Société

Hommage à feu Abdelkrim Djillali

Un hommage a été rendu, hier soir, à Abdelkrim Djillali, décédé le 8 mai dernier, par ses amis et proches, au Bastion 23, à Alger, à proximité de Rmila et de la maison familiale du défunt. En présence de de son père, de sa mère (en haïk) et d’autres membres de la famille du défunt.
Journalistes, chercheurs, patriotes, amis d’enfance et compagnons de lutte, anciens militants du PAGS et patriotes, militants associatifs et voisins de quartier, étaient présents; d’aucuns comme Abdelmadjid Merdaci (historien et sociologue), Meziane Ferhani (journaliste), Mohamed Balhi (journaliste), Youcef Tahar (journaliste), Abdelkrim Tazarout (journaliste) et Sid Ali Sekheri (édition Anep), ont apporté leur témoignage, « racontant » Abdelkrim – Krimo pour les intimes-, dans ses diverses facettes, par la lecture de ses articles, par des anecdotes… Raconter sa passion pour le journalisme d’investigation, pour l’histoire, la photographie, le Chaâbi, l’architecture, la peinture, la politique et pardessus tout pour l’Algérie.
Cette passion qu’il avait d’approcher des sujets différents, y compris sur « la nébuleuse islamiste », sa curiosité et sa rigueur ont, au fil du temps, fait de lui un « spécialiste » multiple.
« Krimo avait plusieurs passions, mais il savait tant parler de Chaâbi », a témoigné Tazarout, en précisant: « Je garde de lui l’image d’un patriote, d’un résistant ».
Pour Merdaci, Krimo lui faisait penser Mohamed Belouizdad, ce militant qui, lors d’une visite qu’il avait faite pendant la guerre de libération, avait « marqué » les gens du Constantinois.
Pour Meziane, Krimo correspondait à la définition faite par Khalil Gibran:  » Je ne demande pas à mon pays de me donner, mais de prendre ce que je peux donner ».
De son côté, le chercheur Nadjib (?), rappelant la série d’articles sur les chercheurs du désert, écrits par le défunt et publiés dans El Watan, sous le titre « Djanet classé mille étoiles », a estimé que le travail de Krimo était « un travail de recherche », un travail qui avait été réalisé « avec sérieux » par un journaliste qui « a été aux fins fonds de l’information ». Plus loin, Nadjib rappellera que « Krimo était aussi un blagueur ».
« Krimo fait partie de la génération qui considérait que l’Algérie était sa maison et que sa maison, sa baraque, était l’Algérie », a déclaré Youcef Tahar, en plaidant pour l’organisation de « tels rendez-vous » pour croire à nouveau en « un destin commun, un projet commun ». Surtout pour l’élaboration d’un « projet national qui nous unit ».
Quant à Abdelghani Kayouche, ami d’enfance de Krimo et patriote de la Mitidja, il a insisté sur le fait que défunt « était un enfant du peuple ». L’intervenant a parlé avec beaucoup d’émotion de Krimo « le patriote », « l’amoureux de l’Algérie », qui avait consacré plusieurs textes aux Patriotes, publiés à l’époque. « Il était avec nous et vivait tout ce qu’il avait écrit », a soutenu Abdelghani.
« Aujourd’hui, nous sommes émus, mais il faut essayer de réunir les textes de Krimo, les traduire aussi en arabe, pour les transmettre aux jeunes générations », a proposé Meziane, en lançant l’idée de la publication d’un recueil de textes du défunt.
Une autre proposition a été faite par Balhi: « créer le prix Abdelkrim Djillali de la photographie ».
La soirée d’hier était magnifique à l’image de Krimo. Elle était emprunte de gravité et de sérieux qui sied à ce 40ème jour de son décès, mais avec des touches de légèreté, d’humanisme, de solidarité et de liberté. Avec la bénédiction de cette mer en face, immense, imposante, mi-sombre en cette soirée et mi-illuminée pas des reflets argentés, tranquillement parsemés à la surface de l’eau. Comme l’a si bien souligné Meziane, ce soir « la tristesse est là, mais il y a la joie et la fierté d’avoir connu Krimo ».
Vers minuit, les organisateurs ont remis deux tableaux de Abdelkrim Djillali portant un chèche sur la tête (photo prise lors d’un de ses reportages au Sud du pays) ont été remis à la famille du défunt
La rencontre s’est terminée avec une qasida chantée par Réda Doumaz, une qasida, expliquera-t-il, qu’il avait composée avec… KRIMO !
Sacré Abdelkrim / Krimo! Tu seras toujours là, dans nos coeurs!
Hafida Amayer

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