Société

ALGERIE, 19 MARS 1962, LA GUERRE EST FINIE LA FRANCE DE LEURS DISCOURS ET CELLE DE LEUR RETRAITE

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Chronique hebdo de :Abdeltif Rebah

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Elle ne manque pas de paradoxes ni de singularités, l’Algérie des lendemains de l’indépendance. L’estampille « séquelle du colonialisme » vient à peine de faire son entrée en service dans le discours politique, quand la capitale française accueille, dès la proclamation solennelle de la République au mois d’octobre 1962, d’illustres compagnons d’infortune de la première brouille algéro-algérienne post-indépendance, parmi lesquels l’ex Délégué économique de l’Exécutif Provisoire, Belaid Abdesslam. Ainsi, est déjà mise opportunément à profit, une des dispositions avantageuses des Accords d’Evian : la liberté de circuler, entre l’Algérie et la France, muni de sa seule carte d’identité. C’est l’ex Métropole que vont choisir également, quelques années plus tard, des artisans de premier plan de la guerre d’indépendance, jetés dans l’opposition, dont le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. Rejoignant ainsi, d’autres personnalités de renom du Mouvement national, Mohammed Boudiaf, Hocine Ait Ahmed, Ali Mahsas, etc, qui ont élu domicile dans l’Hexagone. Progressivement, va se constituer, chez l’ennemi d’hier, une diaspora de plus en plus nombreuse, riche d’anciens hauts dignitaires du pouvoir et de leurs familles. Ils seraient quelques 700, les anciens ministres qui ont occupé des fonctions importantes au sommet de l’Etat algérien qui ont choisi de s’installer en famille définitivement dans l’ex Métropole. C’est le choix fait également par plus d’un millier de très hauts cadres de l’Etat. Après avoir tiré tout le profit politique du discours nationaliste pur et dur sur la France et Hizb França, ils découvrent les délices de la France de la retraite. Fait notable et remarquable, cette diaspora de commis de l’Etat devant l’eternel s’est enrichie ces dernières décennies d’une composante pour le moins inattendue : celle des anciens opposants de la gauche radicale, pure et dure, elle aussi.

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