DES ÉLITES AU DESSUS DE TOUT SOUPÇON
En 1979/80,le Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire( MPAT), sous la houlette de Ghazi Hidouci, le futur Réformateur en chef et de celui qui deviendra spécialiste de l’économie islamique en Grande Bretagne, A. Brahimi, énonce un verdict sans appel de la décennie de développement national 1967-1978:
« Le tableau d’échanges industriel (est) vierge à maints endroits. ». C’est à la page 80 de la Synthèse du Bilan économique et social de la décennie 1967-1978″
Le MPAT condamne, sans autre forme de procès, une expérience d’industrialisation d’une douzaine d’années à peine pour « non noircissement de la matrice des échanges interbranches, une performance inscrite dans la longue durée que les pays industriels ont mis des siècles pour la réaliser
Qu’importe la grossièreté manifeste de l’argument, il va servir de catalyseur à une entreprise de démolition systématique des acquis du développement national. La désindustrialisation va pouvoir se légitimer de la caution « scientifique » des élites. Les apprentis-sorciers peuvent continuer leur besogne.L’industrie hors hydrocarbures ne représente plus que moins de 5% du PIB contre 25% environ, à la fin des années 1980
Abdeltif Rebah