Contributions

Déclarations à l’occasion du 1er Novembre émanant de groupes communistes

Raina publie pour ses lecteurs ces trois déclarations, émanant de groupes communistes.

A LA VEILLE DE LA COMMEMORATION DU 65ème ANNIVERSIARE DU DECLECHEMENT DE L’INSURRECTION ARMEE DU 1er NOVEMBRE 1954 PRESERVANT L’INDEPENDANCE NATIONALE, LA PAIX CIVILE ET RENOUANT AVEC LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ET DE SOUVERAINETE NATIONALE.

Dans cette nouvelle phase de la révolution démocratique nationale et sociale à perspective socialiste l’Algérie, notre patrie, est à la croisée des chemins. Grâce au large mouvement populaire amorcé en février 2019, le caractère républicain – précieux acquis de sa guerre d’indépendance nationale – a été préservé contre le despotisme néolibéral et la cupidité de l’oligarchie compradore. La classe ouvrière et les masses laborieuses ont joué un rôle décisif, malgré la dispersion de son avant-garde syndicale et politique actuelle, pour emmener le haut commandement de l’ANP à faire démissionner le président coopté et barrer la route à son sosie.
Les principaux acquis de l’indépendance et de la phase d’édification nationale ne cesse d’être remis en cause depuis quatre décennies dans un contexte mondial défavorable aux forces de la paix, de la libération nationale et sociale qui résistent au diktat de l’impérialisme, du sionisme et de la réaction. Le choix de l’orientation de l’infitah a détruit la base industrielle de l’économie nationale et engendré la misère sociale, le chômage, le banditisme, la ‘’Harga’’, la corruption à grande échelle et la mendicité. Comme son approfondissement durant la décennie rouge de la lutte anti-terroriste contre l’intégrisme islamiste, par la politique du rééchelonnement imposée par le F.M.I. et la Banque Mondiale aboutit au désastre humain dont les séquelles sont durables.
Aujourd’hui la situation de l’Algérie est celle d’un pays capitaliste rentier, néocolonisé soumis au profit exorbitant des multinationales, d’un secteur privé parasitaire né de la dénationalisation du secteur public, y compris le secteur banquier a été livré durant le règne du bouteflikisme à la finance du Golfe et de la France. Des secteurs vitaux comme la santé, l’éducation … sont rongés par des maux inextricables dus aux ‘’réformes’’ permanentes de cette politique libérale. La crise économique aigue a produit deux excroissances néo-fascisantes qui s’alimentent (anti-arabe et anti-kabyle).
La vie politique nationale officielle est caractérisée par un système artificiel régit par des polices politiques et parallèles qui marionnettisent plus d’une soixantaine de partis-pions. Mêlant la ‘’chkara’’ à la ‘açabiya les assemblées cooptées à tous les niveaux répondent au parrainage clientéliste dont les membres insatiables se partagent la rente. A cela se greffe l’ONGisation de l’élite du mouvement associatif, y compris de la gauche, favorisée par les multinationales et les organismes internationaux dominés par l’Occident capitaliste et sa mondialisation contagieuse.
Le danger de la ‘’printanisation’’ guette le ‘’Hirak’’ dans sa phase finale et déclinante. L’affrontement entre deux segments du pouvoir-opposition avec leur relais et leurs soutiens internationaux pour la domination des rouages des institutions politiques, économiques, militaires… risque de prendre en otage le mouvement des masses populaires dans des luttes où sont instrumentalisés des clivages à caractère identitaire, civilisationnel…
Nous devons préserver l’alliance entre le peuple laborieux et l’ANP, mieux assainie de toute oligarchie corrompue et affairiste pour une politique alternative renouant avec le développement national planifié et intégré répondant aux besoins sociaux et la préservation de l’Etat-National indépendant et souverain et la paix civile chèrement acquise. L’Algérie fidèle à son histoire révolutionnaire continuera de soutenir la lutte des peuples palestinien, Sahraoui, Kanak pour leur indépendance nationale, à défendre la paix mondiale contre les guerres impérialistes.
GLOIRES AUX MARTYR(E)S DE LA GUERRE D’INDEPENDANCE NATIONALE.

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PROCLAMATION DE LA CONSTITUTION DU PARTI DU PROLETARIAT LIBERATEUR ET EMANCIPATEUR DES TRAVAILLEURS : LE PARTI COMMUNISTE

SÂWT EL KÂDIHÎN/صوت الكادحين·MARDI 29 OCTOBRE 2019

Le contexte de contre-révolution mondiale et d’affrontements inter impérialistes pour le partage des ressources et des marchés
Depuis la victoire de la contre-révolution en Union Soviétique et dans les autres pays socialistes de l’Europe, il y a trois décennies, nous assistons à la remise en cause généralisée et systématique des acquis sociaux et démocratiques arrachés au prix de longues et dures luttes par la classe ouvrière et les travailleurs de tous les pays dans le monde. Elles se manifestent par des réformes scélérates des législations du travail, des retraites, des droits sociaux des salariés, le démantèlement des services publics, la privatisation du secteur public, la multiplication des attaques contre les libertés démocratiques et syndicales. Nous assistons également à des guerres et conflits armés, dans tous les continents contre la souveraineté des pays et leurs états, toujours motivés par la recherche de richesses nouvelles, pour de nouveaux profits. Il s’agit là des conséquences d’une crise systémique, qui met à nu le vrai visage agressif, prédateur, et la véritable nature exploiteuse, inique et criminelle du système capitaliste, qui s’étend et aggrave la misère et la désolation au sein de couches populaires de plus en plus larges qui vivent du seul fruit de leur travail. Cette crise est aujourd’hui amplifiée par la remise en cause de l’hégémonie mondiale de la triade impérialiste ( Etats-Unis-Union Européenne- Japon), provoquée par l’avancée de puissances émergentes sur le marché mondial, qui se positionnent en concurrents durables dans la lutte pour le partage des marchés, le contrôle des ressources naturelles, des gisements d’hydrocarbures, des voies d’approvisionnement énergétique, de transport de marchandises, le contrôle géopolitique .
Pour contrecarrer les appétits grandissants des bourgeoisies des puissances émergentes, les forces impérialistes mondiales ont mis à leur service toutes les institutions de l’ONU, afin de légitimer les agressions contre les peuples et leurs Etats et l’accaparement de leurs richesses. Les conflits locaux et régionaux qui en découlent frappent plusieurs zones de la planète et sont porteurs de graves périls pour l’avenir de l’humanité (Yougoslavie, Afghanistan, Irak, Liban, Ghaza, Lybie, Syrie, Mali, Yemen…). Des moyens colossaux, militaires, politiques, médiatiques, idéologiques sans précédent sont déployés par les centres de l’impérialisme pour domestiquer les peuples et les forcer à se résigner à la fatalité de la domination de l’ordre capitaliste. Mais les peuples ne courbent pas l’échine. Malgré le rapport de forces négatif instauré par la contre-révolution mondiale, les couches exploitées et les masses populaires luttent et résistent pour arracher leurs droits et leurs libertés au Soudan, en Equateur, au Chili, a Cuba, au Yémen, au Venezuela …
La crise du système politique qui a relayé en Algérie la contre- révolution mondiale
Notre pays, l’Algérie, par l’importance de ses richesses naturelles et de sa position géostratégique, constitue depuis l’indépendance une cible privilégiée des forces impérialistes internationales, il n’est pas à l’abri de ces affrontements pour le repartage des marchés et des ressources qui font rage à l’échelle de la planète entière.
Les forces impérialistes internationales, en appui sur les forces locales, tapies dans les institutions de l’Etat et les appareils du pouvoir, qui aspiraient à s’embourgeoiser, ont mis en application dès 1980, un plan de remise en cause de la politique économique engagée depuis 1970. Une politique dont les résultats positifs étaient déjà perceptibles dans l’amélioration générale du niveau de vie des Algériens et dans la progression du pays dans nombre de domaines et secteurs. Elles ont procédé sous la présidence de Chadli au démantèlement systématique des outils du développement national par un vaste programme de démembrement des entreprises publiques de production industrielles et visant à créer l’espace à l’introduction des « lois de l’économie de marché » c’est-à-dire le glissement dans le capitalisme. Puis elles ont entamé la remise en cause de la révolution agraire, en cédant les terres d’abord à leurs occupants et, ensuite aux propriétaires. Elles ont ainsi inauguré dés 1979, un processus de mutation progressive de la nature sociale de l’Etat pour le mettre au service des forces de l’argent, créées par le détournement des fonds et bien publics et protégées par le népotisme, le clanisme et le clientélisme.
L’attachement de la majorité du peuple aux orientations politiques et économiques progressistes engagées par Boumediene constituent un obstacle à l’aboutissement de ce programme. D’autres actions étaient alors nécessaires pour le faire avancer. Il fallait donc commencer par la fragilisation de la solidarité populaire et neutraliser les éléments capables d’opposer des résistances à ce plan diabolique porteur de danger pour l’avenir du pays. C’est à cet effet, que Chadli a émis les fameuses circulaires 120 et 121 interdisant, dés 1980, aux non militants du FLN d’accéder aux postes de responsabilités dans les organisations de masses et dans l’administration publique. C’était aussi le but des répressions, qui ont touché en avril 1980, le mouvement revendicatif culturel berbère, et plusieurs autres mouvements de protestation dans le pays, accompagnées d’arrestations et de mises en résidence surveillée des militants progressistes et patriotiques. C’est également le but du vote par le parlement du code la famille malgré l’opposition des organisations féminines, et les forces patriotiques et progressistes. Des mesures visant à créer des fissures dans la solidarité populaire façonnée par la résistance au colonialisme et par la volonté de renforcer la souveraineté politique, économique et culturelle du pays.
Plus que ça, ces forces, inspirées par les politiques de la bourgeoisie internationale, ont en catimini créé une milice intégriste, sur la base idéologique d’un islam rétrograde fabriquée dans les laboratoires de la CIA, soutenue par des imams importés des pays arabes pour lui donner une légitimité. La chaine de télévision publique leur a réservé, presque chaque jour, au moment de grande écoutes et pendant des années, un temps nécessaire pour leurs prêches rétrogrades, fascisants et porteurs de danger pour l’unité du peuple. Ces milices mises sous la tutelle du FIS, parti politique créé contrairement à la loi sur les partis politiques, pour leur donner une légitimité politique, ont servi à faire le sal boulot. Aller, coute que coute, au but en terrorisant le peuple. Le pays a été ainsi mis à feu et à sang. Le bilan des dégâts s’élève à 200 000 morts, plus de 600 000 travailleurs licenciés, des dizaines d’usines incendiées, des centaines d’écoles détruites et abandonnées, des centaines de milliers de déplacés, des dizaines de milliers de cadres exilés, plus de 80 entreprises publiques économiques nationales (EPE) avaient été dissoutes prés de 1000 entreprises publiques locales (EPL) avaient été soit privatisées soit dissoutes. Ceci, sans compter les retombées économiques et sociales sur des millions d’Algériennes et d’Algériens, dont beaucoup d’entre eux portent encore les plaies restées ouvertes à ce jour.
L’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir est une étape programmée du plan initial ; celle où devait se formaliser l’alliance avec les sociétés multinationales et avec les puissances auxquelles elles appartiennent. Ceci est prouvé par le contenu réel de la politique des 20 années de son règne. Tous les projets réalisés ont été confiés aux sociétés étrangères et aux sociétés des proches et des clientèles, sans expérience ni compétences en écartant les sociétés nationales armées d’une maîtrise avérée dans leurs domaines respectifs. La loi sur les hydrocarbures élaborée par Chakib Khelil, la politique de partenariat qui a mis sous tutelles des sociétés multinationale, la gestion du complexe sidérurgiques d’EL Hadjar, de la carrosserie industrielle de la SNVI, de distribution de l’eau potable des grandes ville du pays, du métro, de l’aéroport Houari Boumediene, de cimenteries etc.. Pour imposer cette politique, il a mis son service des moyens coercitifs de l’état, l’administration, les 1000 milliards de dollars, la justice, la propriété domaniale de l’état, pour un résultat catastrophique.
La privatisation des activités médicales, de l’éducation, de la formation professionnelle et de la construction de logements a encouragé la prédation, la corruption et tous les méfaits qu’elles charrient. Les effets sur la vie des populations aux faibles revenus sont faits de colère et d’inquiétudes. Chaque année on enregistre des centaines d’émeutes populaires, qui touchent les villes, villages et douars dans toutes les régions du pays pour dénoncer la male vie, le chômage, le népotisme, la répression et le mépris des institutions de la république.
Les décisions prises au niveau de la tripartite, impliquant l’UGTA dans la politique gouvernementale au profit du patronat, visaient à faire taire les revendications des travailleurs par un pacte social décidé sans leur consentement. Ceci a ouvert la voie à plusieurs dépassements souvent couverts par la justice, l’inspection du travail et de l’UGTA. C’est le cas de dizaines de grèves des travailleurs dans le secteur privé, pour dénoncer l’exploitation abusive, l’atteinte à leur dignité, les mauvaises conditions de travail et pour demander des salaires correspondants à leur travail. Dans la plupart des cas ces grèves se sont terminées par des licenciements massifs. Des licenciements qui aggravent un chômage déjà en progression du fait de l’arrivée de jeunes de la formation professionnelle, des universitaires, et de ceux sans formation à la recherche d’un emploi.
Les seules mesures prises au profit des masses populaires visaient la création d’une hypothétique paix sociale. Les dispositifs illusoires comme le pré emploi des jeunes ou l’ANSEJ et d’autres sans de réelles perspectives ont plutôt compliqué la vie de ceux qui en ont bénéficié. Sans vision pour leur avenir, la plupart des jeunes s’occupent selon ce que leur offre la vie, parkingueur, dealer, vendeur à la sauvette au service de l’économie informelle ou faute de rien c’est « el harga ». Seules leurs familles, dans le désarroi, se préoccupent de leurs situations de peur qu’ils sombrent dans la marginalisation et les vices qui l’accompagnent. Au même moment, des groupes de personnes, proches des milieux dirigeants du pays, ont accumulé des fortunes colossales par des détournements des biens publics.
Les partis politiques dits de l’opposition qui ont bénéficié de quotas d’élus dans les différentes assemblées APC, APW et APN n’ont jamais dénoncé les mesures politiques, ni les lois qui ont conduit le pays dans la situation catastrophique que nous vivons. Certains de leurs militants en ont même bénéficié. Les seuls reproches qu’ils adressent au pouvoir concernent la manière dont ces quotas ont été fixés. Les problèmes qui touchent la vie des masses populaires dans leurs villes, leurs villages, leur travail, leurs problèmes de santé, de logement ne les préoccupent nullement. Ce sont ces raisons qui ont instauré un fossé entre ces masses d’un coté et le pouvoir et les partis politiques, d’un autre coté.
C’est dans cette situation, où la rupture totale de confiance marque d’une empreinte profonde la vie politique du pays, que devait se dérouler l’élection présidentielle, qui allait offrir un 5ème mandat à Abdelaziz Bouteflika, reconnu notoirement inapte à exercer la fonction de président de la république. Cette anomalie monumentale, indice manifeste du degré extrême de déliquescence de l’Etat des patrons mafieux, décriée et vécue comme une humiliation nationale par la totalité du peuple en dehors de l’alliance présidentielle, a conduit à la naissance du mouvement populaire du 22 février 2019.
Ce mouvement qui draine des couches sociales diverses et aux attentes multiples et différentes, est la résultante à la fois de l’imbrication complexe de plusieurs forces, engagées dans la guerre de repartage du pouvoir et cherchant mutuellement à se neutraliser, et de la volonté populaire d’en finir avec le régime des oligarques. Aujourd’hui, ce sont encore les masses populaires qui dominent ce mouvement, le Hirak. Elles le dominent par leur présence numérique mais pas par leurs propres revendications et par les aspirations qui les ont poussées à manifester leur désaccord avec la domination de la bourgeoisie et à dénoncer ses méfaits. Ce mouvement porte le poids des forces libérales et de leurs relais dans les médias qui s’emploient à masquer les contradictions de classe qui traversent le Hirak et visent à le mettre au service de la guerre des oligarques qui domine la crise du système politique algérien et notamment de l’une de ses composantes, opposée au chef d’état-major de l’ANP, chargé de maintenir l’ordre existant en le délestant de ses scories.
Le mouvement populaire est pratiquement sommé par toutes ces forces, de s’aligner sur les objectifs tactiques et stratégiques des différents clans bourgeois en guerre pour le repartage du pouvoir et surtout de ne pas sortir du strict cadre de leurs mots d’ordre « dégagistes », axés sur le replâtrage « démocratique » de la façade institutionnelle du régime, traçant ce faisant les limites de classe que le mouvement populaire ne doit pas franchir. Il constitue néanmoins une expérience précieuse dont il faut tirer les leçons pour les luttes à venir.
Le premier enseignement qui en découle fondamentalement est l’absence d’une organisation politique, qui lui apporte les éclairages politiques et idéologiques afin d’améliorer la qualité de sa lutte et de son organisation, ainsi qu’une plate forme de revendications portant les aspirations économiques et sociales des composantes populaires du mouvement. Ce lourd handicap, affecte l’ensemble des luttes engagées par les différentes couches populaires pour exiger la satisfaction de leurs légitimes revendications économiques et sociales. Les mesures politiques et répressives systématiques du pouvoir de la bourgeoisie régnante depuis près de quatre décennies ont réussi à neutraliser les éléments combatifs au sein du syndicat dans un contexte de multiplication des atteintes aux relations de travail, de précarité de l’emploi, d’aggravation du chômage, d’absence d’organisation de syndicale combative, d’interdiction de constituer des sections syndicales dans le privé. Cette politique de classe menée d’une main de fer, enveloppée dans le discours soporifique, socialement incolore des Réformes, a évidemment des conséquences négatives sur le degré de combativité des travailleurs en dépit de la dégradation continue de leurs conditions de vie et de travail.

Construire le parti du prolétariat libérateur et émancipateur des travailleurs : le parti communiste

Ce sont, précisément, ces conditions complexes, où les masses populaires n’entrevoient pas encore dans la lutte consciente et organisée les perspectives véritables de changement de leur situation désespérante, qui rendent plus que jamais urgente et nécessaire, l’existence du parti qui fait de cette lutte sa raison de vivre et d’exister
Le prolétariat ne peut s’affranchir de l’emprise idéologique et politique de classe et briser les chaînes de la domination qui l’empêchent de mettre en mouvement sa formidable force émancipatrice, sans s’attaquer aux racines de l’exploitation, de la misère, de la hogra, de l’injustice, de l’obscurantisme, de l’ignorance. Le capitalisme,
Il est vain et illusoire de croire que le prolétariat puisse entreprendre et réaliser une tâche historique de telles ampleur et envergure, visant l’abolition de l’exploitation capitaliste et la libération sociale des exploités et des humiliés, sans qu’il se donne l’instrument politique, un parti qui s’ancre dans les bases sociales de cette transformation révolutionnaire. Ce parti, c’est le parti communiste.
C’est, armés de cette conviction profonde et inébranlable du besoin objectif impérieux et irrépressible du parti d’avant- garde de la classe ouvrière algérienne, vérifié et éprouvé, dans l’expérience même des luttes au sein de la classe ouvrière et de la paysannerie, tout comme au cœur du Hirak, qu’un noyau de communistes algériens a décidé de reprendre le flambeau des luttes héroïques de nos ainés du mouvement ouvrier et communiste algérien et international et de s’atteler fermement et avec détermination à la création du parti communiste algérien.
Le parti communiste algérien inscrit son action en droite ligne des combats séculaires du peuple algérien contre l’exploitation coloniale et impérialiste, pour la libération nationale et le progrès social et se rattache aux riches traditions de solidarité anti-impérialiste et de classe des travailleurs algériens
L’objectif stratégique du parti communiste algérien est l’édification d’une nouvelle société où la justice sociale sera garantie et où les moyens de production et d’échange appartiennent à la société, au profit de ceux qui produisent les richesses : une société socialiste.
Le noyau des communistes algériens, est déterminé à ne ménager aucun effort dans cette direction et à consentir tous les sacrifices nécessaires pour faire du parti communiste algérien, une force vivante, combative et rayonnante, au service des intérêts fondamentaux de la classe ouvrière et du peuple algériens ainsi qu’au service de la lutte des peuples contre l’impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme et l’exploitation capitaliste.

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الدرب الشيوعي
Voie communiste

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تجنيد- تعبئه- ثورة
النضال و التعبئة دربنا
تتزامن ذكرى أول نوفمبر مع التحوّل التاريخي الذي تشهده الجزائر في غمرة الانتفاضة الشعبية العارمة ل 22 فبراير من السنة الجارية. كأن التاريخ يعيد نفسه رغم أننا كشيوعيون نؤمن بمقولة الرفيق كارل ماركس بأن « التاريخ لا يعيد نفسه… لكنه يتلعثم » إلا أن أوجه التشابه تبدو جذ كبيرة إلى حد التطابق بين أول نوفمبر 1954 و أول نوفمبر 2019. العلاقة هي جدلية في الأساس بين التعبئة الثورية من أجل التحرر و الإنعتاق من نير و ربقة الاستعمار الفرنسي و الهيمنة الإمبريالية و استغلالها و اضطهادها للشعوب المستضعفة و الطبقة الكادحة و الزج بها في أتون الحروب الإمبريالية من أجل اقتسام العالم لمناطق نفوذ و أسواق تتحكم فيها حفنة من الرأسماليين المستغلين للعمال و الفلاحين والوضع الراهن و ما وصلت إليه الرأسمالية العالمية من أزمة بنيوية تقتضي العمل من أجل تجاوز هذا النظام الرأسمالي العالمي المنتج للحروب و تهديم الأوطان و سحق الطبقات الكادحة و المجاعة الخ…
الحركة التحررية التي جاءت نتاج التجنيد و التعبئة للفئات العريضة من الجماهير الشعبية و الهبة التاريخية التي استطاعت أن تعطي زخما تاريخيا و دلالة ملموسة بين المسألة الوطنية والنضال الطبقي في علاقة عضوية للتخلص من الاستعمار الذي يعد بمثابة شكل من الأشكال الأكثر وحشية للرأسمالية العالمية في مرحلتها الأعلى أي الإمبريالية.
المبدأ الماركسي اللينيني أثبت صوابه  ونجاعته كخيار و تصور ملموس عندما تتم عملية الربط الجدلي بين المسألة الوطنية و النضال الطبقي من أجل التحرر من النير الكولونيالي و الإمبريالية العالمية.
الحركة التحررية الوطنية جاءت كنتاج للصراع من أجل استقلال الوطن و استعادت سيادته من خلال اعتماد العمل الثوري المسلح بانخراط الفئات الشعبية و الطبقات الكادحة من عمال و فلاحين في مواجهة الاستعمار الفرنسي و حلفائه في إطار الأداة الإمبريالية المتمثلة في الحلف الأطلسي.
هذا النضال و العمل الثوري الذي استطاع أن يهزم و يدحر أعتى الإمبراطوريات الاستعمارية في تلك الفترة لم يكن ليتحقق لولا تضامن القوى التقدمية و الاشتراكية في العالم اللتي كانت تدأب من أجل تحرر الأمم و النضال من أجل تقرير مصيرها. الحركة الشيوعية العالمية و قوى التقدم و الاشتراكية كانت بمثابة السند الموضوعي و النصير لقضايا الأمم التي قررت أن تنعتق من براثن الاستعمار و نظامه الرأسمالي و الإمبريالي العالمي.
إن هذه الطفرة الممزوجة بالنضال التحرري و الطبقي في نفس الوقت ساعدت على بروز دول وطنية استطاعت أن تجعل من الاستقلال و التحرر فرصة تاريخية للنضال ضد النظام الرأسمالي العالمي و نزعته الإمبريالية التوسعية.
إن ميلاد الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية هي تتمة تاريخية في الاتجاه التاريخي العام للقوى التقدمية و الاشتراكية في مجابهة القوى الإمبريالية العالمية من خلال استعادت القرار الوطني و الاستقلال السياسي و الاقتصادي.
مرحلة الستينيات و السبعينيات من القرن الماضي كانت بمثابة الوثبة السياسية بمضمون طبقي بالنسبة للدولة الوطنية الفتية و الوليدة في الجزائر إلا أن الزخم و المّد الوطني المتمسك ببعده الثوري و التقدمي استطاع أن ينجز مهام الثورة الوطنية الديمقراطية كتوطئة و مقدمة لتكريس قيم العدالة الاجتماعية و امتلاك الدولة لمقدرات البلد و ثرواته و سجل التأميمات من خلال مرحلة البناء الوطني و القضاء على مخلفات الاستعمار و التطلع نحو مجتمع يتسم بالمساواة و توفير شروط العمل و ديمقراطية التعليم و الحق في العلاج المجاني و النهوض بالصناعة و الفلاحة من خلال انجاز المركبات الصناعية و المصانع.
اليوم نسمع هنا و هناك أصوات تريد تشويه تلك الحقبة الزاهية و تصب جام غضبها الدفين على كل مكتسبات تلك المرحلة التاريخية. هذه الهجمة لا تنطلي على أحد هي في الحقيقة هجمة ليبرالية شرسة للبورجوازية الطفيلية و البيروقراطية التي انتفعت من خلال عمليات النهب و السطو على خيرات و ثروات البلد بعد أن تم التنصل من الإرث الذي خلفه الرئيس الراحل هواري بومدين. إن البورجوازية الطفيلية و الكومبرادورية التت تأتمر بأوامر القوى الرأسمالية و الإمبريالية العالمية قامت بكل ما في وسعها للنيل من مكتسبات مرحلة الاستقلال و بناء الدولة الوطنية بكل مقوماتها الاقتصادية و السياسية.  لدا فإن صعود و بروز هذه الأصوات ما هو إلا ترجمة موضوعية لما جرى من تحول في البوصلة السياسية لنظام الحكم و سياساته اللاشعبية و في النقيض مع مصالح الطبقة العاملة و الفلاحين و الجماهير الشعبية . إن هذا الشكل من مصادرة التاريخ و المغالطات التاريخية ما هو إلا وجه من وجوه الانزلاق نحو اليمين و البدء في تمرير السياسات اللاوطنية التي ترهن السيادة الوطنية و الاستقلال الوطني و جعل من البلد لقمة سائغة لأطماع القوى الرأسمالية و الإمبريالية العالمية.
الشيوعيون في الجزائر واعون أتم الوعي بالتناقضات التي تعتري المرحلة التاريخية الراهنة سواء على المستوى العالمي أو على المستوى المحلي. لدا فإن التناقض الرئيسي يكمن في الدفاع و النضال من أجل تعبئة و تقوية الجبهة الداخلية في اطار التقارب مع القوى التقدمية و الديمقراطية للحفاظ على الاستقلال الوطني و السيادة الوطنية و تكريس مبدأ العدالة الاجتماعية.
هذا هو دربنا. درب يبنى على أساس النضالات التي تصب في بوتقة التصدي لكل الهجمات البورجوازية الطفيلية في علاقتها مع الرأسمالية المالية العالمية التي تعرف و تشهد مرحلة من الأزمة العميقة و البنيوية التي تهدد بتقويض بنيانها و ضعضعة نظامها القائم على الحروب و الاستغلال و تدمير مقدرات المعمورة و الإنسانية.
الدرب الشيوعي

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1er novembre 1954 – 1er novembre 2019 Une nouvelle étape dans le combat des masses populaires: Publié le 4 Novembre 2019
PADS, 1er Novembre 2019

pour une société affranchie du despotisme, de l’exploitation, de la dépendance
pour préserver la souveraineté du pays contre les menaces d’ingérences étrangères,

 
Le 1er novembre 1954 un groupe de patriotes déterminés déclencha l’insurrection armée pour mettre fin à une cruelle oppression coloniale. Cette action avait été préparée par plus de trente ans de luttes politiques de masse menées par les partis patriotiques anticolonialistes qui ont abouti à la conclusion que le temps des armes était venu. Au bout de sept années et demi de guerre, d’immenses souffrances et sacrifices, le colonialisme fut vaincu. Le peuple algérien put s’arracher à la domination de l’une des plus grandes puissances impérialistes en comptant sur ses propres forces. Son combat fut victorieux parce qu’il fut aussi aidé par les pays arabes et les pays socialistes, par tous les hommes attachés à l’émancipation des peuples colonisés, en premier lieu les communistes des pays capitalistes, en France notamment. Sa victoire fut rendue possible par le nouveau rapport de forces mondial créé par la révolution d’Octobre 1917 en Russie et par le renforcement économique et militaire de l’URSS, par la Révolution chinoise en septembre 1949, par la lutte du peuple vietnamien qui infligea une cuisante défaite à l’armée française en 1954 à Dien Bien Phu, par l’indépendance de l’Inde et de l’Indonésie, par le renversement en 1953 de la monarchie égyptienne, par l’indépendance en 1956 du Maroc et de la Tunisie qui se transformèrent en bases d’appui à l’ALN.
En ce 65ème anniversaire du début de la guerre de libération, les communistes organisés dans le Parti Algérien pour la démocratie et le socialisme, parti continuateur des meilleures traditions de luttes et d’esprit de classe du Parti Communiste Algérien (PCA) et du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS), s’inclinent à la mémoire du million de martyrs dont le sacrifice a mis au monde la nation algérienne moderne. Ils rendent également un hommage particulier à leurs camarades du PCA tombés au champ d’honneur aux côtés de leurs frères d’armes nationalistes. Ils n’oublient cependant pas ceux de leurs camarades assassinés dans les maquis par des nationalistes bornés qui exigeaient d’eux qu’ils renient leurs idéaux communistes. Le PCA, tout en reconnaissant le Front de Libération Nationale comme l’unique représentant du peuple algérien dans cette gigantesque bataille et en combattant à l’échelle internationale la propagande mensongère du colonialisme, tout en critiquant de façon constructive les erreurs nuisibles à la cause de l’indépendance commises par les dirigeants du FLN, le PCA refusa en tant que parti de se dissoudre dans ses rangs au nom de l’unité sacrée contre l’ennemi commun. Il défendit fermement son indépendance organique et idéologique. Il le fit avec courage et détermination, bravant non seulement la mort provenant de la soldatesque coloniale, mais aussi celle dont le menaçaient les nationalistes anticommunistes dans les maquis. En défendant une telle position il partait d’une analyse marxiste des réalités algériennes dont la conclusion était qu’un combat encore plus grand attendrait les masses populaires après l’indépendance. La victoire inévitable du peuple algérien devait mettre à l’ordre du jour la lutte entre les différentes classes sociales algériennes une fois que les colonialistes auraient été chassés de notre pays. Contre l’ennemi colonialiste commun se dressèrent toutes les classes et couches sociales algériennes, à l’exception d’une minorité de féodaux enrichis par l’expropriation des paysans en échange de leur collaboration avec L’État colonialiste pour maintenir leurs coreligionnaires sous la domination de l’occupant. En raison des contradictions inconciliables existant entre leurs intérêts, bourgeois et petits-bourgeois des villes et des campagnes, paysans pauvres, prolétaires et semi-prolétaires n’entrevoyaient pas l’Algérie libre de la même manière. C’est pourquoi les luttes devaient inévitablement opposer les Algériens entre eux après l’indépendance pour trancher la question de savoir à qui la libération nationale devait profiter. Les dirigeants du PCA avaient exposé fermement leur position à Abane Ramdane et à Ben Khedda en avril-mai 1956. Le combat des communistes n’allait pas s’arrêter à la libération du pays. Ils étaient résolus à le poursuivre dans de nouvelles conditions après l’indépendance pour la réalisation des aspirations sociales et politiques des travailleurs et des paysans pauvres dans le cadre de la lutte de classe contre la bourgeoisie pour une société socialiste. La nouvelle phase historique de l’indépendance allait poser comme tâches de barrer la route au néocolonialisme et à ses alliés algériens qui voulaient l’indépendance politique sans mettre fin à la domination économique de l’impérialisme, sans changer les structures économiques et sociales héritées de cet ordre.
Avant même l’écroulement de l’ordre colonial, les communistes étaient intellectuellement prêts à se battre contre les tentatives de confiscation des fruits de l’indépendance par une nouvelle classe d’oppresseurs et d’exploiteurs algériens rêvant de remplacer les 100 seigneurs de la colonisation. Telles étaient les raisons de leur décision de maintenir l’indépendance organique et idéologique de leur parti durant la guerre de libération en refusant d’obtempérer à l’ordre de se dissoudre dans le FLN. Leur fermeté aboutit à la conclusion d’un compromis avec le FLN. Ils étaient disposés également à conclure des alliances avec toutes les forces patriotiques civiles et militaires disponibles pour la poursuite du combat afin de réaliser les aspirations des masses populaires, donner la parole au peuple, édifier une économie productive indépendante au service des travailleurs et des classes populaires, soutenir les peuples encore sous le joug colonial, participer à la lutte mondiale contre l’impérialisme, etc.
Cette position inflexible leur valut la haine inextinguible des exploiteurs et des féodaux, les interdits et les persécutions après l’indépendance.
Les 20 premières années qui suivirent l’indépendance furent marquées par des luttes intenses, tantôt claires, tantôt obscurcies par les luttes de clans et de personnes, pour traduire en actes concrets ces objectifs. Malgré la proclamation du régime du parti unique qui freinait la mobilisation populaire, malgré les conceptions autoritaires imprégnant les progressistes petits-bourgeois dans le pouvoir, la lutte fut acharnée à tous les niveaux entre le courant patriotique révolutionnaire et les courants réactionnaires puissamment renforcés par leurs liens avec les forces de l’argent, au sein de la société comme au sein du pouvoir. Ce pouvoir, issu des alliances nouées durant la guerre de libération et fortement marqué par les méthodes de guerre de la lutte armée était socialement et idéologiquement hétérogène. Il exprimait les contradictions de classe de la société. De ce fait il était déchiré et secoué par des conflits qui dépassaient les problèmes de personnes. Le courant porteur des aspirations des masses populaires et des forces de progrès, dans le pouvoir et en dehors de lui, put prendre l’initiative historique au début des années 1970. Il put appliquer une politique globalement bénéfique aux masses populaires et à l’édification nationale. Il fut cependant défait au début des années 1980 par une coalition réactionnaire composée au sein du pouvoir des représentants de la grosse propriété foncière, des capitalistes, de la bourgeoisie bureaucratique civile et militaire et de franges contre-révolutionnaires de la petite-bourgeoisie enrichies depuis l’indépendance grâce entre autres à l’accaparement des commerces et des immeubles abandonnés par la population européenne.
Depuis cette date, les tenants du capitalisme et de la collaboration avec l’impérialisme rompirent avec toute stratégie d’édification nationale et de progrès social. A la place, le nouveau pouvoir donna le signal à la course effrénée pour l’accaparement des richesses du pays et de ses revenus pétroliers. Dans cette course qui se poursuit sans discontinuer depuis maintenant 40 ans, les méthodes mafieuses mises en action par des gangs organisés dans toutes les institutions étatiques sans exception, ont réduit à la misère les travailleurs et condamné au désespoir la jeunesse.
Le plus dur est à venir si le changement ardemment désiré par la jeunesse populaire n’est pas opéré. La catastrophe financière qui guette le pays et ses masses laborieuses est le fruit d’une stratégie minutieusement pensée par les hommes de la bourgeoisie et de l’impérialisme coalisés. Son but est de contraindre les travailleurs et la jeunesse à accepter un régime esclavagiste et une dictature teintée d’un semblant de vernis constitutionnel afin d’enrichir toujours plus quelques milliers de milliardaires travaillant main dans la main avec les puissances impérialistes et leurs multinationales monopolistes, avec les monarchies rétrogrades du Golfe espérant découper l’Algérie en morceaux juteux à offrir à leur nombreuse progéniture.
C’est contre cela que la majorité du peuple s’est révoltée depuis le 16 février.
Le mouvement populaire est numériquement imposant. Il est tiraillé entre différentes tendances sur les objectifs et les moyens d’obtenir le départ des équipes qui ont pillé le pays. Les courants démocratiques les plus combattifs poursuivent la lutte pour mettre en échec l’élection présidentielle prochaine sans la satisfaction des revendications politiques des masses populaires. Il est socialement hétérogène. Une partie de la bourgeoisie s’était jointe au début au mouvement pour protester contre l’hégémonie des oligarques étroitement liés aux appareils d’Etat et, de ce fait, principaux bénéficiaires de la redistribution des revenus pétroliers aux dépens des intérêts généraux du pays et de ceux des autres classes sociales. Ce qui l’anime ce n’est nullement l’amour du pays, ni le sentiment d’indignation devant l’étendue de la prédation à laquelle elle participe elle-aussi.
Ce qui est à la base de ses conflits avec le pouvoir des oligarques – conflits tout relatifs et tout secondaires du point de vue des intérêts de classe des travailleurs- c’est le désir d’avoir sa part de la rente réduite par ces oligarques à une petite portion. C’est aussi son impatience d’en finir rapidement avec les lois sociales. Bien que ces lois aient été revues depuis 1989 dans un sens favorable à ses intérêts, elle les considère comme une entrave à sa soif de profits inconciliable avec sa tendance à écraser la classe ouvrière et à employer les jeunes de façon esclavagiste. Supprimer la subvention des produits de base pour sortir de la crise, répètent d’une seule voix tous ses « experts » idéologues. L’objectif véritable qu’ils évitent de reconnaître ouvertement c’est de réduire à la faim les travailleurs et les chômeurs pour les obliger à se plier sans discussion à la dictature des patrons.
Baignant en pleines illusions démocratiques, la petite-bourgeoisie démocratique qui assume de fait un rôle idéologique dominant dans le hirak, à son stade actuel, pense que des élections démocratiques et l’abolition du régime de la fraude électorale suffiront d’elles-mêmes à éradiquer la corruption, instaurer l’égalité et la justice sociale, sources de prospérité et de bonheur pour tous. 
Egalité entre capitaliste et ouvrier ?! Exploiteurs et exploités « khawa khawa » !? Une rêverie naïve et absurde qu’un simple examen de la réalité des grands pays capitalistes démocratiques dément de façon cinglante tous les jours. Cette réalité est celle de l’accroissement sans précédent des inégalités entre 1% de capitalistes super-milliardaires et l’immense majorité de ceux qui ne vivent que de la vente de leur force de travail. C’est celle du chômage permanent, des emplois jetables et des salaires de misère. Celle des élections, qui dans le cadre de la démocratie bourgeoise, se résument à demander périodiquement à la classe ouvrière d’élire le politicien bourgeois le plus habile et le plus menteur pour remplacer le précédent de manière à la maintenir perpétuellement sous la botte de ses exploiteurs. Cette réalité est celle des guerres provoquées par la bourgeoisie pour la répartition du monde et des sources d’énergie, pour maintenir la majorité des peuples sous la domination directe de régimes antipopulaires à la solde des multinationales de l’impérialisme, installés par des coups de force ou par la voie démocratique.
De larges franges de la petite-bourgeoisie engagées dans le hirak ne rêvent que d’un partage « équitable » des revenus pétroliers, une fois qu’ils seront arrachés des mains des oligarques. Elles caressent l’espoir de se hisser rapidement au stade de grands capitalistes grâce à une nouvelle redistribution de la rente pétrolière, à la reconnaissance de leur « mérite » enfin « libéré » du diktat du régime. C’est le contenu économique de leur slogan « Liberté ! »
La classe ouvrière, durement frappée par le diktat du régime bourgeois et muselée par les lois anti-grèves, privée du rôle dirigeant d’un parti communiste de masse, est submergée par l’idéologie petite-bourgeoise.
Il est impératif d’intensifier la lutte politique et idéologique en sa direction pour la dégager de cette emprise, lui indiquer les voies de la lutte pour qu’elle imprime fortement au hirak un contenu reflétant ses intérêts de classe exploitée. La seule issue à sa misère, aux noirs lendemains que le pouvoir lui prépare à travers toutes les lois en cours d’adoption par un gouvernement anticonstitutionnel, est le combat pour un régime socialiste. Les aspirations des travailleurs et des jeunes à l’emploi, au logement, à la santé, à la formation, à la culture et aux loisirs, sont d’une ampleur telle qu’elles ne peuvent être satisfaites par le régime capitaliste. Miné par de profondes contradictions dues à la recherche du profit maximum par l’exploitation forcenée de la classe ouvrière, ce régime a engagé à l’échelle mondiale et de façon coordonnée une offensive générale contre les conquêtes sociales du mouvement ouvrier international.
L’avenir de la jeunesse prolétarienne, de la jeunesse populaire n’est pas dans le capitalisme mais dans le socialisme. Cet avenir exige des luttes organisées et des sacrifices. Il passe par le renversement des régimes bourgeois, l’instauration du pouvoir des travailleurs et de leurs alliés, dont la petite-bourgeoisie, le développement planifié pour sortir de la domination économique impérialiste et satisfaire les besoins sociaux de ceux qui créent les richesses.
Il faut rejeter fermement les prétentions de certains lanceurs de mots d’ordre de Facebook ou dans la presse tendant à intimider tous ceux qui se battent pour doter le mouvement ouvrier et populaire d’une plate-forme de rassemblement et de mobilisation.
Dans sa déclaration du 26 février dernier, le PADS a proposé les grands axes de lutte immédiate de nature à impulser l’organisation indépendante du mouvement ouvrier et à orienter le mouvement populaire vers la seule voie qui le libèrera à la fois du diktat des bandes encore au pouvoir et des manœuvres de l’impérialisme.
Les Etats impérialistes font pression pour favoriser l’installation d’un régime soumis à leurs ordres. Ils cherchent notamment à obtenir la dénationalisation des ressources pétrolières, le démantèlement des acquis sociaux qui subsistent encore, la liberté sans entrave des mouvements de capitaux. Cette liberté signifie rapatriement des profits des multinationales sans contrôle préalable des institutions algériennes.
Face aux vastes mouvements de protestations des masses populaires qui rejettent notamment l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, la bourgeoisie – terme scientifiquement plus précis que celui de gangs ou de bandes mafieuses – cherche à obtenir l’appui des puissances impérialistes dans le cadre d’un nouveau partage des richesses entre elle et ses puissances. Si ces puissances ne réussissent pas à imposer leurs volontés par les pressions, elles n’hésiteront pas à faire appel à des mercenaires pour s’emparer des zones pétrolières. Nier ce danger c’est ou bien faire preuve de naïveté en pensant que le peuple algérien qui « aurait gagné le respect » du monde, de Trump et de Macron en particulier, par ses manifestations pacifiques et ses comportement civilisés, ne fera pas l’objet des ingérences étrangères. Ou bien se conduire consciemment en mercenaires patentés des puissances impérialistes embrigadés pour endormir les jeunes afin d’exécuter une opération de soumission du peuple algérien au profit d’une nouvelle classe de riches comme le montrent de nombreux pays « devenus démocratiques » en Amérique latine par exemple.
C’est pourquoi, face à la nécessité de déjouer les intrigues coordonnées des puissances impérialistes et des bandes bourgeoises de prédateurs, les communistes algériens pensent qu’il faut œuvrer à ce que les liens se renforcent entre le peuple et l’armée sur la base des exigences populaires. Le slogan « l’armée dans les casernes » ne sert pas la cause populaire. La ligne de clivage « Etat civil et non Etat militaire » ne la sert pas d’avantage. Pour un Etat démocratique et populaire véritable consacrant l’union peuple-armée contre les corrompus, les prédateurs et les despotes, où qu’ils se trouvent, contre les ingérences impérialistes, pour la défense de la souveraineté du pays et de ses richesses, pour déloger la bourgeoisie du pouvoir, pour la concrétisation des aspirations sociales des travailleurs et des masses populaires, pour la relance de l’industrialisation, pour des solutions démocratiques aux particularités culturelles du pays, notamment en Kabylie, dans le cadre de l’unité de son territoire, etc., telle est, selon les communistes algériens, la ligne la plus juste dans ces moments de plus en plus dangereux. C’est la ligne la plus correcte dans la voie de l’accumulation des forces et de la réunion des conditions politiques pour aller vers des changements radicaux dans la nature de classe de l’Etat.
Dans l’immédiat, les communistes appellent à lutter résolument pour le droit de manifester, de s’exprimer, de s’organiser. En particulier, les détenus politiques doivent être libérés. Les détentions arbitraires doivent cesser. L’avant-garde du mouvement populaire saura faire le tri entre les manifestants qui expriment sincèrement leurs opinions pour arrêter la course du pays vers l’abime et ceux qui se proclament « leaders » des revendications démocratiques, infiltrent habilement les manifestations et les réseaux électroniques, alors qu’ils sont en mission commandée pour le compte de puissances impérialistes ou de bandes intérieures organisées. Leur finalité est de chasser Hadj Moussa et le remplacer par Moussa Hadj ou par Chab Moussa, afin que le régime bourgeois actuel soit sauvé de la colère populaire et que les riches exploiteurs continuent à amasser des montagnes de richesses. Cette avant-garde saura identifier, isoler et neutraliser ces derniers mieux que ne saurait le faire le plus fin des plus dévoués des membres des services de sécurité à la défense de la souveraineté du pays.
De même la mobilisation est nécessaire pour mettre en échec le passage en catimini de divers règlements tendant à légaliser la cession illicite des biens de l’Etat. Elle est impérieuse pour neutraliser l’action sournoise des saboteurs des entreprises publiques qui les mettent en faillite pour justifier des licenciements de masse en vue de s’emparer des terrains et des immeubles sans rencontrer de résistance.
Pour les travailleurs, pour leur avant-garde, pour la jeunesse intellectuelle de progrès, le plus grand danger est de se laisser fourvoyer dans de pseudo larges rassemblements, décrétés plus « efficaces » comme celui du Pacte d’Action Démocratique. Des actions ponctuelles peuvent être menées avec tel ou tel participant de ce Pacte ou avec le Pacte dans son ensemble à condition que le parti de la classe ouvrière conserve son indépendance, ne se laisse pas embrigader dans un cadre dominé par l’idéologie bourgeoise quand bien même des partis comme le Parti des Travailleurs ou le Parti Socialiste des Travailleurs en font partie. Le PT a depuis sa création joué un rôle de rabatteur des travailleurs les moins conscients pour le compte du pouvoir, de l’une ou de l’autre de ses tendances.
Il a contribué à chloroformer certaines franges en soutenant pendant longtemps le pacte de Sant’Egidio puis Bouteflika et en imputant à l’« environnement » de ce dernier la politique antipopulaire et d’abandon de souveraineté. Le PST est objectivement mû par des orientations réformistes sous couvert d’une phrase de gauche. Il sert de caution au RCD et au FFS qui œuvrent à donner une assise plus nationale à leurs orientations pro-capitalistes.
Pour les travailleurs, pour leur avant-garde, pour la jeunesse intellectuelle de progrès, il n’y a pas d’autre clé pour se faire entendre et aller le plus loin possible en avant que de renforcer le parti des communistes algériens. Ce parti c’est le PADS formé en 1993 dans de dures circonstances. C’est une condition primordiale pour libérer la classe ouvrière de l’emprise idéologique petite-bourgeoise, de ses confusions néfastes pour l’avenir des masses exploitées, pour arracher le droit de s’organiser et de s’exprimer afin de jouer un rôle dirigeant dans les luttes actuelles pour les droits démocratiques, pour le changement de régime, pour abolir le pouvoir de la bourgeoisie, pour le pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliées, les couches sociales petites-bourgeoises écrasées par le capitalisme et ses oligarques.
 
Gloire à nos chouhadas de la libération nationale !
 
Vive le socialisme !
 
Vive la solidarité prolétarienne internationaliste !
 

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