Les uns, les juifs, étaient décrétés français à part entière, les autres, les musulmans, français à part. Quelle école française rappelle cela ? Aucune ! 2/ Ce sont le système éducatif et les médias qui entretiennent la confusion entre sionisme et judaïsme. En France, le discours dominant et permanent est Israël c’est les juifs ou les juifs c’est Israël. On parle systématiquement de l’Etat. Toute l’actualité d’Israël est réduite à l’actualité des juifs. Jamais la différence ou la nuance n’est faite entre une politique juive et une politique sioniste. Jamais l’école laïque française n’a fait l’effort d’expliquer la différence fondamentale entre le judaïsme et le sionisme. Parce que le judaïsme dans ses fondements comme dans ses préceptes originels est une religion de fraternité, de solidarité, d’amour et de paix. Ceux qui se réclament des livres saints, de la Torah et du Talmud, sont des hommes de foi qui vouent le plus grand respect de la vie humaine et à la justice. Le sionisme, tel qu’il s’applique et se comporte en Palestine, ne respecte rien de ces valeurs. Le sionisme tel que le pratique et l’impose l’Etat israélien est actuellement perçu par les juifs authentiques comme une déviance criminelle et une insulte aux vraies valeurs du judaïsme qui sont, rappelons-le, des valeurs universelles de fraternité, de justice, de solidarité humaniste. Ce sont ces valeurs-là et convictions qui porté des centaines de juifs algériens à prendre les armes pour libérer leur patrie l’Algérie. Je citerai l’exemple de ce gamin juif de 18 ans, mort en chahid, les armes à la main en criant «Vive l’Algérie indépendante !» C’était Pierre Ghenaïssia. Qui racontera cela aux écoliers français des banlieues ? Mme Najat Vallaud-Belkacem ? Même si elle en était elle-même convaincue, ses employeurs – Valls et Hollande – ne le sont pas et donc… Ils pensent plutôt que l’antisionisme de Stéphane Hessel, Noam Chomsky et Cohen Jacob et de milliers d’autres juifs de cœur et d’esprit sont des formes d’antisémitisme. Donc, des juifs anti-juifs ! Quel culot ! Pendant ce temps, la France dans sa totalité comme dans ses diversités est, tous les jours, depuis 60 ans, bombardée d’infos, d’images, de témoignages, relatant par le détail les barbaries commises par l’Etat d’Israël volontairement confondu à la totalité des juifs et donc au judaïsme. Ce qui est faux. Ce discours criminel et mensonger dure toujours. Qui va aider les enfants des banlieues à faire le distinguo entre la grandeur et la fraternité du judaïsme et les barbaries militaires commises par les seuls sionistes ? M. Valls ? Pas sûr, parce qu’il dit vouer un soutien éternel et total à la politique sioniste d’Israël et tous ceux qui ne pensent pas comme lui sont des antisémites. En attendant, qui punira les Bush pour leurs barbaries monstrueuses ? Barack Obama ? Il se dit fier de n’être pas né descendant d’esclave ! Oui, c’est vrai ; son papa n’a pas été esclave. Mais il est bien pire que cela. Il est devenu un vrai esclave lui-même et servant des puissants qui gouvernent et dirigent le monde ; en se mettant aux ordres souverains de l’Aipac et de la FED, ces nouveaux maîtres du monde. Que répondra-t-il à cela ? Rien. Il restera toujours servant et esclave des barons des lobbies militaro-industriels sionistes. Il ne dénoncera et n’agira jamais contre les grosses barbaries. Il se contentera des petites. Un joli masque de blanc (Frantz Fanon) pour paraître libre. Que répondra-t-il à ses filles et petits-enfants dans vingt ans ? Il ne savait pas ? Les vrais esclaves sont ceux qui brisent leurs chaînes, pas ceux qui les cachent. Un vrai esclave a toujours gardé intacts sa fierté, sa dignité et son honneur. Pas M. Obama. Ses maîtres lui jetteront toujours des bananes. Il dira merci. La Maison-Blanche est si belle.
Mohamed Abassa

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