Politique

Le centenaire de la Révolution d’octobre, ou comment remonter la pente du changement

Il est rare de trouver un communiste ou un progressiste arabe qui n’ait pas lu, au moins, « Les Thèses d’avril » dans lesquelles Lénine présenta le programme de base de la révolution prolétarienne, ou encore « l’Etat et la révolution », ou surtout le livre de John Reed « Les dix jours qui ébranlèrent le monde ». C’est que, pour les Communistes arabes, la Révolution d’octobre est et restera, non seulement le modèle à suivre, mais aussi, mais surtout le Révolution qui dénonça les « Accords de Sykes- Picot» et qui – malgré la dérive de 1948, lors de la création de l’entité israélienne en lieu et place de la Palestine – aida nos peuples à se libérer du joug du colonialisme et à faire face aux agressions impérialistes et sionistes de 1956, 1968 et 1972 contre l’Egypte et la Syrie puis celles de 1978 et 1982 contre le Liban.
Il faut aussi dire que la liste des réalisations socio –économiques et politiques, faites par nos peuples grâce à l’aide de l’Union soviétique, est très longue mais aussi très importante, car, depuis le veto de Boulganine aux Nations unies en 1956, l’amitié entre la classe ouvrière et les forces populaires des pays arabes et de l’URSS ne cessa de croître, malgré les changements de certains gouvernements et régimes qui devaient tout au pays de Lénine.
Pourquoi ces réminiscences à un passé qui parait si lointain et presque disparu dans la tourmente qui ébranla le monde en 1991, mais cette fois dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre, et qui continue à le secouer avec les nouvelles guerres impérialistes et les nouvelles crises économiques ?
La réponse est que nous vivons aujourd’hui, nous peuples arabes, des « Accords de Sykes- Picot » rénovés sous le nom emphatique du « Moyen Orient nouveau », avec Washington à la place de Londres et Paris, et qui visent à émietter notre monde en une multitude de mini Etats confessionnels et ethniques qui s’entredéchirent, tandis que les nouvelles puissances impérialistes nous volent les richesses que notre sol recèle… Pétrole, gaz et même toutes nos réserves de pétrodollars passent entre les mains des Trump et autres consorts, tandis qu’une nouvelle forme de terrorisme s’insinue dans nos sociétés, dont le terrorisme israélien, et que les révoltes de l’an 2011 sont déjà mis en danger par des alliances de contrerévolutionnaires basées sur les puissances régionales allant de la Turquie d’Erdogan à l’Arabie saoudite, en passant par l’Iran des mollahs, avec l’aide d’une autre alliance militaire internationale sous l’égide des Etats-Unis et avec la participation d’Israël.
Cette situation, que nous venons de décrire rapidement, a pour but de dire que la Révolution d’octobre est toujours au cœur de l’Histoire, cent ans après que le prolétariat russe ait repris le pouvoir à la bourgeoisie le 7 novembre 1917. En effet, les changements survenus vingt-six ans plus tôt et le nouveau régime mondial qui y est né n’ont pas pu mettre fin à la crise générale du capitalisme. Bien au contraire, ils confirment plus que jamais que la période historique que nous vivons est toujours celle du passage du capitalisme au socialisme, surtout si nous prenons en considération l’exacerbation des contradictions dans le monde capitaliste et l’augmentation de l’agressivité de l’impérialisme dans une tentative désespérée de sortir de la crise de 2008 et de « mettre fin à l’histoire » comme le préconisaient certains de ses idéologues.
Mais, les forces du changement sont-elles prêtes ? Et comment pouvons-nous les rassembler autour du programme qui doit les mener à la victoire ?
Ces deux questions furent à la base de la création du Forum de la gauche arabe que nous considérons comme étant le noyau d’un nouveau mouvement de libération nationale arabe qui doit, dans son développement, conjuguer la lutte contre le nouveau projet impérialiste du « Moyen Orient nouveau » à celle menée face à l’économie de la rente et de la dépendance vis-à-vis de l’impérialisme. Le but ? Mener à bien la révolution nationale démocratique qui mettra nos peuples sur la voie du socialisme, seule alternative à un monde nouveau. Un monde sans exploiteurs ni affameurs et ni dictateurs. Un monde de paix et de prospérité où chacun aura selon ses besoins. Et ce monde ne peut se construire sans un retour aux idéaux de l’internationalisme prolétarien.

Pour le Forum de la Gauche arabe

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