Luttes des travailleurs

Une journée réellement historique à Alger

Les algériens ont manifesté en famille. grands parents, parents et enfants et petits-enfants en fête. les jeunes sont venus en groupes solidaires et festifs. Le nombre des femmes était simplement impressionnant. Tous les looks étaient sur la place, reflétant toutes les orientations culturelles ou sociétales, dans un refus concerté ou spontané de toute expression partisane. Même le Nekkaz en a eu pour son grade quand il a voulu d’adresser à la foule. J’ai vu des jeunes le conspuer et l’un deux monter retirer un drapeau pour le déployer et le donner à la masse qui le félicitait. Touati du FNA a reçu un leçon de la part des jeunes une leçon de civisme d’abord qui est celle du respect du choix trans partisan de la démonstration populaire , une leçon d’éthique ensuite sur la question de la récupération.
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De la station de métro du central téléphonique à la Grande Poste, la rue était noire de monde, j’ai croisé le cortège qui venait du côté de la Place des Martyrs par le Front de mer, par la rue Asselah Hocine, par la rampe qui monte de Abane Ramdane vers la poste et par la Rue Ben M’hidi. Trois quarts d’heures après arrivait une nouvelle manifestation de Bab El Oued. Je n’ai jamais vu autant de monde dans une manifestation, sauf en 1962.
Une liesse d’un peuple qui se retrouvait, retrouvait son unité, retrouvait sa force et une exceptionnelle conscience et maturité politiques.
Quelques vieillards ont comparé cette manifestation à celles de l’indépendance en me parlant du ‘renaître  » de notre peuple.
Tous les jeunes qui ont le temps de me parler m’ont explicitement dit qu’ils visaient, au delà du président Bouteflika, le système de la prédation, du vol, du mensonge permanent et éhonté et qu’ils savaient qu’il faut penser à construire une autre vie et une autre chance pour l’Algérie.
Tous, mais absolument tous, femmes et hommes, vieux ou jeunes m’ont dit que le règne de Bouteflika nous a ramenés à situation coloniale avec une gestion directe et éhontée de la France.
Vers la fin de mon parcours, un jeune homme m’a parlé de la nécessité maintenant libérer le pays que, selon, ses mots, « nous avons laissé aux relais de la France »
Partout les jeunes ont nettoyé avant de partir, ramassant les bouteilles en plastique et les tassant proprement dans les corbeilles finalement trop petites.
Gloire à cette jeunesse qui montre jour après jour tant d’intelligence et de conscience politiques et tant de maîtrise dans l’art du combat politique.
Aujourd’hui les martyrs sont revenus.
Mohamed Bouhamidi

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