Contributions

C’est quoi le système?

C’est quoi le système ?

« L’impression de certitude est un témoignage certain de folie et d’incertitude extrême. » Michel de Montaigne.


Notre société connaît aujourd’hui des problèmes économiques, sociaux, culturels et aussi une perte des valeurs humaines et morales. La question, souvent en débat : A qui attribuer la responsabilité de cette situation ? Deux principaux avis sont partagés sur la question.
Il y a ceux qui rejettent la responsabilité sur les individus composant notre société sans distinction. C’est l’ignorance de la majorité de la population qui nous a amené à cette situation. Ils ne craignent plus Dieu. Cette crise est due à la perte de la valeur du travail chez la majorité des algériens. Ils sont fainéants… En résumé, Ce n’est pas de la responsabilité des gouvernants cette dégradation de la situation elle incombe avant tout à la population qui n’a pas été à la hauteur de sa tache. En somme « on a les responsables que l’on mérite »

Pour d’autres, La responsabilité incombe aux détendeurs du pouvoir de décisions. Ils sont chargé de mettre en place un modèle d’organisation permettant aux différentes institutions de l’État de fonctionner le plus efficacement possible. Autrement dit, le système politique mis en place, par le pouvoir qu’il exerce sur la société, doit créer et veiller aux maintien des conditions indispensables pour une évolution harmonieuse de la société sur les plans sociaux-économiques et culturels.
Lequel de ces deux avis a raison ? Quel part de vérité a-t-il chacun ?
Espérons ce qui suit éclairera le problème et contribuera à répondre à ces questions.

Rappelons d’abord les définitions de pouvoir et de système politique.
Sur Wikipedia on trouve les définitions suivantes :

1. Le pouvoir politique est un type de pouvoir qu’une personne ou un groupe de personnes exerce dans une société. C’est la souveraineté, soit le pouvoir de fixer les règles qui s’appliquent à la population sur un territoire donné.

2. Le système politique est un mode d’organisation d’un État. Le système politique comprend notamment le régime politique, la structure économique, l’organisation sociale, etc. Les systèmes politiques sont nombreux, les principaux étant la démocratie, l’autoritarisme et le totalitarisme.

Notre pays, depuis l’indépendance, comme tous les autres pays, s’est crée un système politique pour, avant tout mettre en place, progressivement, des institutions nécessaires au fonctionnement de la société. On ne pouvait laisser telles quelles celles laissées par l’occupant colonial. Les caractéristiques, les principes de base sur lesquels se construirait ce système dépendraient fondamentalement du parti ou des groupes de personnes qui auraient, entre les mains, le pouvoir politique. A ce titre d’âpres luttes pour la conquête du pouvoir ont eu lieu et n’ont encore jamais cessé. Une fois le pouvoir acquis, cette classe qui dirige le pays et contrôle le système politique, c’est à dire, la structure économique, l’organisation sociale, la sphère culturelle, va s’employer à garder le pouvoir tout le temps qu’elle pourra. Ceci est le propre de tous les systèmes politiques en particulier ceux des pays occidentaux qui excellent dans cet exercice.
Pour cela, une de ses priorités est de donner un sens à son rôle dans la société pour légitimer son action et son hégémonie sur elle. C’est le rôle de l’idéologie qu’elle se définira et mettra toutes ses forces pour la diffuser dans toute la société. Les canaux de diffusion de cette idéologie sont multiples et connus. Ce sont la télévision, les radios et les journaux. L’école aussi joue un rôle important et fondamental. Imposer à l’école son idéologie s’est s’assurer l’avenir. C’est ce qu’on appelle le formatage de la société.C’est a ce titre que l’école est le terrain de luttes intenses des forces en présence dans la société.
Ainsi la majorité de la population, soumise au matraquage des médias, devient un produit du système politique en place, dans le sens où leur mode de pensée et leur comportement socio-culturel se construisent en compatibilité avec celui voulu par la classe qui a le pouvoir entre les mains. La société devient, alors à son tour, le produit du système. Mais ceci est tout à fait naturel et n’est en aucune manière contestable.Le problème se pose lorsque le système politique mis en place ne peut plus agir efficacement contre certaines excroissance de phénomènes négatifs dans la société comme par exemple, la corruption, le chômage, un secteur de santé moribond, une justice chancelante et une école qui perd ses repères. La société dans sa globalité est ébranlée et perd l’espoir de voir ses problèmes résolus et se sent trahie.Dans ce cas de figure que faire ? Faut-il changer tous les individus de la société ou faire dégager le système politique qui a conduit à l’impasse ?
Dire que l’on peut changer tous les individus de la société est absurde. Il reste donc la seule possibilité pour le redressement de la situation est de mettre en place un autre système politique. Mais, les plus avisés diront mais qui pourra changer le système si les individus de la société eux même en font partie ? Ils ne pourront pas le changer car leur perception de la réalité, en général, reste compatible avec ceux des tenants du système. C’est un dilemme. Ces rapports de dépendance entre la base et le sommet de la société sont complexes. Ce sont en réalité des rapports d’intérêts dont l’aspect économique est souvent le plus déterminant. Les tenants du pouvoir politique auront naturellement tendance à sauvegarder leurs propres intérêts en recourant à tous les moyens en leur possession.
Les contradictions engendrées par les divergences,entre les intérêts matériels de la majorité de la population et la minorité au pouvoir, conduisent inéluctablement à des crises dont l’ampleur varie avec la capacité du pouvoir politique à agir sur l’équilibre entre les différentes forces antagonistes. Il y aura rupture lorsque les contradictions s’approfondissent et la crise s’enracine dans la société. La survie du système devient alors hypothétique. La suite est déterminée par la capacité d’organisation et d’action de ceux qui ont pu échapper au formatage !
MM.
le 20/4/2016

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*