Luttes des travailleurs

Le cri de détresse des travailleurs de Cnan-Nord

Ils alertent sur la situation de l’entreprise : Le cri de détresse des travailleurs de Cnan-Nord

Ne voulant pas «rester les bras croisés» alors que leur entreprise «va droit dans le mur», les représentants des travailleurs de Cnan-Nord ont tenu, hier, une assemblée générale, en vue d’alerter sur la situation difficile qui menace l’avenir de l’entreprise et dégager un plan d’action pour réagir.

Réunis au siège social de l’entreprise à Alger, les membres syndicaux de l’Ugta dénoncent la décision de recrutement d’un nouveau directeur général dont le passage antérieur dans l’entreprise n’a pas été une réussite.

Le syndicat pointe du doigt les «décisions arbitraires» des responsables de l’entreprise et du secteur concernant le recrutement du directeur.

Fortement contesté par les représentants des travailleurs qui ont revendiqué son départ, «le directeur général n’a pas réalisé les objectifs qui lui étaient assignés et son bilan est sombre», ont dénoncé les travailleurs réunis hier en assemblée générale. «Nous sommes représentés dans le conseil des participations, mais notre voix n’a jamais été écoutée.

Le groupe s’apprête à nommer un autre directeur qui a déjà fait son passage dans la gestion de notre entreprise et son bilan était aussi catastrophique», ajoutent les travailleurs, qui ne comprennent pas les raisons de la crise qui affecte leur boîte malgré un plan de redressement de 6 milliards de dinars, 7 navires neufs (qui s’ajoutent à une flotte de 18 bateaux), ainsi qu’un carnet de commandes de fret assez conséquent.

Zone de turbulences

Cette filiale spécialisée dans la navigation maritime traverse actuellement une zone de turbulences dans ses finances, soulignent les membres de la section syndicale. «Nos derniers salaires n’ont pas été payés, et un plan de surpression d’emploi guette l’effectif.

Notre entreprise cumule les dettes pour pouvoir payer les travailleurs. Nous dénonçons la mauvaise gestion de l’entreprise, car rien ne justifie une telle situation.

Ce sont les mauvaises décisions qui ont conduit à une ardoise de 200 milliards auprès de banques nationales, servant notamment à payer les salaires», fustige Khaïri Bensouna, secrétaire général de la section syndicale.

Des correspondances d’anciens cadres dirigeants de l’entreprise, ainsi que de membres de l’équipage rendues publiques font état des «pertes ou du manque à gagner dus à l’immobilisation des navires ou à la non-performance commerciale ayant pour conséquence une baisse drastique des volumes et des chiffres d’affaires durant les dix derniers mois pour atteindre leur plus bas niveau en janvier 2018, soit 80 millions de dinars, couvrant à peine la masse salariale mensuelle qui s’élève à 75 millions de dinars».

Il s’agit aussi, selon une des correspondances, «d’un processus négatif en relation avec la réglementation maritime, engagé maintenant depuis plusieurs mois, pouvant déboucher à tout moment sur des accidents majeurs de perte d’équipages dont les prémices sont déjà perceptibles (…) à travers l’état technique de plus en plus dégradé de certains navires de la flotte».

Les syndicalistes pointent du doigt des immobilisations, qui coûtent cher à la trésorerie de l’entreprise, pour des négligences, ainsi qu’une situation de mouillage trop long, et qui porte préjudice au bilan de Cnan-Nord. Des accusations à peine voilées de «complot visant la destruction de l’entreprise» sont proférées. Le ministère des Transports et le Premier ministère sont saisis.

Le cri de détresse des travailleurs de Cnan-Nord

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